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32 pages
Fantagraphics (15/09/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
The breakout smash hit of 2021 wraps up its debut four-issue monthly "season" with a trio of tales inspired by the great EC Comics such as Tales from the Crypt and focusing on Donna Butcher, the original Queen of the Red Rooms! "Cyclical Territory," "Pure Evil," and "Snuff Said" explore Butcher's origins in the VHS/Betamax era of torture porn before twisting into a contemporary revenge fantasy gone wrong. Another stand alone masterpiece from the creator of X-Men: Gr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cet épisode fait suite à Red Room n°3 (2021). Il vaut mieux avoir lu le premier épisode pour comprendre le principe des productions Pentagram. Sa première parution format papier date d'août 2021. Il a été entièrement réalisé par Ed Piskor : scénario, dessins, encrage, nuances de gris, et texte d'une page pour la postface datant de juillet 2021. Il contient 22 pages en noir & blanc avec une teinte sablée pour imiter un papier de mauvaise qualité et légèrement jauni par l'âge. Il se termine avec 8 pages de dessins réalisés par des lecteurs. Ce créateur est également l'auteur de Hip Hop Family Tree et X-Men: Grand Design. Les 4 premiers épisodes de la série ont été regroupés dans Red Room: The Antisocial Network .

Ce récit est narré par le gardien de la cryptomonnaie, depuis son donjon où de pauvres âmes croupissent dans ses geôles. Il raconte l'histoire la jeune Raina Dukes dont la mère vient de décéder d'un cancer dans son lit. le médecin à ses côtés réconforte la jeune femme en lui indiquant qu'elle a réconforté sa mère jusqu'au bout qui a ainsi pu avoir une mort digne. Raina repense à son père et aux circonstances de son décès, et elle est convaincue que le cancer a été causé par le stress et la tourmente qu'elle a dû affronter toute sa vie. Quelques années plus tard, elle est installée dans sa propre boutique de tatouages, et son talent est fort apprécié des connaisseurs. Elle est en train de terminer un motif intriqué sur l'avant-bras d'un biker, tout en répondant au téléphone à une journaliste. Elle refuse d'être interviewée sur la mort de son père. À l'époque des cassettes vidéo, il avait été l'une des victimes de la tueuse en série nommé Donna Butcher. C'était avant les Red Rooms. le film avait été diffusé sous forme de cassettes VHS, et il avait par la suite bénéficié d'une numérisation.

Sous le format numérique, le film de mise à mort de son père avec torture avait connu un regain d'intérêt et un franc succès auprès des connaisseurs. C'est ainsi que le père de Raina était devenu une sorte d'artefact culturel pour initiés. Ces circonstances ont marqué à jamais la jeune femme qui parvient parfois à faire semblant d'avoir une vie sociale et de temps à autre amoureuse pour une brève durée. À la suite de la passation d'une loi sur les failles des victimes de Red Room, elle touche un peu d'argent à chaque fois qu'une personne est arrêtée en possession de la vidéo de la mise à mort de son père. En fait, elle vit très bien de cet argent ce qui lui permet de faire les tatouages gratuitement, mais ce qui plombe également son existence puisqu'elle vit de l'argent de la mort de son père. La volonté de vengeance reste intense en elle, et elle s'entraîne en conséquence. Une fois qu'elle s'estime prête, elle passe à l'action Elle commence par brûler tous les chèques arrivés au courrier du jour. Puis elle se rase le crâne. Enfin, elle commet l'irréparable : elle télécharge un film de torture sur internet, une séance réalisée par Donna Butcher, en prenant bien soin de laisser des traces sur internet. Ça ne suffit pas. Elle décide de réaliser un voyage d'agrément au Japon, en payant en petites coupures.

Arrivé au quatrième épisode, le lecteur sait exactement à quoi s'attendre : des séances de torture, graphiques et explicites à en vomir, une histoire complète d'une personne bien atteinte par la brutalité psychologique de ces crimes immondes. En découvrant la couverture et la première page, il comprend que l'auteur rend hommage aux EC Comics. À l'instar des séries d'horreur de cet éditeur, il met en scène un personnage introduisant l'histoire et ajoutant des commentaires de temps à autres. À la place d'une sorcière, d'un spectre, ou d'un monstre, le lecteur découvre le gardien de la cryptomonnaie. D'un côté, c'est un hommage très littéral : un individu dans une longue robe en haillons, avec une chevelure laissée à l'abandon, un maquillage le rendant horrible et une dentition impossible, incluse dans son maquillage pour la rangée de dents supérieure, et dans le col de sa robe pour la rangée inférieure. Comme il s'agit d'un simple dispositif narratif gratuit, le lecteur peut ne pas y prêter grande attention. Il remarque le soin apporté au maquillage, ainsi que le changement de vêtement pour le chapitre 2 où le gardien se retrouve dans une camisole de force, serrée par des lanières et des rats se déplaçant sur sa personne, évoquant Alice Cooper dans un accoutrement similaire.

