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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"En France, la prévôté, ou gendarmerie prévôtale, est un détachement de la Gendarmerie Nationale sur ou hors du territoire . Les unités prévôtales sont chargées de la police militaire et d'une partie de la justice militaire. Des prévôtés sont établies :
en temps de guerre, pour accompagner les troupes en campagne ." (wikipedia)
1915, en Somme à Albert Leon Cognard , lieutenant de gendarmerie prend le commandement de la prévôté attachée à la 22è division d'infanterie. Dire que les rapports entre les militaires et les gendarmes sont tendus est un euphémisme. Leon Cognard l'apprend à ses dépens , comment lui la grande gueule, "l'emmerdeur",
peut il admettre le mépris dont lui et ses hommes sont les victimes? Jusqu'au jour où un suicide semble dissimuler un meurtre...
J'ai beaucoup apprécié ma lecture et ce pour de multiples raisons. La première et non la moindre la qualité de la plume de l'auteur à la fois fluide, précise, ni pathos ni trémolos mais beaucoup d'émotions. Ensuite la qualité de la narration, des personnages de chair et de sang évoluent sous nos yeux plus vrais que vrais. Et enfin le contexte historique, la grande guerre décrite sous un angle peu banal, l'histoire au quotidien de ces hommes aux avant-postes chargés de faire respecter le règlement aussi absurde soit il!

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Un roman de Patrice Quélard, c'est d'abord beaucoup d'humanité. Comme pour "Fratricide", l'histoire de Léon Cognard et ses camarades n'y déroge pas.

Force détails vous imprègnent de l'époque et des lieux pour vous accompagner pleinement dans la découverte des personnages : Jouannic, Bellec, Testard, Tanguy et les autres.

Léon Cognard, son nom n'est pas un hasard, frappe fort les esprits et dérange ses supérieurs comme ses subalternes par son anticonformisme. Un "cogne" qui n'applique pas le règlement sans avoir réfléchi d'abord, c'est tout de même hors normes. Jouannic ne vous dira pas le contraire.

Y a-t-il des morts justes en temps de guerre ? le contexte donne-t-il devoir aux gendarmes de regarder ailleurs lorsqu'une mort est suspecte ?

« Il est plus désirable de cultiver le respect du bien que le respect de la loi. » – Henry David Thoreau. Épris de justice, Léon aurait pu faire sienne cette maxime.

Les personnages livrés sont justes et captivants, le Bourru Jouannic, le sage greffier Bellec.

Léon et son acharnement à obtenir vérité et justice pour ceux qui restent, malgré la multitude de morts qui l'entourent, vont lui valoir la haine farouche de la hiérarchie militaire. Il comprend mais ne lâche rien.

Un roman captivant, tendu par une intrigue policière glissée au coeur d'une fresque historique richement documentée. L'histoire d'un destin forgé dans la grande Histoire. Un hommage à tous ces hommes qui ont été les précurseurs de la gendarmerie d'aujourd'hui, chargée de s'assurer que les règles et lois soient appliquées, même juste derrière la ligne de front.

Léon qui ne manque pas de lucidité, n'hésite pas à se comparer à Don Quichotte. Son fidèle destrier Rossinante, espiègle, au caractère bien trempé comme lui, l'accompagne dans son périple picard et champenois. Son humour désarmorce bien des situations que ses subalternes ne comprennent pas. Il a pourtant gagné leur respect, par ses décisions, ses actes et son acharnement à voir justice rendue.

Léon, c'est le chevalier blanc de son époque, habité d'un esprit de camaraderie et de corps, idéaliste et ancré dans la réalité pour autant.
Un personnage juste et sage dont on imagine qu'il essaime dans la gendarmerie d'aujourd'hui qui accorde un prix bien mérité à son histoire.

Ce roman est une vraie belle réussite pour ses informations historiques, la touche d'humour, la force de ses personnages.

