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Citations sur Les invasions quotidiennes (20)

"Tu ne peux pas dire bonjour au père de tes enfants, Charlotte ?"
C'est comme ça qu'il m'appelle, désormais. Retournant contre moi une confidence que je lui avais faite du temps de l'entente cordiale, quand les amants se racontent leurs petites et grandes humiliations qui les ont construits, et qu'ils n'imaginent pas encore la bombe à retardement qu'ils fabriquent dans cet instant de complicité merveilleuse.
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Une nuit a passé et je suis une autre. Une autre que celle-de-la-veille victorieuse, c'est-à-dire que je suis redevenue l'ancienne, celle qui hésite devant sa tenue, qui regarde sa montre pour faire avancer le temps comme si l'observation du cadran avait un quelconque pouvoir d'accélération (en l'occurrence cela a plutôt un pouvoir inverse), celle qui se sent incapable de travailler car autre chose travaille son esprit, celle qui trouve que sa coupe fraîche après une bonne nuit de sommeil ressemble à un saint-honoré, et qui n'arrive pas à y remettre de l'ordre, parce que le pli de la mèche de dessus que l'oreiller a modelé sept heures durant est indestructible, comme sculpté dans la pierre, celle qui se gratte la tête parce que le brushing pulvérisant d'un coiffeur à bout de patience est pour le pou ce que le spa jet d'eau chaude, enrobage de boue et massage aux pierres chaudes est pour la femme de quarante ans célibataire et work addict, celle qui trouve soudain ses trente pages écrites en une soirée nulles, vaines, voire honteuses, celle qui se dégoûte d'avoir accepté si promptement un déjeuner avec son nouvel éditeur qu'elle a la faiblesse de trouver attirant, celle qui se regarde dans la glace et a envie de pleurer, celle qui reçoit un SMS de son ex-mari lui demandant si elle peut récupérer ses enfants en début d'après-midi car il doit passer un scanner. (p. 179/180)
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"Cher monsieur..."Inutile d'écrire son nom dont je ne connais pas l'orthographe, et puis un "Bonjour" guilleret posera le ton de nos conversations à venir. A moins d'écrire "Coucou". J'aime bien le "coucou", il résonne avec mes personnages. Il y verra nécessairement un clin d'oeil au pélican dépressif de mon avant-dernier ouvrage. Je me lance : "Coucou, me voilà! Pardon pardon pour ces trois jours d'attente, mais j'étais en pleine écriture, perdue avec mes lapins et mes ours, vous savez combien ils exigent de temps! Alors, oui, voyons-nous au plus vite ! Biz, biz Joséphine", et sans relire, j'envoie, en même temps que me tombe dessus la nette conscience d'une erreur irréparable.
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Ca me gratte de partout, les cuisses, les chevilles, les orteils et le dos. Mais impossible d'y accéder. Aussi imité-je les vaches, me frottant contre le siège pour assouvir cette démangeaison subite.
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Pour la première fois, j'ai le sentiment d'une évidence : notre maison à tous les trois, leur lieu de vie et de maturation, une vie qui de leur côté commence à m'échapper, mais qu'ils nouent à la mienne, sans se poser de suestions, parce que je suis leur mère, bien que séparée de leur père, bien que parfois défaillante, bien que préoccupée par des questions qui ne les concernent pas .
P.221-222 Jour 11
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Mais voilà, sous mon découvert, il n'y a pas de vie, sous mon découvert il y a l'absence et l'ombre, il y a ma naissance, il y a le désamour de ma mère, il y a la faiblesse de mon père, il y a mes seins trop maigres, il y a ma récente séparation, il y a mes enfants tristes.
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Rendre visite à un dépressif est à double tranchant : ça le mérite de faire relativiser, mais ça peut aussi entraîner la régression à l'infini - la dépression par contagion.
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José n'a jamais été aussi présent dans ma vie que depuis que nous ne vivons plus ensemble.
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« Ah, les mères et leurs filles, si seulement elles pouvaient en faire autant pour elles que pour leurs « FILS » – car ne sont-elles pas un peu responsables (aussi) du manque de respect, de considération, d’importance donnée à cette progéniture du même sexe qu’elles ? »
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Lu en plusieurs fois mais lu... La chick lit avec un petit côté philo... On sent la base autobiographique et les études de philo de l'auteur... Ce ne sera pas mon coup de coeur de l'année mais il se laisse lire...
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