Disons la cause qui a porté le suprême ordonnateur à produire et à composer cet univers. Il était bon ; et celui qui est bon, n’a aucune espèce d’envie. Exempt d’envie, il a voulu que toutes choses fussent, autant que possible, semblables à lui-même. Quiconque, instruit par des hommes sages, admettra ceci comme la raison principale de l’origine et de la formation du monde, sera dans le vrai. Dieu voulant que tout soit bon et que rien ne soit mauvais, autant que cela est possible, prit la masse des choses visibles qui s’agitait d’un mouvement sans frein et sans règle, et du désordre il fit sortir l’ordre, pensant que l’ordre était beaucoup meilleur. Or, celui qui est parfait en bonté n’a pu et ne peut rien faire qui ne soit très bon. Il trouva que de toutes les choses visibles, il ne pouvait absolument tirer aucun ouvrage qui fût plus beau qu’un être intelligent, et que dans aucun être il ne pouvait y avoir d’intelligence sans âme. En conséquence il mit l’intelligence dans l’âme, l’âme dans le corps, et il organisa l’univers de manière à ce qu’il fût, par sa constitution même, l’ouvrage le plus beau et le plus parfait. Ainsi, on doit admettre comme vraisemblable que ce monde est un animal véritablement doué d’une âme et d’une intelligence par la Providence divine.
Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile.
Tout ce qui naît, naît nécessairement par l'action d'une cause,
car il est impossible que quoi que ce soit puisse naître sans cause.
Ainsi, le savant ou celui qui s’applique sérieusement à quelque travail intellectuel, doit donner de l’exercice à son corps, en se livrant à la gymnastique ; et celui qui prend soin de son corps, doit exercer son esprit par l’étude de la musique et de toutes les connaissances philosophiques, si l’un et l’autre veulent mériter à la fois le titre de beau et celui de bon. Il faut prendre un soin égal de toutes les parties de soi-même si on veut imiter l’harmonie de l’univers.
Ce ne sont là que des parties du temps ; le passé, le futur en sont des formes passagères que, dans notre ignorance, nous transportons mal à propos à la substance éternelle ; car nous avons l’habitude de dire : elle fut, elle est et sera ; elle est, voilà ce qu’il faut dire en vérité. Le passé et le futur ne conviennent qu’à la génération qui se succède dans le temps, car ce sont là des mouvements. Mais la substance éternelle, toujours la même et immuable, ne peut devenir ni plus vieille ni plus jeune, de même qu’elle n’est, ni ne fut, ni ne sera jamais dans le temps. Elle n’est sujette à aucun des accidents que la génération impose aux choses sensibles, à ces formes du temps qui imite l’éternité et se meut dans un cercle mesure par le nombre. De même, quand nous appliquons le mot être au passé, au présent, à l’avenir et même au non être, nous ne parlons pas exactement. Mais, ce n’est point ici le lieu de s’expliquer sur ces choses plus en détail.
Quand les dieux purifient la Terre par les eaux, seuls les pâtres des montagnes sont sauvés.
Que celui qui contemple se rende semblable à l'objet de sa contemplation, en conformité avec la nature originelle et que, s'étant ainsi rendu pareil à elle, il atteigne pour le présent et pour l'avenir, l'achèvement parfait de la vie que les Dieux ont proposée aux hommes.
Contre ces deux maladies il n'y a qu'un remède : ne mouvoir jamais l'âme sans le corps, ni le corps sans l'âme, afin que, se défendant l'une contre l'autre, ces deux parties gardent leur équilibre et leur santé. Il faut donc que le mathématicien et quiconque exerce énergiquement quelque activité intellectuelle, donne aussi du mouvement à son corps et qu'il pratique la gymnastique.
Il en faut toujours accuser les parents plutôt que les enfants, les éducateurs plutôt que leurs élèves. Mais, dans la mesure où on le peut, il faut s'efforcer par l'éducation, l'exercice et l'acquisition de connaissances appropriées, de fuir la méchanceté et d'atteindre la vertu, son contraire.
Mais il y a deux espèces de démence : l'une est la folie, l'autre l'ignorance.