C'est aussi une belle manière de rendre hommage à ceux qui doivent rester immortels dans nos mémoires pour le sacrifice qu'ils ont consenti pour notre liberté.
Un coup de coeur en ce qui me concerne !
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J'ai adoré ce livre.
Prix du roman de la gendarmerie nationale !!! Non ce n'est pas une blague, ça existe vraiment,
c'est nouveau et , ma foi, c'est une excellente surprise !
Ce n'est pas un énième roman sur la boucherie de la Grande Guerre. Non, c'est vraiment
beaucoup plus que ça. Une réflexion puissante sur l'autorité, sur la Loi et finalement sur l'éthique.
Rien de moins que cela.
Nous suivons donc le gendarme Victor Cognard , dans l'épouvante des tranchées de 1915.
On sait qu'il va enquêter sur la mort suspect d'un officier, mort qui n'intervient qu'à mi-livre.
En attendant cet anti-conformiste libre-penseur fait le « sale boulot ».
Léon est un anti-héros ultra-attachant . La référence à Cyrano et à Don Quichotte est ouvertement
revendiquée.
Léon m'a constamment étonné. C'est une des forces de ce roman : rien n'est convenu,rien n'est
évident.
Patrice Quélard , directeur d'école de son état, crée un personnage formidable, qui nous parle de
liberté et d'interdit , de paternalité , d'honneur et d'horreur et surtout du rapport complexe à la
Vérité , vérité du quotidien et vérité de l'histoire.
On apprend beaucoup de choses sur l'histoire de la gendarmerie mais ce n'est jamais pesant,
jamais didactique.
Pour ne rien gâcher c'est très bien écrit, parfois drôle, toujours émouvant.
Un très chouette roman donc , parfait pour l'été , instructif et qui donne à réfléchir tout en nous
divertissant.
J'ai quitté Léon à regret. Vraiment.
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Le plaisir de retrouver Léon Cognard dans ses fonctions, après l'avoir tant aimé dans Les Incorrigibles.
Place aux immortels est un très très bon roman historique, j'ai appris beaucoup sur la gendarmerie vs "les soldats du front" ne m'attendant pas du tout à une telle réalité. C'est la force d'ailleurs du deuxième roman Les Incorrigibles : découvrir une réalité bien bien enfouie dans une langage très romanesque. Avec Place aux immortels donc on découvre un tas de saloperies dans de manifestes castes soldat, armée, gendarmes, chef (et tout un tas de gradés que malgré tout je ne sais toujours pas différencier, mais qu'importe.) On sent comment s'élever parmi tout ça n'est pas évident, et l'intrigue policière du scénario va permettre de mettre en évidence bien des détails de caractères qui vont faire la différence. Parce que j'ai eu l'impression de lire un petit traité de comment gagner le respect, comment donner du panache en découvrant les réactions concrètes de personnages forts et attachants. le côté policier n'est ainsi pas au coeur du roman, on est plutôt dans la vie quotidienne d'une tranche de l'Histoire 14-18 et c'est bien là qu'on avait besoin d'être pour comprendre.
Lire celui ci ou Les Incorrigibles en premier, aucune erreur si ce n'est d'en laisser un de côté. Lisez les deux mon capitaine!
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Pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt ? Voilà la question que je me pose à la fermeture de ce livre. Pourtant, je connaissais déjà Patrice Quélard qui m'avait impressionné il y a quelques années avec « Fratricide ». A l'époque, je n'avais pas tari d'éloges sur ce magnifique roman. A la sortie de ce nouvel opus, j'étais ravi de retrouver l'auteur. Hélas, pris dans la spirale des sorties littéraires, celui-ci était resté coincé dans ma Pile à Lire. Heureusement, cette erreur est réparée et je m'en félicite !

J'ai retrouvé avec plaisir sa plume virtuose. Il sait créer une ambiance et plonger le lecteur dans son univers. La première guerre mondiale n'est pas ma tasse de thé, mais il arrive, grâce à son travail et son talent, à m'entraîner avec lui dans les tranchées.

