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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'étais intriguées par les romans courts proposés par les éditions 1115. J'aime beaucoup l'imaginaire quand il me propose des littératures avant-gardistes et audacieuses, et cet éditeur a l'air de proposer des textes de ce type. Je me suis donc lancée dans « Au royaume des vivants » d'Emmanuel Quentin. Alors qu'en ai-je pensé ?

C'est étrange comme ce petit livre d'un plus de 120 pages est bien équilibré. Je crains toujours que les romans courts aient du mal à bien planter leur univers et à avoir un rythme trop rapide. Dans Au royaume des vivants, l'auteur nous propose un texte bien dosé qui nous plonge dans un monde futuriste délicieusement rétro. S'il est aisé de mener ses affaires à travers le monde grâce à des portails qui permettent de voyager d'un bout à l'autre du monde en un clin d'oeil, une partie de la population reste sur la touche. Dominique Serin, détective privé, est l'un d'eux, et c'est fâcheux dans son métier. le rythme est soutenu via les multiples enquêtes du roman. C'est fou ce qu'on peut faire en une centaine de pages.

En effet, on ne s'ennuie pas un instant dans cette histoire à tiroirs. Évidemment, les différentes enquêtes sont liées, mais c'est la manière dont c'est fait qui est intelligente. L'auteur utilise habilement des éléments de science-fiction pour créer des fausses pistes, des impasses et des culs-de-sac qui nous laissent perplexes. Rien ni personne n'est vraiment ce qu'il semble être à première vue, et chaque fois que nous croyons savoir où nous allons, un nouveau rebondissement vient brouiller les pistes. Nous suivons une banale histoire à première vue, avec une femme qui soupçonne son mari d'être volage. Dominique enquête également sur de vieilles disparitions dans des circonstances étranges.

Le roman embrasse les codes du roman noir avec un détective privé désabusé, mais ajoute une touche burlesque qui imprègne chaque page et crée des images mentales amusantes. Dominique Serin, le détective hypocondriaque, adopte la posture classique des enquêteurs hantés par un passé sombre. Curieux mais traditionaliste, il forme un bon duo avec son assistant. Son apprenti est son contraire, avec des gouts voyants et des difficultés pour être vraiment discrets. Leurs interactions sont très drôles. Les personnages plus secondaires, même s'ils apparaissent de manière succincte, sont très bien caractérisés. L'univers a quelque chose de très rétro qui le rend charmant.

Le récit nous happe tellement que le dénouement semble presque précipité. le twist final donne du sens à de multiples indices disséminées le long du récit par petites touches, comme si de rien n'était. On passe même dans un registre plus sombre et très original. Dommage qu'il n'y ait pas eu quelques pages de plus pour détailler les événements. Mais c'est vraiment pour chipoter que j'écris ces lignes, c'est vraiment bien fait.

« Au royaume des vivants » est une réussite. Ce court roman de science-fiction teinté de roman noir est parfaitement équilibré et bien rythmé, avec des enquêtes multiples liées de manière intelligente. L'auteur Emmanuel Quentin utilise avec habileté des éléments de science-fiction pour créer des fausses pistes et des culs-de-sac qui nous laissent perplexes. Les personnages sont bien construits, avec une touche burlesque qui crée des images mentales amusantes et des interactions drôles. le twist final est très original et bien amené, même s'il aurait mérité quelques pages de plus pour être développé.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Emmanuel Quentin nous revient avec Au royaume des vivants, une novella publiée chez 1115 Editions. Un auteur que j'aime bien, une maison d'édition qui nous propose souvent de bons textes, je me suis donc lancé dans cette lecture les yeux fermés et encore une fois je n'ai pas été déçu.

Tout commence comme un bon vieux polar. Dominique Serin, détective expérimenté, en proie à ses affaires non résolues, se voit proposer un nouveau contrat. A première vue, une mission classique, un mari qui trompe sa femme pendant ses déplacements professionnels à travers le monde. Il faut noter que dans ce futur proche, les voyages intercontinentaux ne prennent que quelques minutes grâce aux téléporteurs, technologie accessible à tous excepté aux personnes comme Dominique ayant un groupe sanguin AB négatif (un mystère pour la Science). Dominique est donc obligé de s'en remettre à des tierces personnes pour organiser ses filatures. Gontran, son apprenti qui lui a été imposé par une ancienne cliente, se voit donc chargé de sa première mission sur le terrain. L'occasion pour lui d'apprendre le métier de filature et pour Dominique de se replonger au calme dans ses anciennes affaires...

Emmanuel Quentin avec Au royaume des vivants nous esquisse les contours d'un monde futuriste (dont j'aurais aimé qu'il soit un peu plus développé) et se concentre dans un premier temps sur les personnages et leurs relations. On suit avec délectation les questionnements du vieux privé et la fougue de son jeune apprenti. le duo fonctionne à merveille, l'intrigue monte en intensité et, par petites touches, l'auteur nous amène au switch final qui fait basculer la novella dans une autre dimension (et qui risque de laisser quelques personnes sur le bord de la route). On reconnait là la patte d'Emmanuel Quentin qui nous surprend par le chemin emprunté, à l'instar de sa nouvelle Céder la place. Cependant les indices disséminés le long du récit prennent tout leur sens une fois la lecture terminée.

