Tour à tour présenté comme un Robespierre ou le Jean Moulin et même le Mao Tsé-toung africain s'il avait survécu à la guerre, Abane Ramdane reste peu ou mal connu. Cela n'est pas fortuit. Une véritable conjuration du silence en a fait l'oublié, voire l'"évacué" de la révolution algérienne. (p.13)
Et voici que, pour la première fois, il se posait une question : pourquoi appeler le « Douar »cette cité Moulay Sidi Said ? Pourquoi n’avait-on pas baptisé leur équipe de foot les « Moulay »par exemple ? Les «Moulay » contre les « Château d’eau ?
Les hommes ne se résignent pas à battre en retraite à temps, à éteindre prématurément les maigres lueurs de l'espérance, ils raillent les miracles, mais les attendent toujours. (p.115)
Abane Ramdane :
l’oublié, voire l’évacué de la révolution algérienne… Pourtant son rôle a été déterminant et capital.
Vous appartiendrez à cette minorité qui admettra la légitimité de notre cause mais qui, emportée par le poids de l'atavisme, se sentira obligée de la combattre (p. 155)
Lycéen tendre et vénérable, démoli par la perversion politique d' Abane ou, au contraire, redevable au révolutionnaire d'une clairvoyance précoce? (p. 114)
Aujourd’hui, tandis que je me remémore cet épisode traumatisant, me vient à l’esprit une citation de Jonathan Swift qu’on nous avait fait étudier en littérature comparée à Fermat et que j’ai retrouvée il y a peu comme si une force supérieure et mystérieuse me l’avait replacée sous les yeux au moment précis où elle avait plus que jamais son prix pour moi et que voici : « un dilemme ardu dans un cas désespéré, agir avec infamie ou quitter les lieux ».
... les Algériens ne voulaient plus qu’on les éduque mais, désormais, aspiraient à s’éduquer eux-mêmes.