La Femme périphérique

« Die wiedervereinigung » de mes dix années d'allemand, c'est l'un des rares mots dont je me souviens. Il signifie la réunification, suite à la chute du mur de Berlin. J'avais deux ans le 9 novembre 1989 et ne garde aucun souvenir de ce jour historique. Si ce n'est ce que j'en ai appris en cours d'Histoire.

Quoi de mieux que l'art – quel qu'il soit – pour représenter le mal être qui nous habite. L'écriture, pour coucher ses noires pensées. La musique, pour rendre mélodique un spleen envahissant et permanent. La peinture, pour jeter sur la toile sa colère et sa frustration, ses point de vues et ses interrogations. Certes, l'art est également lié au bonheur. Mais en ce qui me concerne, je préfère son versant obscure, plus profond, plus torturé.

Quoi de mieux que la subjectivité de l'art pour parler d'une ville morcelée, coupée arbitrairement, de la frugalité de la RDA contre l'aisance abondante de la RFA. La subjectivité justement, propre à son auteur. Que devient le message quand il est approprié par des tiers, qui ne savent rien de la genèse de l'oeuvre ? Qui extrapolent sur des codes ou des savoirs généraux que eux seraient seuls à connaitre ?

C'est ainsi que Petra Wolf va faire l'objet de calomnies et d'une traque, basée sur des légendes et des égos, dans la Femme Périphérique de Sophie Pointurier : « Peter et Petra Wolf forment le couple le plus en vue de la scène artistique allemande depuis les années 1990. Il est l'artiste maudit de l'Est dont on a perdu la trace, elle est l'ancienne professeure d'arts plastiques venue de l'Ouest que le petit monde de l'art envisage comme la gardienne du génie de son homme. Une femme sans talent qui divise dans un pays coupé en deux.
Trente ans après la chute du Mur, alors qu'une biographie est en préparation au sujet du duo culte, un mystère plane sur les circonstances de la disparition de Peter. Et la perspective d'une actualité brûlante crée du remous dans le circuit des musées.
Qui a tué le peintre ? Usurpation d'identité, fraude, faux et usage de faux : tout accuse Petra.
L'enquête, entre Paris, Berlin et New York, révélera ce que la légende, jusque-là, avait tu. »

Un duo d'artistes. Des oeuvres à quatre mains, quottées de part le monde. Elle, porte parole, connue de tous, mais femme de l'ombre, malgré tout, femme périphérique. Lui, homme mystère, que certains se piquent de connaître, qui cristallisent les conversations, l'homme comme moteur du feu artistique, puisqu'homme. La réalité est toute autre, mais certains ne voient que les façades qu'ils ont choisi eux même de créer.

De Berlin-Est à Berlins Ouest, à New York puis à Berlin, un voyage autour d'un couple mythique, de la dissection des ses oeuvres, de la vérité aux mensonges et aux non-dits, des histoires personnelles qui croisent l'Histoire, et s'entremêlent pour ne faire qu'un. En bref, une lecture plus que prenante que la Femme Périphérique, premier roman réussi de Sophie Pointurier.

Bonne lecture à vous !
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Un avis nuancé pour ce livre. Je ne suis pas totalement entrée dans cette lecture et suis, sans jeu de mot, restée en périphérie, toutefois je l'ai lu en entier car je souhaitais connaitre l'issue de cette enquête et découvrir certains mystères donc je dirais que l'auteur a réussi le pari de me faire lire son roman. L'auteur m'a tenu en haleine même si cette lecture ne m'a pas passionnée.
Je dois toutefois reconnaitre que ce livre soulève des questions intéressantes sur le féminisme, la liberté dans l'art, la place de la femme notamment dans l'art et sa représentativité, la misogynie de ce milieu artistique conservateur.
L'art est au centre de ce livre et l'on voyage entre la France, l'Allemagne et les États-Unis. Quelques allers et retours temporels entre la période actuelle et la Chute du mur de Berlin avec la RDA et RFA et les stigmates laissées bien des années après.
Sophie Pointurier nous livre un livre engagé avec une plume fluide, un style bien à elle et des connaissances historiques précises. Son récit se révèle comme un jeu de pistes avec de multiples personnages (parfois trop à mon goût pour s'y retrouver). On retrouve aussi ce monde mercantile dans la construction d'un livre (la biographie) mais également dans ce milieu artistique. Ce livre amène bien des questions sur les différences qui se perpétuent entre les hommes et les femmes à plusieurs niveaux.
La rumeur et les faux semblant sont aussi prégnants dans ce livre.
Un livre très documenté qui soulève des questions interessantes notamment sur l'art.

De cette lecture, je n'attendais rien ou pas grand chose. C'est de ce type de lectures que ressortent les plus belles découvertes. La Femme Périphérique me le montre encore cette fois-ci.

J'ai aimé le mystère autour de Petra, de son couple avec Peter qui rend le début du livre addictif. J'ai aimé que les personnages principaux soient des femmes fortes, assumées, combattantes.
Ce roman nous offre une réflexion percutante sur la place des femmes dans l'art. En grande partie centrée sur les artistes, mais aussi, par ces personnages secondaires, sur la crédibilité également qu'on donne aux femmes dans les milieux d'art comme dans les musées, dans le journalisme ...

