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Je crois que je suis « mal placée » pour chroniquer « Un hamster à l'école ». Ou trop bien, tout dépend du point de vue. Je vous explique : je n'ai pas fait d'études de sociologie, mais il me semble que, lorsqu'on a le même âge, le même sexe, la même origine géographique, que l'on a fait les mêmes études et passé les mêmes concours pour faire le même boulot… il me semble que l'on risque fort de se trouver deux/trois points en commun, ce qui évidemment est le cas ! Alors, inutile de vous dire que ces petits chapitres en vers libres (rien de tel que cette forme inattendue pour nous faire sortir de notre zone de confort et nous réveiller, nous secouer !) sur l'institution scolaire, qui me renvoient à mon quotidien depuis plus de trente ans maintenant, m'ont ravie! Pas dépaysée mais ravie ! Évidemment, je m'y retrouve complètement et je n'ai pas résisté à cette écriture mordante et offensive, à l'humour pince-sans-rire et incisif de Nathalie Quintane. C'est bien simple, j'ai bassiné tous mes collègues pour qu'ils écoutent ma lecture de tel ou tel passage de son livre : je profitais des longues minutes perdues à la photocopieuse pour en coincer un.e/des (collègue.s) : « Tiens, écoute ça… », tandis que d'autres ont retrouvé des photocopies-tracts dans leurs casiers et pour ceux qui pensaient avoir échappé aux vers quintaniens, ils n'avaient qu'à regarder les murs de la salle des profs, généreusement tapissés d'extraits du livre (à cause de moi, on n'aura peut-être pas notre label « éco-collège » cette année)...
Un délice. Un vrai délice. Les sujets abordés ? Ils sont nombreux ! Par quoi commencer ? Ah si, bien sûr, parlons par exemple des notes qu'il a fallu transformer en compétences - matérialisées par des codes-couleurs (ça allait tout changer…) : « il aura fallu que les mots de/ l'entreprise pénètrent bien profondément/ toute la société pour qu'elle nous les refile/ comme on refile la chtouille. »
D'ambitieux missionnaires se sont courageusement aventurés jusque dans nos bleds de fin fond de campagne pour nous transmettre la bonne parole institutionnelle… Je me souviens de nos incompréhensions (réelles surtout et feintes un peu aussi) au sujet de ces dites compétences (sont-ce « des savoirs identifiés » ou « des savoirs mobilisés » ou les deux à la fois?), des colères qui les accompagnaient et des fous rires aussi avec mon collègue de lettres classiques… Et les sigles, les sigles… une spécialité de l'EN (quoique…) Quand soudain, en réunion, tu ne sais même plus de quoi on parle ! Et avec ces compétences, les bulletins, tels des tableaux de Pollock, devinrent très vite illisibles : « j'y comprenais rien/ c'était écrit tout petit, y avait des couleurs partout/ quatre pages en tout. Il a fallu que je me penche/ sur la question un bon quart d'heure avant de / comprendre, moi qui remplissais des bulletins/ depuis trente ans »
Un autre point : les projets... « Projet de ceci, projet de cela ; j'ai/ jamais vraiment compris ce que ça recoupait sinon/ que quand t'as un projet, tu dois remplir des objectifs/ (c'est comme ça que ça se dit) » (au passage, je me souviens d'une inspection où l'on m'avait interrogée bille en tête sur le « projet académique »… j'avais fini par avouer à mon inspectrice que je ne comprenais pas la question. Je flottais dans un étrange univers kafkaïen - un cauchemar que cette inspection.)
