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Citations sur Vaste comme la nuit (23)

Vitres cassées, jardinières volées, voitures badigeonnées de bouse de vache, pneus dégonflés... Les exactions ont débuté avec les vacances scolaires (...). Ces événements le renvoient à l'été de ses seize ans et aux interminables jours d'ennui précédant l'arrivée des vacanciers et surtout des vacancières. Avec des copains, ils s'étaient lancé des défis stupides comme seuls savent en concocter les garçons désoeuvrés de cet âge. Pour sa part, il avait muré l'entrée du bar-tabac de Goulier. La nuit suivante, il avait jeté son dévolu sur des culottes mises à l'étendage, les lestant de pierres qu'il avait retirées au petit matin : les pantys distendus de la dame avaient gagné deux tailles. Puis il s'était introduit dans l'enclos de Jehan avec le projet de repeindre en rose la toison de son mâle reproducteur. Le bouc l'avait chargé et jeté à terre, le piétinant avec l'entrain d'une troupe de cavalerie. Sans l'intervention du berger, il s'en serait fallu de peu que la farce ne tourne court.
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Deux séries de huit chiffres. Quelques phrases pour la postérité, certaines poignantes, d'autres piochées dans l'almanach du mauvais goût. Un monument à la mesure des vanités de ceux qui partent ou de ceux qui restent. Dans ces dernières demeures ne subsiste que l'extrait sec. De la poussière d'os. Mathilde aime les cimetières pour cette sobriété.
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- Si une mère est cette personne sur laquelle tu peux t'appuyer, je n'en ai pas eu. A sa décharge, elle a à peine connu la sienne qui est morte quand elle avait deux ans. Et elle m'a mise au monde le lendemain de l'enterrement de mon grand-père. Ma mère vit dans une autre dimension (...). On a eu droit à tous les diagnostics. Dépressive, bipolaire, schizophrène... (...) [Ma grand-mère] s'est noyée dans un étang à une demi-heure d'ici. Ma main à couper qu'il s'agit d'un suicide. Maman nous a fait le coup avec ses saloperies de médocs... Voilà, tu sais tout. Je suis la dernière descendante d'une lignée de dingues.
(...)
- C'est un putain de sac à dos que tu te coltines, mais... Mais la plupart des choses que tu as mises dedans ne t'appartiennent pas. Tu sais quoi ? On va l'alléger, faire le grand ménage de printemps.
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Il lui redit 'pardon' encore et encore, d'une voix enrouée ainsi qu'une corde trop tendue dont les brins se disloquent. Elle lui prend la main, car elle ignore quoi répondre. Et puis elle oublie ce qu'il pourrait y avoir à dire et perd l'usage des mots. Leurs doigts emmêlés ont allumé des feux et fait jaillir des sources où tout brûle et se noie. Avant et après cessent d'exister. Demeurent la joie pure d'être vivants et le désir qui les saisit.
(p. 79)
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En dépit de son aversion pour ces lieux sans âme, il n'aurait pas été contre un petit somme et une bonne douche. Voire plus si affinités. L'image de Mathilde sous un jet d'eau a titillé des pulsions plus libidineuses, qu'il a aussitôt écartées. La scène de sexe dans le confinement d'une cabine en Plexiglas, très peu pour lui. Convenu, casse-gueule et, en fin de compte, très surfait.
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Cette manie des vieux de vouloir que tout le monde fasse la sieste. Ils s'entraînent à mourir, ou quoi ? Pour ce que ça lui réussit, à sa mère ! Son père aussi a besoin de calme, il doit se concentrer, alors elle est consignée dans sa chambre. C'est égoïste et injuste.
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Lors de leur conversation de la veille, quand elle lui a « suggéré » de s’éloigner d’Arcourt, il n’a pas voulu céder. Par principe, mais aussi pour des raisons plus troubles qu’il lui est difficile de mettre en mots. La nuit lui a porté un bouquet de rêves abracadabrants, parmi lesquels une couronne mortuaire. Celle d’Hortense. Il s’est levé vers 4 heures du matin, l’esprit embrumé et l’âme cafardeuse, et il a sillonné la campagne grise. Ses pas l’ont conduit au pied de l’arbre où il avait été arraché à ses errances, cueilli au point du jour. Il y est resté à remâcher ses pensées jusqu’aux premières lueurs rose et ocre. Puis il a pris sa décision. Il a opté en faveur d’un exil temporaire selon ses propres modalités. Partir, oui, mais avec Hortense. Une virée à deux pour la destination de son choix. C’est ce qu’il était venu lui proposer avant de découvrir qu’elle avait d’autres chats à fouetter.
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Ne refuse pas ce qui arrive au prétexte que tu ne l'as pas planifié. La vie, c'est trop court, trop tôt... Trop tard. Parfois, il faut saisir l'opportunité et forcer le passage.
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La nuit est assez vaste pour noyer la petitesse des hommes et leurs turpitudes éphémères. Sous le ciel pur et ses mousses d'étoiles, il lavera ses tristesses. (p.33)
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Legal parti, Orsalhièr a réintégré ses pénates. Le contenu de la sacoche est étalé sur la table de la cuisine : une épaisse chemise cartonnée, une pochette et une feuille volante. Jehan verse le café dans les verres et s'assied.
- Ça rime à quoi, dis-moi, tous ces mystères?
- Le gros dossier concerne la disparition en 1987 d'une jeune femme de vingt-cinq ans, une certaine Jeanne Bihorel.
- Et ils l'ont retrouvée morte, je parie...
L'oeil sombre, Orsalhièr secoue la tête.
- Ils n'ont rien trouvé du tout.
Pas même un corps... L'instruction Bihorel appartient à ces vingt pour cent d'affaires non élucidées dont le temps lisse les stigmates en apparence seulement. Sous la surface, le travail de sape se poursuit à bas bruit. Un boulot de termites. Un jour, un souffle, et ne reste que la sciure. Le berger fait tintinnabuler sa cuillère en évaluant la pile de documents d'un œil critique. Son verdict est sans appel.
- Les flics, c'est comme d'autres pour la parlotte, moins ils en savent, plus ils écrivent.
- T'as pas tout à fait tort... Mais dans ce cas, il s'agit des gendarmes. J'ai à peine survolé les documents, tu sais.
- Et les autres papiers ?
- Des mains courantes concernant des malveillances diverses, dégradations de biens, vols et des animaux morts...
- Eh bé ! Si un saligaud s'en prenait à mes bêtes, je le pèlerais à vif, tu feras la commission à ton Titan quand tu le croiseras. Si tu en réchappes !
Les deux amis se regardent de travers. Mais le cœur n'y est pas. Ils se chamailleront une autre fois à propos des ours et des hommes, de la bestialité des uns et de la toute-puissance assassine des autres, de l'impossible cohabitation aux dires du berger, de la nécessaire préservation selon le photographe naturaliste. Orsalhièr va chercher une bouteille d'eau-de-vie et met sa tournée. L'offrande vaut cessation des hostilités. Jehan aspire une gorgée et fait claquer sa langue de satisfaction.
Bon, bon... Ces saloperies, il y a un rapport avec la fille qui s'est volatilisée ?
L'ex-flic hausse les épaules, incertain. Les faits consignés dans les plaintes semblent étrangers à l'affaire principale, hormis qu'ils sont circonscrits au même espace temporel et géographique. Raison pour laquelle Lazaret explique les avoir retenus. Orsalhièr abonde dans son sens. C'est parfois à la périphérie des enquêtes que dépasse le fil permettant de démêler la pelote. Et le nœud de vipères
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