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4,14

sur 1628 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On prend un sacré coup avec ce roman.
L'écriture est fluide , agréable , mais surtout addictive. A tel point qu'on en oublierait presque les défauts ... déjà un des sujets de fond de l'histoire qui est loin, même très loin d'être quelque chose que j'apprécie et que je fuis en général (je reste volontairement vague pour éviter le spoil), mais j'ai réussi a avancer sans trop être gênée malgré tout.

Une des grand point fort de ce roman (mais qui est en même temps un défaut pour moi) , c'est la noirceur des personnages. le seul bémol,c'est qu'au final aucun des personnages n'est équilibrés. Ils sont tous frappa-dingues à leur façon. Mais j'avoue que l'auteur maîtrise tout cela et pour une fois le trop n'est pas l'ennemi du bien, bien au contraire.

J'ai aussi beaucoup apprécié la façon très simpliste, voir anodine de l'auteur, de vouloir démontrer que le conditionnement dès l'enfance peut avoir de graves répercussions à l'âge adulte.

Un très bon roman, qui se lit vite tellement l'auteur nous immerge dans son univers.
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Un best-seller, très réussi ; rien à ajouter au concert de critiques positives, ce qui va me permettre un petit détour, quelques mots sur les genres littéraires, et de leur éventuelle relativité…

Ce livre est selon moi un excellent roman d'épouvante. Oui, vous savez, ce genre où les couvertures peuvent donner des problèmes de vue, voir carrément détruire une étagère, à coup de vernis sélectif rouge vif sur lettrage crissant, bon à se faire péter les plombages si on les regarde trop longtemps, partageant avec quelques collections de S-F ce goût douteux pour les t-shirts de groupe death-metal-core…
Bon, vous me direz, on est un peu snob et mal-appris, chez nous, en francophonie, où la majorité des couvertures de littérature « blanche » (pas la couleur… hmmm… le… la… littérature « générale » quoi) donne dans la sobriété façon paquet de ciment, alors qu'un tour dans les librairies de certains de nos voisins, plus « atlantistes », pourrait nous les faire confondre avec un vidéo-club ou un magasin de farces-et-attrapes.

Tout cela, non pas pour ouvrir un inutile débat artistique — où l'on pourrait évoquer ces petites maisons d'éditions francophones qui n'ont pas peur de renouveler l'esthétique, quand d'autres s'y perdent — ou réfléchir aux chapelles bien délimitées que construisent ces classifications (polar, S-F, romance, épouvante, etc.) face au « reste »… mais concentrons-nous sur ce qui a pu « sauver » ce livre d'un tel traitement.

L'épouvante induit souvent une présence surnaturelle, un mal hors-monde, comme par exemple (tiens, tiens…) : le diable… Retranscrivez cette histoire dans nos campagnes, elle semblera tout de suite extraordinaire !
Ici, on nous parle d'un roman quasi-naturaliste sur l'Amérique profonde des années 50, ou tout le monde tue et/ou est tué… Sans faire de l'anti-primaire, il faudrait se demander comment une société, sensée représenter l'aboutissement d'une civilisation (la nôtre), peut accoucher de ce mélange étonnant de religion et d'ignorance, d'armes à feu et de friteuses, d'alcool à brûler et de soda, d'imprécations et de parkings… tout cela un jour à la télévision…
Le pays de la Liberté… et nous continuons à les écouter… quoi d'autre ?

Sa qualité littéraire ? Oui, c'est très efficace, bien écrit…
Ça y est, ça va encore me péter à la figure, cette tentation de circonscrire la littérature « générale » à l'habileté de la plume… Mon dieu, heureusement que non… les exemples pleuvent… bien que le doute demeure… snobisme et inculture… étalage de boue bon pour magazine… éternel dilemme de ce que pourrait être la « culture populaire »… vous voyez, je souffre… moi qui aime tellement la vision de ces quelques femmes voilées habituées du rayon romance chez mon bouquiniste préféré… quasiment prêt à adouber ces « bookstagram », remplis de guirlandes et de vernis, au titre qu'ils incitent encore à lire…

