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Encore une fois, Proust ne déçoit pas. Que dire sur cet ouvrage qui a déjà été critiqué et analysé des centaines de fois si ce n'est qu'il faut le lire et surtout oublié cette réputation trompeuse comme quoi Proust serait difficile à lire et pompeux.
Dans ce deuxième tome de la recherche, il est vrai que l'on peut trouver quelques longueurs, mais qui sont alternées par des passages absolument fascinant autant dans l'histoire que dans l'écriture, mais aussi, et surtout selon moi, dans la pensée.

Il est possible de lire cet ouvrage comme un roman, comme un poème en prose mais aussi comme un essai. En effet tous les grands enjeux de la philosophie sont questionné. Avec une prédilection pour le sensible et sa place dans la construction du (des) mondes.
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À L' OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS de MARCEL PROUST
Bien des années ont passé, Swann a épousé Odette, une cocotte, demi mondaine, qu'il avait rencontré dans le salon de Madame Verdurin et ils ont une fille, Gilberte dont le narrateur va tomber amoureux. La première partie de ce roman relate sa valse hésitation amoureuse, ses relations avec Madame Swann, sa passion littéraire pour Bergotte et la découverte à l'opéra de la Berma dans Phèdre.
Puis, deuxième partie bien distincte, il quitte Paris pour Balbec, avec sa grand mère et Françoise, l'employée. Il va fréquenter Robert de St Loup, découvrir Elstir le peintre et tomber amoureux d'Albertine, au milieu d'autres jeunes filles.
Le narrateur n'est pas un hyperactif, il intériorise énormément au point qu'au moment d'aller à un rendez-vous avec Albertine, par exemple, il l'a tellement vécu de l'intérieur, imaginé, qu'il n'a presque plus envie de la voir.
J'ai trouvé beaucoup d'humour dans cette seconde partie d'A la recherche du temps perdu, les réflexions du narrateur, ses analyses, son inaction chronique, ses interprétations de la gestuelle féminine, ses questionnements sur un haussement de cils ou un mouvement de tête m'ont souvent fait rire.
Alors oui, les phrases peuvent être très longues, peu ponctuées, mais si l'on accepte de se perdre dedans, de se plonger dans ce fleuve de mots, alors c'est un vrai plaisir de lecture.
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Cette seconde de le Recherche est plus accessible et moins sophistiquée que du côté de chez Swann qui pouvait rebuter tant par la prolixité spectaculaire du style calquant les méandres de la mémoire (flux de conscience symboliste, suivant au plus près la pensée en train de se faire), que par ses longues errances réflexives sur la forêt, les clochers d'église, les échos de la mémoire et par l'enchâssement du récit des amours de Swann à la troisième personne. Ici, on est bien plus proche du traditionnel roman autobiographique, avec ce premier amour insatisfait, révélateur et riche d'implications sur le parcours d'un enfant qui va devenir l'écrivain. Plus encore, c'est le décor de Paris, la rencontre du beau monde, la découverte de l'émotion artistique, personnelle et confrontée à l'opinion, l'interrogation de la vocation, qui donnent pleinement à cette seconde partie de la Recherche un caractère de roman d'apprentissage. On comprend qu'il ait davantage emporté l'adhésion des éditeurs, des critiques et des prix. Ce qui impressionne toujours autant est la finesse d'analyse des procédés de naissance et d'évolution des mouvements de pensées, de sentiments, d'impressions... - on n'est pas bien loin de la phénoménologie de Husserl (qui aurait d'ailleurs reconnu la justesse des analyses du romancier).

Chez Proust, la manière de saisir et d'évaluer les personnages, les objets, les lieux, les caractères, se fait toujours dans une perspective dynamique. Par exemple, l'auteur ne dira pas d'un personnage "il est beau" ; il va observer la venue, la naissance d'une impression, qui va ensuite s'affirmer, puis se modifier avec les contextes, avec le temps... Antoine Culioli, dans Pour une linguistique de l'énonciation (1991-1999), tente d'expliquer comment se forme psychologiquement une assertion : dans la conception de chacun se forme (au gré des expériences) une notion de ce qu'on qualifie par exemple de "beau" ; par rapport au noyau de cette notion (représentant le "beau" dans son usage absolu : "il est beau"), la personne qui parle va moduler sa phrase : il n'est pas très beau ; il est assez beau ; ah oui, il est vraiment beau (on se rapproche beaucoup du noyau de la notion). On pourrait dire que Proust, plutôt que de donner le résultat de cette opération à un instant T, va chercher à décrire le processus mental en cours, dans ses tâtonnement et ses ajustements. La démarche est complexe mais bien compréhensible quand elle s'applique à l'enfance (avant je pensais que, maintenant je pense que...).

