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Au centre de la sphère artistique depuis une vingtaine d'années, les Wolf, couple emblématique de la fin de la Guerre froide, se retrouvent au coeur de spéculations, jalousies, rumeurs et autres histoires rocambolesques. Une biographie à paraître sur leur duo artistique et une exposition en cours de préparation sont à l'origine de ces tensions. Un buzz, même négatif, est toujours porteur et attire les curieux.

Signant leurs toiles ensemble, Petra et Peter Wolf sont très différents l'un de l'autre. Elle est enjouée, volubile, se rend aux vernissages, aux expositions… alors que Peter, renfermé et paranoïaque fuit la foule et les mondanités. Un galériste New Yorkais réputé et collectionneur de leurs oeuvres s'est pourtant mis en tête d'inviter le couple à l'avant-première de la rétrospective qu'il prépare. Comme il ne répond pas à ses appels, il lance la machine judiciaire accusant Petra d'avoir assassiné Peter et d'avoir détourné son argent. Une enquête est lancée des deux côtés de l'Atlantique.

Ce premier roman de Sophie Pointurier est pertinent et très plaisant à lire. Mêlant habilement contexte géopolitique de la Guerre froide, histoire d'amour et coulisses du monde de l'art, elle parvient à captiver tout au long du récit. La construction de l'histoire alternant les points de vue, le présent et le passé et la localisation des situations en est en grande partie la raison. Elle y ajoute des réflexions pertinentes sur la place des femmes dans le monde artistique et sur ce qui fait ou défait une réputation dans ce milieu et cela fonctionne parfaitement.

L'écriture est vive, alerte, le ton grave ou ironique selon les situations. le propos est didactique sans jamais être rébarbatif et le suspens donne envie d'en savoir plus sur ce couple mystérieux. Ce roman addictif est une agréable découverte et je ne peux que vous le recommander.
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Les Wolf sont au centre de la scène artistique depuis des dizaines d'années, leurs toiles s'arrachent et occupent une bonne place dans les plus grands musées du monde. Couple emblématique de la fin de la Guerre Froide et de la réunification des blocs de l'Est et de l'Ouest, ils pourraient être incroyablement médiatisés – mais c'est sans compter la misanthropie maladive de Peter Wolf, qui préfère, aux dires de son épouse, rester chez lui, reclus, à travailler. C'est finalement à la suite de plusieurs événements où la vanité des hommes a repris le dessus que le doute apparaît : Peter n'aurait-il pas disparu ? Ou pire, été assassiné par son inflexible épouse que, bizarrement, tout ce petit monde de l'art exècre ?

Heureux mélange que celui proposé par Sophie Pointurier, qui mêle très habilement dans son roman le contexte historique complexe, l'histoire d'amour bancale des Wolf, le suspense liée à la supposée disparition du personnage principal et des réflexions très à propos sur la place des femmes artistes dans le monde fermé de la création artistique. le tout fonctionne excessivement bien, au point de m'avoir entraînée à dévorer les deux cent premières pages du livre en quelques heures ! Elle nous tient en haleine, parvient à nous faire rire, à nous instruire et à garder habilement dissimulée une réalité qui se cache finalement sous notre nez. Soyons clairs, c'est un récit excessivement addictif.

Pourtant, après cette première remarque plutôt positive, je me dois de nuancer mon avis. Autant les trois premiers quarts du livre m'ont totalement convaincue, autant le tout dernier quart m'a laissée sur ma fin. le dénouement est traité de manière très rapide, ce qui m'a laissé un sentiment d'inachevé après avoir passé autant de temps à essayer de comprendre où l'autrice m'emmenait. J'ai refermé le livre avec le sentiment de ne pas avoir totalement bien compris le dénouement, et c'est bien dommage pour un récit aussi prometteur. Une petite réserve donc, mais qui n'empêche que je garde un bon souvenir de cette lecture !
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Depuis trente ans, Petra et Peter Wolf, peignent des toiles qui vont aujourd'hui être réunies dans une exposition au MET. C'est un couple prolifique très en vogue, lui surtout. Il est créatif, mystérieux, souffre de phobie sociale et administrative ce qui explique qu'on le voit peu. Petra occupe le devant de la scène. Dans le milieu, elle est décrite comme froide, castratrice, possessive et habille pour cultiver les névroses de son mari. Peter refuse de se montrer et de participer à des interviews à l'occasion de l'exposition. le bruit court qu'il a disparu. Les soupçons se tournent vers Petra. Mais qu'en est-il vraiment ? Entre Paris, Berlin et New York, l'autrice nous embarque dans un voyage artistique et historique qui commence à l'époque de la chute du mur de Berlin.

