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EAN : 9782360571918
L'Asiathèque (06/02/2019)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Les maths, c’est du chinois !
Et les maths en chinois, alors qu’est-ce que c’est ?
Guan-gong dit oui est un récit plein d’humour et d’autodérision. Il retrace le parcours original d’une jeune femme brillante qui met toute son opiniâtreté à venir à bout d’une équation personnelle à plusieurs inconnues, et en chinois de surcroît.

« La seule véritable aventure, c’est de tout laisser. Un aller sans retour et sans savoir où l’on va. Lâcher pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Professeure de philosophie dans un lycée transalpin de prestige, Charlotte Pollet décide d'échapper à la routine en se lançant un nouveau défi : aller étudier les mathématiques, à Taïwan, en chinois. Cela n'a rien d'impossible pour cette jeune fille boulimique de travail qui a étudié l'histoire des sciences, le sanskrit et se débrouille en mandarin. Pourtant, les difficultés vont s'accumuler, à Paris d'abord, puis dès son arrivée sur l'île. Outre la nécessaire adaptation à un nouvel environnement, les difficultés administratives, l'apprentissage intensif de la langue et la somme monstrueuse de travail qu'on lui demande, Charlotte doit se battre contre un système éducatif, une façon d'apprendre, une manière d'étudier qui lui sont totalement inconnus. Entre deux typhons, un mariage et une grossesse, difficile pour la jeune fille de rester zen.

C'est avec beaucoup d'humour que Charlotte Pollet nous raconte les tribulations d'une étudiante française à Taïwan. On rit bien sûr de ses déboires mais surtout on admire cette jeune fille brillante et volontaire qui plie parfois mais n'abdique jamais. Confrontée à une vision de l'enseignement totalement différente, isolée parce qu'étrangère, elle se retrouve démunie comme si tout son bagage intellectuel, sa somme d'expériences en tout genre étaient réduits à presque rien dans ce nouveau monde où les prédictions d'un Dieu ont plus de poids que ses diplômes. Perdue au point d'en perdre son latin, son mandarin et même son algèbre, elle se rend compte que si 2+2 font toujours 4 partout dans le monde, la façon d'arriver au 4 change du tout au tout sur la belle Formose. Mais Charlotte est une battante, elle finira par apprivoiser aussi bien son lave-linge, ce fourbe qui ne parle que chinois ou japonais, que les cours du professeur Wang dont les métaphores fondées sur la soupe de nouilles au boeuf ont de quoi laisser perplexe.
Un rendez-vous en terre inconnue réussi pour ce récit drôle et enlevé qui raconte un pays méconnu et le parcours hors normes d'une battante aussi brillante qu'elle est humble. Une très belle découverte que je dois à Pascaline et à L'Asiathèque que je remercie vivement.
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Voici un récit autobiographique plein d'humour et qui se lit en un clin d'oeil tant le lecteur est désireux d'en savoir plus sur le parcours atypique et si original de cette jeune femme dynamique qui ne manque pas de cran... l'auteur.
Un jour en effet, cette jeune enseignante de philosophie décide de tout quitter, son pays, ses amis et son métier pour partir à Taïwan étudier les mathématiques et leur histoire...en chinois !
Un défi qu'elle se lance à elle-même comme : "le sommet qui me reste alors que tous les autres ont été gravis".
Le parcours du combattant peut commencer. Charlotte devient "Jiajia", un prénom qui veut dire "bon" ou "meilleur" en chinois. Elle retrace pas à pas ses difficultés... de l'inscription à l'obtention de ses diplômes.
L'organisation de l'université là-bas est déroutante pour un étudiant habitué à l'université française. Jiajia est heureusement très adaptable. Cela tombe bien car elle découvre qu'à Taïwan c'est le plus adaptable_ en fait celui qui a la meilleure résistance nerveuse et la meilleure concentration_ qui sera récompensé par le succès. Beaucoup d'étudiants abandonnent sans que jamais personne ne se demande ni ce qu'ils sont devenus, ni pourquoi ils ont tout lâché.
Il lui faudra apprendre la langue tant écrite qu'orale, se plonger dans des livres que les autres étudiants ne regardent même pas. Elle place la barre TRÈS haut parce qu'elle doute toujours d'elle-même.
Les pensées de Dao de jing la soutiennent et la réconfortent quand tout va mal et elle nous en livre quelques-unes au fil du récit.
Jiajia reprend également confiance chaque fois qu'elle pense à Guan-gong, la seule divinité censée la protéger contre les mauvaises énergies, et les esprits malveillants, et qui doit aussi lui assurer la richesse et la réussite. Jiajia a découvert son existence en se rendant dans un temple avec un ami taïwanais. Sur le ticket rose, où se trouve la réponse de Guan-gong à ses questions, il est clairement dit que tout ce qu'elle est venue faire à Taïwan sera une réussite. Alors à quoi sert de se décourager !
Elle doit aussi s'adapter à la vie quotidienne, à la sédentarité ce qui est difficile pour une alpiniste accomplie, aux objets domestiques récalcitrants et dont le mode d'emploi est du chinois, à la chaleur et l'humidité, et aux moustiques...
Elle réussira à décrocher ses examens pas sa seule volonté et le travail incommensurable qu'elle fournira pour y arriver, s'éloignant souvent de son but, car elle trouvera peu d'aide parmi ses pairs, les autres étudiants l'ignorant et ses professeurs ne comprenant pas sa démarche personnelle.

