AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 199 notes
5
9 avis
4
17 avis
3
9 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Roy Cady ou l'anti-héros typique.
Dès le départ, on sent qu'il n'est pas 100% bad guy mais comme tout white trash respectueux de son état, la pauvreté additionnée à la sous-éducation additionnée aux mauvais choix additionnés à la malchance l'ont très normalement amené à devenir le porte flingue d'un petit mafieux sans grande envergure, propriétaire d'un bar et ayant la main mise sur deux ou trois affaires louches, rien de bien transcendant mais toujours assez pour mettre sous ses ordres des types comme Cady, exécutants et exécuteurs, qui ne se posent pas trop de questions et surtout n'aspirent pas à devenir calife à la place du calife.
Enfin ça c'est jusqu'au jour où, dans la même journée, Roy apprend qu'il est atteint d'un cancer des poumons avant de se faire envoyer en mission suicide par son boss qui souhaite se débarrasser de lui pour une sotte histoire de bomba latina.
Mais autant de poisse, c'est pas possible, à un moment ça tourne et pour Roy Cady, c'est quand il se trouve à deux doigts de se faire étendre qu'il se met à être verjot, et de sa Louisiane natale, entraînant avec lui une pauvre gamine prostituée qui se trouvait là, le voilà parti sur les routes jusqu'au Texas où, dans un motel minable, il essaye de se faire tout petit en ruminant une potentielle vengeance.

Galveston n'est donc pas au sens propre un road trip, sauf si passer d'un état à un autre au volant d'un pick-up en est la définition mais on est tout de même loin de Thelma & Louise. Pas vraiment un polar dans le sens classique du terme non plus. Non, Galveston, s'il reste difficile à classer, serait plutôt un récit sur la rédemption et la possibilité ou non de regarder dans le rétro sans avoir à rougir quand d'un coup on nous annonce la fin prochaine du voyage.
Pour Roy Cady, dont la vie n'a été qu'une succession de meurtres et d'escroqueries en tout genre, même pas la peine de se retourner pour faire le bilan, c'est tout vu ; alors maintenant que ses poumons se préparent à lui faire leurs adieux, il se verrait bien changer de côté en essayant d'aider une ou deux personnes à ne pas finir comme lui. Mais difficile parfois de tourner le dos à ce qu'on est, même avec la meilleure volonté du monde. Pourtant il s'y emploie Roy, il s'y emploie aussi fort qu'il peut...
Ces événements se déroulent en 1987.
A une vingtaine d'années de là, l'ouragan Ike frappera le Golfe du Mexique et l'île de Galveston où Roy (poumons malades mais costauds donc) s'est réfugié ne sera pas épargnée, catastrophe climatique en forme de réflecteur à sa propre existence, la route qu'il a suivie ne pouvant l'amener qu'à la violence, la destruction et l'anéantissement définitif.

