Sapiens sapiens se plante une épine dans le pied. Il voit que sa douleur n'est pas partagée par ses camarades alors il invente le théâtre.
Il y a théâtre quand il y a émerveillement soudain pour les choses vues tous les jours.
Le théâtre est la vie intérieure d'une nation.
11 : - Je ne suis rien !
- Que tu es belle quand tu dis "je ne suis rien"...
- C'est toi qui me trouve belle quand je dis que je ne suis rien.
- Tu es belle quand tu dis que c'est moi qui te trouve...
- C'est toi qui dis que...
Il faut entendre le théâtre comme recommencement. Recommencer non au sens de répéter le même, mais de retrouver le point originel.
Le théâtre n'est pas jeunesse mais jouvence, jeunesse qui vient toujours.
Le théâtre est cette lampe que l'on voit à une fenêtre quand on marche la nuit dans une ville inconnue, et que l'on rêve de la vie qu'il y a là, comme un lieu de clémence et de miséricorde.
Le théâtre, c'est la chambre qui cherche les amants
Le théâtre est présence réelle, non pas d'un dieu mais d'un homme.
Il doit y avoir quelque chose de péremptoire dans les affirmations du théâtre poétique, l'arrogance de la beauté qui ne perd pas de temps à convaincre. La plus petite critique, la plus dérisoire des réserves annulent tout le processus de l’œuvre la plus colossale, qui ne cherche ni la perfection esthétique, ni la pureté éthique, mais simplement à être ce qu'elle est. Les compliments l'affligent aussi car ils privent l’œuvre de sa nécessité et la renversent dans la contingence des réussites formelles. C'est comme de discuter du cri d'un mourant avec la grammaire d'un critique d'opéra épris d'exactitude sonore. Le théâtre est un être qu'il faut aimer ou laisser, suivre ou nier, adorer ou éviter. Et comme les êtres, il ne fait l'unanimité que lorsqu'il ment.