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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens de refermer un excellent livre. Oui , je termine une admirable lecture.
Suis déjà fan des James Lee Burke, Daniel Woodrell, Donald Ray Pollock et Tim Gautreaux de ce monde et là, Nic Pizzolatto vient prouver qu'il fait partie de cette grande confrérie d'auteurs de romans très sombres, de romans noirs sur l'Amérique blanche paumée.
Comme on l'a vue avec la série télé True Detective dont Nic Pizzolatto est le créateur, on sent bien son sens de l'ambiance, des non-dit dans le dialogue.
Galveston n'est pas une histoire avec beaucoup de chair sur l'os, zéro complexité dans l'intrigue mais un récit prenant de la vie de personnages perdus. Ceux dont " le passé est irréel", ceux dont on ne peut imaginer la détresse, la gêne, et l'extrême fatalité qui leur colle à la peau. Tous ces êtres en perdition vivant de la rue dans des motels minables , des hotels de passes...l'auteur nous les dépeint quand même avec amour.
Ce "road trip", la fuite, de cette espèce d'homme de main de la pègre accompagné d'une jeune prostituée de 18 ans nous prend aux tripes. Cette fatalité où on se demande s'il peut s'en dégager une fin heureuse, une vie autre.
Prix du roman étranger 2011 hautement mérité et lecture chaudement recommandée.
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Premier roman de Nic Pizzolato, Galveston met en scène Roy Cady, 40 ans, encaisseur pour un truand de la Nouvelle-Orléans. En ce jour de 1987, il apprend qu'il est atteint d'un cancer du poumon et s'aperçoit que son patron l'envoie sur un coup dans le seul but de l'éliminer. Tout, pourtant, ne va pas se passer comme prévu. Et Roy de fuir vers Galveston, Texas, avec Rocky, une prostituée de 18 ans, et la petite soeur de celle-ci. Ces quelques jours de cavale, planqués dans un motel, vont rester définitivement gravés dans l'esprit et dans le corps de Roy.
Vingt ans plus tard, Roy est toujours vivant et cherche encore à se faire oublier, mais un homme se renseigne sur lui. Il va devoir faire face à son passé, à ces quelques jours à Galveston.

Road movie quasi immobile, Galveston prend pour prétexte une intrigue classique du polar et quelques archétypes qui vont avec, le truand dur au coeur tendre, la jeune effrontée fragile, la trahison… Cette intrigue reste cependant secondaire tandis que l'on écoute Roy nous dévoiler ce pan de sa vie, ces quelques jours où ses certitudes ont basculé et où il s'est mis à porter un autre regard sur son parcours.
Alors qu'il se sait condamné par le cancer, le fait que son patron veuille l'éliminer et qu'il échappe au traquenard qui lui a été tendu l'entraîne finalement à envisager de décider comment il entend mourir. La rencontre avec Rocky et Tiffany, elle, lui fait prendre conscience de la manière dont il veut vivre.
Brute épaisse, bouseux texan assumé avec santiags et coupe mullet, Roy Cady n'est a priori pas fait pour devenir un héros, ni un homme rangé. Élevé dans la violence, il va se confronter à son passé et s'employer à essayer, à sa manière rude et maladroite, de tirer de cet engrenage de la pauvreté, de l'ignorance et de la sauvagerie les deux filles qu'il a pris sous son aile. Combat âpre, dans lequel il part tout de même avec un sacré handicap.