Il y a eu aussi le parachutage du fameux « oral d'Histoire des Arts » (sans prof dédié) : qui faisait quoi ? Tout le monde. Ah oui, tout le monde ? Et le prof de physique, il allait parler de quoi ? Et le prof de maths ? Je me souviens d'un échange fastidieux autour du « nombre d'or » pour nous démontrer qu'on avait bien besoin des maths aussi pour commenter un tableau. Et les discussions interminables autour de cela. Les refus des uns, l'engouement un peu forcé des autres, les modalités de l'examen qu'il fallait aller chercher je ne sais où sur Internet… « du coup, pendant sept ans, on a préparé surtout/ à la tour Eiffel, à la Joconde, et aussi aux affiches de / Norman Rockwell, surtout celle de la petite fille noire/ parce que ça permettait de parler de la/ ségrégation raciale aux États-Unis qui était/ au programme de 3e. Vers la fin, j'ai remarqué/ qu'il y avait de plus en plus de peintres pompiers/ genre les gladiateurs de Jean-Léon Gérôme./ Des peintures vraiment bien peintes./ Ça devait pas être facile d'expliquer aux élèves/ que ces peintures tellement bien peintes/ en fait c'était de la merde. »
Et ces oraux du bac où les gamins, fiers d'eux, balancent à la tête de l'examinateur des noms de figures de style comme s'il s'agissait d'un Sésame ouvre-toi leur permettant d'obtenir un 19/20 haut la main, et ce sans penser une seule seconde qu'ils en oublient de mettre en évidence le sens même du texte : « les candidats te sortaient des noms de figures de style/que j'avais jamais rencontrées personnellement/ comme la polysyndète ou l'homéotéleute/ après ils recopiaient scrupuleusement/ tous les mots qui appartenaient au champ lexical/ (ça veut dire vocabulaire)/ de la navigation ou de la pâtisserie, puis c'était la/ liste de tous les verbes à l'imparfait du subjonctif/ et ainsi de suite ». Voilà comment l'école vide de son sens la notion même de « littérature » en dépiautant le texte à l'infini et en lui faisant dire parfois le contraire même de ce qu'il dit ! Et puis, le bac, pour l'examinateur, ça signifie une semaine loin de chez soi. le brevet, c'est mieux : « une journée à compter/ des points et demi sur des questions un peu floues/ de compréhension de textes de le Clézio. » Les « questions un peu floues », ah, ah, c'est exactement ça ! T'es obligé d'admettre toutes les réponses, du coup...
Il faut aussi que je vous parle des « îlots » (non, non, on ne part pas en voyage : il s'agit d'un concept dans l'air du temps qui consiste à regrouper quatre tables, les élèves sont donc face à face, bavardent -forcément- et souvent tournent le dos au tableau) : tiens, je me souviens d'une Principale qui m'avait demandé un jour pourquoi je ne mettais pas mes tables en îlots (les îlots, c'est tendance aussi bien dans les classes que dans les cuisines). Je lui avais répondu que mes élèves étaient là pour travailler, pas pour discuter. Et puis, j'avais fini par lui demander pourquoi elle insistait pour que je change. Sans ironie aucune et avec une franchise désarmante, elle m'avait répondu : « C'est la mode ». Outre les îlots, le prof devait (doit - c'est toujours d'actualité ce truc?) « quasi disparaître/ au moins de leur champ de vision, on leur donne une A4/ avec des phrases toutes prêtes, à compléter, à manipuler, à inventer, à chambouler, et vite vite/ on se carapate derrière notre ordi dont on ne bouge plus », oui, les gamins doivent tout trouver tout seuls. Ca prend du temps (mais paraît-il qu'on en a suffisamment !) Et parfois ils ne trouvent rien, forcément…
Je pense aussi aux interventions des uns, des autres parce que c'est l'école qui doit résoudre tous les problèmes de la société : prévention drogues, problèmes auditifs, réseaux sociaux et cyber harcèlement, éducation à la santé et à la sexualité, lutte contre l'homophobie, initiation à la nutrition, théâtres forum pour l'égalité des sexes, petits-déjeuners allemands, espagnols, anglais… Et les heures de cours qui partent en fumée… ( déjà que quatre heures de français hebdomadaire, c'est un peu juste, hein !)
Et le temps perdu à se connecter à l'ENT (qui bloque), aux codes (qui marchent pas)…
Un livre-critique vivant, vibrant, drôle, désespéré, sensible, touchant qui dénonce, dans une langue-torrent où se mêlent tous les registres de langue, un système scolaire souvent absurde, des réformes dénuées de bons sens qui s'accompagnent d'un verbiage abscons et incompréhensible. Un beau portrait en relief d'une institution en liquidation...
Et puis, au milieu de tout ça, il y a des profs usés, sonnés, désarçonnés, consternés et des élèves qui suivent comme ils peuvent, cahin-caha, s'accrochant aux branches, si les hasards de l'orientation ne les envoient pas valser là où ils n'ont jamais pensé mettre les pieds, des élèves dont l'un d'eux, un jour, à la fin d'un cours, lèvera la main pour demander, tandis que sa voix sera presque recouverte par une horrible sonnerie tonitruante « -Mais Madame, finalement, c'est quand qu'on va profiter de la vie ? »
Magnifique !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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C'est le titre qui m'attiré. J'ai visualisé un petit rongeur engrangeant dans ses bajoues un maximum de nourriture et je me suis dit : « Tiens, l'élève serait cette sympathique bestiole ! Bon. L'auteure est une prof qui a 34 ans d'expérience, voyons ce qu'elle à dire. Après tout nous avons un profil très semblable… »
Pffff, dur, dur..
