Le roman court serait-il à l'honneur en cette rentrée littéraire ?
Nous voilà partis pour la Colombie, sa jungle, ses pluies tropicales, ses inondations, ses vautours, ses fourmis noires et ses moustiques. L'océan ne sert ici qu'à happer les pauvres âmes qui s'approchent de lui d'un peu trop près, pour mieux les recracher quelques semaines plus tard. Portrait pas très idyllique de ce pays…
Damaris vit avec son mari Rogelio dans une cabane modeste. Il est pêcheur et elle domestique. Ils n'ont jamais pu avoir d'enfants, malgré les nombreuses consultations de guérisseurs et autre chamanes. Aussi, lorsque l'opportunité d'adopter un chiot se présente, Damaris n'hésite pas une seconde. Elle va s'occuper de cette chienne comme de son enfant. La relation sera fusionnelle, jusqu'au jour où
la chienne, adulte, fugue régulièrement dans la jungle, et revient gestante. Damaris ne va pas supporter cela, et son amour va se transformer peu à peu en haine.
Il faut savoir que l'auteure a été victime de violences conjugales. Ce récit est comme un exutoire, cela se ressent dans les mots, il a été écrit avec les tripes. L'ambiance est extrêmement noire, Damaris naviguant sans cesse sur la corde raide, pouvant basculer à tout moment d'un côté ou de l'autre. Si la douleur de Damaris était un tant soit peu reconnue par son entourage, cela aurait sans doute été différent.
La plume est tranchante, brutale, elle retranscrit parfaitement les émotions. Les thèmes de la maternité, des illusions brisées, des relations humaines ou encore de la pauvreté sont détaillés avec beaucoup d'humanité et de sensibilité, mais également sans aucun filtre. C'est dur, réaliste, avec une charge émotionnelle très forte.
La fin m'a secouée et bouleversée. Je n'en ai pas été surprise, je l'attendais, mais il n'empêche qu'elle m'a laissé un goût amer.
Un roman court en nombre de pages mais riche en terme de sensations. Je vous le conseille !
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