En parallèle de cela, on y trouve quelques mots sur l'Histoire de l'art, notamment en RDA, que j'ai trouvés très intéressants.

J'ai vraiment adoré ce roman. Et je suis vraiment contente d'avoir attendu quelques temps avant de le découvrir pour l'apprécier d'autant plus !
Un roman que je vous conseille vivement si vous aimez les romans engagés avec une thématique un peu différente.

J'ai lu ce roman dans le cadre de la Sélection 2024 du Prix Harper Collins Poche pour lequel j'ai la chance d'être jurée. La femme périphérique est le premier roman de l'autrice.

On se retrouve face à un couple mythique d'artistes allemand : Petra & Peter Wolf. Leur art a été complètement influencé par leur parcours de vie et l'histoire du pays entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. le rideau de fer est au coeur de leur histoire qui les a profondément traumatisés. Peter est l'artiste torturé du Berlin Est et Petra vient de l'Ouest et est une ancienne professeure d'arts plastiques. Ce couple qui parait improbable aux yeux de tous vont créer des oeuvres hors normes et ils vont très vite s'internationaliser. Leurs tableaux sont exposés dans les plus grands musées du monde.

Alors que leur biographie est en cours de rédaction trente ans après la chute du mur, il reste un mystère à résoudre et pas des moindres : la disparition de Peter.

Petra va être malmenée par les enquêteurs, cette enquête va nous amener au quatre coins du globe. Toutes les personnes qui ont été proches du couple vont être passées au crible. Trois décennies après la réunification du pays, il est plus que temps de percer à jour les secrets de ce duo.

Ce roman est très riche autant sur le plan historique sur l'histoire de l'Allemagne et du mur de Berlin et sur l'histoire de l'art, sur la place des femmes dans cet univers artistique. Ce roman est très prenant, je me suis rendue compte qu'une fois plongée dedans je voulais moi aussi résoudre le mystère Peter Wolf.

Si vous aimez l'art et l'histoire de l'Europe, ce roman est fait pour vous !
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Petra et Peter Wolf sont un couple d'artistes très connus dans le monde de l'art contemporain. Une biographie se prépare, et certains questionnements vont surgir…

C'est l'histoire d'une disparition, d'un mystère qui va être résolu au fil du livre.
Peter n'a plus été vu depuis des années, il reste seulement sa compagne, Petra. On dit qu'il est atteint de phobie sociale, alors sa femme gère toute sa carrière, ses oeuvres d'art. Une enquête va être ouverte, l'héroïne va être suspectée de meurtre… C'est là, qu'entre en scène un trio de femmes assez exceptionnelle !
J'ai mis un peu de temps à entrer dans l'histoire, mais petit à petit, je me suis laissé emporter par l'enquête qui nous emmène entre Paris, Berlin et New York. Une véritable plongée dans le monde de l'art mais surtout, de la place de la femme dans cet univers.
Sophie Pointurier a fait un gros travail de documentation sur ce sujet, mais également sur la période pré-chute du Mur de Berlin (Est/Ouest, RDA…). de mon côté, ce sont des sujets qui étaient pour moi auparavant inconnus et je pense que ça n'a pas aidé à ma lecture, car c'est très pointu.

J'ai apprécié le style d'écriture de l'autrice, le rythme est captivant avec un sujet qui reste totalement d'actualité : le sexisme dans le monde de l'art. Un roman original, engagé et bien mené par l'autrice.

À travers plusieurs points de vue, l'autrice nous fait redécouvrir l'art contemporain et son univers impitoyable : guerre d'ego et sexisme évident se mélangent délicieusement avec pour toile de fond l'histoire fascinante de la fin du mur de Berlin.

Comment les artistes ont-ils vécu en RDA ? Quelles en ont été les conséquences sur leur art ? Ce sont ces questions, et bien d'autres, qui trouvent une partie de réponse dans ce roman dont je n'ai pu m'empêcher de lire presque d'une traite. L'enquête est passionnante et les personnages hauts en couleurs (Sven et Vera, pour ne citer qu'eux). J'ai évidemment beaucoup aimé la dénonciation du sexisme dans l'art. La place des femmes y est à revoir, et de loin.

Un roman que je recommande les yeux fermés, surtout si vous aimez ces sujets !

J'ai la chance d'avoir été sélectionnée pour le Prix HarperCollins Poche 2024, pour la catégorie littérature. Je fais partie d'un jury féminin et dynamique.

Aujourd'hui, je viens vous parler de la première lecture pour ce prix.

J'ai été happée par cette couverture. Belle et forte à la fois. Je ne voulais pas savoir plus. Je me suis donc lancée à l'aveugle pour seul guide ce titre. Une femme à l'écart. Une femme qui peine à exister. La femme périphérique.

Tout commence, par la lecture d'un manuscrit. D'une biographie. Celle d'un couple d'artistes allemands. Peter et Petra Wolf. Petra et Peter Wolf. L'un ne va pas sans l'autre.

Leur art est unique. Il met en avant cette période de l'histoire allemande qui a fragilisée Berlin.