Si vous cherchez un récit à l'allure soutenue et trépidante, passez votre chemin. Néanmoins, un fil rouge avec du suspense – qui s'apparente presque à un polar- a su me maintenir intriguée pendant l'intégralité de ma lecture. L'enquête policière sur la disparition de Peter est secondaire mais entretient parfaitement le mystère et pousse le lecteur à élaborer des théories. C'est un procédé d'écriture habile, car le but premier de ce récit est de questionner sur la place de la femme dans l'art, et par extension dans la société.

C'est une lecture féministe et féminine, engagée mais tout en finesse. L'écriture est percutante et fluide, vraiment très agréable à lire. Il y a également tout un contexte historique sur la chute du mur de Berlin que j'ai trouvé intéressant et instructif étant complètement passée à côté lors de ma scolarité.

Si comme moi, vous n'êtes pas calés peinture et histoire de l'art, cette lecture peut sembler effrayante au premier abord. J'ai eu quelques inquiétudes au début, mais finalement non, ça passe très bien. Inutile de chercher les noms des artistes cités sur Wikipedia, ils sont fictifs. Laissez-vous juste embarquer par l'histoire et ses personnages charismatiques.

Une très bonne lecture en ce qui me concerne.
Lien : https://livrite.fr/la-femme-..
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e sujet m'intéressait et je n'ai pas hésité à participer à cette édition de Masse Critique. Je ne suis pas déçue ! Tout ce qui tourne autour de la notoriété des oeuvres d'art m'interroge. Et c'est bien le sujet du roman. Soutenue par une enquête plus ou moins policière, l'écrivaine décrit avec un regard acéré les rapports entre les artiste, les galeristes, les directeurs de musée , les critiques … tous ceux qui construisent ou détruisent la réputation d'un artiste et qui lui créent une côte financière. C'est un monde de menteurs, d'affabulateurs, de personnalités cruelles avides d'argent de reconnaissance et de pouvoir.

Tout le roman est sous tendu par la recherche de qui est vraiment Peter Wolf , de lui on ne connaît que des tableaux qui font l'unanimité et qui sont défendus par sa femme Petra Wolf. Lui, Peter a disparu de la scène publique et ne répond plus à aucun journaliste. le directeur du Moma qui a prévu une rétrospective de l'oeuvre de Peter Wolf veut absolument que celui-ci soit présent au vernissage, il lance une enquête avec des moyens financiers énormes, il est, peu à peu, persuadé que Petra Wolf a fait disparaitre son mari et est devenu l'unique bénéficiaire de la valeur des oeuvres de son mari. D'un autre côté, un écrivain français cherche à faire la biographie du couple Wolf et enfin une journaliste américaine cherche à son tour à en savoir plus.

L'autre aspect de ce roman, c'est la différence des côtes financières entre une oeuvre signée par une femme ou par un homme . Enfin le dernier thème c'est la censure et la surveillance policière de la Stasi .

Tout cela fait un excellent roman, dont on devine assez vite une partie du dénouement, à savoir qui aurait dû signer ces tableaux que le monde entier admire. J'ai beaucoup aimé l'ambiance sans aucune concession du monde des critiques d'art. Cela va du travail des jeunes stagiaires qui n'ont comme salaire de recherches épuisantes utilisées par leur mentors que la joie de côtoyer des artistes célèbres, jusqu'aux réunions où les petites phrases assassines tuent les réputations les mieux établies . Et puis tous ces gens qui s'approprient les petites anecdotes qu'ils ont entendues ailleurs, sont criants de vérité (hélas !).

Et au-dessus de tout ce petit monde qui grouille pour se faire reconnaître, il y a l'art mais est-ce autre chose que la reconnaissance de tous ces gens là ? et donc de la côte financière que ces mêmes gens attribuent à la création. Ce roman ne cesse pas de nous ouvrir sur des questions intéressantes, par exemple est-ce que nous ne sommes pas tous influencés par la renommée pour apprécier une oeuvre ?

