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sur 851 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pierre Rabhi ne se risque pas à proposer une destination et un kilométrage pour préciser l'horizon du trajet qu'il nous incite à accomplir. D'ailleurs, malgré quelques références exactes à des faits sociétaires, économiques et écologiques actuels, Pierre Rabhi se présente moins comme un maître faisant profession d'enseigner à des élèves ignorants les principes rationnels qui devraient nous engager vers une sobriété heureuse, que conteur habile à éveiller chez ses lecteurs des sentiments troublants, héritages d'un regret ancien, tristesse d'une solitude aux origines incernables. Perd-on seulement la qualité de vie liée à l'entretien d'un environnement riche et frémissant, ou perd-on encore davantage ?


Pierre Rabhi exprime simplement son espoir : « Je rêve souvent à l'avènement d'un nouveau paysan gouvernant sa petite ferme comme un souverain libre en son petit royaume ». On peut très souvent relier les réflexions de Pierre Rabhi à celles de Simone Weil dans l'Enracinement. Il évoque le souvenir de son père forgeron qui a dû se soumettre au rythme de travail imposé des mineurs. le forgeron fier qu'était son père est alors devenu un esclave -muet, inconsistant, lointain. le monde du travail avait séparé l'enfant de son père. le travail avait provoqué l'arrachement du fils à son père. Et cela me rappelle cette proposition de Weil, qui souhaitait que l'enfant puisse redonner du sens au travail de son père en faisant du travail un art de vivre total en créant de petits ateliers : « coopératifs ou non, ces petits ateliers ne seraient pas des casernes. Un ouvrier pourrait parfois montrer à sa femme le lieu où il travaille, sa machine, comme ils ont été si heureux de le faire en juin 1936, à la faveur de l'occupation. Les enfants viendraient après la classe y retrouver leur père et apprendre à travailler, à l'âge où le travail est de bien loin le plus passionnant des jeux ».


L'originalité de Pierre Rabhi est de souligner l'importance cruciale du maintien de liens sociaux purs, c'est-à-dire non corrompus par des intérêts financiers directs ou indirects (le divertissement égoïste et consumériste fait ainsi partie de cette dernière catégorie). Serions-nous à la fin d'une ère qui a été jusqu'au bout de sa conception hégémonique d'une certaine rationalité ?


« C'est sous l'inspiration d'une rationalité sans âme que s'est construit le monde actuel. Il est comme dépoétisé, propice à l'ennui et au désabusement. »


On pourrait à la limite s'amuser de cette rationalité-divine si elle n'avait pas la tendance malfaisante à nier les tendances irrationnelles de l'esprit humain et, partant, des institutions qu'il met parfois en place :


« Il sera toujours impossible de comprendre la marche du monde sans tenir compte de l'irrationalité humaine. Les pires violences, telles les guerres, ont pour mobile les croyances, les nationalismes, les idéologies, des mythes et des symboles plus que des enjeux tangibles, comme les territoires souvent évoqués, qui ne sont que des alibis. »


Les propositions de Pierre Rabhi sont utopiques s'il s'agit de les appliquer telles quelles à notre monde. Ce qu'il faudrait ? Un renversement de toutes les structures actuelles. Mais cela ne se ferait pas sans violence, et Pierre Rabhi ne veut pas déborder dans l'imaginaire révolutionnaire. Tout ce qu'il propose en attendant la résolution de l'antagonisme, c'est de se mettre en cohérence à chaque fois qu'il est possible de le faire.


« La sobriété […] devient facteur de justice et d'équité, mais cela nécessite obligatoirement de renoncer au modèle actuel, fondé sur la toute-puissance du lucre et à lui dévoué. »


Pierre Rabhi ne tarit pas d'initiatives et on trouvera à la fin de son ouvrage la liste de toutes les associations et projets qu'il a mis en place depuis de longues années. Ces alternatives tournent autour de l'idée de créer des structures à taille humaine. On ne se situerait plus dans l'immensité du monde, d'un continent ou même d'un pays, mais dans la proximité des relations d'échange et de connaissance. de plus en plus de réseaux de cette nature se développent récemment: AMAP, commerces de proximité, services d'échange local... et il semblerait que dans un premier temps, Pierre Rabhi souhaite surtout développer cet aspect-là.Il n'est pas qu'un intellectuel spéculant, il est aussi un homme de terrain et cette situation est déjà, à elle seule, un premier remède au désenchantement. Vers la sobriété heureuse n'est pas un livre de greenwashing de plus, dans la déferlante actuelle parfois cynique qui semble vouloir faire son beurre de la famine de l'humanité.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Pierre Rabhy, cet homme au regard malicieux, nous assène quelques vérités sur l'état de notre petite planète et sur les débordements d'une humanité au bord de l'implosion. À l'image d'un vieux sage, il nous conte un avenir bien morose et nous invite à retrouver un mode de vie en adéquation avec la nature. Lorsqu'on parcourt son ouvrage, on ne peut qu'adhérer à son mode de pensée. Il nous incite, par des phrases bien senties et des idées qui touchent le plus profond de notre être, à la réflexion. À chaque page une citation nous parle, nous émeut, on ne peut qu'approuver son raisonnement mais, car oui, il y a un mais, même si l'on partage ses idées, ce n'est que pure utopie que de vouloir changer une civilisation aussi formatée que la nôtre où l'avenir ne s'annonce, il faut se l'avouer, guère radieux. Lancée à vive allure sur une voie sans issue, notre civilisation basée sur le virtuel ne s'arrêtera, à l'image de ces grands et puissants empires qui nous ont précédé, que face à sa propre destruction,s'effondrant sur elle-même. C'est alors qu'à l'avènement de cette nouvelle et peut-être ultime épreuve, que les théories de ce visionnaire qu'est Pierre Rabhy prendront tout leur sens. En attendant, otages au coeur d'un système qui tente désespérément de nous faire croire en ses valeurs de consommation, nous continuons notre politique de l'autruche en espérant que tous ceux qui nous mentent, de mandat en mandat, puissent un jour avoir le courage d'éveiller une conscience collective qui pourrait susciter une indignation suffisamment puissante pour éviter une immense catastrophe planétaire. Je terminerai cette critique par la phrase d'un ami qui, à sa manière, résiste à la société de consommation en disant à ses enfants : " Si vous n'êtes pas sages je vous emmène au Mac Do".
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Ce bouquin m'a été conseillé par une amie dont son fils a fait un stage chez Pierre Rabhi. Un essai qui conseille comment modifier notre manière de vivre pour un mieux-être. