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Anne Plantagenet (Autre)
EAN : 9782234088719
200 pages
Stock (13/01/2021)
3.9/5   15 notes
Résumé :
Elle a « le génie de la vie » disait d’elle Albert Camus. Ils se sont connus et aimés pendant seize ans. D’un amour unique, tourmenté, demeuré dans l’ombre, mais qui s’est épanoui dans une correspondance fascinante. Elle, c’est Maria Casarès. Appétit d’ogre, rire tapageur, sensualité brûlante, sommeil de plomb, elle naît et grandit en Galice, fuit Franco en 1936, et arrive à Paris, 148 rue de Vaugirard, âgée de 14 ans. Vite, elle veut apprendre cette impitoyable lan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
En 1960, la mort accidentelle d'Albert Camus mettait fin aux seize ans de passion secrète entre l'écrivain et l'actrice Maria Casarès, considérée comme l'une des plus grandes tragédiennes françaises de son temps. A partir de la correspondance entre les deux amants publiée par leurs descendants en 2017, de l'autobiographie de l'actrice Résidente privilégiée, et des archives de la Maison Maria Casarès désormais propriété de la commune d'Alloue, ce livre retrace le cheminement de cette Galicienne réfugiée en France à quatorze ans après avoir fui l'Espagne franquiste en 1936, son acharnement à percer comme actrice, et son extraordinaire carrière théâtrale et cinématographique. Elle fut l'Unique du célèbre écrivain déjà marié, qu'elle aima tout aussi passionnément.


Parfaitement documentée, cette biographie prend presque par moments des allures de roman. On y découvre une femme et une actrice d'exception, dont la vie autant privée que professionnelle fut un engagement total et passionné, et qui parvient encore à nous subjuguer dans ce récit qui la révèle dans toutes ses ombres et ses lumières, ses bonheurs et ses tourments. Sa sincérité sans concession et son incroyable énergie la poussèrent dans un perpétuel dépassement de soi, par delà les blessures de l'exil, le trac immense dont elle ne guérit jamais, et les souffrances d'un amour illicite vécu en pointillés. Elle qui ne fit jamais rien à moitié investit son art exactement comme sa vie, avec une force et une intensité rares qui transparaissent jusque dans les fascinantes photographies conservées d'elle.


L'auteur a choisi de faire du lien entre Maria et Camus le point focal de son récit. le livre s'ouvre ainsi dramatiquement sur la disparition de l'écrivain, pour retracer ensuite le parcours si singulier qui devait mener la jeune Espagnole exilée à deux passions marquées du sceau de la tragédie : l'une réellement vécue au travers d'un grand amour impossible, l'autre incarnée à la perfection dans de grands rôles dramatiques au théâtre et au cinéma. La biographie prend ensuite le parti d'expédier assez rapidement la seconde moitié de l'existence de Maria, celle d'après la mort de Camus, peut-être parce que, comme l'indique le titre, c'est avant tout l'Unique, telle que perçue par l'homme de lettres, qui nous importe ici.


