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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Chen savait qu'être inspecteur principal et être membre du Parti étaient deux choses différentes, mais il n'avait jamais envisagé la possibilité que ces deux rôles entrent en conflit direct."

Shanghaï, 1990. le corps d'une jeune femme est retrouvé dans un canal à quelque distance de la ville. Il s'agit de Guan Hongying. Son prénom signifie Héroïne Rouge et elle était travailleuse modèle de la nation. L'inspecteur principal Chen et son adjoint l'inspecteur Yu qui mènent l'enquête ont été avertis dès le départ par leurs supérieurs : il s'agit forcément d'une affaire politique, l'assassin ne pouvait qu'avoir des visées "contre-révolutionnaires".

J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman policier. J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire car le rythme est lent mais ensuite j'ai goûté cette ambiance tranquille. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est le cadre d'une Chine qui est au début de son passage à l'économie libérale. le marché d'Etat, où il faut faire la queue et où l'approvisionnement est rationné, coexiste avec le marché libre, beaucoup plus cher. L'inspecteur Yu et sa famille occupent une pièce dans un appartement communautaire tandis que Chen, grâce à une promotion récente, s'est vu octroyer un appartement (d'une pièce) pour lui tout seul. Je découvre aussi à quel point la révolution culturelle a été un événement traumatique. Tous les plus de trente ans en ont été marqués. Yu et sa femme, par exemple, sont en couple depuis l'âge de seize ans quand ils ont été envoyés en rééducation ensemble dans le même village. J'aime ce couple attachant. Chen est sympathique aussi. C'est un poète qui est entré dans la police car les autorités lui ont assigné ce poste. Les Chinois sont, semble-t-il, un peuple de poètes. Je crois que la pratique quotidienne de la poésie est quelque chose d'assez répandu en Asie.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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J'ai retrouvé ce livre qui était dans ma PAL depuis des années en ne sachant pas du tout à quoi m'attendre. Volontairement je n'avais pas lu le résumé pour me laisser guider au fil des pages ...
Bien que ne classant pas ce thriller dans mes tops, il n'en reste pas moins que j'ai pris plaisir à le lire et me suis laissée happer par l'intrigue.

Un corps est retrouvé : une femme assassinée. L'inspecteur principal Chen est dépêché sur l'enquête.
Il découvre rapidement que cette jeune femme était une ouvrière travailleuse modèle de la nation, membre du Parti. Bien que la pression se fasse sentir pour une affaire politique, Chen - aidé de son lieutenant - s'accroche à son intuition que le meurtrier se trouve dans l'entourage de la victime.
Une enquête à haut risque où le moindre faux pas peut provoquer la chute de Chen

Xialong Qiu nous offre un thriller avec une intrigue bien ficelée. Bien que dépassée par l'aspect politique et les "coutumes" chinoise avec cette dévotion au Parti, j'en ai appris plus sur la vie en Chine dans les années 90. L'enquête est menée d'une main de maître et connait de nombreuses embûches, ce qui permet de garder un peu de suspens.
On déplorera cependant des longueurs qui rendent parfois la lecture difficile.

Probablement le premier thriller chinois que je lis et dans l'ensemble une lecture plutôt satisfaisante...
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Voici le premier tome de la célèbre série mettant en scène l'inspecteur Chen Cao, héros de Qiu Xiaolong dont le 12ème volume vient de sortir.

C'est sans aucun doute la série de polars la plus dépaysante que j'ai pu lire. C'est à un voyage en Chine que vous convie l'auteur : cuisine, moeurs, parti communiste, strates de la société, habitats…. Qiu Xiaolong nous dit tout et ne cache rien même pas les politiques véreux, l'argent qui circule, les passe-droits….

C'est donc passionnant, les enquêtes mais aussi les rapports entre Chen Cao et ce pays qu'il connaît par coeur mais a bien du mal à apprivoiser.

Chen Cao t'attend pour une visite guidée, prêt(e) ?
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Shanghai, 1990. le corps d'une femme inconnue est retrouvé dans un canal. L'inspecteur Chen, poète à ses heures, est chargé de mener l'enquête.

L'intrigue est assez classique, on rencontre ce genre de pitch dans beaucoup de romans policiers. Ce qui fait tout l'intérêt de ce livre, c'est son contexte. Nous sommes en 1990, quelques mois seulement après les sanglants évènements de la place Tien An Men, alors que le gouvernement chinois traque le moindre signe de désaccord avec le Parti ou de lien avec la « bourgeoisie occidentale décadente ». Les enquêteurs marchent sur des oeufs, les témoins hésitent à parler et les indices risquant de salir la réputation les cadres du Parti ne sont pas autorisés à être révélés.

