Difficile de critiquer un texte aussi court, sans trop en dire... Parce qu'il y a une chute, évidemment, dans ce format à la lisière entre la poésie et la nouvelle. Je le savais dès le début de ma lecture. Il y aurait une chute. Mais je ne savais pas laquelle. Et cette chute m'a surprise. Depuis, je l'ai relu et j'ai vu - entre les lignes - ces indices qui nous criaient la vérité. Mais la première fois, non. La surprise. le léger choc. de celui ou celle qui comprend trop tard.
"
Excusez moi de vous déranger", c'est ce moment que l'on tou.te.s - ou presque - vécu, pour peu d'avoir pris les transports en commun dans une grande ville. Cet homme, cette femme, qui entre dans la rame, qui demande un peu d'argent, qui partage son malheur. Et ça nous gêne, ça nous dérange, on donne un peu, parfois, et parfois rien. Parce qu'on n'a pas envie de le voir, en vrai, le malheur des autres. Et notre narrateur le sait, il n'est pas dupe. Pas en colère non plus. Un peu ironique, peut-être. Juste de quoi nous interroger, sur nous-mêmes, nos actions, la société dans laquelle on vit, et ce qu'on en vient à accepter juste parce que "ce n'est pas nous"... En 12 pages. Parfois, il n'en faut pas plus.