Vous l'aurez peut-être compris, je galère à accorder conviction et nécessaire ouverture d'esprit, dès qu'il s'agît de glisser vers ces débats de goûts et couleurs, de particulier et d'universel… et ce très bon livre en forme d'archétype, tel le générique d'une de ces séries bien produites, dont tout a déjà été dit ici (jusqu'aux réflexions toutes personnelles d'être bichromatique), m'engage à ce genre d'auto-dialogue, digne d'un crucifix qui vous tomberait dessus lors d'une sieste d'été (le charme des vieilles maisons…), d'où la seule chose à retirer serait qu'un genre n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il se dépasse !
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J ai fait confiance à l'avis d'une libraire interviewée lors d'une émission littéraire et ...j'ai craqué. J'ai donc acheté et lu rapidement ce roman dont , je l'avoue , le succès n'est absolument pas usurpé. Quelle épopée , que de rencontres de personnages tous plus noirs les uns que les autres , en quête d'un je ne sais quoi dont on devine rapidement qu'il ne peut s'agir que d'une utopie , d'un rêve qui ne peut que déboucher sur le désespoir programmé et la désespérance..Pas une once d'espoir , de compassion , d'empathie . Chacun pour sa peau . À force de " titiller " Dieu , on a plus de chances de rencontrer le Diable et , vraiment , le Diable se présente presque à chaque page d'un roman qui , incontestablement , ne laisse guère de place à l'optimisme . " The American dream " ? Les personnages s'imprégnent en nous sans nous amener à nous attacher à eux tant on sait combien ils ne peuvent nous mener que " dans une impasse " . La description des lieux est à l'identique . Des motels miteux , la saleté , la crasse , des vies " au jour le jour ", une nourriture " chiche " et de piètre qualité, des bagnoles au bord de la " ferraille " , des crimes sordides , des meurtres , des " prières " maléfiques , des "abus " de pouvoir de toutes sortes , tout y passe , tout s'y succède. Et au final , seul le Diable semble pouvoir se satisfaire d'une telle situation .
C'est un roman dur , âpre, noir de " chez noir " et , pourtant , il vous scotche , vous colle comme le plus efficace des sparadraps . Très sincèrement, je n'ai jamais eu la moindre envie de " passer à autre chose " , soucieux de poursuivre le calvaire jusqu'au bout . Il faut dire , et ce n'est pas la moindre de ses qualités , que l'écriture est éblouissante, tout simplement remarquable . Les mots , les phrases , les paragraphes traduisent de façon poétique, les plus grandes des horreurs .Incontestablement , il s'agit là d'un grand livre porteur de l'image d'une société qui se délite , se " vautre " dans une sorte de " soue " boueuse et nauséabonde qui va longtemps " hanter nos esprits "et , espérons- le , déranger nos certitudes et nous pousser à la réflexion. Un roman à ne pas rater , un très grand texte , mais , vous le savez , ce n'est que mon humble avis ......et , tout de même, celui de nombreuses et nombreux amis babeliotes .
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God bless America...
Il semblerait que le vénérable aïeul à la barbe immaculée ait une vision globale de la chose.

Trois récits parallèles d'une noirceur absolue.
Trois univers pétris de violence et de luxure.
Un maître-mot, le chaos qui les régit.
Psychose amoureuse, folie meurtrière, délire spirituel, autant de déviances coupables explorées par un Pollock à la prose hypnotique génialement inspiré.
Oubliez Lenorman et sa ballade des gens heureux et préférez-lui ce road-trip vertigineux aux relents d'apocalypse.
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Je viens de sortir à grand peine d'une mare boueuse où j'ai laissé des personnages tous plus rustres, malsains, pervertis les uns que les autres.
Quelques uns s'en sortent mieux moralement parlant mais sont accablés par la précarité, la maladie...
Le personnage principal : arvin , le seul qui paraisse un peu sympathique est poursuivi par la malchance et tire à chaque fois les mauvaises cartes.....
L'auteur a travaillé trente ans dans une usine de pâte à papier et à repris le chemin de l'université avant de se consacrer à l'écriture. Il a bien fait! !
J'ai rarement lu un livre qui "prend aux tripes " comme celui là , je pensais me lasser très vite de ces descriptions plus sordides les unes que les autres, de ce cretinisme ambiant mais non! !!
Très bon livre qui peut choquer quelques âmes sensibles ou puritaines. ..
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Ohio youille, quel carnage ! D.R Pollock éclabousse autant que Jackson, l'autre Pollock, le peintre expressionniste abstrait à la nuance près que son pinceau-stylo asperge concrètement de sperme et de sang cette région encombrée de cinglés.

