Elle, vieille bigote abonnée au Lourdes Tour.
Lui, vieux coco ne jurant que par le camarade Lénine.
Ils n'auraient jamais dû se rencontrer, non, ils n'auraient pas dû.
Pourtant, de cette union contre nature naîtra deux jolis n'angelots.
Un garçon qui habite tout près de la maison de sa frangine, véritable havre de paix et d'amour qui voit ses géniteurs se bouffer un peu plus le nez chaque jour que Dieu fait, enfin que Vladimir Ilitch Oulianov fait, histoire de respecter la parité.
Et, comment dire, c'est qu'elle commencerait à en avoir ras le chignon, la soeurette, d'assister au spectacle affligeant de ces deux grands benêts, fussent-ils ses parents chéris.
Et la décision soudaine d'imposer d'autorité une vierge en plastoc sur la téloche n'est certainement pas faite pour calmer le jeu.
Bigote : 1, coco : 0, service camarade Edouardovitch !
C'est gentil, sans forcément casser des briques, mais le ton caustique assure le SAV.
Le trait minimaliste ne plaide pas forcément en faveur de cette tranche de vie familiale seulement la taxer d'étouffe-chrétien serait renier honteusement les 8 sourires comptabilisés en la parcourant...
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Envie de bd en ce moment ! Un petit tour dans la bibliothèque de ma ville et me voilà sortie avec une pile sous le bras dont La Marie en plastique. Alléchée par le titre, les dessins de couverture me plaisent : celle du 1er tome est un portrait de famille attablée : parents, grands-parents, enfants posent devant l'objectif. Les coupes de champagne sont de sortie... tiens .. un repas de communion, les deux adolescentes sont en aube.. La grand-mère pose fièrement, deux femmes plus jeunes sont pomponnėes, l'une les yeux rêveurs mais regardant droit devant elle, l'autre surveillant du coin de l'oeil sa fille. Au premier plan, trois hommes sont assis : le grand-père, pas l'air commode, bras croisés, grosses lunettes sur le nez, il s'ennuie ferme.. à ses côtés, deux hommes plus jeunes (ses fils ?) : l'un légèrement coincé mais l'air sympa, l'autre satisfait de lui-même, le pouce levé, le nez déjà un peu rosé, la cigarette aux lèvres.. le beauf parfait ..
Assiette souvenir de Cancale au mur...
Une famille comme il en existe des milliers ..
Cette réunion familiale préfigure une journée qui peut tourner au vinaigre... à cause de qui, de quoi ?
le grain de sable : une hideuse gourde en plastique représentant la vierge Marie , remplie d'eau bénite, ramenée de Lourdes par la grand-mère ...et posée crânement sur la télé par celle-ci suite à une énième dispute avec le grand-père anti-cureton et communiste.
Le dessin de David Prudhomme étonne par sa justesse et l'économie de moyens dont il fait preuve est parfaite : plans serrés, expressions des visages, détails et vues d'ensemble sont géniaux. L'écriture de Pascal Rabaté est acérée et savoureuse.
Je me précipite avec bonheur et délectation sur le tome 2.
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C'est l'histoire d'une famille très ordinaire, dont le quotidien va se trouver perturbé par un « miracle » ?
Il y a le père, un peu beauf, le beauf, encore plus beauf, la mère qui disjoncte, un grand père communiste acharné, une grand-mère grenouille de bénitier et deux enfants à peu près ordinaires.
C'est tout ce qu'il faut pour que le quotidien ne ressemble pas à un « long fleuve tranquille »
Ce premier volume est une sorte de catalogues des banalités qui peuvent être débitées dans les conversations du quotidien.
Cette sorte de caricature trouve un reflet en nous, ce qui est tout de même dérangeant, a bien y réfléchir.
Nous connaissons tous cette famille parmi nos voisins ou notre entourage.
On n'a qu'une envie, c'est découvrir le second volume.
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La "Marie en plastique" est une tranche de vie d'une famille rurale dont les grands-parents mènent encore un combat digne d'un "Don Camillo" avec Fernandel : l'Eglise contre le communisme.
J'ai eu la nette impression de lire du sous Davodeau. On sourit de temps en temps mais il ne se passe rien. C'est pas tant que l'ennuie pointe son nez... Non, cela reste plat comme la vie de tous les jours jusqu'à ce qu'un miracle se produise....
Ai-je réellement une irrésistible envie de lire de la bd sur les disputes de vieux sexagénaires ? Euh, ce n'est pas mon cas !
Pour le reste, tant d'auteurs ont déjà décrié les superstitions qui règnent encore dans le plus profond de nos campagnes avec toujours les mêmes clichés d'un village peuplé de simples d'esprits.
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Au n°12 de la rue d'un village, on entend des disputes retentissantes, mamie Emilie est à peine rentrée de Lourdes qu'elle s'engueule avec le papy qui n'a pas daigné se déplacer... Ceux qui en souffrent, c'est leur fille qui les héberge, avec sa petite famille. le jour où la vierge marie en plastique rapportée du pélerinage se met à pleurer des larmes de sang, ç'en est trop pour le papy, ex-militant communiste et toujours très anti-clérical. Les habitants de la rue déposent des gerbes de fleurs devant la maison du miracle, mais pour en avoir le coeur net, on envoie quand même un échantillon du liquide rouge à analyser...
(...)
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Super sympa, le genre de Bd où il passe rien ou presque, et pourtant on est captivé par tous ces petits moments, ces petites interactions entre chaque personnage. On a l'impression d'être le gendre qui vient d'arriver dans la famille et observe le sourire aux lèvres l'oncle qui prend prétexte de tout pour boire, les grands parents qui se disputent à défaut de conversation, les parents qui ont toujours beaucoup de tendresse l'un pour l'autre et dans une autre vie partiraient en laissant tous ces pénibles derrière eux etc.
Le dessin est génial, tout prêt à être adapté pour un film d'animation à mon avis.
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Mettez dans une même pièce une grenouille de bénitier confite en dévotion et un communiste bien rouge, forcément ça fait des étincelles ! Surtout quand un "miracle" se produit dans leur salon...
Chronique d'une famille très "ordinaire" : les vieux parents qui se chamaillent mais qui tiennent l'un à l'autre plus qu'ils ne veulent se l'avouer, les enfants et petit-enfants qui s'en amusent... ou pas !
Les dessins peuvent rebuter au début mais finalement on s'y fait et toute cette famille est bien attachante.
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[Tome 1] --La marie en plastique--, avec ses couleurs de qualité, ses illustrations réalistes et son humour , raconte une chronique familiale, où une statuette de Marie rapporté de Lourdes va mettre la pagaille. Alors que le grand père est communiste et syndiqué, la grand mère est dévote, la fille et le gendre sont dépassés par les événements, et les petits enfants bien contents de toute cette agitation.
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