Sous couvert d'une enquête pour meurtres, on découvre le fonctionnement interne et le rôle méconnus de la gendarmerie pendant le conflit. On rencontre surtout le génial lieutenant Léon Cognard. Il est de ces personnages qu'on n'oublie pas. Il est charismatique, éloquent et philosophe à ses heures perdues. Sa persévérance et sa confiance en lui frôlent parfois l'arrogance. Mais ses qualités et ses défauts en font un homme haut en couleur qui illumine le récit. Il joue avec les mots et les passes d'armes avec ses collaborateurs de la Grande Muette, en particulier avec ses supérieurs, sont des moments jouissifs de cette lecture.

« Place des immortels » est la formidable introduction d'un héros que j'aurai une grande joie à retrouver pour une prochaine aventure. Jusque-là, Patrice Quélard était un peu confidentiel. Je peux comprendre que vous soyez passés à côté. Mais maintenant qu'il est soutenu par un éditeur de renom, vous n'avez plus d'excuses pour ne pas lui laisser sa chance. Je vous garantis que vous me remercierez d'avoir mis en avant ce grand écrivain !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération "Masse Critique privilégiée", organisée par Babelio.
Merci à Babelio et aux Editions Plon pour cet envoi.
Ce roman se déroule en 1915, à Albert dans la Somme puis Suippes, dans la Marne, sur le front d'une guerre meurtrière. Léon Cognard, lieutenant de gendarmerie, emmerdeur au grand coeur et anticonformiste, est muté de sa brigade Bretonne d'Etel, vers le front de Picardie, où il va prendre le commandement d'une prévôté de division d'infanterie. Les gendarmes sont détestés par les fantassins en première ligne qui les considèrent comme des planqués. Les relations sont difficiles entre militaires et gendarmes, tout comme entre Cognard et le maréchal des logis, Jouannic, son second, intraitable mais plein de bon sens. le courant passe mieux avec Bellec, le second maréchal des logis plus jeune et plus cultivé. Cognard circule sur son cheval qu'il a appelé Rossinante et à qui il parle comme à un ami, de la prévôté jusqu'au front assurant la police. Par son empathie et son humour; son courage aussi, il va réussir à se faire apprécier de ses hommes, même de Jouannic.
Confronté au suicide suspect de Guyader, un des fantassins, il va vouloir aller jusqu'au bout pour faire éclater la vérité mais va se heurter à la colère et l'omerta de l'état-major militaire. Jouannic et Bellec lui conseillent d'abandonner et il va finir par les écouter.
Les gendarmes font le sale boulot : arrêter les déserteurs, surveiller le nettoyage des latrines. transférer les prisonniers, faire respecter l'ordre et les priorités, mais sont aussi infirmiers pour accompagner les soldats blessés. Ce roman met en valeur le rôle qu'ils ont joué pendant cette horrible guerre