Je ne le cache pas, je me suis un peu enlisé dans la fange des exactions de tous ces tordus mal léchés depuis le trou du cul mal torché de cette Amérique de dégénérés.

Bref, j'ai laissé tomber dix fois, puis j'y suis retourné onze pour y chercher quelque part la rédemption, un coin de ciel bleu dans les mots noirs qui poissent et angoissent, qui collent à la tête et où chaque page diffuse tout le traumatisme de chacun des protagonistes qui peuplent ce roman.
Notez bien que le mot « roman » ne soit que peu adapté à cette interminable collection de tortures et de tueries. C'est diabolique, tout le temps.
Le romantisme est le bonheur y sont aussi absents qu'un brin de muguet au coeur du désert.

Comment ne pas s'apitoyer sur ce pauvre gamin, Arvin qui a perdu sa mère et que son père oblige à aller prier chaque soir dans la forêt devant des croix improvisées en autel, gluantes et dégoulinantes du sang des bêtes qu'il sacrifie, son chien compris ?

Comment ne pas gerber devant cet handicapé pédophile qui tripote tout ce qui passe à proximité de ses roues pendant que son frère prédicateur bouffe, par acte de contrition des araignées devant une assemblée de repentants d'une église d'illuminés ?

Pourquoi passer la nuit dans un motel miteux avec Carl qui se masturbe en zieutant les photos qu'il a prises pendant que sa femme, Sandy se faisait baiser juste avant qu'il enfonce un petit bouquet de fleurs dans le trou béant qu'il a causé dans la poitrine du baiseur à grands coups de tournevis ?

Pourquoi ? Parce que j'aime lire. Parce que c'est compliqué pour moi d'abandonner un ouvrage avant d'en connaitre la dernière idée, le dernier souffle, même si c'est un râle, une agonie. Lire jusqu'à la lie, jusqu'à l'hallali.

Mon analyse est surement un peu sommaire cependant je dois avouer, grâce à la clémence de l'auteur avoir vécu un sursaut de soulagement au dernier tiers du livre. Bien que ce bouquin demeure un catalogue de calvaires qui, je l'espère sont en majorité des fictions, j'ai apprécié le « solde de tout compte » infligé au ramassis de bons à rien qui m'ont hérissé la couenne page après page.
D'autant que je garde gravé dans ma petite tête les images fortes du film de John Boorman « Délivrance » où les individus dans le genre « déglingués » ne sont pas mal non plus.

N'imaginez pas que mes phrases quelque peu explicites aient soustraites un intérêt même minime à cette lecture, au contraire, il reste essentiel de découvrir ce texte pour s'imprégner de l'enfer et de son « boss ». le diable, tout le temps.


Commenter  J’apprécie          5710
En ouvrant ce livre je savais que j'allais entrer dans du noir, les lecteurs le mentionnent quasiment tous dans leur critique. Je ne suis donc pas surprise même si, je ne pensais pas à ce noir là et surtout je ne m'attendais pas à être dans une ambiance "western".
Si les États-Unis ne m'attirent pas, ce n'est pas avec ce roman que je vais avoir envie de préparer ma prochaine escapade....
Les personnages que l'on rencontre sur notre route sont tout sauf bienveillants. Oui, le diable est bien là tout le temps t ne laisse à aucun moment le lecteur en paix. Pourtant on peut malgré tout percevoir chez chacun, ou presque, une once d'humanité. Arvin reste celui pour lequel j'ai eu de la tendresse, de la tristesse, et même de l'attachement.
Si j'ai souvent du mal à quitter les personnages à la fin de mes lectures, je suis ici bien contente de les quitter et principalement Carl qui reste pour moi le plus pervers, le plus horrible et abject des personnages.
Donald Ray Pollock nous donne à lire ici un roman dur, cru, sordide.
Certains parlent de chef-d'oeuvre, je n'irai pas jusque-là mais c'est un roman d'une grande force qui s'intensifie au cours des pages et qui, incontestablement, se détache du lot.
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Cette descente sans concessions chez les "rednecks", où la misère sociale, intellectuelle, idéologique, financière, sexuelle, sous influence religieuse de prédicateurs qualifiés de révérends, bref dans l'Amérique profonde de l'après guerre, louchant du côté des grands anciens type Steinbeck ou Caldwell, ne peut laisser indifférent. Que l'on aime ou pas le style narratif, la trame, on ne s'ennuie pas au fil de cette chronique au cours de laquelle les destins d'individus névrosés disparates se recoupent sans forcément se croiser.
Ne dégageant aucune sympathie , chaque personnage fait preuve d'un égoïsme et d'un individualisme forcenés, très made in USA, pour suivre sa triste destinée.
Ce roman noir, âpre, à l'écriture fluide le rendant addictif, est à classer dans les bonnes surprises . Un auteur à suivre.
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A trop invoquer Dieu, on convoque le diable. Qui n'avait point besoin d'être convoqué.
Entre Ohio et Virginie Occidentale, les hommes ont tiré la mauvaise carte dès leur naissance et sombrent sûrement dans ce qu'il faut bien appeler le mal. A moins que l'Ohio ne soit un coin des enfers.
Une couverture blanche pour un livre noir. Très très noir. Ici, la rédemption est damnation. Les destins s'enlisent dans les marais des pulsions. La sauvagerie devient banale. On oublie de juger. Ici, ils sont tous pitoyables et cinglés. Tous. Et cela fait beaucoup.