Avec une belle économie de moyens, Nic Pizzolato nous entraîne à la suite de Roy dans cette épopée sur laquelle ne cesse de planer la certitude de l'échec immuable et imminent. Et on lit Galveston comme pris sous une chape de plomb, le coeur dans un étau. Pizzolato n'est pas là pour nous tirer des larmes mais il nous rappelle que pour certains, les parenthèses de joie ou d'insouciance finissent toujours par ce payer. Mais aussi que, peut-être, parfois, il est des raisons d'espérer.
Voilà donc une nouvelle plongée dans cette Amérique white trash où nous entraînent, chacun à leur manière, des auteurs comme James Lee Burke, Eric Miles Williamson ou encore Daniel Woodrell. Nic Pizzolato y fait aussi entendre sa voix, singulière, dans un roman noir, dur et brillant.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Lecture en Cinémascope !
Road-movie par excellence, ce livre est d'abord une lecture cinématographique, l'auteur réussit par son écriture à imprimer sur vos rétines, son histoire.
C'est un polar, un roman noir, vraiment noir. Pizzolatto arrive à nous rendre attachant des personnages marginaux et perdus, les "laissés pour compte" comme il y en a tant aux Etats-Unis.
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Roy Cady, alias « Big Country », est un « gangster » d'origine texane. C'est un recouvreur de dette dans la ville de Jefferson Heights à la Nouvelle Orléans, pour le compte de Stan Ptitko. Tout commence un jour de juillet en 1987, une sale journée pour Roy. Il apprend qu'il a un cancer des poumons. Il n'a personne à qui en parler, pourtant il aimerait bien. Entre temps, à la demande de son patron, il se rend chez un syndicaliste pour lui mettre la pression, donner un avertissement. La routine quoi. Sauf qu'il s'agit d'un guet-apens. La fine gâchette qu'il est s'en sort presque par miracle. À la suite de quoi, un dossier compromettant sous le bras, il est en cavale avec Rocky ; une jeune prostituée débutante, naïve, fière et courageuse, qu'il a extirpée du bain de sang. le duo imposé fait route vers Galveston, un îlot au sud du Texas, où ils s'installeront au Motel Emerald Shores.
« le passé n'arrête pas de surgir, ici. La surface s'érode sans cesse. » (P114)
Déboussolés par un changement catégorique de quotidien. le temps s'arrête pour eux. Passer d'une misère sans savoir ce que c'est que de penser à l'avenir, des journées dormantes et assassines ; à la beauté de l'instant présent, à la notion d'espoir naissant. Tout cela provoque un impact dévastateur dans la vie de ces deux personnes. C'est l'histoire de deux individus qui ont la possibilité de se reconstruire, de s'intégrer dans ce qu'ils appellent la normalité. Par où commencer quand tout devient possible ? Ils sont déstabilisés, une relation forte avec des sentiments violents (mélange de contradictions, de méfiance, de francs jeux, de confiance, de peur, de protection) est réveillée par les réminiscences du passé jusqu'alors complètement occultées. Il s'agit de survivre. Les souvenirs n'étaient que des sortes d'intuition émanant d'une époque lointaine presque confondue avec un songe. Des souvenirs anesthésiés au Johnny Walker. Il s'agit de destins croisés d'où naît un affrontement percutant. Les prémisses d'une fin de parcours rédemptrice.

Comment un homme, un cow-boy de 40 ans, drillé pour tuer, proche de la mort, va-t-il s'en sortir ? Comment se fait-il que 20 ans plus tard, Roy, devenu boiteux, un oeil en moins, le corps à la ramasse, est toujours là ? Et qu'est devenue Rocky ? C'est une petite contradiction qui intensifie le doute du lecteur qui sera taraudé entre cette fuite, ces rencontres, cette cache idéal à Galveston, et ce moment où l'on pense qu'il aurait dû être mort d'un cancer aussi longtemps après. Belle tactique que ce jonglage entre « deux passés présents » et un « présent futur », dans un endroit où le temps s'est figé. C'est un tour de force intéressant et servi dès les premiers chapitres. Ce livre est si bien développé que le lecteur s'attache à un tueur autant qu'à cette miséreuse qu'on a envie de sauver ! C'est presque déprimant et pourtant l'auteur évite ce dérapage. Roy ouvre une porte sur son vécu, surpris par ses réactions calmes. Il subit une cure de vérité douloureuse et inquiétante, car elle est imprévue. C'est un roman noir qui raconte la vie de personnages insignifiants qui cherchent un sens à leur présence dans ce bas monde glauque, et très triste. Ils vivent une espèce de renaissance, et découvriront peut-être la normalité des choses.

