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sur 1030 notes
Si "Par les routes" de Sylvain Prudhomme est un roman qui nous fait voyager dans de nombreux villages de France c'est d'abord un hymne à l'autostop.
J'ai plutôt aimé ce roman même si mon enthousiasme n'est pas très grand. D'abord cela me rappelle ma jeunesse, ce qui est positif, mais il y a pas mal d'événements improbables notamment parce qu'aujourd'hui l'autostop se pratique rarement. Admettons qu'on a envie d'y croire, comme si le sujet central était le hasard, celui des rencontres quand l'autostoppeur monte en voiture avec des gens pour faire un bout de chemin ensemble puis se séparent. L'hospitalité fait du bien.
Mais le premier hasard que j'ai trouvé un peu gros c'est la rencontre du narrateur avec l'autostoppeur.
Sacha est un écrivain qui quitte la ville et s'installe à V. à la recherche de calme et de solitude pour écrire un nouveau roman. Il y retrouve pourtant un ancien ami qu'il n'a pas vu depuis 17 ans. Ils ont été étudiants et ont pratiqué l'autostop ensemble. Sacha le reconnait tout de suite et leurs vies vont être de nouveau liées. Cet homme sans identité autre que celle de l'autostoppeur a une femme et un fils mais continue à partir sur les routes car il en a besoin, sinon il étouffe. Il laisse sans état d'âme femme et enfant que son ami va consoler.
Je trouve que Sylvain Prudhomme c'est un peu égaré dans les histoires d'amour et qu'il y a trop de mystères autour de son personnage. Pour autant, il a une belle écriture et des sujets toujours originaux.


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Voilà un auteur qui a une voix, un style. Histoire et style forment un tout émouvant, attachant.
L'histoire est assez banale mais elle est déroulée par le narrateur de manière délicate et fine. Magie d'une écriture fluide.

Un écrivain quadragénaire quitte Paris et s'installe dans une petite ville de Provence. Il y retrouve un ancien ami (« l'autostoppeur ») qui a maintenant femme et enfant.
Cet ami est un peu fou. Ce dont il a besoin par-dessus tout, c'est de partir sur les routes de France et faire des rencontres (les automobilistes qui le prennent en stop). Bientôt les relations entre le narrateur, l'autostoppeur et sa femme se modifient…

Pour moi, c'est un livre sur… la liberté intérieure de chacun (lecteur y compris).

Petit bémol : l'auteur en fait parfois un peu trop dans le registre des listes. Listes de villages, de choses, de gens. Énumérations. J'aime bien, cela fait partie de son style mais point trop n'en faut.

Il n'y a pas une once de méchanceté dans cette histoire. Il y a cependant : mal-être, anxiété, colère... mais toujours maitrisés, contenus. C'est le travail intérieur de chacun qui se fait au fil des jours. Les protagonistes cherchent tous à retrouver un équilibre et ils veulent être heureux.
Un livre qui (me) fait du bien.
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J'avais adoré rencontrer Sylvain Prudhomme en dédicace à Lyon, je l'avais trouvé doux, sensible, vaporeux : tantôt il hésitait à terminer ses phrases, tantôt il s'embarquait dans des envolées lyriques charmantes. Et puis j'ai lu son texte et j'ai été déçue déçue déçue. Je m'en suis voulue. Je m'en veux encore un peu. J'ai essayé d'analyser ce qui m'avait dérangée : je n'ai pas adhéré ni au style ni à l'intrigue. J'ai trouvé que « Par les routes » ne tient pas la route, justement. L'écriture saccadée et le parti pris de ne mettre aucun point d'interrogation ni d'exclamation rendent le récit atone, sans couleurs, presque sans vie. Je n'ai pas cru une seconde à l'histoire. le personnage de l'auto-stoppeur m'a paru cruellement égoïste, à laisser femme et enfant puis à les retrouver au gré de ses humeurs, pour conquérir une liberté dont il se sait épris depuis des années. Alors oui, une carte postale de temps en temps pour dire "je vous aime je pense à vous, mais le monde est vaste et la vie des autres est autrement plus intéressante." L'envie de voyages et de rencontres fortuites est noble et légitime, mais pas en laissant un enfant derrière soi.
Ce n'est que mon avis : pour vous fabriquer le vôtre, lisez ce livre.
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Roman sublime, qui nous frappe en plein coeur pages après pages, mots après mots.