J'ai trouvé ce récit littéraire brillant, à l'image de son auteur, qui est une femme admirable. J'ai aimé l'immersion dans la culture taïwanaise et les réflexions philosophiques qui étayent le récit. Ses remarques sur l'enseignement en général et celui des mathématiques en particulier, sont tout à fait édifiantes pour qui a déjà enseigné, et s'est déjà demandé pourquoi certains enfants échouent, ne comprennent pas ou s'ennuient en classe quel que soit leur âge.
Il n'est pas nécessaire d'être mathématicien pour la suivre dans son parcours, car en fait, elle nous livre davantage de réflexions que de formules mathématiques ! Elle nous décrit la démarche intellectuelle des chercheurs scientifiques, les différences didactiques entre les universités occidentales et orientales. Bien entendu, nous savons que nos deux cultures sont fondamentalement différentes mais malgré tout, nous sommes souvent étonnés de ce que l'auteur nous dévoile...
Merci à Pascaline et aux Editions L'Asiathèque de m'avoir fait confiance à nouveau et proposé cette lecture en SP. J'ai fait une belle découverte et j'ai passé un très agréable moment à lire ce récit plein d'humour...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Quel livre rafraichissant ! J'ai tout aimé dans cette lecture, le style, l'humour décapant de l'auteure, les réflexions qu'elle peut avoir sur l'apprentissage et l'enseignement.
Charlotte Pollet quitte son poste de professeur de philo dans un lycée très réputé pour partir, comme ça un jour, à Taïwan pour faire une thèse en mathématiques. Quel parcours atypique ! Elle nous livre son quotidien, son expérience et les difficultés rencontrées dans cette île et à la fac.
Le livre se lit d'une traite tant la lecture est agréable, et quel humour mordant ! Je pense que c'est le trait qui m'aura le plus marqué.
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Quelle incroyable tranche de vie !

Après avoir enseigné la philosophie, Charlotte Pollet se rend soudain compte de la lassitude du métier qui l'a gagnée. Sans objectif clair, elle s'engage alors à aller suivre des études de mathématiques à Taiwan. Elle va rapidement comprendre s'être embarquée dans une entreprise hasardeuse, et les nombreuses épreuves qu'elle va devoir affronter afin de passer son diplôme vont se révéler aussi éprouvantes physiquement qu'une bataille.

