AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,35

sur 1599 notes
5
58 avis
4
30 avis
3
15 avis
2
0 avis
1
3 avis
Proust fait peur, et il ne devrait pas. C'est un grand auteur du temps, de la mémoire, des tourments que l'on s'inflige lorsqu'on est atteint par l'amour, du désir et de la critique de la haute société (bourgeoisie et aristocratie). La difficulté de ses fameuses phrases à rallonge, c'est un enchantement. le lecteur prend son temps, savoure la prose proustienne et les réflexions du narrateur hyper sensible. J'ai préféré ce deuxième tome au premier, sans doute parce que l'adolescent découvre la vie et qu'il s'agit donc là tout de même d'un roman d'apprentissage. On passe aux choses sérieuses en quelque sorte : il pénètre l'univers des Swann, voit régulièrement la petite Gilberte et enfin rencontre la fougueuse Albertine...
Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
Commenter  J’apprécie          130
Quelle souffrance de terminer ce livre d'un auteur tellement renommé ! Bien que la langue soit bien soignée, belle et de temps en temps exquise, la lecture devient rapidement fatigante. Au début, le style est impressionnant, mais après quelques pages on trouve que ce phénomène de phrases sans fin continue ; virgule après virgule, ligne après ligne… de plus, l'histoire, je la trouve vraiment ennuyeuse, rien ne se passe ! Ce sont des réflexions endormantes d'un jeune homme sur son environnement bourgeois. Je les trouve insipides, sans intérêt et déprimantes.

J'ai lu le livre directement après avoir terminé « Mort à crédit » de Céline, et je pense que je ne pourrais pas trouver une plus grande opposition entre deux livres en ce qui concerne le style. Bien que j'aie eu quelques problèmes à terminer cet ouvrage de Céline non plus.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          110
Proust étire ou rétrécit le temps en dehors de son déroulement naturel, et c'est là sans doute ce qui le rend passionnant.
Il peut ainsi survoler des semaines en quelques lignes et s'appesantir sur un instant pour l'autopsier sur plusieurs pages. Il réécrit le passé comme pour lui redonner une consistance présente, même si tout cela n'est qu'illusion.
Proust est un écrivain du détail, de la précision quasi obsessionnelle parfois. Une précision que nous avions oubliée, occupés que nous sommes à courir sans voir, et que nous redécouvrons soudain avec stupéfaction parce qu'elle nous oblige à nous regarder au lieu de nous apercevoir.
Dans ce second tome de la Recherche du temps perdu, ce sont les premiers émois, c'est ce printemps trop vite disparu, à peine arrivé, de la jeunesse que nous raconte Marcel avec un raffinement littéraire exquis et hors du temps:

"Et, comme la durée moyenne de la vie – la longévité relative – est beaucoup plus grande pour les souvenirs des sensations poétiques que pour ceux des souffrances du coeur, depuis si longtemps que se sont évanouis les chagrins que j'avais alors à cause de Gilberte, il leur a survécu le plaisir que j'éprouve, chaque fois que je veux lire, en une sorte de cadran solaire, les minutes qu'il y a entre midi un quart et une heure, au mois de mai, à me revoir causant ainsi avec Mme Swann, sous son ombrelle, comme sous le reflet d'un berceau de glycines."


Commenter  J’apprécie          110
Le deuxième tome de la Recherche du temps perdu met l'accent sur l'éveil du narrateur à la beauté féminine, alors que l'on s'était habitué à ce que son sens esthétique soit beaucoup plus influencé par l'art, inculqué dès sa plus tendre enfance notamment par sa grand-mère. Les références artistiques, extrêmement nombreuses et fournies dans le premier tome, sont revues à la baisse, laissant la part belle aux images tirées de la nature. C'est assez intéressant de se rendre compte à quel point on peut s'identifier à ce narrateur à la faveur de constats communs, tout en le méprisant ouvertement quelques pages plus loin pour sa faiblesse ou son égoïsme lamentables.

Le roman se divise en deux parties. "Autour de Mme Swann" raconte la grandeur et les servitudes de l'amour du narrateur pour la fille de Swann, où l'humour caustique de l'auteur sur l'anglomanie de Mme Swann, usage snob de l'époque qui n'est pas sans écho avec aujourd'hui, est particulièrement savoureux. Tantôt encouragé, tantôt désavoué par l'objet de ses assiduités, le narrateur explore notamment cette attitude qui consiste à se détacher volontairement de l'être aimé dans l'espoir que celui-ci se rende compte à quel point on lui manque et nous rappelle auprès de lui avec tout le transport que lui confère la révélation de cet attachement secret. A moins que, le temps faisant son oeuvre, ce ne soit nous-mêmes qui ne voulions plus de lui... C'est une partie assez laborieuse à aborder, beaucoup plus fondée sur les méditations généralistes et la description d'habitudes que sur des anecdotes précises.

