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Critique de Baldrico


Cela pourrait être un jeu. Comment faire tenir dans un roman de 200 pages:
- le testament d'un magnat californien
- un animateur de radio
- un philatéliste expert
- un avocat ancien enfant acteur
- un psychanalyste devenu fou
- un jeune groupe pop intitulé les Paranoids
- une parodie de théâtre élisabéthain (plus précisément de Jacobean Revenge Play, Pièce de revanche de l'époque de Jacques Ier qui succéda à la reine Elisabeth)
- un EHPAD sordide
- un trafic de corps datant de la seconde guerre mondiale
- la proclamation de la République par les calvinistes à Bruxelles en 1577
- le monopole postal de de la famille de Tour et Tassis,
et j'en passe...
D'une certaine façon, c'est bien un jeu. Mais le jeu c'est sérieux. Il demande au lecteur de participer avec l'auteur, avec la certitude que l'un comme l'autre seront gagnants. Cela ne veut pas dire que la solution sera donnée. Mais dans cette traversée (Pynchon a été marin), le lecteur s'enrichira à coup sûr, s'il joue le jeu. Et l'auteur y gagnera son estime.
Au milieu de tout cela, le récit est assez linéaire. Deux trames se croisent: la désignation d'Oedipa Maas comme exécutrice testamentaire du milliardaire Pierce Inverarity (rien que les noms sont déjà des poèmes); et la recherche de sociétés secrètes contestant le monopole postal d'Etat. Les deux trames s'entrelacent.
Il y a là quelque chose de la quête sans fin que l'on trouvait déjà dans V., publié peu avant (en 1963), et aussi du beaucoup plus récent Inherent Vice (Vice caché, 2009), sur les dessous de la société californienne. Mais ici les thèmes sont moins développés, plus esquissés.
Malgré cela quel bonheur de fantaisie, d'intelligence, d'imagination, de sensibilité. Et ce style!
Une dernière précision: il faut attendre les dix dernières pages pour avoir l'explication du titre. Cela aussi fait partie du jeu.
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