Pour conclure, Au royaume des vivants est une novella sympathique, bien écrite où l'on se prend au jeu de l'auteur et qui surprend par son switch final. Ce changement de paradigme est osé et reste dans la tradition des voyages littéraires de la maison d'édition 1115. Bref un bon moment de lecture.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Assez rigolo, car j'ai lu ce petit bouquin juste après Requiem en catastrophe majeure d'Olivier Gechter, et la transition était parfaite. En effet, on est un peu sur le même registre dans la narration : un « je » un peu décalé, ironique, 2d degré, et qui s'adresse parfois au narrataire. Bon, pas forcément toujours convaincue par ce style, vous le savez, mais enfin dans un format aussi court c'est plutôt sympathique d'établir un lien avec le personnage principal ainsi. J'ai bien aimé le duo de personnages, très différents. Ca m'a fait un peu penser au duo Evariste/Isabeau d'Oren Miller.

Petit bouquin mais bourré de clins d'oeil, j'ai notamment en tête une scène constituée de répliques d'un film de ciné (le film étant cité, heureusement parce que je n'avais pas la référence, je ne l'ai pas vu). Je vous laisserai découvrir cela.

Pas mal de fils tirés dans tous les sens, on s'y perd un peu, comme les personnages qui s'y emmêlent les pieds. Mais en fait, tout prend son sens petit à petit, et évidemment vous vous en doutes tout est lié. Arrive alors le retournement de situation déconcertant, car jusque-là on était dans un petit polar classique, et puis PAF, la SF arrive avec ses gros sabots hoplaboum. J'ai rien vu venir, je ne m'y attendais pas du tout. C'est un incroyable effet de surprise très bien réussi !

Bon, l'ennui c'est que je n'ai pas tout saisi, et j'ai encore cru qu'il manquait des pages. J'ai beaucoup de mal avec les fins moi, si on m'explique pas je ne comprends pas tout (c'est comme les blagues). Résultat, à peine quinze jours après la lecture, j'ai déjà oublié le final. Vous me direz, au moins comme ça je pourrai le relire, et je serai encore surprise ! Dans tous les cas, je me souviens m'être dit que l'auteur devait s'être fort bien amusé à écrire ce petit texte surprenant.
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Au royaume des vivants, demandons-nous qui sont les rois et quel est leur royaume. La couverture et quelques détails intérieurs sont d'une aide que l'on ne découvre précieuse qu'à la fin. Captifs.
Voilà donc, plus qu'une historiette (une novella, donc), un conte, non pas à dormir debout mais à ne pas vivre idiot et béat, au point de croire que la réalité est ce qu'elle est, ce qu'elle nous donne à voir.
Entraînant, jouissif, signé d'une main métronomique, aucun ingrédient ne manque pour rendre le voyage enthousiasmant. Mais n'en disons pas plus, il y a dans ce polar de science-fiction comme une odeur de soufre...
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J'ai découvert Emmanuel Quentin il y a trois ans, avec son recueil Où s'imposent les silences, qui m'avait fortement impressionnée. Depuis, j'ai lu ses romans Dormeurs et Replis, excellents tous les deux. Si je devais catégoriser ses livres, je dirais qu'il fait de la SF humaniste et - presque - philosophique.

Il fait désormais partie de ceux dont j'achète les nouveautés sans même lire la quatrième de couverture.

Au royaume des vivants est une novella qui pourrait avoir été écrite par Dashiell Hammett et Jacques Tati, tous deux sous LSD. Car le roman explore les codes du roman noir, avec détective privé un tantinet désabusé et malmené par la vie, mais aussi un burlesque qui transpire à toutes les pages, provoquant des images mentales qui m'ont fait glousser à de nombreuses reprises. Serin, le privé à tendance hypocondriaque, cale ses pieds sur son bureau, comme tout bon enquêteur qui se respecte. Mais en lieu et place d'une secrétaire sculpturale et sulfureuse, il se coltine un apprenti gaffeur, grand phasme aux goûts criards. Les innovations technologiques qui l'entourent l'enquiquinent plus qu'elles ne lui servent, et elles permettent de disséminer des indices au fil du texte. Un fil rouge que l'on ne repère qu'après avoir refermé le livre.

Tous les personnages sont savoureux, même ceux qui ne font que passer, ils participent du patient assemblage de l'intrigue.

Peu à peu, Emmanuel Quentin nous emmène habilement dans un labyrinthe psychédélique de miroirs déformants, où rien ni personne n'est vraiment tel qu'il paraît de prime abord. L'aspect SF sert le récit en créant des fausses pistes, des impasses, des culs-de-sac où l'on se casse le nez. Chaque fois que nous pensons savoir où nous allons, un nouvel élément s'ajoute et brouille de nouveau les pistes.

Gentiment, à coups de sourires et de scènes tour à tour drôles ou palpitantes, Emmanuel Quentin nous invite vers la sortie du labyrinthe, une falaise abrupte après un virage serré, d'où il nous pousse brutalement, sans prévenir. L'atterrissage est rude ! C'est peut-être là le seul reproche que je ferais au livre : il aurait gagné à offrir quelques pages supplémentaires vers la fin, pour mieux savourer le violent changement de perspective.

Mais je lui pardonne, son écriture est trop belle pour bouder bien longtemps !
Lien : http://www.phenixweb.info/Au..
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Voici une novella de qualité, au récit prenant, mêlant intrigue policière et science-fiction. Si l'on se situe dans un futur incertain doté de "flotteuils" ou de téléportation, l'aspect science-fiction permet surtout de servir l'enquête, restant un décors utile à la trame narrative.

On apprécie l'écriture, les personnages bien campés qui nous offrent quelques moments humoristiques et l'enquête qui nous happe et nous surprend par son dénouement presque trop brutal, on aurait apprécié quelques pages supplémentaires !
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