Difficile de mener l'enquête dans ces conditions, mais Chen et son adjoint Yu sont tenaces et bien décidés à mettre la main sur le coupable, quelles qu'en soient les conséquences. Malgré le contexte assez étrange pour des lecteurs occidentaux, il est donc facile de s'attacher aux personnages et de s'intéresser à leurs préoccupations.

Et leurs préoccupations ne sont pas seulement professionnelles, mais également personnelles. L'auteur prend le temps de s'attarder sur leur entourage, familles ou amis, et de décrire la vie en Chine à ce moment précis de son Histoire récente. Ayant lui-même été obligé de quitter le pays pour les Etats-Unis après les évènements cités plus haut, il est nettement plus sévère et réaliste que ne l'était par exemple un Peter May, pour citer un écrivain ayant abordé la même période dans sa série Beijing, lorsqu'il mettait dans la bouche de son inspecteur Li des propos minimisant l'usage des tanks face à des civils manifestant pacifiquement. En lisant Qiu Xialong, nous ressentons avec ses personnages l'ambiance oppressante et l'omniprésence de la surveillance du Parti, même (et peut-être surtout) sur ceux qui en font partie. Nous sommes également témoins des paradoxes d'une société qui restreint les libertés individuelles tout en développant une économie de marché sur le modèle occidental.

Vous l'aurez compris, c'est essentiellement l'aspect historique que j'ai apprécié dans cette lecture, même si j'ai aussi aimé l'histoire en elle-même. J'ai appris énormément de choses, non seulement sur la Chine de la fin du 20e siècle, mais également sur sa poésie classique, le héros étant lui-même poète, sur la Révolution Culturelle, sur les traditions plus anciennes et sur bien d'autres sujets qui m'ont tout autant intéressée.

Je reprocherais malgré tout à ce livre pas mal de longueurs. L'intrigue avance très lentement et par moments il me semblait que l'auteur avait perdu de vue qu'il écrivait un roman policier. Il faut attendre les dernières 50-80 pages avant que ça devienne un peu palpitant. Je sais que dans la réalité, les enquêtes policières ne ressemblent pas aux aventures de Jack Bauer, mais, même si la description du contexte et de l'environnement sont très intéressants, c'est parfois répétitif et on a l'impression qu'on ne découvrira jamais le fin mot de l'histoire. On est loin du page-turner, c'est un roman qui prend son temps et qui du coup manque un peu de dynamisme. Malgré ce défaut, je lirai le tome suivant, en espérant qu'il aura les mêmes qualités que ce premier opus, mais corrigera ses défauts.

Une bonne lecture, très instructive et distrayante à la fois. Si vous aimez les romans policiers classiques et/ou vous intéressez à la Chine, n'hésitez pas à lui donner sa chance.

Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Sympa.

Où l'on suit cet inspecteur du bout du monde, Chen Cao, dans sa quête de la vérité.

L'écriture m'a beaucoup fait penser aux Maigret.
Dans le timing de lecture. Dans les points communs entre nos deux civilisations (la gastronomie en premier lieu). Dans les détails aussi, comme sur la culture chinoise (importance de la poésie par exemple), qui sont conformes au petit aperçu que j'en ai eu là-bas.