Sans être devenu dépendant de sa dose de gore et de torture, le lecteur sait bien que ce sont ces ingrédients qui différencient ce comics de la production industrielle mensuelle, et que l'auteur va à nouveau imaginer, créer et réaliser des séquences mémorables. La même question se pose que pour les trois épisodes précédents. Qu'est-ce qui pousse Piskor à s'investir pour réaliser des horreurs aussi abjectes, dessinées de manière aussi convaincantes ? Et bien sûr, qu'est-ce qui pousse le lecteur à se soumettre à ces images, voire à la rechercher ? Il reste toujours le principe de l'inventivité dans des conventions de genre, une intensité qui les transforme en une vérité évidente et insoutenable, le lecteur pouvant alors se projeter dans la situation et ressentir pleinement les émotions générées. Il peut se confronter à la dépravation de Donna Butcher, à la forme de pensée nécessaire pour pouvoir perpétrer de telles atrocités. Il peut s'interroger sur le ressenti de sa victime qui reste consciente tout du long de ces deux pages très éprouvantes. Lors de la deuxième séance de torture, également de deux pages, il peut voir que le tortionnaire a prémédité ses actions, les blessures infligées, le siège des lésions. À nouveau, il s'interroge sur le basculement qui a pu s'opérer dans son esprit pour se livrer à de tels actes de barbarie.

Cette fois encore, l'auteur tient ses promesses : du gore, du massacre, de l'immonde. le lecteur se souvient peut-être de ce qu'il déclarait dans la postface de l'épisode 3, sur l'amélioration de son état d'esprit au fil des mois de 2020, et il peut aussi se demander à quelle page elle transparaît. En effet, il raconte bien une histoire, peut-être plus classique que celle des épisodes 1 à 3, mais ni plus saine, ni plus équilibrée. Faut-il voir dans ce scénario plus linéaire, l'expression d'une forme de bien être retrouvé ? Toujours est-il que le dispositif est simple : la fille d'une des victimes d'une tueuse en série est bien déterminée à se venger, c'est même devenu une obsession. Et elle passe à l'action. L'auteur dispose de 22 pages pour raconter son histoire : il doit donc aller droit au but. Il utilise pour cela les cellules de texte placées en haut de chaque case, reprenant le dispositif présent dans les EC Comics. Effectivement, les premières pages sont denses en information, tout en restant faciles à lire. Cette façon de faire lui permet de caser assez d'informations pour pouvoir se lâcher graphiquement sur plusieurs pages en diminuant les cellules de texte d'autant.

En tant qu'artiste, Ed Piskor continue de trouver le juste équilibre entre une narration visuelle de type réaliste et descriptive, et quelques exagérations légères qui viennent rehausser le goût, ou le mauvais goût. Étant un auteur complet, il fait en sorte de varier les visuels pour leur conserver un intérêt : le gardien devant les barreaux d'une geôle, avec les mains qui dépassent et les paires d'yeux dans le noir, le salon de tatouage de Raina Dukes toujours très concentrée sur sa tâche, ses clients peu communs allant du biker au néonazi avec 666 tatoué sur le front, le passage devant le juge, le peep-show, Donna au sommet de sa gloire avec ses deux petits chiots et son manteau de fourrure, Donna en pleine déchéance physique en prison, et cette scène dans les douches de la prison féminine, garantie 0% émoustillement. le lecteur en a pour son argent, en termes de diversité et de séquences mémorables. L'auteur a conçu son histoire en trois chapitres, chacun respectant le déroulé chronologique. Il fait en sorte d'inclure les informations nécessaires dans les réflexions des personnages pour que l'intrigue prennent de la consistance, sans oublier de faire en sorte que chaque moment présent ait son propre intérêt. Il n'y a aucune case de perdue : c'est une leçon en efficacité narrative. En surface, le lecteur peut y voir une histoire de vengeance très basique et assez linéaire, de celles qui font du bien, une catharsis de pouvoir massacrer l'individu qui vous a fait souffrir. Ce n'est pas permis dans la vie réelle, ni constructif, mais ça soulage par procuration. Au second degré, il voit des individus étoffés, prisonniers de la spirale de violence et de la torture, répétant le même schéma sans aucun espoir de pouvoir s'en libérer. Et comme il s'agit d'une parodie d'un EC Comics, il y a une forme de morale à la fin, forcément noire, bien noire.

Un épisode de plus pour de nouvelles tortures ignobles. le lecteur sait à quoi s'attendre, et il est quand même pris par surprise. Ed Piskor ne lâche rien en termes de maltraitances visuelles, mettant le lecteur toujours aussi mal à l'aise. Il réussit une histoire compacte et classique, en rendant hommage aux EC Comics, tout en restant dans un registre moderne. En filigrane, sa mise en scène d'une violence écoeurante renvoie le lecteur à sa condition de voyeur, d'individu qui a payé pour un certain genre de spectacle et qui exige d'en avoir pour son argent, un individu pas si éloigné que ça des consommateurs des séances Red Room, mais par procuration, pour de faux… mais quand même.
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Vidéo de Ed Piskor
Ed Piskor poursuit sa quête gore et repousse les limites de l'inadmissible pour dénoncer une Amérique dont il ne partage pas la même définition de la décence. Spoiler, celle de l'auteur n'est pas la plus intolérable. Mr NFT, les Splatterpunk Outlaws, Poker Face, Maitresse Pentagram toutes ces stars du dark web font leur snuff shows rapportant des milliers de bitcoins. Au menu macabre : tortures, meurtres sordides, violes et mises en scène ignobles, la petite entreprise sanglante ne connaît pas la crise. Mais qui est cette nouvelle star appelée le Décimateur qui fait recettes depuis peu ?
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