Fous de Dieu, les prédicateurs Roy et Théodore perdront leur pauvre numéro d'église après que Théodore ait perdu ses jambes à vouloir éprouver sa foi dans un abus de strychnine, après que Roy ait perdu son épouse d'un coup de tournevis dans le cou. Il était pourtant convaincu de pouvoir ressusciter les morts. Dieu lui avait causé dans la penderie de la chambre.
Fou de photos, Carl écume les routes du Midwest avec Sandy, laissant derrière lui quelques cadavres d'autostoppeurs et ramenant quelques rouleaux de pellicules en souvenir. Voit un signe dans le décompte de mouches mortes sur la couverture du lit d'un motel sale et miteux.
Fou de sexe et d'orgueil, le prédicateur remplaçant fait dans la fillette nubile à la barbe du village qui pratique en masse.
Fou d'amour et de croix, le mari érige un autel de prières dans la forêt, noie les lieux dans le sang sacrificiel. le marécage sanglant doit conjurer le cancer qui dévore la femme choyée. Et si le sacrifice animal ne suffit pas, reste le sacrifice humain.
Fou de justice, le gamin abat un ignoble. Fuit. Tue trois autres fois par nécessité.
Folle de Dieu, l'adolescente ingrate se suicide, enceinte des oeuvres d'un homme d'église.
L'infirme est pédophile. le shérif bafoue la loi. La soeur du shérif est parfois pute, parfois complice de meurtres.
Tous sont liés. Les histoires se croisent, s'éloignent, prises dans l'élan morbide d'une trajectoire inexorable, se croisent une fois encore. Une fois de trop.

En grand maître d'oeuvre, Donald Ray Pollock exacerbe les nerfs de son lecteur, instille un jus nauséeux de crasse tour à tour amorale et immorale puis apaise la nausée qui afflue. Dans ce trop-plein d'humanité rance, il distille ce petit rien qui éclaire la personnalité de celui qu'on se serait plu à ne jamais comprendre afin de mieux haïr.
Commenter  J’apprécie          440
Bienvenue dans le monde des dingues, des tordus, des tarés, des ultra dangereux !
Bienvenue dans un monde désespérant, brutal, inhumain !
Bienvenue dans un monde d'ultra violence !
Bienvenue dans ce livre !

Ce roman est totalement pervers, c'est le mal à l'état pur : il a beau être terriblement violent et glauque, il n'en est pas moins terriblement addictif.
Pourquoi ?
Parce qu'il n'y a pas que de la violence.
Il y a des personnages attachants malgré leurs comportements déviants.
Il y a une belle écriture.
Il y a une intrigue très bien construite et très prenante.

« Quelle horreur ! » me suis-je dit à de multiples reprises, tout en pensant aussitôt « Il faut absolument que je poursuive, j'ai trop envie de savoir ce qui va se passer ! »
Diabolique, non ?

Si vous ouvrez ce roman, prenez garde, c'est à vos risques et périls car le diable y est bel et bien présent.
Partout.
Tout le temps.
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