J'ai peiné sur ce court texte qui était censé évoquer l'évolution de notre « belle » institution au cours des dernières décennies.
Les thèmes sont conformes à ce que j'attendais : sa scolarité plus ou moins réussie, la salle des profs, les établissements fréquentés, les bavardages avec les amies sur la scolarité de leurs enfants, les bulletins et les fameuses évaluations, l'orinetation, les nouveaux patrons ici de collèges et la nouvelle politique nationale de l'Education.
Le hic, c'est que ça passe du coq à l'âne, c'est décousu, sans suite… C'est pénible.
Le ton est censé être percutant.
Je n'ai pas trouvé. Je crois que j'ai été bien trop dérangée par « le style » de cette auteure. Elle écrit de la poésie ? Anime des ateliers d'écriture ?
Un exemple vaut mieux que de longs discours alors :
« - Les gens que j'ai connus le plus à gauche dans l'Education nationale, et quand je dis à gauche je devrais dire à l'extrême gauche, l'amorce de la dérive de la gauche vers la droite s'étant accentuée sous Mitterrand, ceux qu'auparavant on classait à gauche après être passés par le centre sont à présent à droite, être de gauche, de droite et du centre ne signifiant pas qu'on n'est ni de gauche ni de droite ni du centre mais qu'on est de droite, tout bonnement et donc les personnes du personnel de l'Education nationale que j'ai connues le plus à gauche (ancienne manière), ce sont les patrons, les chefs si vous voulez : les principaux. »
Pour finir, je ne sais pas qui sont les hamsters du titre. Les gosses. le prof qui cavale dans sa petite roue avec l'énergie du désespoir, à fond, s'épuise, pour à final faire du surplace ?
Sais pas.
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Longue oscillation avant de lancer l'écriture d'une critique de ce livre qui parle de l'école, plus précisément de l'expérience d'une professeure de Lettres en collège.
J'imagine que l'intention était de se purger de longues années dans l'enseignement, à travers un genre chéri par l'autrice (la poésie), arrosé d'une bonne dose de sarcasme, de comique et de réalisme.
Je doute du résultat. Il existe, prend la forme d'un livre, mais qui que nous soyons en tant que lecteur - élève, ancien élève, professeure, professeur retraité, parents d'élève, grands parents d'élèves - nous pouvons nous demander si ce livre nous a instruit ou diverti ? Il a certainement eu de nombreux bienfaits pour celle qui l'a écrit mais pour celui qui l'a lu ?
Je ne suis pas certaine que le phrasé de la rue, des banlieues ou l'oralité, soient les meilleurs procédés pour parler d'un sujet somme toute sérieux (et préoccupant). Il est presque dommage qu'une professeure de Lettres, qui plus est "brillante" , gâche ainsi son talent et offre une purée de mots... Je me demande ce qu'en ont pensé ses (anciens) élèves, ses collègues. Etait-ce, pour Quintane, une manière de s'en foutre, en attendant les prochaines vacances, exprimant ainsi qu'on fait avec les moyens du bord le métier de professeure et donc de la même manière un livre sur ce thème ?
J'ai souri parfois mais trop rarement contrairement à ce qui était promis en 4eme de couverture, je n'ai pas pleuré non plus car la forme choisie a tué, d'emblée, toute crédibilité , à l'inverse d'un Pennac, capable de faire s'émouvoir un lecteur sur ce métier et ce que sont les publics avec lesquels l'enseignant a affaire chaque lundi matin.
J'ai tout de même apprécié découvrir une autrice.

La poésie en vers libres, je l'aime, farouchement, d'autant plus quand elle s'apparente à un récit, Ponthus me l'a fait aimer ainsi, il parle vrai, il parle fort, il parle comme il pense et comme il vit, en ouvrier cultivé, en fin limier du vers. Son amour des Lettres il le transmet, pari que Quintane n'a pas ( ou difficilement), selon moi, su relever. Dommage.