Le roman d'apprentissage est chez Proust un roman de désillusion. L'apprentissage, c'est justement faire évoluer ses jugements et ses notions-clés (l'adulte accompli ne doit pas s'accrocher à ses opinions d'enfant, selon Héraclite). Il est normal que l'enfant, l'apprenant dirons-nous, se laisse piéger par ses représentations, ça l'est moins pour l'adulte, alors que le piège des illusions n'est pas moins dangereux pour celui-là. Dans "Un amour de Swann" (le roman intégré dans du côté de chez Swann), Swann est piégé dans la fixité de sa représentation d'Odette (par la cristallisation). le narrateur ne voulant pas être piégé de la même manière et dévier de son ambition de devenir écrivain, il fait attention à bien faire évoluer ses jugements et notions-références à chaque déception ou désillusion. Et c'est bien là l'un des buts essentiels de l'autobiographie, regarder son passé pour en tirer des leçons afin de ne pas rester bloqué dans ses erreurs.

Le premier tome était un roman d'apprentissage, et donc de désillusion. Ce second tome reste dans cette optique mais il est centré sur un topos de l'enfance moins systématiquement traité, bien plus léger – les vacances marquantes – qui au fond est peut-être encore plus déterminant pour la formation de l'adulte qu'une désillusion qui ne définit l'homme que par le négatif. Libéré du poids du premier amour, n'attendant rien de bien particulier, Marcel peut goûter les rencontres, agir et faire sans craindre de mal faire. On est dans l'expérimentation de l'adolescence.

D'un style plus raffiné que le premier tome, souvent sur des tons plus gais, l'été, la station balnéaire, ce second tome creuse bien plus dans la sensation, le rapport au regard, aux choses, aux lieux, aux sensations. L'analyse psychologique dépasse le classique de la rencontre amoureuse, se complexifie avec un personnage narrateur plus affirmé. Les personnages rencontrés sont immédiatement moins absolus (que Swann, Odette, Gilberte, Maman...), plus imprécisément connotés. Proust renoue ainsi davantage avec son premier roman, avec beaucoup de réflexions sur un souvenir en mouvement : le littoral, les personnages croisés le long de la route, la chambre... Les personnages eux aussi sont en mouvement suscitant l'intérêt et le décevant tour à tour. La voix se souvenant donne des suites de tableaux en mouvement, de scènes vivantes, bien plus qu'auparavant.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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J'avais lu, plus exactement écouté, du côté de chez Swann (très belle interprétation d'André Dussollier et de Lambert Wilson), avec plaisir et sans que mon attention faiblisse. Je dois avouer que l'écoute de A l'ombre des jeunes filles en fleurs a été plus éprouvante (et la prestation de Lambert Wilson n'est nullement en cause). C'est en effet très … long. Au début du livre, j'ai souvent été touchée par la sensibilité et la fraicheur du narrateur, dont la naïveté m'a parfois fait sourire (il y a un subtil humour). Les portraits des différents protagonistes sont très justes, souvent cruels, mais certaines descriptions m'ont semblé pléthoriques. Une phrase me semble assez emblématique : « Et je plaignais un peu tous les dîneurs parce que je sentais que pour eux les tables rondes n'étaient pas des planètes et qu'ils n'avaient pas pratiqué dans les choses un sectionnement qui nous débarrasse de leur apparence coutumière et nous permet d'apercevoir des analogies ». Justement, les analogies, qui sont bien sûr une des clés de la Recherche, peuvent atteindre un paroxysme qui m'a souvent lassée. Mais cet ennui s'accompagne d'une forme d'addiction, et je suis décidée à aller faire un tour du côté de Guermantes …
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Réflexions creuses, histoire inintéressante, personnages superficiels, psychologie sociale de sous-Stendhal, style insuffisamment travaillé et "peine à jouir" - ce n'est pas la longueur des phrases ni le nombre de propositions subordonnées et relatives imbriquées, qui fait la qualité. Décevant. Next.
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-L'OMBRES DES JEUNES FILLES EN FLEURS-

