AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 64 notes
5
5 avis
4
3 avis
3
10 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Anne Plantagenet raconte son voyage de trois à Oran en compagnie de son père afin de retrouver son histoire, une quête d'identité. Elle tente de renouer les fils du passé, ses grands-parents et son père ont dû quitter l'Algérie en 1961. Son père, n'y était jamais retourné, toutefois, en posant les pieds sur le sol oranais, son comportement change, lui le taiseux commence à s'animer, il se rappelle des lieux de son enfance, l'appartement rue Condorcet. le lendemain sera consacré au retour à la ferme natale, les retrouvailles avec le village de Misserghin défiguré par les bidonvilles, le père a du mal à reconnaitre les lieux, il se rappelle de la grotte, de église blanche difficile à localiser.
Ce récit est son héritage de l'histoire des pieds noirs, une dualité entre ce que sa grand-mère lui racontait et l'Histoire de l'Algérie. En parallèle de cette quête l'auteur nous raconte sa vie personnelle, un moment difficile entre son mari et son amant.
C'est un récit froid, les seules émotions « émouvantes » sont celles ressenties par le père et son histoire personnelle n'apporte rien.
Commenter  J’apprécie          80
Un récit largement autobiographique
La grand-mère d'Anne , Antoinette Montoya est née à Misserghin, près d'Oran. Elle a épousé un métropolitain, connu lors de la Seconde guerre mondiale .
Le père d'Anne, lui, est natif d'Oran.
Ils sont rentrés en France en 1961.

Anne fille, petite-fille, arrière petite fille de Pieds Noirs a d'abord été fière de ses origines , pour elle," exotiques" par rapport à la région où elle a vécu enfant : la Champagne ! Puis elle a entendu des propos" venimeux" concernant les rapatriés, elle a alors caché ses racines.
Anne, qui a aimé profondément sa grand-mère , était pourtant en conflit avec elle, estimant qu'elle était raciste comme son grand-père « pied-noir d'adoption, mais authentique rapatrié » qui traitait les Arabes de « bougnoules , ratons, melons ».
Un jour, Anne a explosé, après la crise, la grand-mère calmement a dit « tu ne peux pas comprendre, tu n'es pas de là-bas, tu ne sais pas ce qu'ils nous ont fait, tais-toi ». A -t' elle alors pris conscience des souffrances qu'ils ont enduré par l'exil, je ne l'ai pas ressenti à la lecture.
Les traditions de « là-bas », les coutumes culinaires, les histoires familiales ont émaillé la jeunesse d'Anne. Les photos à la bordure dentelée sont aussi là pour titiller la curiosité d'Anne.

En septembre 2005, ( il y a donc 10 ans) à la mort de sa grand-mère, Anne, invite son père à retourner à Oran, pour trois jours. Ce court voyage a été préparé longuement, elle a même rencontré l'ambassadeur qui l'a mise en relation avec un ami oranais, qui lui-même a organisé leur séjour (mise à disposition d'un chauffeur, sécurisant ainsi le séjour , visas offerts épargnant ainsi de longues démarches administratives ). Conditions sinon idylliques, du moins très confortables !

Pendant ce séjour, elle va découvrir un père taiseux (clin d'oeil à la mère de Camus?) , qui, sous le ciel oranais de cette fin d'été rayonnant devient loquace.

Ils vont débarqués à la Sénia, Amine les y attend, et va rester à leurs côtés tout au long de ces trois jours.
Le père va retrouver la rue Condorcet où il a vécu, jusqu'à l'âge de 16 ans, ils vont même entrer dans l'appartement y être accueillis cordialement.
Amine va aussi les conduire à Misserghin. La ferme familiale est en ruine, mais ils vont, là aussi, être reçus amicalement.
Nombreuses analepses, quand les souvenirs affluent ( ceux de son père, ceux d'Anne qui se sont construits à travers les récits familiaux qui ressurgissent ), quand ils partent sur les traces du passé familial.

Parallèlement, Anne évoque sa vie intime : elle vient de se séparer de son mari ; c'est aussi une sorte d'exil , une rupture, une déchirure entre deux hommes ( pour les exilés, entre deux rives, deux pays)
Le récit s'entremêle de ses états d'âme liés à cette situation.
Anne découvre un pays « hospitalier » ce qui la conforte dans ses convictions.
Pour Anne ce voyage est une quête initiatique , une recherche identitaire, une appropriation des souvenirs, autant de morceaux d'héritage.
Pour le père, c'est le retour vers une jeunesse heureuse et de beaux souvenirs, c'est revivre un pan de vie, c'est se retrouver aussi .
Pour tous deux, des moments d'intimité comme ils n'en avaient jamais eu.

A la suite de la publication de ce livre, Anne va recevoir de nombreux courriers : témoignages chaleureux de sympathie, remerciements pour les descriptions et les sentiments éprouvés mais aussi, messages haineux et révoltés.

Personnellement, je n'ai pas le sentiment qu'Anne ait réellement conscience, à travers ce périple où tout se passe bien, des souffrances, du drame enduré par ses grands parents et comme eux, par de nombreux rapatriés. (et bien sûr aussi par les Algériens )C'est cet aspect qui manque au récit, pour faire la part des choses.
Si ce voyage se déroulait aujourd'hui, dans le contexte actuel, aurait-il la même portée ?

Commenter  J’apprécie          70
Un livre vite lu et certai­ne­ment vite oublié, je ne comprends abso­lu­ment pas pour­quoi cette auteure mêle sa vie senti­men­tale à ce récit. J'ai essayé de compren­dre, puis j'ai lu en diago­nal son histoire d'amour torride avec « P » le séduc­teur. En revan­che, j'ai bien aimé la descrip­tion de sa famille pied-​noir. le portrait de sa grand-​mère est criant de vérité. Cette femme si digne , aux cheveux colo­rés et perma­nen­tés, au visage parfai­te­ment maquillé a raconté à sa petite fille ses souve­nirs de « là-​bas₩ » c'est à dire de son Algé­rie natale qui n'a vrai­ment rien à voir avec le « crime contre l'humanité » dont à parlé un poli­ti­que. Les Montaya sont des Espa­gnols pauvres qui ont réussi à ferti­li­ser un bout de terre très aride de la campa­gne oranaise : Misser­ghin. Toute la famille a vécu dans le souve­nir de ce lieu, et l'auteure décide son père à retour­ner en Algé­rie. Elle ne sait pas si elle a raison de l'y entraî­ner, fina­le­ment, il l'en remer­ciera. Dès que son père s'est retrouvé sur les lieux de son enfance, il s'est senti beau­coup plus à l'aise qu'en France où il a toujours été un homme timide et réservé. Les liens entre l'Algérie et la France, à travers les rencon­tres que le père et sa fille sont amenés à faire avec des algé­riens de toutes le géné­ra­tions sont décrits de façons sincè­res et subti­les cela montre que nous sommes bien loin des décla­ra­tions simplis­tes et polé­mi­ques des poli­ti­ques sur ce sujet.
Lien : http://luocine.fr/?p=7857
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (107) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3671 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}