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Ne croyez pas en lisant ce titre que vous trouverez relaté quelque expérience déviante d'un prof féru d'expérimentation pédagogique, il y a longtemps que les hamsters sont interdits en classe because les allergies ! le hamster ici, c'est le prof dans sa cage de classe, moulinant sans fin de l'instruction, assommé par des réformes et un management de plus en plus ineptes de façon à lui faire accepter tout et n'importe quoi sans moufter.
Mais ce livre, loin de se résumer à cela, empoigne l'école par tous les bouts. En de courts chapitres, il dresse un portrait sensible de ce monde où tout un chacun est passé et que l'auteure n'a jamais quitté puisque prof de français ( agrégée) dans un collège du sud de la France. Les entrées prises par Nathalie Quintane pour décrire cette énorme machine qu'est l'école à la française sont multiples. du changement d'atmosphère d'un établissement à l'autre, même distants de quelques centaines de mètres, à la notation, au verbiage imposé aux profs aux devoirs à la maison en passant par à l'autorité voire à la solitude du prof après son travail, tout sera passé dans la moulinette littéraire de cette auteure inclassable.
"Un hamster à l'école" se démarque franchement de toute cette production éditoriale de profs racontant leurs expériences souvent de la même façon, soit sur le mode humoristique soit politique. Ici, il n'y aura pas à trancher, ce sera les deux modes qui seront employés mais avec plusieurs singularités.
Il y a d'abord, en plus de son regard critique jamais méchant, le style même de l'auteure, mélange subtil de langage parlé et de phraséologie plus complexe, dont les mots s'entrechoquent comme pour montrer la diversité de la langue actuelle ( et peut être la diversité des publics de certains établissements). A cela se rajoute, une autre originalité, celle qui fait apparaître le texte comme un poème, avec cette convention typographique du crochet en bout de ligne quand le ver est trop long. Ce n'est pas réellement un poème, ou alors des vers libres, de la poésie contemporaine ( ne pas oublier que Nathalie Quintane est poète également et surtout ne pas effrayer le lecteur potentiel qui pourrait croire à un ouvrage trop déviant surtout s'il est habitué à Delphine de Vigan). Cette mise en page attire l'oeil et oblige le cerveau à prendre de nouveaux repères de lecture, comme si, en utilisant ce procédé, on voulait également exhorter les enseignants à s'extraire un tant soit peu du cadre très strict de leur boulot, qui après la poste ou la SNCF est en train d'être soigneusement cassé.
Même s'il est certain que "Un hamster à l'école" trouvera plus facilement lecteur dans le milieu enseignant tant il connaît bien le milieu évoqué, le lecteur lambda lui prendra plaisir à sourire ( parfois jaune) à ce décapant portrait d'une enseignante qui montre combien ce métier, cette institution qu'est l'école, est diablement complexe ( et en danger). Et face à cette complexité, du recul et de l'humour permet de mieux l'appréhender, le comprendre et ...le défendre ?
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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99 pages sur 198, j'estime que j'ai fait le job. Et j'arrête là.
Quand je finis ou abandonne un livre, 3 options s'offrent à moi: la poubelle (c'est vraiment trop pourri pour que je prenne le risque que quelqu'un d'autre y perde son temps), la boîte à livres ou le don (je ne le relirai pas mais je veux faire profiter quelqu'un d'un bon kif/Je n'ai pas aimé mais probablement que ça peut plaire à quelqu'un qui a d'autres goûts que les miens), ma bibliothèque (je le relirai / je le lirai quand ce sera le bon moment). Là j'hésite entre les 2 premières.
Nathalie Quintane raconte - non, même pas - parle de sa vie de prof. Déjà, la mise ne page est nulle, avec des rejets qui font penser à de la poésie mais qui n'en est pas. En plus, ça ne sert pas du tout le texte. le contenu m'est totalement inintelligible moi qui partage pourtant son expérience ! Dans le premier chapitre, elle se targue d'avoir été, élève, très bonne en français. Et ben mon cochon! J'ai tout le temps envie d'écrire en rouge dans la marge "précisez", "Que voulez-vous dire ?". C'est ça le hic: je ne comprends pas où elle veut en venir. Ce n'est ni drôle, ni émouvant, ni édifiant, ni rien. C'est du rien. Allez, j'ai tranché, poubelle.
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Très très rigolo et bien déprimant, un cocktail assez rare que j'ai beaucoup apprécié.