Focus agréable sur la Chine donc, et intrigue bien menée jusqu'au final.
(plus d'avis sur PP)
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Après avoir lu « Chine, retiens ton souffle » le dernier livre de QIU édité en 2018, j'enchaîne avec ce livre dont l'action se situe en 1990 (édité en 2000). C'est une très bonne enquête policière mais c'est aussi un livre d'histoire (que c'est-il passé après la « Révolution culturelle »). On pourrait aussi considérer, à certains égards, (ça fait bien de dire ça) que c'est un livre de cuisine chinoise.
Des pêcheurs ont trouvé dans un canal désaffecté un sac poubelle noir dans lequel il découvre le corps d'une femme nue. C'est, bien entendu, l'inspecteur principal Chen qui est chargé de l'enquête bien secondé par l'inspecteur YU. Chen est âgé de 35 ans, toujours célibataire mais à travers ce livre on va découvrir les dessous de sa vie sentimentale passée, à Pékin. Chen est en quelque sorte un incorruptible et cela ne plaît pas à tout le monde. C'est aussi un grand lettré, poète et membre du Parti Communiste Chinois. le corps découvert est très vite identifié comme étant celui d'une « Travailleuse Modèle de la Nation » (ce qui n'est pas sans rappeler les travailleurs « stakhanovistes» de l'ancienne Union soviétique) ce qui obligera Chen à marcher sur des charbons ardents (ou des oeufs).
A noter que l'auteur nous cite ses références culturelles habituelles : Balzac, Derida, T. S. Eliott, P. D. James ou Cao Xuequin (Le rêve dans le pavillon rouge : une éminente référence de la littérature chinoise)
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Quand un bon roman policier de par son intrigue apporte en plus plein d'information sur la société où il se déroule, ici la Chine des années 90 et présente un policier atypique, ici l'inspecteur Chen aussi poète que flic, on risque d'être comblé. L'auteur mêle savamment enquête complexe, coups d'oeil sur les conditions de vie à Shanghai, omniprésence du Parti qui réglemente tous les aspects de cette société et l'évolution de celle-ci dans les dernières décennies. En prime sont parsemés ici et là plusieurs extraits de poèmes, toujours pertinents au propos; moi qui normalement est complètement imperméable à cette forme littéraire me suis surpris à tenter de décortiquer les vers et me suis même dit qu'il faudrait que je tente éventuellement un poète pas trop abscons... Ce livre est le premier d'une assez longue série consacré à l'inspecteur Chen et je la revisiterai certainement pour les enquêtes, la Chine ... et les poèmes!
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Je connais quelques écrivains chinois, mais j'avais envie d'en découvrir un, de qualité, qui écrive des polars.
Qiu Xiaolong est cet homme.
Chinois, lettré - il a fait ou préparé une thèse sur T.S. Eliot -, cet intellectuel - enseignant - poète - même s'il s'est exilé aux Etats-Unis, est né et a vécu en Chine.
J'ai donc commencé à lire la première enquête - il y a des suites - de l'inspecteur principal Chen, jeune flic "circonstanciel" plus que de vocation, cadre du Parti, poète publié, plongé dans une énigme politico policière qui, outre le fait qu'elle est passionnante, nous ouvre les portes du Shangaï du début des années 90, à l'heure où, par l'entremise de Deng Xiaoping, la Chine a véritablement commencé à adhérer à l'économie de marché.
Ce qui enrichit ce polar, c'est l'immersion, que nous offre Qiu Xiaolong, dans le quotidien des Chinois un an après les évènements tragiques de la Place Tian'anmen.
Le dépaysement est total et notre guide est un érudit qui émaille les 500 pages de son récit, de références historiques toujours très appropriées.
De plus, chose assez rare dans un polar, la poésie est présente en toutes circonstances, ce qui ne gâche rien… loin s'en serait fallu.
D'emblée les personnages s'imposent, nous devenant très vite aussi familiers qu'attachants.
Un premier contact qui en appelle d'autres.
Sans rien dévoiler de l'histoire, vous tomberez, par exemple, sur ces deux vers :
" Qui dit que la splendeur d'un brin d'herbe récompense
L'amour du printemps qui revient toujours ?"
Bonne lecture !
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Mort d'une héroïne rouge est le premier roman de Xiaolong Qiu. Il se déroule dans une Chine post-Révolution culturelle, tout juste un an après le massacre de la place Tian'anmen.

Le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans un canal en périphérie de Shanghaï. L'inspecteur principal Chen Cao, assisté de Yu, son adjoint, décide de se charger de l'enquête. Une décision lourde de conséquence, car il s'avère rapidement que la victime est une « travailleuse modèle de la Nation ». Ce qui ressemblait à un banal homicide prend une dimension politique inattendue.

Pour sa première enquête, l'inspecteur Chen aura fort à faire pour faire concilier sa conscience professionnelle et sa loyauté au Parti. La différence de culture et de mentalité entre chinois et occidentaux est fascinante, et Xiaolong Qiu la met en évidence au travers de toute une galerie de personnages secondaires : l'adjoint Yu et sa femme Peiqin ; le père de Yu, surnommé « Vieux chasseur » ; Lu, le chinois d'outre-mer, et Wang Feng, une journaliste, les amis les plus proches de Chen... Je trouve l'écriture de ces personnages excellente. Ils sont attachants et donnent envie de les retrouver de tomes en tomes. Au travers d'eux, l'auteur dresse un portrait de la Chine dans toute sa diversité.

Hormis quelques longueurs, je n'ai las grand chose à reprocher à ce roman. La série est lancée sur de bons rails et j'ai hâte de découvrir la suite.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Un très bon polar sur la Chine et Shanghai des années 90. On y trouve un personnage extrêmement attachant, l'Inspecteur Chen poète et policier en même temps et admirateur de T.S. Eliot. le Parti est, comme aujourd'hui omniprésent. L'intrigue et habilement construite, et toujours sur un décor très réaliste de la Chine de cette époque.
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