Une lecture plaisante à laquelle il m'a malheureusement manqué ce petit truc qui n'a pas de nom (la Pasión, peut-être ?!) mais qui fait la différence entre un bon livre et un petit bijou.
Le portrait se cette Amérique sans espoir qui noie son No Futur dans l'alcool et la drogue est pourtant parfaitement représenté par Nic Pizzolatto, le style est fluide, sans chichis et les instantanés s'entassent rapidement pour former une structure narrative intéressante, entremêlant passé et présent avec en prime le joli choix de la narration à la première personne. Malgré tout ça, il reste difficile de s'attacher à ce personnage de truand sur le retour qui n'ouvre jamais vraiment la porte et on arrive à la fin du récit bardé de la désagréable impression d'être toujours resté à la périphérie de l'histoire. Un peu dommage mais pas mortel, on passe quand même un bon moment dans le Noir, simplement le risque d'oubli à court terme est présent.
Commenter  J’apprécie          221
Nic Pizzolatto nait en 1975 à La Nouvelle Orléans, en Louisiane, et grandi dans une famille ultra catholique. Passionné par les livres, il entame des études de littérature à la Louisiana State University, avant d'immigrer au Texas. Pendant quatre ans, il est serveur dans un bar d'Austin, avant de sortir diplômé de l'université d'Arkansas. Il enseigne ensuite dans plusieurs universités, et publie ses deux premières nouvelles à l'âge de 25 ans. Ecrivain, scénariste et producteur, il a écrit deux livres, Galveston le premier, est paru en 2011.
En 1987 à La Nouvelle-Orléans. le même jour, Roy Cady apprend qu'il a un cancer du poumon et Stan, son boss proxénète et dealer, lui confie une mission qui s'avère un traquenard. Sorti vivant de ce piège, il s'enfuit en emmenant avec lui Rocky, petite prostituée, et Tiffany, quatre ans, en direction du golfe du Mexique jusqu'à Galveston au Texas. Un temps les fuyards envisagent un répit dans un motel perdu, mais comment échapper à une bande de tueurs quand on a en sa possession des documents compromettants et beaucoup de sang sur les mains ? Vingt ans plus tard, Roy vivote de petits boulots contre un modeste logement. Son corps porte les stigmates d'un terrible drame et il n'a pour seuls compagnons que sa chienne et ses livres, jusqu'au jour où son propriétaire l'informe qu'un homme est à sa recherche...
Nic Pizzolatto s'en tire plutôt bien avec ce premier roman, assez classique au regard du résumé mais astucieusement construit et rondement mené. Roy, la quarantaine, n'est pas vraiment un gentil garçon, sicaire d'un boss de la drogue, il vit dans la solitude depuis qu'il est séparé de la femme qu'il aimait mais « maintenant, j'avais l'impression qu'être seul n'était plus tout à fait satisfaisant. » Rocky, dix-huit ans, prostituée, chargée de la petite Tiffany et déjà démolie par la vie, partie en cavale entrainée par Roy, porte un lourd passé.
Un roman dur et touchant. Dur, car il y a quelques scènes de violence costaudes et une violence psychologique endurée par Roy et Rocky qui nous les rend sympathiques et auxquels le lecteur s'attache. Touchant, parce que derrière l'aspect gros dur de Roy, « je porte des jeans et des tee-shirts noirs avec un blouson et des santiags, comme je l'ai toujours fait, et j'ai les cheveux longs sur la nuque et je refuse de me raser la barbe », ses maladresses brutales avec les femmes et sa solitude induite, son père qu'il n'a pas connu, son cancer qui le bouffe de l'intérieur, sont autant de failles profondes qu'il a de plus en plus de mal à trimballer ; et Rocky, qui semble ne faire que de mauvais choix pour survivre, n'ayant jamais rien connu d'autre que le caniveau, n'oubliera pas Tiffany avant de s'enfuir. Roy et Rocky, deux solitudes qui ne fusionneront jamais, évoluant en parallèle vers leurs sombres destins, lui la portant comme sa croix, avec au bout une rédemption peut-être.
Un roman bien construit aussi. Deux époques alternent, la cavale et vingt ans après, laissant le lecteur dans l'impatience de savoir ce qui s'est passé entretemps, comment Roy a-t-il pu devenir cette épave physique, que sont devenues les deux filles ? Comme l'écriture est nerveuse et sans digressions, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer. le bouquin s'achève sur une note d'espoir pour l'un des protagonistes, légère éclaircie dans ce ciel couvert de nuages noirs annonçant l'approche de l'ouragan.

Commenter  J’apprécie          110
Un type paumé vivant d'expédients louches et évoluant dans un climat violent est amené à fuir sur la route, entraînant avec lui une jeune femme et une fillette dont il se sent responsable à son corps défendant. L'auteur nous décrit avec précision le côté plus moche des bords de mer de la Louisiane et du Texas mais son récit, raconté du point de vue du narrateur seulement, a conduit à une histoire plutôt désincarnée.
Commenter  J’apprécie          50
Le jour même où il apprend qu'il est atteint d'un cancer, Roy Cady, homme de main d'un patron de bar louche, tombe dans un traquenard tendu par ce dernier, et doit fuir la Nouvelle-Orléans, accompagné de Rocky, une jeune prostituée, et d'un petite fille de 4 ans. Traqués, ils se terrent dans un motel. Vingt ans plus tard, Roy est seul, et quelqu'un est à sa recherche…
« Galveston » est un polar sombre, poisseux. La relation qui s'installe entre ces trois personnages peu gâtés par la vie durant la courte période au cours de laquelle ils résident dans ce motel (dans lequel ont échoué d'autres laissés-pour compte) est pourtant belle, cette parenthèse laissant entrevoir l'espoir d'une vie meilleure. Sauf que l'on se doute bien que le destin de la plupart d'entre eux sera forcément tragique… et, si l'on l'on s'attache un peu à ces personnages (ce qui est mon cas), c'est une conclusion plutôt déprimante.
Commenter  J’apprécie          30
Le récit alterne passé et présent. J'ai lu la première partie d'une traite : tout semblait couler de source, l'écriture fluide et entraînante, une intrigue remplie d'actions sur les pas de Roy, au service d'un mafieux local. Au cours d'une de ses missions qui va mal tourner, il rencontre Rocky, jeune fille de 18 ans à peine qui se prostitue pour survivre tant bien que mal… Une fois la situation installée, le décor planté, nous retrouvons Roy vingt ans plus tard. Il n'est que l'ombre de lui-même. le lecteur sait donc qu'un drame a eu lieu mais rien ne sera dévoilé avant les toutes dernières pages. Autant le début m'a beaucoup emballée, autant la suite a été plus laborieuse, j'ai continué ma lecture car je souhaitais savoir où était Rocky, ce qui lui était arrivé à elle et sa petite soeur, Tiffany. En effet, même s'ils sont parfois détestables (Roy se comporte la plupart du temps en brute épaisse et Rocky en ingénue qui use et abuse de ses charmes pour parvenir à ses fins), on s'attache aux personnages, impossible de ne pas éprouver de l'empathie pour ces trois cabossés de la vie, qui ont fait face comme ils ont pu, malgré les obstacles et leur environnement souvent hostile. Ils sont très pudiques dans leurs sentiments, comme les personnes blessées qui ont peur de souffrir davantage s'ils se dévoilent trop, qui dressent des barrières afin de se protéger.
J'ai aimé l'ambiance « à la Michael Connelly ». le climat sombre, réaliste. Pas d'enrobage, de déguisement, de pirouette qui ferait passer en un claquement de doigt nos héros du statut de marginaux à celui de milliardaires pleins aux as ayant triomphé de leurs ennemis en employant des gadgets et ruses tout droit sortis de nulle part. Nous ne sommes pas pour autant dans un policier/ thriller mais plutôt dans un roman noir. le tout n'est pas aussi mouvementé qu'un Michael Connelly, le récit souffre de nombreuses longueurs dont certaines m'ont vraiment insupportée comme lorsque Roy évoque ses souvenirs de Lorraine et entre en contact avec elle. Cela n'apporte rien à l'histoire et tourne vite en rond. J'ai failli reposer mon livre, seule l'envie de savoir m'a fait avancer.