Ce n'est pas une vision très réjouissante à propos de l'art mais cela donne un très bon roman dont j'ai parfois eu du mal à apprécier l'écriture qui utilise des expressions un peu trop « branchées » pour moi.
Lien : https://luocine.fr/?p=14473
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C'est l'histoire d'une imposture qui n'en est pas une. Les Wolf forment une couple majeur de l'art contemporain. Lui, Peter a fui la RDA pour rejoindre celle qui est sa compagne Petra von Hellermann. Sauf que de Peter, on a pas de nouvelle depuis quelques temps.
Je n'ai pas pris allemand comme seconde ni première langue et il me reste juste la phrase implacable : "Ich esse gerne Reifen" soit "j'aime manger des pneus". Il me reste aussi la visite durant une semaine de Berlin, ville étrange qui porte toujours la marque de son histoire, un poids et c'est important que de le ressentir car il est une part de cette ville.
Le petit monde de l'art s'agite surtout qu'une rétrospective est en cours au MET et que tout un chacun est persuadé de connaître les auteurs et d'y discerner la patte masculine et celle féminine, donc plus négligeable des artistes. Car c'est ici, la place de la femme dans l'art, sa légitimité et son existence dans un milieu dominé par le masculin comme d'autres domaines.
Où est Peter , que lui est-il arrivé ? Qui est Petra ? Par le biais d'une enquête effectuée par une jeune thésarde et une journaliste de Vanity Fair (tout un programme), la vérité va se faire une place et bouleverser la donne des Wolf, tant comme couple que comme artiste. Car que voit-on dans une oeuvre, pourquoi l'interprète-t-on au regard de l'histoire du monde, en l'occurrence, la chute du mur de Berlin et la vie en RDA avant la chute. Nous ne voyons dans une oeuvre que ce que nous y projetons : elle nous émeut, nous heurte, nous donne un coup de poing dans le visage parfois à notre plus grande surprise. Il y a l'ombre de Banksy derrière cette histoire, qui nargue le monde de l'art et gratte là où ça démange : la spéculation artistique. Banksy est une énigme non genré ...
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« La femme périphérique » de Sophie Pointurier est un premier roman réussi et séduisant.
Elle y parle d'art contemporain, de la place de la femme dans l'Art et dans la peinture en particulier, de Berlin Est et du couple.
Je me suis laissée porter par cette histoire de disparition, plus complexe qu'il n'y paraît, qui nous emmène de Berlin à New-York en passant par Paris.
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J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman ! Je l'ai dévoré en à peine deux jours, et suivrai avec attention les futures parutions de l'autrice !

Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais avec ce livre, et j'ai bien fait de me laisser surprendre. Sophie Pointurier, dès les premières lignes, manie excellemment bien les différents genres littéraires; son récit varie entre le thriller, le roman contemporain, le roman historique et le roman féministe, lui donnant un caractère bien particulier que j'ai beaucoup apprécié !

Ce roman est un mélange entre un mystère, un roman d'art et une histoire d'amitié. L'autrice a réussi à me happer dans cette histoire si spéciale dès les premières lignes, en ne dévoilant ses pions que petit à petit, à mesure que les chapitres s'enchainent, laissant place à une révélation finale convaincante (bien que peu surprenante en ce qui me concerne). le récit contient beaucoup de personnages, mais ne se concentre que sur un seul en particulier : Peter Wolf, central au récit mais dont on n'a jamais le point de vue, ce qui rend le tout très mystérieux, et le point de vue porté par chaque personnage sur ce personnages très intéressant et très parlant sur la personnalité de chacun. Cela donne un côté fascinant à ce personnage, même au lecteur, qui finit par se faire ses propres fantasmes sur cet homme si particulier…

J'ai beaucoup apprécié la plume de Sophie Pointurier, qui réussit très bien à s'adapter à chaque personnage qu'elle traite. Certains personnages sont traités de manière assez forte, voire caricaturale, mais cela leur donne une vraie personnalité, voire un certain antagonisme. le thème du féminisme est traité de manière secondaire, parfois frontale, mais toujours avec une forme d'élégance. le domaine de l'art, dans lequel prend part ce récit, est particulièrement probant de la culture patriarcale toujours en place, et j'ai trouvé très intelligent que l'autrice choisisse cet univers comme décor. J'ai également découvert un récit qui traitait de la différence entre les deux Allemagne (de l'Est et de l'Ouest), thème que je retrouve rarement dans mes lectures, et dont j'avais malheureusement trop peu conscience jusqu'ici.