C'est bien écrit et je me suis attachée à Léon Cognard, personnage très fort, qui essaie toujours d'apaiser les tensions, de résoudre les problèmes, d'empêcher les mauvais d'agir : un Don Quichotte à sa façon. J'ai partagé ses questionnements ses doutes. Ses collègues aussi sont attachants, notamment Bellec et Jouannic, mais aussi Bertho qui vient aussi d'Ethel.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Merci à Pascale du Pré Vert à Saint-Nazaire de m'avoir fait découvrir ce livre et d'avoir organisé une séance de dédicace dans son café, librairie, salon de thé. L'ambiance était de type familial puisqu'en présence de son ancienne institutrice de CM2, à qui il doit sa vocation d'enseignant, et de certaines de ses collègues nazairiennes.
Un nouveau livre sur la première guerre mondiale me direz-vous. Vous avez raison et en même temps, l'angle d'approche me semble différent puisque Patrice Quélard nous emmène dans une prévôté de division d'infanterie. Pour en savoir plus, j'ai fait une recherche sur l'encyclopédie Larousse : « Formation militaire spécialisée issue de la gendarmerie et affectée, en temps de guerre ou en tous temps à l'étranger, à un grand commandement, une grande unité ou une base. (Les missions prévôtales concernent, notamment, la recherche du renseignement, la police générale, le maintien de l'ordre et les liaisons avec les polices alliées.) »
Nous sommes en janvier 1915. Léon Cognard, lieutenant de gendarmerie prend le commandement d'une prévôté sur le front en Picardie. Il va découvrir la lourdeur de l'administration militaire, l'animosité, voire la haine, qui sévit entre les gendarmes et les militaires. Pour ces derniers, les « cognes » sont des planqués qui ne connaissent rien au front, bref, des empêcheurs de tourner en rond. Avec ses méthodes anticonformistes, sa manière de manier les mots, ses allusions à la littérature, Cognard déstabilise tous ceux qui l'entourent. Droit dans ses bottes, cohérent entre ses paroles et ses actes, il saura gagner le respect de certains, se fera détester par d'autres. Ses réparties m'ont fait éclater de rire à plusieurs reprises. « - Bon, alors oui, j'ai un ordre de mission. Regardez derrière moi, je dois l'avoir collé sur mon cul !
- C'est un endroit peu orthodoxe pour le ranger. Puis-je vous demander de le décoller vous-même, la pudeur m'interdisant de m'en charger.
- Vous savez quoi, lieutenant ? Dans cette guerre, il y a ceux qui se battent, et ceux qui passent leur temps à emmerder ceux qui se battent avec des conneries. Et vous, vous faites partie de la deuxième catégorie ! »
Avec Bellec, ils forment un savoureux duo qui mène l'enquête pour connaître la vérité sur de mystérieux suicides au sein de l‘unité dont il doit assurer la police. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les intentions des gendarmes et des militaires sont diamétralement opposées. Ces derniers sont mus par un seul objectif, gagner la victoire, fusse au prix de victimes collatérales. « Très franchement, je vais vous le dire une bonne fois pour toutes. La vérité, je m'en fous. Seule la victoire m'intéresse. »
Instructif, prenant, drôle, que demander de plus ?
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En toute logique, je n'aurais jamais dû lire « Place aux immortels » n'étant attirée ni par les romans ayant comme toile de fond une des deux guerres mondiales ni par ceux mettant en scène des militaires, fussent-ils des gendarmes. Or ce roman cumulait, en apparence, ces deux inconvénients.
Mais c'était sans compter sans Babelio et les éditions Plon, que je remercie, qui me l'ont proposé lors d'une Masse Critique privilégiée ; j'ai toujours eu la chance, à travers cette opération, de découvrir des auteurs qui m'étaient inconnus et de nouveaux horizons, quelquefois très éloignés de ma zone de confort littéraire. J'ai donc accepté sans hésitation et j'ai bien fait.
Ce roman fut une très bonne surprise par sa singularité ; il met en scène la prévôté, c'est-à-dire les gendarmes qui accompagnaient les troupes à la guerre, pour assurer des missions de police militaire (interception des fuyards, lutte contre l'alcoolisme des soldats et le pillage, transfert des prisonniers de guerre, contrôle de la circulation dans la zone des armées). La prévôté existe d'ailleurs toujours aux côtés des militaires français engagés en opérations extérieures. Nous partageons le quotidien des gendarmes, et en particulier de leur chef, le lieutenant Cognard (nom prédestiné, la cogne étant un des surnoms peu amènes dont est affublée la gendarmerie), officier complètement atypique, de janvier 2015 dans la Somme à août 2015 dans la Marne puis de retour à l'arrière, en Bretagne.
Le lieutenant Cognard décide, contre les ordres de sa hiérarchie, d'enquêter sur la mort suspecte de deux militaires de la même unité ; sa recherche de la vérité lui vaudra de s'opposer à l'armée à un moment où tous les moyens sont bons pour arracher la victoire.
Ce roman est très minutieusement documenté ce qui parfois, amène l'auteur à alourdir le récit par des détails nombreux qui ne sont pas indispensables, sauf peut-être pour un historien ; ce n'est qu'à partir de la page 96 que l'on commence à glisser vers un polar et à partir de la page 174, que l'enquête démarre véritablement. Je pense qu'elle n'est, en fait, qu'un prétexte pour nous faire vivre le quotidien des gendarmes pendant la première guerre mondiale et pour leur rendre un hommage appuyé. L'auteur s'attache à montrer que ces hommes, qui étaient méprisés par les soldats car ne se battant pas au front, ont joué un rôle inestimable, dans l'ombre, en appui aux troupes qui combattaient.
On sent la sympathie et une certaine tendresse derrière tous les personnages haut en couleur de gendarmes, qu'ils soient sous-officier ne jurant que par le règlement ou gendarme au niveau intellectuel au ras des pâquerettes ou porté sur la bouteille ou se moquant de son chef. Les militaires, eux, ne bénéficient pas de la même empathie ; ce roman est d'ailleurs un réquisitoire contre une hiérarchie militaire tatillonne, loin des réalités, contre des officiers supérieurs se croyant tout permis.
Les femmes, on s'en doute, vu le contexte historique, brillent par leur absence ou sont cantonnées dans le rôle de veuve ou d'épouse infidèle.
J'ai beaucoup appris sur la gendarmerie en temps de guerre et ai découvert un sujet peu abordé dans les livres d'histoire et encore moins dans la littérature : les meurtres de soldats français par d'autres soldats français sur le front. le roman ne se contente pas d'être manichéen mais soulève une question essentielle : tout est-il permis en temps de guerre pour remplir la mission et éventuellement sauver des camarades?
J'ai beaucoup aimé le style truculent de l'auteur, que ce soit celui très imagé et très inventif des gendarmes et des soldats ou celui des gens du cru et j'ai d'ailleurs souvent souri ; l'ironie, l'humour pince-sans-rire sont omniprésents faisant de cette lecture un vrai plaisir.