"Noms de pays : le pays" est de mon point de vue la partie la plus intéressante, dans la mesure où elle fait entrer en scène beaucoup de nouveaux personnages, ou de personnages connus jusqu'à présent que par ouï-dire. le narrateur, pour la première fois, quitte sa mère pour passer quelques vacances à Balbec, ville de bains de mer fictive de Normandie dont le nom l'a si souvent fait rêver, en compagnie de sa grand-mère. Balbec, abordé avec angoisse et quitté avec regret, est le théâtre de réflexions extrêmement fines : sur l'amitié, par le biais de la comparaison entre Bloch, l'ami peu délicat de longue date, et Saint-Loup, le nouvel ami sophistiqué et paradoxal ; sur le rôle social, notamment avec la rencontre du baron de Charlus, qui porte un intérêt ambiguë au narrateur, et dont les manières délicates jurent avec le discours martial ; la beauté enfin, avec une fascination pour les belles inconnues de la promenade qui rabaisse le grand peintre Elstir du rang de dieu créateur à celui d'agent intermédiaire d'un amour spontané et collectif. Toute la partie qui concerne les jeunes filles est extrêmement reposante, subtile, raffinée. Il n'y a pas ou peu d'histoire mais ce n'est pas grave, il n'y a qu'un esprit naïf et sensible qui s'ennivre de bonheur dans la contemplation de cette fraîche jeunesse, qui néglige des sentiments qui sont ou exagère au contraire des sentiments qui ne sont pas, dans tous les excès d'une imagination encore mal maîtrisée.

Un ouvrage aussi complexe que le précédent mais qui utilise un matériau beaucoup plus parlant que les références artistiques, à savoir les mécanismes de la pensée et de l'affect.
Commenter  J’apprécie          101
À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1918) est le second tome de la recherche du temps perdu, l'oeuvre majeure de Marcel Proust. Prix Goncourt surprise 1919. le narrateur se remémore ses amours de jeunesse, pour Gilberte, la fille de Swann, puis pour Albertine. Inutile de appesantir sur un classique, a fortiori sur un chef-d'oeuvre, mêlant, non sans une pointe d'humour, mélancolie et ironie.
Commenter  J’apprécie          100
C'est avec grand plaisir que j'ai lu ce deuxième tome de la Recherche. le narrateur y découvre les jeunes filles, entre Gilberte dans la première partie et Albertine et ses amies dans la seconde et, avec elles, les amours de jeunesse. Ses vacances aux bains de mer de Balbec donnent lieu à de superbes descriptions de la mer à l'aspect changeant. Bref, un roman à la hauteur du tome précédent !
Commenter  J’apprécie          100
Après l'enfance retrouvée que nous avons découverte dans le premier volume de la recherche, Proust s'attaque ici à l'adolescence, aux premières amours, aux expériences solitaires, de groupe, exclusives... Ce sont toutes les émotions d'un âge durant lequel chacun s'ouvre avant de mûrir qui rayonnent ici. En fleur.
Le souffle vit toujours dans la prose de Proust, ce souffle qui vous a animé, qu'il rappelle en n'écrivant pas au rythme d'une histoire , mais à celui des émotions et du souvenir qu'elles laissent. On croise la société de l'époque, ici. Industrieuse, tiraillée entre un ancien et un nouveau monde, déjà. Proust survole tout ceci. Les émotions sont le seul guide de ce texte, et c'est ainsi qu'à partir de ceci il nous fait comprendre, ressentir, cela. Plutôt que de raconter.
Des années plus tard, je poursuis mon immersion dans le monde de Marcel Proust avec ce deuxième volet, comprenant mieux peut-être ses intentions, du pas lent qu'il nous impose. Magique.
Commenter  J’apprécie          90
À l'ombre des jeunes filles en fleurs, sous la brise de leurs éventails, vautré sur une plage normande et le dos malaxé de mille petites mains : voilà comment je m'imaginais Marcel dans ce deuxième volet de la recherche avant ma lecture. Sauf que pas du tout 😅 le petit Marcel est devenu un adolescent chétif et mélancolique, de plus en plus sensible et rêveur, qui se fait malmener de bout en bout par des têtes à claques. Alors on s'amuse de ses fantasmes, de son désir naissant, de ses rougissements, de ses ruses pour se faire aimer et de ses maladresses. Mais on partage surtout ses attentes fiévreuses, sa rage, ses soupirs, ses lettres impatientes puis déchirées, sa tristesse inconsolable.