Ce récit est excellent ! L'auteure, à la plume naturelle, pétillante et accessible, y décrit des situations aberrantes et stressantes avec un humour délicieux. En changeant de pays en même temps que d'orientation professionnelle, elle se confronte à l'incompréhension, de tous et de tout; d'une nation à l'autre, d'un continent à l'autre même, ce ne sont pas seulement les traditions qui diffèrent, mais la manière même de vivre et de voir cette vie, de l'appréhender, tout comme, dans le cas présent, la manière d'étudier et d'éduquer. Dans ce genre de contexte, parvenir à ses fins révèle vraiment d'un combat, non seulement contre les personnes l'entourant mais ne faisant pas grand chose pour lui venir en aide, alors même que l'on peut tout à fait comprendre sa détresse, mais aussi contre soi-même et l'idée si facile d'abandonner. Férue d'apprendre, éprise de nouvelles expériences, Charlotte Pollet, cette femme intelligente qui semble aimer les sensation fortes, en a eu pour son compte - et plus encore ! Quitter son emploi confortable, se lancer dans une nouvelle aventure, portée par le destin, se dire que "faire des mathématiques en chinois... pourquoi pas ?", puis se rendre compte qu'il faut totalement réapprendre la langue qu'elle pensait maîtriser, étudier des éléments incompréhensibles, défier le temps, les éléments, les situations... Son histoire est juste fascinante, la personne qu'elle est tout autant. On se réjouit autant qu'on s'inquiète à ses côtés; et comment ne pas applaudir sa démarche et son courage ? J'ai vraiment adoré cette lecture et j'espère que l'auteure nous donnera l'occasion de la lire à nouveau prochainement !
Lien : https://letoucherdespages.bl..
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Si un professeur veut garder ses élèves, il vaut mieux qu'il n'enseigne pas. Autrement dit, qu'il laisse les élèves se hisser à son niveau. Inutile de tirer sur une plante pour la faire pousser, il suffit de lui donner les conditions nécessaires, et elle poussera toute seule. Mais c'est un peu oublier qu'il faut une énergie monstrueuse pour arriver à pousser et qu'il faut se battre pour avoir sa part de terreau.

Le sage gouverne par le non-faire
Il enseigne par le non-dire
(Dao de jing 2)
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Si un professeur veut garder ses élèves, il vaut mieux qu'il n'enseigne pas. Autrement dit, qu'il laisse les élèves se hisser à son niveau. Inutile de tirer sur une plante pour la faire pousser, il suffit de lui donner les conditions nécessaires, et elle poussera toute seule. Mais c'est un peu oublier qu'il faut une énergie monstrueuse pour arriver à pousser et qu'il faut se battre pour avoir sa part de terreau.
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Comment faire pour apprendre à comprendre ?
Comment apprendre à comprendre lorsqu'on croit avoir été formée à pouvoir tout comprendre ?
...
Il faut comprendre. Et surtout ne partir de rien. Effacer tout ce que je sais, tout ce que j'ai pu savoir ou cru que je savais.
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Aussi génial ou doué que vous puissiez être, apprendre sans effort n'est pas apprendre. Il faut apprendre l'effort lui-même. Les erreurs ne viennent pas d'un manque de connaissance dont il faudrait avoir honte. Elles traduisent un moment de manque de compétences, qui ouvre sur une chance d'apprendre. Il n'y a pas d'apprentissage sans erreur. Sans effort, pas de nouvelles compétences. Celui qui ne s'est jamais trompé, celui qui ne sait pas dire "je ne sais pas" n'a jamais rien appris et n'apprendra jamais rien. La prochaine fois que vous vous trompez, criez hourra. En tout cas, tant qu'il n'y a pas mort d'homme.
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La seule véritable aventure, c'est de tout laisser. Un aller sans retour et sans savoir où l'on va. Lâcher prise, se laisser porter, abandonner toute détermination, et le plus difficile, s'y complaire. Déposer les armes devant l'angoisse des lendemains, comme un ultime combat contre soi-même.
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