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Citations sur Einsatzgruppen : Les commandos de la mort nazis (7)

Nous avons passe de longues heures a ecouter les recits de cette barbarie.Ils n'avaient que la force fragile des mots et du souvenir.Des recits tellement invraisemblables,hors de portee de notre imagination,qu'ils en revetaient un caractere abstrait.Grace a la recreation de Klimov,ces recits,ces mots seraient incarnes comme jamais auparavant,revetant une signification plus concrete.
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Les exécutions menées par les Einsatzgruppen étaient certes efficaces, mais elles mobilisaient des hommes affectés à des tâches d'un intérêt supérieur (l'extermination des Juifs), et représentaient un coût, notamment en munitions, dont la hiérarchie SS se serait bien passée. Après que 600 000 prisonniers soviétiques eurent été abattus par les Sonderkommandos et les Einsatzkommandos, il fut décidée de poursuivre cette extermination en abandonnant tout simplement les soldats soviétiques à leur sort. C'est-à-dire, en cessant de les alimenter.
Dans l'histoire contemporaine allemande, il existe un précédent à ce type de mesure. En 1904, dans son éphémère colonie de Namibie, l'Allemagne de Guillaume II avait usé de la même stratégie pour mettre un terme à l'insurrection des Hereros, la tribu rebelle du sud-ouest africain. Des fusiliers marins avaient été envoyés sur la côte afin de mater la rébellion. Ils entrèrent dans les villages pour massacrer les populations, procédant au lynchage et pendaison des ennemis potentiels, massacrant indistinctement les femmes et les enfants. Après cette première phase de massacres, le général Lothar von Trotha, personnellement mandaté par le Kaiser pour « annihiler les masses », lança son armée dans le désert pour repousser puis encercler la tribu africaine plus loin à l'est du pays. Les rebelles, cernés au milieu du désert du Kalahari par les contingents allemands qui avaient coupé toutes les voies d'approvisionnement et asséché les puits, finirent par mourir de soif. Entre 40 000 et 80 000 personnes furent ainsi exterminées, et les quelques milliers de rescapés réduits en esclavage ou parqués dans des camps.
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La question des viols est l'ultime tabou des bourreaux « repentis » - ou plutôt assumés. Je m'en étais largement rendu compte quand j'avais interrogé des membres de la soldatesque japonaise ayant participé aux massacres de Nankin. Tous ou presque reconnaissent avoir pris part aux meurtres de masse. Aucun aux viols qu'ils ont pourtant sans l'ombre d'un doute commis.
Cela se comprend. Comme Aleksynas [Nationaliste lituanien, membre d'une milice d'autodéfense ayant assisté l'Einsatzgruppen B en Biélorussie], les bourreaux se retranchent derrière la responsabilité collective et l'ordre de leurs supérieurs. Ils insistent toujours, d'une manière ou d'une autre, sur le fait qu'ils n'étaient qu'un rouage des massacres. S'ils n'y avaient pas participé, ils auraient inutilement risqué d'être sanctionnés, sinon tués, et d'autres l'auraient fait à leur place. Il en va tout autrement de la question du viol. Au-delà de l'inavouable, de la honte ressentie par tout homme qui, en temps de paix, admettrait avoir commis un viol (retournés à la vie civile, ils ont pour la plupart retrouvés une famille, des parents, une épouse, des enfants – l'aveu est de ce fait plus difficile encore), l'abus sexuel répond à un désir autant qu'à une décision individuelle. Le criminel le sait bien, et il n'y a pas là de raison impérieuse, échappant à son libre arbitre, derrière laquelle se retrancher. Or, comme à Nankin, les viols, aux abords des fosses, dans les villages pillés et raflés, dans le maelstrom infernal d'un monde qui a inversé la morale commune la plus élémentaire – en dépit des précautions maniaques et totalement incompréhensibles, pour l'exécutant lambda, prises par les maîtres allemands -, ont bien eu lieu. Les témoignages que j'ai recueillis en ce sens sont légion. Et plus la folie meurtrière, l'alcool, le sadisme gagnaient les bourreaux, plus ils se sont amplifiés. Ce fut assurément le cas en Biélorussie.
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Einsatzgruppen:un mot mystérieux,difficilement traduisible;euphemisme de la langue bureaucratique de l'appareil de destruction nazi.Litteralement signifie"groupes d'interventions".Mais sa veritable signification doit se comprendre par leurs actes:le travail de ces commandos spéciaux etait la traque et l'assassinat de sang-froid,derriere la ligne de front,de tout homme juif,hommes,femmes,enfants,tombes entre leurs mains.De meme les Tsiganes.De meme avec tout ennemi potentiel du Reich.
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Elle se souvient qu'un SS allemand s'est mis à tirer comme un possédé avec une mitrailleuse sur la foule. Les gens fauchés tombaient sur le pavé, et leurs corps piétinés par les autres, frappés à coups de crosse de fusils et de fouets. Les policiers criaient : "Plus vite ! Plus vite !" L'homme qui canardait ainsi les retardataires avec sa mitrailleuse s'appelait Brasch. Volksdeutsch originaire de la Baltique, comptable dans le civil, Brasch avait le grade de Sturmbannfürher dans le SD. Pendant qu'il tirait sur la foule, un policier juif du ghetto courut vers lui pour lui demander ce qu'il était en train de faire. Brasch lui répondit qu'il avait reçu des instructions précises et qu'il devait éliminer tous ceux qui ralentissaient la colonne afin que l'horaire fut respecté. Tout avait été minutieusement planifié. Jeckeln avait prévu qu'il faudrait trois heures aux victimes pour parcourir les 10 kilomètres séparant la Luszas de la forêt de Rumbula. Et comme on ne pouvait compter, en hiver, que sur sept heures d'ensoleillement, il était nécessaire que le massacre fût terminé au crépuscule.
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Un peu à l'écart, un mémorial rend hommage aux 600 enfants juifs enterrés vivants dans ce cimetière par les nazis et leurs collaborateurs. Leurs parents avaient été tués au début de la campagne d'exécutions entre les mois de juin et août 1941. Les Allemands les avaient confinés plusieurs semaines dans une baraque, avant de les assassiner. Ce n'est pas par pur sadisme qu'ils les tuèrent ainsi. Les enfants furent enterrés vivants parce qu'il était trop pénible à leurs bourreaux de tirer sur des gamins, surtout les plus petits.
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Nous avions passé de longues heures a écouter les récits de cette barbarie. ils n' avaient que la force fragile des mots et du souvenir. Des récits tellement invraisemblables, hors de portée de notre imagination, qu' ils en revêtaient un caractère abstrait.
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