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Pour quelqu'un qui n'a jamais aimé L Histoire en temps scolaire, j'ai pris énormément de plaisir à la lire avec ce style de roman. L'auteur m'avait déjà embarqué dans cette guerre avec Fratricide un roman très intéressant aussi bien en historique que de par l'histoire qui m'a beaucoup touché émotivement.

Ici c'est avec la gendarmerie prévôtale que l'on participe à l'un de ces moments terribles, (La Gendarmerie prévôtale, ou prévôté, est une formation de la Gendarmerie nationale française dont la mission principale est la police judiciaire militaire auprès des Forces armées françaises stationnées hors du territoire français. Composée de gendarmes départementaux issus d'unités traditionnelles, elle exerce également à l'étranger des missions de police générale, d'appui à la force et de renseignement dans le cadre d'interventions militaires françaises. Source Wikipédia),

et plus particulièrement avec l'unité du lieutenant Léon Cognard, fraichement arrivé, sur son grand cheval blanc… Non je m'emporte! Rossinante dont vous ferez aussi connaissance… "pour lui, l'instruction était le moyen d'affranchir le peuple du poison de l'ignorance, source de la misère, elle-même source du crime… et donc de la maréchaussée!"

De plus c'est avec un certain humour bien placé, tout en subtilité, que l'on trouvera des scènes assez cocasses, mais ne croyez pas rire de trop, la guerre est bien en place et les ennemis ne sont pas toujours en face.