Même si certains passages m'ont moins intéressée que d'autres, j'ai aimé la manière dont Anne Plantagenet a réussi à imprégner ses pages de l'extraordinaire présence de cette femme fascinante, en la ressuscitant dans son intimité aussi bien que dans sa grandeur de diva du théâtre et du cinéma : de quoi convaincre sans peine le lecteur qu'elle conserve encore aujourd'hui son absolue unicité.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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En se basant sur la" Correspondance Albert Camus- Maria Casarès" publiée chez Gallimard en 2017, sur l'autobiographie si vraie de Maria « Résidente privilégiée », sur divers articles de presse, en s'immergeant et en recueillant plus d'information dans les archives de la Maison Maria Casarès léguée par la comédienne à la commune d'Alloue pour remercier la France d'avoir été une terre d'asile pour elle et sa famille, Anne Plantagenet fait revivre avec émotion , vitalité mais en toutedélicatesse, cette femme d'exception . Elle met en scène une adolescente exilée, blessée , une jeune fille volontaire, énergique, battante, une femme forte, passionnée, fusionnelle, une tragédienne talentueuse , habitée, une amoureuse fougueuse, incandescente mais qui se dévoile à bien des égards fragile et à jamais marquée par son exil.
Anne Plantagenet , traductrice de espagnol met à profit sa connaissance du castillan pour évoquer Maria avec plus de force, de réalisme en ponctuant son récit de phrases, d'expressions idiomatiques .
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D'Anne Plantagenet, j'avais tenté de lire "Appelez-moi Lorca Horowitz" et je n'étais pas rentrée dans l'histoire. Après avoir lu "L'unique Maria Casarés", je vais y revenir et je remercie NetGalley de m'avoir permis cette réflexion grâce à ce roman.
Le livre s'ouvre sur un évènement tragique : l'annonce à Maria du décès accidentel d'Albert Camus en 1960 et nous remontons le temps avec elle.
L'auteur nous conte l'histoire d'une petite fille d'une famille aisée de Galice qui pleure sur un quai de gare et qui doit quitter son pays d'origine car Franco a pris le pouvoir. Maria Victoria Casarès Perez, dite Vitolina y est avec sa mère, la belle et blonde, Gloria et celui qui est censé être le fils du couple qu'elle forme avec Santiago Casarès Quiroga, Enrique, qui est en fait l'amant de Gloria et sera bientôt celui de Maria.
L'arrivée à Paris, la scolarisation, le départ de Paris avec l'arrivée des nazis en 1940, le théâtre qui s'impose comme une évidence devant l'aisance de Maria sur scène, le retour sur Paris, les premiers succès : à partir de 1942, tout s'enchaîne. Maria travaille dur pour gommer son accent, devenir française, connaître les auteurs, se confronter aux textes les plus difficiles, toujours creuser pour oublier la Galice dont le souvenir la fait souffrir. Il y a sa mère, son opposé, son insouciance, ses amours, son père, absent, mais si présent dans la mémoire de Maria, intransigeante, complexe : la dame en noir, aux immenses appétits et à la silhouette d'adolescente..
Puis vient la rencontre avec Albert Camus, en 1944 marié : un amour qui naît, emporte tout sur son passage avec des retrouvailles, des séparations, des milliers de lettres, des colères, malgré les autres liaisons d'Albert et de Maria. Il y a des films : "Les enfants du paradis", "Les dames du bois de Boulogne", "Orphée", "La chartreuse de Parme"et surtout toujours le théâtre comme une nécessité, une nourriture. Maria, une femme qui s'enracinera en France dans le département des Charentes, à Alloue, Elle y trouvera la paix jusqu'à sa mort en 1996.
L'auteur a su saisir l'âpreté de l'actrice, de la femme. J'ai récemment découvert la Galice, région d'Espagne que je ne connaissais pas du tout et je comprends mieux l'actrice maintenant. Loin du soleil, des plages, c'est un univers rugueux qui se découvre lentement. La Galice ne s'expose pas, ne se montre pas sous des atours chatoyants comme le reste de l'Espagne : elle est tortueuse comme un sarment de vigne et riche des grappes qu'elle produit. Je vais me replonger dans la cinématographie de Casarès, Casarès comme on dit Callas.
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L'auteure Anne Plantagenet a déjà publié une petite dizaine de romans, elle est aussi traductrice de l'espagnol, il me semble important de le signaler pour cette nouvelle parution : "L'unique, Maria Casarès", qui retrace la vie de cette comédienne, actrice oubliée aujourd'hui.
Ce récit se dévore comme un roman envoûtant.
Celui d'une vérité, d'une réalité délicate, sensible et tragique.
Loin de moi l'idée de vous raconter ou de vous divulguer ce parcours hors normes d'une exilée qui fuit l'Espagne en 1936 pour rejoindre la France.
Laissez-vous emporter par le portrait de cette femme qui perd tout et essaye de se reconstruire une vie imprégnée de son pays natal, la Galice qui lui a transmit le goût de la nature, de l'imagination, du mystère, de la solitude et son attrait pour le coeur humain.

Figure du théâtre classique et moderne, sa récitation de textes magnifiques est transcendée par sa force solaire, ses yeux de braise, son sourire lumineux, sa chevelure brune espagnole, son nez fort et volontaire et sa figure de tragédienne qui vont briller au théâtre autant classique que moderne dans les années quarante et cinquante.
Sa voix unique et transcendante, son corps ardent et inapaisé sont le reflet de son engagement total et passionné.