Je crois que j'ai encore plus aimé ce 2ème tome que le 1er, parce que c'est celui de l'apprentissage et des rencontres décisives pour Marcel : il aime de tout son coeur, souffre, apprend le renoncement et la séparation ; et il rencontre des amis merveilleux, des personnalités pittoresques qui l'éveillent à la littérature, à l'art et à la sagesse.

La lecture est parfois difficile car les phrases sont comme des trains auxquels Proust rajoute des wagons à l'infini. On se dit : « Mais quand est-ce que ça s'arrête ? Se serait-il endormi sur sa machine, le front enfoncé sur les touches ? » Quand enfin se pose le point final, on est épuisé, on a perdu l'idée de départ et il faut reprendre du début... J'essaie donc de me laisser porter et de prendre ce qui me plaît : la poésie inimitable, les images sublimes qui naissent à profusion et la finesse de l'analyse.
Ce que j'aime avant tout : l'incroyable capacité de Proust à déplier un monde à partir d'un détail. La joue d'une femme fait éclore un bouquet de roses ou pointer l'aurore ; les gâteaux et les buissons d'aubépine sont bavards de souvenirs d'enfance ; la mer est une montagne aux cimes bleues que le soleil désigne d'un doigt souriant. Il ajoute de si belles parures à la réalité, que tout mérite d'être souligné et mémorisé. La seule phrase que j'ai réussi à retenir m'accompagne tous les jours : « Pour la première fois je sentais qu'il était possible que ma mère vécût sans moi, autrement que pour moi, d'une autre vie. »
Commenter  J’apprécie          90
Dans la première partie Proust tombe amoureux d'Albertine la fille d'Odette et Charles Swann. Mais le sentiment n'est pas réciproque et il s'éloigne d'elle.
Dans la deuxième partie, Il part à Balbec près de la mer avec sa grand-mère.
Il nous décrit les personnages logeant à l'hôtel puis se lie d'amitié avec un groupe de jeunes filles surtout d'Albertine et d' Andrée.
En fait, toutes les jeunes filles qui l'intéressent ont un prénom masculin féminisé. Était-ce vraiment des jeunes filles ?
J'ai ressenti dans les livres de Proust qu'il avait beaucoup d'amour pour sa mère et sa grand-mère mais parlait peu de son père.
Commenter  J’apprécie          92
Voila le deuxième tome de ce monument de la littérature, À l'ombre des jeunes filles en fleur (voila un titre). Dans ce tome là, Marcel Proust aborde la période adolescente et les vicissitudes inhérentes à la quête d'identité. Et dans le style unique qui le caractérise, on plonge dans cet univers unique.

Alors oui, À la recherche du temps perdu est une autobiographie fictionnelle mais ce n'est pas simplement un cumul de souvenirs qui s'additionnent. Il y a une vraie et profonde recherche artistique dans la réalisation de cette oeuvre majeure. Marcel Proust en parle en partie. J'en veux pour preuve cette citation où il explique sa vision du génie en art « dans le pouvoir réfléchissant non dans la qualité intrinsèque du spectacle reflété ». Appliqué à son oeuvre, c'est parlant.

Ce que j'ai aimé dans À l'ombre des jeunes filles en fleur, c'est le travail autour de la mémoire. Marcel Proust magnifie le principe de souvenirs. Il porte au pinacle la richesse de la vie à travers ce qu'il en reste. Il est vrai que l'univers de Marcel Proust est très élitiste, très privilégié et ne peint qu'une frange marginale de la société mais l'important n'est pas là. La précision de sa prose n'a pas d'égale au monde.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/a-l-omb..
Commenter  J’apprécie          90





Lecteurs (8403) Voir plus



Quiz Voir plus

Que savez-vous de Proust ? (niveau assez difficile)

De combien de tomes est composé le roman "A la recherche du temps perdu" ?

5
6
7
8

8 questions
533 lecteurs ont répondu
Thème : Marcel ProustCréer un quiz sur ce livre

{* *}