Il fallait oublier le petit facteur et penser à refaire sa vie... comme si ça se refaisait, la vie, comme si c'était pas la vie qui nous faisait de bric et de broc, d'étales en ressacs, à coups de cinglantes déferlantes... Et surtout, surtout, certaines devraient camoufler ce qu'elles avaient appris de l'amour. Simuler l'épouse aimante. Rejouer la fiancée éternelle. Réinventer la vierge effarouchée, faire mine de découvrir. Comme si ça n'allait pas se voir pour certaines, qu'elles avaient appris à caresser le corps d'un homme... d'un autre homme...
La guerre a peut-être fait de vous des hommes, mais n'oubliez pas même si ça vous dérange, qu'elle a aussi fait de nous des femmes. Des femmes libres !
(Servanne p. 29)
La guerre ça rend vraiment pas intelligent. D'ailleurs s'ils étaient intelligents , les hommes, ça se verrait et ils feraient pas la guerre (Gaud p. 25)
On l'a oublié mais après la guerre ce fut encore la guerre, celle des hommes qui voulaient reprendre leur place dans les champ, dans les usines, les administrations ... partout !
On s'était passées d'eux, on y avait même pris gout, à nos nouvelles responsabilités. mais voilà, les poilus qu'étaient revenus, eh ben, ils reprenaient du poil de la bête, justement. Pas poilus pour rien !
(Simone p.19)
À terre, elles ont compris ... Elles comprennent toujours tout, les femmes, bien avant les hommes ...
Elles comprennent que leur silence les accable et que la mort se venge ...L'Ankou est là, il veut leur faire payer ...
(page 85 et 86)
C'est ça, retourne voir ta bande de bons à riens.
Et ne reviens plus !
Tu n'es pas indispensable à mon plaisir ...
Puisque c'est comme ça, je vais même le faire durer ...
"Faire durer le plaisir", c'est vraiment une expression parfaite ...
Je vais prendre mon temps ...
À quoi bon aller vite quand on peut progresser en douceur, quand on sait que ça va venir ...
Et ce sera drôlement bon quand ça viendra...
La lenteur ... du bout des doigts ...
Ca vient, ça vient ...
Surtout, ne reviens pas Konan ...Ca vient ! ...
(pages 36 et 37)
La guerre a peut-être fait de vous des hommes, mais n'oubliez pas, même si ça vous dérange, qu'elle a aussi fait de nous des femmes. Des femmes libres.
(page 29)
Les secrets de famille, c'est trop lourd à porter. Il faut s'en délivrer...
Ouvrière ou putain, c'est humiliant pour une femme.
J'aurais trop honte !
Un problème, Rose ?
C'est juste que mettre vos sardines en boîte de conserve, je commence à en avoir assez.
Tiens donc ?
J'ai quitté mon île pour être libre et ici c'est l'esclavage !
Rose p. 59