Sacha déménage à la ville de V. pour se concentrer sur l'écriture de son roman. Là-bas, il tombe sur l'autostoppeur, un homme avec qui il était très proche par le passé, mais dont la relation s'est brusquement arrêtée, sans que l'on sache vraiment pourquoi.

Les deux hommes redeviennent amis et Sacha découvre, contre toute attente, que l'autostoppeur, cet homme qui était incapable de tenir en place, a une femme, ainsi qu'un petit garçon. Mais il n'a pas cessé de partir parcourir la France en stop et s'absente parfois plusieurs jours.

Sacha se retrouve au milieu de cette famille surprenante, à laquelle il va s'attacher plus qu'il ne devrait.

Sylvain Prudhomme nous livre un roman magnifique sur les rencontres qui changent une vie, le voyage, la découverte et l'implacable vérité que nous ne sommes que des êtres démunis face au temps qui défile et sur lequel nous n'avons aucune emprise. La vie doit être dévorée à pleine dent, sans remords et sans regard en arrière.
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Un livre qui parle de voyage en auto-stop, d évasions, d'amitié, d'amour. Une balance avec d'un côté l'envie de changer d'air, découvrir les gens, le monde et de l'autre côté le désir de vivre un amour avec une vie sédentaire, stable. Aucun jugement pour ma part sur ce qui est mieux, chacun doit trouver son bonheur là où il le trouve.
Une histoire pas mal mais pas plus. Je me suis parfois ennuyée et le manque de ponctuation m'a beaucoup gêné. Pourquoi cette décision de l'auteur de ne mettre que virgules et points ? Pas de point d'interrogation, d'exclamation, de guillemet......tout ceci a rendu ma lecture quelque peu difficile parfois. Je n'ai pas aimé ce style.
Un livre que j'ai trouvé un peu plat, plutôt déçue.
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Le narrateur, Sacha, un écrivain quadra lassé de l'effervescence parisienne aspire à un changement de rythme et à vivre sa vie de manière plus attentive et profonde. Il déménage dans un petit appartement dans le sud-est de la France, dépouillé de tout superflu, à la recherche d'inspiration, de calme et de sérénité.
Par le jeu d'un hasard qui a l'allure prophétique des mythes où le destin rattrape ses personnages, il recroise "l'autostoppeur", avec qui il a, dans sa jeunesse, partagé un bout de vie tumultueuse et parcouru toute la France en stop. L'autostoppeur vit en couple dans le même village et a un jeune enfant.

Ce surgissement remet l'un et l'autre en face de ses aspirations et désirs, cette part de soi si puissamment agissante. Ils s'enchantent de l'intelligence qui se rétablit immédiatement entre eux. Mais Sacha, assagi, se trouble de retrouver l'autostoppeur toujours animé par cette urgence, intacte, à fuir et explorer les possibles. Un nomadisme qui le conduit inlassablement vers de nouvelles rencontres, à rechercher cette proximité exclusive, presque érotique, avec des inconnus le temps d'un trajet entre deux points sur une carte routière.

Nous sommes embarqués dans un périple aux milles escales à travers l'Hexagone. L'autostoppeur s'absente de plus en plus souvent. Les disparitions s'étirent et autorisent peu à peu Sacha à se rapprocher et reprendre les rôles de conjoint et de père auprès de Marie et Agustin. Chacun finit ainsi par investir la vie de l'autre par une sorte de procuration.

Ce très beau roman introspectif traite d'attachement, de couple, d'amitié et d'amour, sur fond de quête de liberté, de place à trouver. Il soulève la question du choix face à nos mille vies possibles et amène inévitablement celle du renoncement. Sylvain Prudhomme nous parle du refus de choisir et explore la possibilité de maintenir le lien dans un mouvement où il s'agit à la fois de rester et de partir. Une gageure.

Chaque personnage traverse l'épreuve - suprême et sublime - de l'acceptation de la liberté de l'être aimé: l'ami, l'amant, le père. Grandir, c'est parfois accepter de partir et de laisser partir, se confronter à cette part de l'autre qui nous échappe et renouveler la survivance du lien et du don de soi.

