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Critique de Famillesenaffaires


La République est la réponse platonicienne à la condamnation à mort de Socrate par la démocratie directe d'Athènes. L'apologie de Socrate fait remarquer que ce ne sont pas les lois qui ont condamné Socrate mais bien les hommes. Quelques soient la pertinence de notre organisation politique, tout se termine par la dikaiôsûnè (une traduction possible étant la Justice) des hommes. Elle est le savoir être dans un tout, un savoir-être dans une démocratie.
Ce guide est d'une densité extraordinaire. Rien que les premières lignes signifient beaucoup sur la démocratie : oui dira Socrate à l'esclave envoyé par son groupe d'amis qui veulent le voir chez eux, je suis obligé de vous suivre car vous êtes la majorité. Ce livre est donc particulièrement fascinant car il est le seul exercice connu dans l'humanité où un auteur s'amuse à construire une cité. Il faut en connaître toutes les ficelles pour tout défaire et refaire. Exemples : tout d'abord changer de religion pour une religion plus humaine, seul le lien d'utilité crée une cité saine, se méfier des arts mercenaires, ne pas donner le pouvoir à ceux qui veulent le prendre, l'élite politicienne doit se débarrasser de tout bien et famille pour servir la cité...
La lecture du livre est passionnant mais mérite un travail acharné de compréhension : 6 mois pour les trois premiers livres est un minimum car il faut à chaque fois assimiler avant de continuer.
Reste que l'ensemble de la cité platonicienne repose sur une postulat qui ne tient pas : les gouvernants se soucient du bien des gouvernés. Personne sur Terre ne peut savoir ce qui est bien pour l'autre encore moins pour 60 millions d'habitants...Mais c'est peut-être cela que Platon a voulu nous faire comprendre en concevant une élite chimérique politicienne : les gardiens philosophes seuls à même de savoir ce qui est bien pour nous.
Donc s'il n'y a pas de personnels politiques compétents, alors seul l'avis d'une majorité pratiquant la justice (dikaiôsûnè) peut être la moins pire des solutions quand il s'agit de poursuivre comme but : le bien commun.
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