J'ai, comme deux autres fois au préalable (lorsque j'ai lu
Jimmy et Tournée d'automne), beaucoup aimé retrouver
Jacques Poulin et son écriture si fluide, sensible et tendre.
La présence du fleuve dans chacun de ses romans ajoute au plaisir de la lecture. On dirait que son écriture suit le rythme du fleuve pour être tour à tour apaisante ou fougueuse comme peut l'être le fleuve.
Bref, lire un roman de
Jacques Poulin c'est entrer dans une petite bulle qui fait du bien. Grand bonheur assuré.
Toutefois, j'ai eu cette fois-ci une petite déception relative au sujet choisi. Effectivement, je trouve dommage que les auteurs nous parlent de plus en plus de leur travail, de leurs difficultés à écrire.
J'aime m'évader en lisant et peu m'importe que l'auteur écrive debout parce qu'il a mal au dos. Ces incursions des états d'âme des auteurs viennent un peu pour moi briser la magie. Je crois que ces considérations et le fait, par exemple, d'appliquer les méthodes du vieux
Hemingway sont intéressantes, mais n'ont pas leur place ici. Peut-être dans une entrevue ou dans un livre sur l'écriture, mais pas dans un roman.
Il me semble qu'il y avait assez de matière avec l'histoire de la Petite, de Marika, de Bungalow, du vieux Chagrin et de Vitamine pour donner un petit roman tout simple et très humain.
Si les auteurs souhaitent (et ont besoin) écrire leurs autobiographies, qu'ils le fassent, mais qu'ils aient l'honnêteté de le dire et cessent par le fait même d'encombrer les tablettes dédiées aux romans avec leurs pseudo textes de fiction.
Je comprends qu'un texte naisse du vécu de l'auteur, mais le talent de celui-ci réside il me semble dans la capacité à mettre en scène tous ces éléments, à romancer les choses. Sinon, n'importe qui rédigeant un journal intime peut devenir auteur.
Je n'en veux pas à
Jacques Poulin et j'apprécie toujours son écriture, mais s'il manque temporairement d'inspiration, qu'il passe son tour, tout simplement. Il n'y a rien qui presse.
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