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Critique de jeranjou


"L'habit ne fait pas le moine"

Professeur de lettres classiques, Michel Quint est connu pour ce très court roman "Effroyables Jardins", sorti en 2000 et adapté au cinéma par Jean Becker en 2003. D'après la préface du livre, le titre est inspiré de Calligrammes, «Et que la grenade est touchante, Dans nos effroyables jardins», de Guillaume Apollinaire. Ayant lu récemment la magnifique nouvelle «Inconnu à cette adresse» de Kathrine Kressman Taylor, je souhaitais poursuivre avec «Effroyables jardins» ces moments de lecture brefs mais o combien forts sur la seconde guerre mondiale.

Michel Quint a écrit cet ouvrage en réaction à l'irruption d'un clown au Palais de justice de Bordeaux lors du fameux procès de Maurice Papon. Secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, Papon a été condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité pour des actes commis sous l'occupation allemande. Soit 44 ans plus tard !

L'histoire présente ainsi un jeune garçon qui maudit son père, pourtant très respecté dans son village. Son père, instituteur la journée, se produit régulièrement en public déguisé en clown. le jeune garçon, méprisant ses numéros de clown, sa voiture ringarde et toutes sortes d'habitudes de son père, va complètement changer d'opinion à l'égard de celui-ci. En effet, son oncle Gaston va lui raconter cet incroyable récit de sur leur arrestation commune par les allemands après un acte de résistance consistant à faire exploser un transformateur électrique durant la guerre. Je vous laisse découvrir ce texte très court mais lumineux.

Pour les plus sceptiques, j'avoue que Michel Quint rédige la première partie de son roman avec une syntaxe et un vocabulaire très soutenus. J''ai dû relire les premiers passages plusieurs fois afin de pouvoir les assimiler complètement. Ensuite, l'auteur se met dans la peau de Gaston et change de style du tout au tout. Certaines fautes de grammaire, avec des « qui » en-veux-tu-en-voilà, sont mêmes volontairement choquantes pour le lecteur (je suppose ou je l'espère !) pour accentuer le coté rustre de Gaston.

Si l'on s'en tient au récit, j'ai évidemment beaucoup aimé l'épisode raconté par Gaston sur leur arrestation durant la Seconde Guerre mondiale. Une histoire pleine d'émotions, parfois drôle et particulièrement touchante, surtout lorsque l'on sait que l'auteur souhaite rendre hommage à son grand-père, à son père et au fameux soldat allemand Bernhard Wiki. A découvrir absolument comme "La liste de Schindler", démontrant ainsi que certains allemands ont bravé avec courage le fanatisme de l'époque.


PS : le deuxième volet qui fait suite à « Effroyables Jardins » est sorti sous le titre "Aimer à peine".
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