Le marasme de l'Éducation Nationale décrit par une professeur qui constate que le système est pourri et absurde et perpétue les inégalités malgré les bonnes intentions de ses fonctionnaires. La forme n'est pas académique, ce n'est pas celle d'"une prof qui écrit" ( expression toujours usitée avec condescendance) mais une auteure au propos percutant et personnel. On peut y retrouver de vieux souvenirs d'élève comme des rappels de pratiques scolaires actuelles qu'on connait parce qu'on est parent ou proche d'élève, proche aussi d'enseignants : des pratiques décortiquées avec précision et dérision pour pointer des résultats dramatiques. Cette forme a pu surprendre et agacer semble-t-il, ce n'est pourtant pas du Mallarmé non plus, c'est tout à fait compréhensible et bidonnant.
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Un écrit drôle et sarcastique qui pointe les dérives et parfois la complexité du monde du professorat. L𠆚uteure arrive avec justesse à décrire le métier, avec cette évaluation constante, la lourdeur du jargon administratif. La remise en question constante que l’on peu éprouver en étant face à une classe.
Un écrit percutant et qui soulève de réelles questions pour faire évoluer le métier.
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Le sujet m'attirait, forcément !!! La quatrième de couverture annonce « une traversée » du collège sur 34 ans, « de la disparition de l'estrade à l'arrivée du numérique », « des mutations insidieuses aux réformes à marche forcée »… Je n'ai pas eu ce sentiment en lisant le livre. C'est davantage, à mon sens, un tableau de cas particuliers (qui peuvent ramener à l'ensemble, bien sûr) vécus par l'auteur. Je n'ai pas senti une réflexion particulière, plus un constat.
Certains chapitres m'ont d'ailleurs même paru étranges, sans rapport direct avec le thème, comme cette séance de piscine où l'auteur décrit sa nage de façon un peu longue. D'autres idées m'ont semblé très obscures : je n'ai pas compris dans quelle position se place un candidat au concours, la condition de hamster, l'idée de transfert qui me fait dire que je suis très différente de cette professeure entrant assez facilement dans le favoritisme ou le blocage à l'égard d'un élève ; je ne suis ainsi pas sure que les parents sont jaloux des professeurs qui leur volent leur enfant dès l'âge de trois ans !!! Ou alors ai-je mal compris ? Je ne crois pas être trop bête et pense plutôt qu'il s'agit d'un manque de clarté (oui je sais, on essaie toujours de reporter la faute sur l'autre !).
J'ai également repéré des choses fausses avancées par l'auteure : le devoir de réserve des enseignants, par exemple, existe bel et bien dans les textes malgré ce qu'elle dit (j'ai vérifié).
Enfin, ce qui m'a le plus freinée, c'est le style !!! Cette auteure est professeure de français et écrit comme elle parle, sans ponctuation, avec quelques constructions erronées (« ça aboutissait qu'on »), des orthographes choquantes reproduisant l'oralité (« comment y faisaient »), avec du registre familier (« niquer leurs choix d'orientation », « viteuf » - pour vite fait…). Sans compter l'alignement du texte qui n'est pas ajusté (pour donner un style poétique ?). Trop c'est trop ! J'ai assez des copies de mes élèves pour souffrir !
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Le témoignage de Nathalie, c'est l'urgence tranquille. Un peu zazou, un peu allumée, complètement engagée, cette prof de bientot 20 (30 ?) de carrières retrace en zig zag les changements et les désillusions de son métier.
Mais pas que.
Ceux de la société aussi.
Car le métier de prof, professeur, instit - quelque soit l'orthographe employée - est le thermomètre de notre société. Des profs malade, désunis, qui n'y croient plus, c'est un monde sans lien, sans empathie, sans cohérence.
Nahtalie Quintane nous plonge la tête dans ce bac d'eau froide tout en nous offrant des sucettes pour nous rassurer.
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Prêté par ma copine P., j'ai passé un très bon moment de lecture à suivre les tribulations de ce hamster. Il faut dire que ce hamster, c'est un peu moi. Nathalie Quintane est prof de français depuis pas mal d'années, elle double son enseignement d'une activité d'autrice (en cela nos chemins diffèrent). Elle évoque tous les changements, toutes les réformes qu'a subie l'Education Nationale depuis qu'elle exerce son métier. [pour lire la suite]
Lien : http://liremoijeveuxbien.ove..
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