En bref, un avis mitigé : tout n'est pas négatif. J'aime les récits cohérents, empreints de réalisme et c'est pour moi la principale réussite de ce roman, le gros point négatif étant qu'il souffre de nombreuses longueurs dont certaines pourraient être rédhibitoires si le suspense quant au sort de Rocky et Tiff n'était pas maintenu jusqu'à la fin. Un bon début pour un premier roman même s'il est loin d'être parfait.
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
Commenter  J’apprécie          30
Galveston est l'histoire d'une errance, une fuite devant la mort annoncée soit par un règlement de compte, soit par le cancer.
Au coeur de ce vide, il y a des femmes. Rocky, cette jeune prostituée que Roy sauve dans sa course, et sa jeune soeur Tiffany, deux anges blonds blessés par la vie qui mettent, pourtant une lueur d'espoir dans la fuite de Roy.
Le roman noir n'est pas à priori dans mes critères de lecture et j'avais choisi ce titre pour l'analyse de ces trois personnages paumés.
Même si je regrette les quelques scènes violentes de cette histoire, j'ai été touchée par l'innocence de la jeune Tiffany dont la vie commençait si mal.
L'auteur a su insuffler une lueur d'espérance à la fin de cette errance physique et morale.
Commenter  J’apprécie          30
Voici un polar noir très réussi de Nic Pizzolatto (dont c'est le premier roman). L'auteur nous fait suivre un ancien homme de main en quête de rédemption dont la route va croiser celle de ces deux "nièces". Mélange d'amour, de détresse et de violence ordinaire, Nic Pizzolatto distille petit à petit ses touches de noirceur pour nous amener petit à petit sur des charbons ardents.


Commenter  J’apprécie          20
Voici un premier roman prometteur.

Roy Cordi est l'homme de main de Pitko, un malfrat qui trempe dans la prostitution et le trafic de marchandises. Mais Pitko vient de s'enticher de son ex-femme et aimerait bien que Roy disparaisse du paysage. Comme les hommes sont remplaçables, il envoie Roy dans un guet-apens. Contre toute attente il s'en sort (après avoir abattu trois hommes) et s'enfuit avec Rocky, une prostituée qui était elle aussi sur place. Commence alors une fuite qui va les mener à Galveston, une petite ville balnéaire du Golfe du Mexique. Roy va se retourner sur sa vie car on vient de lui apprendre qu'il souffre du cancer. Il va aider Rocky à récupérer sa fille et à se remettre dans le droit chemin. Mais en auront-ils le temps?

La première partie du livre est impressionnante de maîtrise. Puis le roman s'enlise un peu une fois que les personnages arrivent à Galveston. Pour tout dire on s'ennuie un peu. Il y a de plus des allers-retours entre le présent et le passé qui n'apportent pas grand-chose au récit. Mais le livre redémarre dans la dernière partie et on s'attache fortement aux personnages.

Il ne manque pas grand-chose au livre pour qu'il soit très bon.

Il faudra faire attention aux prochaines publications de Nic Pizzolatto...
Commenter  J’apprécie          20
De 1988 à 2008, errance de trois personnages meurtris par la vie : Roy, brute repentie, Rocky, jeune fille détruite et Tiffany, sa fille. Portrait d'une Amérique misérable et paumée, où la violence côtoie l'entraide, où l'humanité se fait jour sous la crasse.
Un roman noir où perce la lumière, qui résonne encore, une fois refermé, comme l'écho sourd d'une détonation.
De ce livre a été tiré un fil du même nom : Galveston, première réalisation de Mélanie Laurent qui aura été, à sa sortie, un four commercial comme on en voit peu (de ceux qui placent un distributeur dans l'embarras financier, de l'aveu même de ce dernier.
Commenter  J’apprécie          10

Autres livres de Nic Pizzolatto (1) Voir plus

Lecteurs (399) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Galveston" de Nic Pizzolatto.

Comment s'appelle le bar de Stan ?

Stan's street
Stan's road
Stan's place

10 questions
9 lecteurs ont répondu
Thème : Galveston de Nic PizzolattoCréer un quiz sur ce livre

{* *}