Après avoir eu un coup de coeur pour le premier volume, j'ai décide de continuer la saga, j'ai aimé mais cela n'a pas était un coup de coeur, je pense que cela est du peut-être, au vacances a Balbec, qui on était assez longue pour moi, je trouve qu'avant qu'il soit ami avec Albertine, cela trainait en longueur. Mais aussi j'ai aimée beaucoup ce roman comme toujours nous trouvons des belles métaphores faites par Proust ou encore sa beauté des description ou la psychologie des personnages qui est assez appuyer, dans le deuxième tome, nous nous concentrons sur Madame Swan et sur sa fille Gilberte, et nous avons quelque mention sur Monsieur Swan, comme il est devenu aigri et que son couple ne fonctionne pas comme nous l'avait prédit le premier tome. Je vais faire une pause et je lirai quelques mois plus tard car j'ai appris que le troisièmes tome et le plus long, et que cela se passera chez les Guermantes, une famille qui a juste une mention dans ce deuxième tome et j'ai un peur de la suite de cette saga car j'ai peur que les Guermantes deviennent assommante. Bref, on verra cela dans le prochain tome.
En conclusions, une bonne lecture que j'ai tout de même apprécier.
Carlaines
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Proust est un vrai génie, ne perdons pas de temps :
Passons de Balbec aux Guermantes dans l'instant !
Madame Swann, Gilberte, Albertine apparues,
Hantent puis disparaissent de ces belles pages
Écrites au cordeau qu'on dirait un mirage !
La magie de ce livre est celle qu'ont les rêves :
Si on les croit éteints, jamais ils ne s'achèvent !
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Une critique de Proust... je ne me risquerai pas. Il y a fort longtemps j'avais flirté avec du côté de chez Swann. Mais le temps n'était pas venu...
Y revenir aujourd'hui avec L'ombre des jeunes filles en fleurs était le bon moment pour se laisser envahir par cette beauté partout, par cette notes qui résonnent en nous touchant quelque part près du coeur. Pas une lecture facile certes et il faudrait relire souvent ces pages pour en apprécier toute la puissance, la saveur. Mais une lecture inoubliable.
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Deuxième partie d' A la recherche du temps perdu, A l'ombre des jeunes filles en fleurs sera peut-être le dernier volume que je lirais.... Ce n'est pas le style qui me rebute, j'aime assez finalement ces phrases qui n'en finissent plus, cette poésie, ces incessantes digressions, cette vision d'un monde disparu.... Ce n'est pas non plus l'épaisseur du total qui me rebute: un pavé, j'ai tendance à prendre cela comme un challenge délicieux, pas comme une pierre d'achoppement!
Non, c'est le narrateur qui me hérisse le poil. Je n'ai pas besoin qu'un personnage soit parfait pour m'y attacher, loin de là, je peux même apprécier un anti-héros par ci par là, mais un tel égocentrisme est apparemment ma limite. La façon dont il voit les jeunes filles m'a fait grincer des dents tout du long, la façon dont il traite Albertine, le désir baladeur qu'il appelle de l'amour et qu'il dirige toujours vers celle dont il pense qu'elle se laissera faire.... Cela n'empêche pas une très grande beauté dans le style, je viens tout de même de mettre trois étoiles, mais les journées sont trop courtes pour se forcer à lire des livres qui vous filent de l'urticaire.
Je ne prétends pas que je ne me laisserai jamais tenter par la suite, mais cela ne sera pas pour tout de suite, j'ai besoin de lire quelque chose de nombreux autres ouvrages d'abord pour que cette désagréable impression s'efface!
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J'avais débuté le second tome de la Recherche il y a de ça quelques temps déjà ; j'ai décidé de profiter du confinement pour le lire en entier.
On y retrouve les minutieuses descriptions des tenues des personnages et de leurs lieux de vie, la dissection chirurgicale des sentiments du narrateur et du couple Swann que l'on connaît déjà depuis longtemps : j'y ai retrouvé avec émerveillement cette justesse du verbe, cette vérité qui semble parfois germer des interminables phrases de Proust et qui m'avait déjà frappée à la lecture du côté de chez Swann...

Mais malgré tout cela, la lecture d'à l'ombre des jeunes filles en fleurs m'a demandé une patience éreintante pour en venir à bout tant les personnages sont légers et aux préoccupations futiles, et insignifiants dès lors qu'ils ne se rapportent pas de près ou de loin de l'onanisme intellectuel du narrateur : la cascade de détails qui afflue de l'écriture de Proust débouche ici sur un périmètre qui m'a semblé trop restreint ; on navigue des Champs Elysées à Balbec sans parvenir à trouver un point d'ancrage qui permettrait de tenir la barre face à l'ennui qui, inexorablement fait dériver le lecteur...

Les scénarios fantasmés du narrateur essuient tous un dénouement dramatique deviné longtemps à l'avance, et deviennent par leur nombre pesants pour le lecteur, et ne sont à mon avis que de pâles tentatives à côté des éruptions nerveuses et sentimentales des personnages de Dostoïevski, eux-aussi si prompts à rêver une issue qui leur serait favorable.

Bref, à trop vouloir analyser les sentiments, on perd la poésie de la lecture, qui se transforme ici en classique à surmonter plutôt qu'en oeuvre à savourer !
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