D'une écriture sobre et efficace, Sylvain Prudhomme dépeint l'intime avec brio et justesse. L'absence de ponctuation expressive offre au lecteur une dimension participative, il est libre de choisir le ton des dialogues et dès lors d'y mettre une part de lui. le romancier nous fait entrer au plus près de l'intimité du narrateur, on ressent avec lui les émotions qui le traversent, on contemple avec lui le vert tendre de la nature qui s'éveille, on respire avec lui la fraîcheur humide des matins engourdis et on reconnaît le plaisir et le goût du premier café de la journée, une journée gorgée de lumière et pleine de la promesse de tous les possibles.
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J'ai acheté ce roman avant qu'il obtienne le Femina, un prix très mérité selon moi. Pas de critique aujourd'hui, mais plutôt quelques souvenirs. C'est un livre poétique et tellement prégnant pour ceux qui ont connu les joies du stop. Je fais partie de ceux-là, j'ai toujours (durant ma jeunesse) adoré le stop et son corollaire les rencontres « hasardeuses ». Bien que pour une jeune femme se soit plus compliqué et dangereux, je « stoppais » à l'instinct n'hésitant pas à refuser certains automobilistes. Je trouve que l'auteur a bien saisi l'atmosphère de la route même si tout est édulcoré, car en réalité les galères sont innombrables. Une bien jolie histoire de liberté.
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Prouesse littéraire que ces livres purement linéaires ,quasi sans action,comme ces films de Bernanos;deux amis se retrouvent après avoir longtemps autostopé ensemble;un continue et collecte villages,aires d'autoroutes,portraits des autostopés;l'autre,statique s'éprend de l'épouse du trop absent;réflexion sur partir ou rester,tenir ou courir...se lit avec plaisir et n'est nullement monotone;décors et personnages y sont rudement bien plantés;curiosité littéraire;mais vraiment connoté bobo de gauche,friqués et aux boulots flous.
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C'est sur une playlist suggérée de Deezer, ouverte sur Famous Blue Raincoat, que je m'engage à restituer de cette magnifique lecture.

J'ai aimé les personnages de la belle Marie qui m'a donnée l'envie de livres, de Sacha et sa présence sereine, et de l'autostoppeur dont l'absence de prénom va participer à son besoin de distance si ce n'est d'éloignement.

Ils ont mis mon regard sur les routes, de toutes nos indécisions (pour les plus vulnérables d'entre nous), de nos besoins aussi de statuer de tout si souvent... Plutôt que de laisser couler, non pas par abandon ou par renonciation, mais pour confier nos incompréhensions et nos manques à la route, avec confiance. La route, le chemin quoi, à chacun. e la sienne...
Une très belle lecture, que le titre de Léonard Cohen vient faire résonner. On se dit alors qu'une certaine vérité est là, un peu triste mais si douce, qu'elle se partage. L'amour plus fort que la liberté, l'envie d'être en chemin quand on devine qu'il se dissout.

Cet élégant trio de personnages - à minima- exprime au long des pages et de leur vie qu'ici toute colère est inutile en définitive.
Un livre mélancolique à certains égards, mais lumineux sur l'altérité, le voyage _le vrai_ et la rencontre.
En fermant le livre, j'entends en écho et pour longtemps encore : " Et il lui fait cette déclaration dont je ne pense pas que beaucoup de longs poèmes l'égalent en beauté, en justesse, en conscience de l'impermanence des choses de ce bas monde : je suis heureux que tu te sois trouvé sur ma route. Parole de voyageur. Parole d'habitué des routes, des carrefours, des rencontres. Parole de vrai amoureux de la vie, reconnaissant aux surprises qu'elle réserve. "

Et j'observerai Orion la nuit en évoquant la magie de Sylvain Prudhomme Par les routes...
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Sacha, adolescent quadragénaire, débarque à V., qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Arles. le hasard lui fait retrouver un ami de jeunesse, l'auto-stoppeur, en couple avec Marie, un enfant de 8 ans, Agustín. On ne saura pas grand-chose de ce qui a décidé Sacha à couper les ponts, jadis. Une fascination s'installe entre les trois êtres, malgré un début de relation avec Jeanne, amie commune.
D'une plume délicate, tendre et souriante, Sylvain Prudhomme nous conte l'amour, l'amitié, la liberté, la blessure. Sans jamais asséner de vérité. Sans jamais laisser percevoir la rancoeur possible de ses personnages, qui en deviennent presque irréels à force de patience, de douceur et de résilience.
Cette fable parcourant la France et ses villages aux noms fabuleux (mais véridiques) m'a envoûtée au point que, même malade, je n'ai pu la poser. La poésie et la légèreté profonde de Sylvain Prudhomme auront été les plus forts.
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