Je suis sûr que vous vous êtes déjà trouvé dans une situation similaire à celle-ci : une image parvenue après coup. Ou pendant, je ne sais plus. Avec ou sans rapport… Mais elle était là.
Seul dans la forêt, le vent souffle, il incite les branches à se bousculer. Il provoque un chant de feuilles pareil à celui des vagues qui s'échouent sur une langue de plage ; pareil au chuintement intense que provoque un steak déposé cru sur une plaque de cuisson rougeoyante. Vous êtes plongés dans un instant d'absence, de concentration, d'écoute. Jusqu'à ce qu'un craquement d'une branche plus loin en dehors du chemin boisé, un aboiement d'un chien surgissant des dunes, la viande cuite à point ; attire votre attention et rompt ce moment d'absence. Un changement s'est produit.
« Mouvements lents. Couleurs changeantes. Je remarquai de nouvelles choses » (P139).
C'est avec talent que l'auteur nous entraîne dans une ambiance violente, un arrêt dans l'espace et le temps, un décor poussiéreux et étouffant. Une écriture profonde, douce et brutale, avec une insistance sur l'attitude et la réflexion intérieure de personnages tristes. Un style très proche de ceux de Roger Jon Ellory (Seul le silence) et de kem Nunn (Tijuana Straits). J'ai été secoué entre la tension et la curiosité. Happé par un arrêt sur image me dévoilant une société dégueulasse, j'ai chevauché une ligne du temps sombre. Un trait imaginaire où l'attention accordée au paraître devient futile et risible, où certains font tout pour échapper à la normalité ; alors que d'autres seraient prêts à n'importe quoi pour y accéder. C'est violent à tout point sans qu'il y ait des balles perdues à chaque page.
« J'ai découvert que tous les faibles ont en commun une obsession fondamentale, ils font une fixation sur la notion de satisfaction. » (P112)
« Tu nais et quarante ans plus tard tu sors d'un bar en boitillant, étonné par toutes les douleurs. Personne ne te connaît. Tu roules sans lumière et tu t'inventes une destination parce que ce qui compte, c'est le mouvement. Et tu te diriges ainsi vers la dernière chose qu'il te reste à perdre, sans aucune idée de ce que tu vas en faire. » (P188-189)
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Galveston est le premier roman de Nic Pizzolatto. Roy Cady, tueur à gage pour la mafia, n'exécute pas un contrat et se voit poursuivi par son boss.
Magnifique roman ! Roman captivant, élégant qui décrit un monde cruel et violent mais où le héros, par ailleurs anti-héros, montre beaucoup de sensibilté malgré sa force musculaire. Les personnages sont très attachants et l'histoire est envoûtante.
A lire absolument, particulièrement recommandé à ceux qui ont aimé la série True Detective.
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"Un roman fiévreux, d'une beauté insoutenable", voilà les mots de Dennis Lehane que l'on peut lire en quatrième de couverture. Ce sont des mots très justes pour résumer ce roman noir.
Roy est un dur à cuire, un gros bras pour le mafieux local. La quarantaine, sans vrais amis même dans son milieu, il doit donc affronter seul l'imminence de sa mort. Les métastases auront sa peau à petit feu...
Il y a des journées comme ça, qui commencent mal. Et Roy n'est pas au bout de ses peines. Son boss l'envoi pour un job, de ceux qui sont taillé pour lui. Roy sent venir le coup fourré mais trop tard, et le voilà sur la route à fuir un carnage prémédité, avec dans ses bagages une jeune prostitué choquée et perdue. le duo trace sa route de la Louisiane jusqu'au Texas, de bars louches et motels de bord de routes....
Une fin de route, un bout de piste, voilà ce qu'écrit Pizzolato. Roy n'a pas trop d'espoirs quant à son avenir, alors il se raccroche malgré lui à la jeune Rocky. Tout les deux sont las, l'un remonte le fil du souvenir sans y trouver de salut, la seconde en a déjà vu trop pour son âge, elle ne croit pas en grand chose.
Un roman à la fois intime et haletant. Pizzolato alterne entre l'introspection et le suspense de la fuite, mêlant l'ensemble à la chaleur étouffante du sud. Une ambiance noire pour un roman dur, avec une violence soudaine tapie derrière le calme apparent qui peut s'emparer de ceux qui se croient presque à l'abris.
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Un des plus beaux portraits de ces citoyens abandonnés du rêve américain

