Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne,
Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie.
Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien et de personne, alors, c'est là, en toute beauté, et en toute jeunesse, le début de la tyrannie.
Les malicieux ont l'âme petite, mais la vue perçante.
Les peuples seront heureux, lorsque les magistrats deviendront des philosophes ou lorsque les philosophes deviendront des magistrats.
Tel est donc, mon ami, repris-je, l'amorce belle et juvénile, à partir de laquelle se développe selon moi la tyrannie.
- Juvénile, pour sûr, dit-il, mais que se produit-il ensuite ?
- La même maladie, répondis-je, qui s'est manifestée dans l'oligarchie et qui a conduit à sa perte, se développe ici en raison de la permissivité qui se répand avec une ampleur et une force plus consédirables, au point d'asservir la démocratie. Car de fait une action démesurée dans un sens a tendance à provoquer une transformation en sens contraire, que ce soit dans les saisons, dans la végétation ou dans les organismes, et cela ne vaut pas moins pour les constitutions politiques.
- Vraisemblablement, dit-il.
- Une liberté excessive ne peut donc apparemment se muer qu'en une servitude excessive, et cela aussi bien pour l'individu que pour la cité.
- C'est en effet probable.
- Il est dès lors vraisemblable, repris-je, que la tyrannie ne puisse prendre forme à partir d'aucune autre constitution politique que la démocratie, la servitude la plus étendue et la plus brutale se développant, à mon avis, à partir de la liberté portée à son point le plus extrême.
-- Dans les cités oligarchiques, ne vois-tu pas des pauvres ?
-- Presque tous les citoyens le sont, à l'exception des chefs.
[ NDL : LE MYTHE DE LA CAVERNE : ils sont enchaînés depuis l'enfance, regardant les ombres des gens qui passent derrière eux ; ils ne peuvent pas tourner la tête ]
Socrate : Penses-tu que dans une telle situation, ils aient jamais vu autre chose que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face ?
Glaucon : Et comment ? S'ils sont forcés de rester la tête immobile durant toute leur vie ?
Socrate : Si donc ils pouvaient s'entretenir ensemble, ne penses-tu pas qu'ils prendraient pour des objets réels les ombres qu'ils verraient ?
(livre IV - constitution de la cité idéale)
Donc pour le dire en peu de mots, il faut que ceux qui ont en charge de la cité s'attachent à ce que l'éducation ne s'altère point à leur insu, qu'en toute occasion ils veillent sur elle et, avec tout le soin possible, prennent garde que rien de nouveau, touchant la gymnastique et la musique, ne s'y introduise contre les règles établies,
(livre VII - suite du programme éducatif de l'élite)
L'arithmétique, la géométrie, et toutes les sciences qui doivent servir de préparation à la dialectique, seront donc enseignées à nos élèves dès l'enfance, mais cet enseignement sera donné sous une forme exempte de contrainte.
De la bassesse de l'éducation dans une cité, est-il plus grande preuve que le besoin de médecins et de juges habiles.
NDL : toujours valable, selon moi !
Que faut-il être et quelle route doit-on suivre pour traverser la vie de la meilleure façon possible ?