Je referme ce livre, pioché dans ma bibliothèque et relu près de 30 ans plus tard. Lecture terminée, je m'aperçois que l'auteur vient de décéder, il y a quelques jours !
Inspiré de faits réels, ce roman qui mêle secrets et conflits de familles, combats politiques et terroristes, se déroule en Ariège, patrie de l'auteur. Peut-être un peu trop de longueurs, mais la progression narrative n'est pas pour autant pesante. Un certain regard sur le monde des affaires et des médias, du gauchisme terroriste international et des relations troubles de l'après-guerre et des années 70.
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Après que nos ébats déments eurent maintes fois vidé nos cerveaux, nos glandes et nos viscères, Gisèle et moi convînmes avec quelque étonnement que nous ne nous sentions nullement honteux, pas plus d'ailleurs qu'animés de cette passion noble et tendre que les partenaires de ce genre d'abîmement peuvent s'attendre à éprouver en guise d'épilogue. Nous acceptions le sort. Notre sort. Nous comprenions que nous devrions, de temps à autre, sacrifier aux forces impures qui nous tyrannisaient. (...) Or, être voué, qu'on le veuille ou non, à se vautrer dans la dégradation des sens et des sentiments, constituait une force invincible, instituait une liance infrangible, un cordon maléfique qui nous unirait Gisèle et moi jusqu'à notre mort et peut-être au-delà.
Benjamin Stora et René-Victor Pilhes : les tabous et les non-dits de la guerre d'Algérie