Si vous cherchez un roman addictif, bien écrit, engagé et bien mené, je vous conseille vivement de tenter l'aventure de la femme périphérique ! Pour ma part, il me tarde déjà de lire le prochain roman de l'autrice !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Ce roman tourne autour de Peter et Petra Wolf, un couple d'artistes allemands. Peter s'est échappé de la RDA avant la chute du mur. Il est considéré comme un génie.


L'histoire commence au moment ou un éditeur français désirant écrire leur biographie rend visite aux Wolf pour présenter son manuscrit. Il ne rencontrera que Pétra, Peter ayant tendance à éviter les gens. Une exposition sur l'oeuvre des Wolf est également en préparation à New-York et son directeur tient absolument à avoir Peter pour l'inauguration.


Peter est devenu un « fantôme », difficile de trouver quelqu'un l'ayant vu depuis un moment.


A partir de là, les événements vont s'enchainer et nombreux sont ceux qui vont partir à la recherche de Peter. Est-il vivant ou reclus quelque part ?


Le roman s'articule entre Berlin et New-York en passant par Paris.


Intrigue riche. Un nombre de personnages assez important (dont certains m'ont semblé peu utiles) qui balaient les différentes composantes du milieu artistique (musées, presse, agents) et un retour sur la vie et condition des artistes au temps de la RDA. le roman dénonce également la misogynie dans le monde de l'art.


J'ai beaucoup aimé le trio d'amies que forment Petra, Muriel (soeur de Peter) et Vera.


J'aurai cependant les connaitre un peu plus, comme d'autres protagonistes, même si le mystère du roman le permettait difficilement.


Un excellent premier roman très intelligent et original, un peu court vu sa richesse, mais qui donne envie de le relire une fois terminé.  Accrochez-vous après une première partie introductive , la suite est passionnante.


Un grand merci à Babelio et aux éditions HarperCollins pour cette belle découverte.


 

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Je remercie les éditions Harper Collins et l'Opération Masse Critique pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage.

Une femme : Petra Wolf, elle forme un duo avec Peter Wolf son mari. Ils peignent des tableaux à 4 mains.

Un jour une biographie fait que beaucoup de personnes se posent des questions sur ce couple, des recherches sont activées afin de savoir qui ils sont et surtout Peter Wolf qui se fait des plus discrets.

Beaucoup de personnages secondaires, un peu trop à mon goût ça m'a posé problème pour entrer totalement dans l'histoire. J'ai surtout apprécié le trio que formait Petra, la soeur de Peter et une amie.

Ce fut une lecture intéressante surtout sur les passages sur la vie en RDA et ce qui m'a plus plu c'est le thème de l'art au féminin, une phrase surtout m'a "choquée" ; "Parmi les artistes, les femmes représentent moins de 10% des 500 artistes les plus chers dans le monde, alors qu'elles représentent à peu près la moitié de la population des artistes sur le plan mondial."


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Lecture très surprenante pour moi car je ne m'attendais pas à cela.
Cela a été une très bonne surprise !

Le début de ma lecture a été un peu laborieux, j'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire à cause du nombre de personnages que je trouvais trop important. Mais une fois dedans je ne l'ai plus lâché.

En fait le seul point négatif pour moi c'est la quatrième de couverture car je trouve qu'elle en dit un peu trop.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice, il y a un bon rythme. Peut être parfois un peu brouillon pour moi mais ce n'est que sur certains passages.

L'autrice nous fait bien ressentir la pression qu'avaient les habitants de Berlin à l'époque du mur, que ce soit d'un côté ou de l'autre. Cela m'a donné envie de m'intéresser au sujet.
J'ai également beaucoup apprécié que le livre mette en lumière le manque de reconnaissance des femmes artistes.

Les personnages, même s'ils sont nombreux, sont bien travaillés.

Donc vraiment une belle découverte. Je remercie Babelio et Harper Collins de m'avoir permis de le découvrir dans le cadre de l'opération Masse critique.
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