A lire en parallèle sa correspondance avec Camus publiée en 2017 par Gallimard, absolument indispensable pour aborder cette passionnante biographie et découvrir un amour démesuré pour la vie.
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intéressant d'un bout à l'autre, évite le ton hagiographique tout en étant toujours bienveillant. Il est dommage que les dernières années de la vie de Maria C. aient été un peu "bâclées" par rapport au reste du livre. Résidente privilégiée aurait mérité plus qu'une simple allusion : c'est une année entière de sa vie qu'elle a consacrée avec son enthousiasme congénital à ce livre (qui devait avoir une suite : le théâtre, justement...) Elle s'y était en effet révélée un véritable écrivain : son livre est beaucoup plus qu'une "biographie d'actrice"; elle y témoigne de l'Espagne des années 30, de l'exil, de la guerre, ce qui est très bien évoqué par Anne Plantagenet, mais aussi de la vie théâtrale des années 40-80. Dommage aussi que le nom de Jean Gillibert ne soit pas cité: ce psychiatre-homme de théâtre (acteur et surtout metteur en scène et dénicheur de textes) a littéralement sorti Maria du bourbier où l'avait plongée sa liaison tumultueuse avec Claude Cyriaque. Grâce à l'un de ses grands rôles : la Célestine. Malgré ces petites réserves, à lire impérativement!
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critiques presse (3)
LeMonde
08 février 2021
L’écrivaine signe un récit biographique qui rend justice autant à l’actrice qu’à la femme.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
08 février 2021
Ce récit suit le destin tourmenté d’une actrice exceptionnelle, qui se consumait de passions et d’ardeurs.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
04 février 2021
Dans L’unique publié chez Stock, Anne Plantagenet conte le destin fascinant de la comédienne, qui fut l’amante d’Albert Camus, et livre le portrait intime d’une femme méconnue.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle, c'est ma noire, ma vivante, ma chère grande, mon beau corps, mon cher cœur, mon endormie, mon beau sable, mon Finistère, ma brûlante, ma vraie vie, ma petite victoire, ma passion, ma secrète, mon beau visage, la femme que j'aime, ma lumière noire, mon enfant chéri, ma tendre, ma captive, ma plage, ma désirable, ma femme, et tant d'autres noms d'amour répétés et réinventés au long des lettres qu'Albert lui écrit chaque fois qu'ils sont séparés.
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Elle, c'est ma noire, ma vivante, ma chère grande, mon beau corps, mon cher cœur, mon endormie, mon beau sable, mon Finistère, ma brûlante, ma vraie vie, ma petite victoire, ma passion, ma secrète, mon beau visage, la femme que j'aime, ma lumière noire, mon enfant chéri, ma tendre, ma captive, ma plage, ma désirable, ma femme, et tant d'autres noms d'amour répétés et réinventés au long des lettres qu'Albert lui écrit chaque fois qu'ils sont séparés.
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Qué es la vida ? Un frenesi. Qué es la vida ? Una ilusion , una sombra, una ficcion, y el mayor bien es pequeño : que toda la vida es sueño, y los sueños son.
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Je n'ai pas "accroché" à ce livre.
Pourtant, j'ai aimé le début. Un premier chapitre où l'on accompagne Maria au cours d'une journée de janvier. Puis, le retour vers son adolescence, la Galice, Madrid, l'exil, Paris, les études et le théâtre. Je découvre un personnage complexe, puissant, torturé, plein de vie.
Mais à un moment, le livre se transforme en une liste de noms (pièces de théâtre, films, personnages incarnés, acteurs, metteurs en scène, amis, amants). Bref, j'ai perdu Maria et j'ai été submergée par des détails.
Et, ces citations en italiques, parfois sans savoir si elles sont de Maria, de Camus ou d'autres ! Là, j'étais perdue ...
Par contre, je vais me procurer son autobiographie Résidente Privilégiée !!
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Videos de Anne Plantagenet (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Plantagenet
Dans "Disparition d'une femme de 56 ans", paru aux éditions du Seuil le 5 avril 2024, Anne Plantagenet nous offre bien plus qu'un récit dans cet ouvrage. L'autrice nous plonge dans la réalité crue et poignante de Letizia Storti, ouvrière syndiquée chez UPSA. Elle a quitté la clinique où elle était hospitalisée et s'est évanouie dans la nature. Un an auparavant, elle avait voulu se suicider dans l'usine où elle travaillait à la chaîne depuis trente-six ans.Un appel à témoins est lancé, mais les jours passent et rien, le désert. Une anonyme, une ouvrière.
Cette histoire vraie, loin des fictions romanesques, expose le combat quotidien de cette femme, fille d'immigrés italiens, confrontée à la brutalité du capitalisme dévorant. Engagée comme figurante dans le film "En guerre", elle devient le visage d'une lutte, celle des travailleurs sacrifiés sur l'autel du profit. Anne Plantagenet, avec sa plume habile, dépeint avec justesse la violence physique et psychologique qui règne dans certaines entreprises, brisant ainsi bien des clichés. À travers ce témoignage poignant, c'est toute une humanité bafouée qui se révèle, celle des héros du quotidien, broyés par un système sans pitié
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