Fidèle à lui-même, l'auteur nous livre un petit bouquin rempli d'individus à la recherche d'eux-même, quêtes plutôt floues et erratiques, le tout dans un aura d'ambiguïtés et de non-dits. Et bien évidemment, on y retrouve des chats, dont le rôle est strictement figuratif ainsi qu'une jeune fille à la sensualité troublante, particulièrement pour le narrateur qui semble facilement dérangé par cet aspect. Mais l'intérêt grandit lorsqu'il parle du métier d'écrivain public, et encore plus lorsqu'il aborde les problèmes de traduction. Quant au chassé-croisé avec Kim et la jeune, ne brûlons pas de punch, sauf pour dire que j'ai trouvé le propos bien léger et ouverts à de multiples interprétations. Après cinq ou six livres de cet auteur, j'en suis à me demander s'il n'avais pas réécrit plusieurs fois la même chose avec des variations plus ou moins significatives... Chose certaine, les mêmes thèmes reviennent avec une régularité inquiétante.
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Dans ce livre-là, J. Poulin raconte, toujours à sa manière douce et posée, l'histoire d'un écrivain public d'une cinquantaine d'années, Jack ; il a une bonne amie nommée Kim, une petite chatte noire (ce qui n'étonnera pas les lecteurs de cet auteur ...) et s'accommode plutôt bien de son existence à Québec.
Un soir, un vieil homme lui fait une visite tardive ; hésitant sur ce qu'il souhaite lui faire écrire, il finit par partir sans avoir vraiment dit ce qu'il voulait. Il repassera peut être un autre jour... Jack le revoit par hasard un peu plus tard, avec une très jeune fille : sa curiosité est alors bien aiguisée, et il va mener une sorte d'enquête pour savoir qui sont cet homme et cette jeune fille ...
J. Poulin, le spécialiste des belles histoires simples et humaines, nous offre encore une fois un récit légèrement mystérieux, le récit d'une quête de l'autre, de la compréhension de la vie et des relations entre les gens, en plus de la promenade dans la belle ville de Québec.
Premières phrases : " Mon ancêtre le plus lointain est assis dans une cage de verre au musée du Louvre, dans la section des antiquités égyptiennes, et les visiteurs tournent autour de lui, intrigués par l'étrange douceur qui éclaire son visage depuis quatre mille ans. Tout le monde l'appelle le scribe accroupi. Vêtu seulement d'un pagne, un papyrus en travers des genoux, il regarde son maître avec une patience infinie et se prépare à noter les paroles qui vont tomber de sa bouche.
Cette douceur, cette patience ont fait que je l'ai choisi pour modèle. Une photo de lui est affichée sur le mur, en face de ma table de travail, et je la regarde souvent dans la journée. C'est ce que j'étais en train de faire, un soir vers six heures, juste avant de fermer mon bureau, lorsque tout à coup j'entendis le grincement du portail, des pas dans l'escalier et un bruit de chaise dans la salle d'attente."
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