"Vous veniez de l'emmener à l'abreuvoir, n'est-ce-pas? - Oui, chef, Y a pas cinq minutes. - Voilà. Il a toujours peur de manquer d'eau, je crois, alors chaque fois qu'il boit, il fait des réserves. Et une bouche de cheval, comme vous pouvez le voir, ça peut contenir un bon baquet…"

Cet exceptionnel gendarme aura affaire à certains troublions et à enquêter lors de sa mission. Il aura du mal à se faire accepter et de plus mettre l'oeil sur certains faits ne sont pas vu par tous comme il le souhaiterait.

La place de la gendarmerie pendant cette première guerre mondiale était assez mal vue, vous découvrirez le pourquoi du comment ici même. Mais on en comprendra aussi son rôle dans cette triste histoire. Car ne vous y trompez pas, on est en pleine guerre…

L'écriture, les dialogues nous sortent de cette torpeur des tranchées. J'ai beaucoup apprécié la façon de raconter cette partie de l'Histoire. Si l'on m'avait mis ce style de livre entre les mains en cours, sûr que je m'y serais beaucoup plus intéressée à ce moment-là. Je remercie les éditions #Plon et l'auteur de m'avoir permis de lire ce roman historique en avant-première.



Lien : https://passionlectureannick..
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J'aimerais tant vous donner l'envie de lire ce magnifique roman, mais j'ai peur de vous en dire trop ou pas assez. Pour moi il va rester longtemps dans mes meilleurs souvenirs de lecture 2023. Allez, je me jette à l'eau. C'est un polar historique traitant de la cohabitation entre la gendarmerie et les fantassins de la première guerre mondiale. Nous sommes en avril 1915, aux alentours d'Albert, dans la Somme et nous faisons connaissance du lieutenant de gendarmerie Léon Cognard, nouveau prévôt de la 22ème division d'infanterie, la France est alors en guerre contre l'Allemagne. Pendant le conflit la gendarmerie forme des unités appelées les prévôtés. Elles ont un rôle de police du front en assurant l'ordre aux armées, en arrêtant les fuyards et déserteurs, de lutter contre l'alcoolisme des soldats, de contrôler la circulation sur les routes près du front et bien d'autres tâches toutes aussi ingrates. Cognard est un idéaliste, lettré et philosophe, sa locution en agace plus d'un et il lui faudra un certain temps d'adaptation pour être respecté et écouté de ses hommes. Heureusement il ne manque pas d'humour ce qui, en cette période, est une qualité et pour nous aussi lecteur. Puis un jour il va devoir enquêter sur le meurtre d'un soldat grossièrement maquillé en suicide. Il sera très vite confronté à la bureaucratie de l'armée et son engagement à vouloir rendre justice dérange de la base au sommet. La Grande Muette porte bien son nom ! Il lui faudra un coup de pouce du destin pour enfin faire éclater la vérité mais à quel prix. Avec des scènes chocs mais pas gores, un phrasé subtil, une écriture fluide, une documentation très fouillée, l'auteur a su habilement me plonger dans les affres de la guerre. Avec la couverture (qui est magnifique) et les mots de l'auteur, j'ai visualisé les tranchées boueuses, la promiscuité, l'insalubrité, des biffins à la baïonnette affûtée, du vacarme environnant quand les obus tombent, du sang, de la barbarie et de la misère humaine. Un récit profondément humain, à travers le destin des hommes de la gendarmerie pendant cette guerre et le personnage de Léon Cognard magnifiquement dépeint qui donne toute la puissance narrative du roman. le style de l'écriture donne l'illusion d'un témoignage plus que d'une fiction, d'une histoire vécue émaillée d'humour et c'est ce qui en fait sa force. On est vraiment dedans, du début à la fin et les 400 pages s'avalent trop rapidement en nous amenant à une conclusion triste et logique. C'est un roman incontournable pour tous les passionnés d'Histoire, magnifiquement symbolisé par sa couverture. Une très belle découverte d'auteur et un coup de coeur pour le roman. " Les incorrigibles " du même auteur, sorti en mars 2022, est une nouvelle aventure avec Léon Cognard, un roman saisissant sur l'enfer de la corruption et du bagne de Guyane.
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