Ce duo atypique est mis en lumière par une biographie et par une rétrospective de leurs oeuvres de l'autre côté de l'Atlantique. Néanmoins, une ombre apparaît au tableau. Où est Peter ? Ce n'est que Petra qui porte leur voix.

C'est une plongée dans l'art qui mènent tous les personnages (il faut se le dire il y en a beaucoup et la confusion est présente au début) vers des recherches poussées sur la scène artistique allemande des années 90. Un art très politisé.

Je me suis un peu sentie perdue. Je dois l'avouer. Dès les premiers chapitres, j'ai vu la lumière dans ce clair-obscur énigmatique. J'ai trouvé très intéressant la pensée des amies de Petra.

Un roman qui met en avant la femme. Qui pointe les injustices liées au sexisme.

Les pages ont filé entre mes mains. Je ne sais pas trop quoi en penser. J'ai bien aimé mais je reste assez mitigée et perdue dans ces lignes.

Vous l'avez lu ? Votre avis m'intéresse !

Un livre qui pose clairement la question de la place de la femme dans le monde de l'art, question super intéressante
Sous couvert de la disparition d'un artiste , on va suivre une enquête qui va nous emmener à Paris, Berlin et New-York , va nous replonger dans l'histoire du mur de Berlin et nous ouvrir les portes du monde de l'art
Passionnant, un premier roman excellent et très riche
A découvrir

Où il est question d'un mur.
Une muraille de 155 kilomètres, érigée en une nuit, séparant subitement une ville, une population, des familles. Condamnant des êtres et des âmes à l'emprisonnement de leurs corps et de leurs idées. A l'oubli de leurs rêves et de leur liberté. A l'inévitable segmentation de leur être.
Le Mur de Berlin sépara la ville en une nuit, du 12 au 13 août 1961.
Il séparait Petra et Peter. Qui le franchirent physiquement, l'abattirent symboliquement. Par la nature de leur couple, qui représentait l'expression même de la réconciliation. Par leur art, dont l'essence même se nourrissait de l'union des oppositions, d'une confrontation permanente des styles. Leur tableau emblématique « Die Mauer » est un symbole de rhétorique picturale. Une antiphrase figurative, dont l'acte de représentation vise à l'abolition propre du figuré.
Où il est question d'un Mur.
Qui en cache un autre, transparent.
Un plafond de verre écrasant Petra sous le poids d'une conception simpliste, stéréotypée, sexiste de l'Histoire de l'Art. L'invisibilisant derrière son partenaire à qui est systématiquement attribué la force et la portée de l'oeuvre. La paternité des toiles.
A la disparition symbolique et subie de Petra répondra la disparition physique de Peter. Volontaire ?
Le monde de l'Art dans toute sa diversité ; critiques, conservateurs, journalistes, artistes se mettra alors en quête d'une vérité qui abattra le mur séparant deux visions du monde d'une société actuelle binaire et simpliste.
Où il était question d'un mur.
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Petra et Peter Wolf sont des artistes allemands reconnus. Lui, de l'Est, elle de l'Ouest. Leur couple à la vie et dans l'art a permis à leur cote de grimper en flèche. A tel point que le Met, célèbre musée New Yorkais, a décidé d'organiser une rétrospective des deux artistes. Enfin des deux, Sven Sön, responsable du Met est certain que c'est Peter qui est la partie essentielle du duo. Petra n'est que la pièce rapportée sans talent, la femme périphérique, qui ne fait que bénéficier du talent de son époux. Dans le même temps, une biographie des deux artistes est sur le grill, mais de nombreux détails manquent à l'appel, la date de sortie de l'Est, leur rencontre, leur vie d'artistes. Beaucoup de zones d'ombres. Et ce qui est encore plus surprenant c'est que personne ne semble avoir vu Peter depuis longtemps. Des racontars annoncent l'avoir vu en diverses occasions, mais rien de corroboré ! Peter aurait-il disparu ? Depuis combien de temps ? Des mois ? Un an ? 30 ans ? le Met veut faire la lumière sur cette affaire et tout accuse Petra ! Les journalistes du monde entier vont aussi s'emparer de l'affaire afin de retrouver Peter et faire parler Petra et ses amies ! Pourrait-elle avoir fait disparaître son mari ? Pourquoi ? Parce que c'était lui le vrai talent et qu'elle était jalouse de n'être que la seconde main ? La vérité est toute autre et chacun va le découvrir à ses dépends. La Police enquête, les journalistes cherchent, le Met veut un retour sur investissement et Petra est désemparée. Mais plus important encore, pourquoi Peter a-t-il disparu ? Pour le découvrir il faudra se plonger dans ce très bon roman de Sophie Pointurier. Une enquête entre Paris, Berlin et New York à la recherche d'un artiste qui ne souhaite pas qu'on le retrouve. Une écriture soignée et des émotions bien retranscrites dans cette histoire qu'on peine à lâcher tant l'histoire est prenante. La vérité est toujours là où on ne s'y attend pas, c'est aussi vrai pour cette histoire dont le suspense nous mène jusqu'à la dernière page. Une réussite pour un premier roman.
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