J'ai lu les vingt dernières pages de ce magnifique roman noir avec les larmes aux yeux, complètement bouleversé par les mots de cet auteur surdoué, et par cette histoire franchement triste mais pleine d'humanité. L'action de ce premier roman se déroule dans la moiteur et l'atmosphère lourde de la Louisiane et du Texas, le Deep South américain magnifiquement retranscrit par l'auteur.

Galveston raconte l'histoire d'un malfrat, un vrai looser qui apprend qu'il va mourrir d'un cancer du poumon; Piégé par son patron, qui au passage lui a déjà piqué sa petite amie, il est contraint de fuir la Nouvelle-Orléans en compagnie d'une jeune prostituée. Ayant embarqué la petite soeur de celle-ci, ils rallient Galveston, petite station balnéaire du Texas, et logent dans un motel peuplé de personnages également oubliés du rêve américain.

Il y a du Dennis Lehane dans la justesse des dialogues et la structure totalement maîtrisée du récit, il y a du Larry Brown dans la profondeur et l'humanité des personnages, et il y a du William Faulkner dans l'écriture à la fois poétique et violente de Nic Pizzolatto.

Galveston est le portrait magnifique et déchirant d'un anti-héros touchant d'humanité, en quête de rédemption. Et en parallèle, l'auteur n'oublie pas de nous captiver, en maintenant le suspense et la tension dramatique, jusqu'au coup de théatre final digne des plus grands auteurs du genre. Un premier roman, très noir, très dur, qui porte la marque d'un auteur de très grand talent, doté d'une maturité d'écriture hors du commun. Et chapeau au traducteur!

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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C'est avec ce deuxième roman de la sélection américaine du prix page des libraires que j'ai poursuivi ma découverte de la rentrée littéraire. Comme dans le Pied Mécanique, l'atmosphère n'est pas des plus gais et je commençais à sombrer moi même dans une sorte de pessimisme latent. Et puis, au final l'auteur redonne un second souffle à son roman et des cendres rejaillit l'espoir. Alors ne nous laissons pas abattre par l'annonce d'un récit sombre et glauque mais allons voir plus loin ce que les personnages ont la force de nous révéler.

C'est ce que je retiens de ce roman très fort et très poignant, où des personnages au caractère renforcé par un passé trouble et difficile, affrontent les affres de la vie pour en ressortir pour certains plus fort.

Roy tueur à gages de 50 ans échappe de peu à un traquenard. Seule solution: la fuite. Mais il embarque avec lui Rocky, une jeune prostituée de 18 ans et sa soeur Tiffany de 3 ans et demi.

Tous trois échouent dans un motel glauque où ils tentent de se reconstruire une vie et d'échapper à leur passé, en vain. Mais pour vivre il faut accepter son passé... Une jolie relation va s'installer alors entre ces 3 personnages et j'avoue même qu'une petite larme est apparue au coin de mes yeux à la toute fin du roman...
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Impossible de fermer ce livre. Une écriture inoubliable, des personnages magnifiques et justes. Une quête de soi bouleversante.
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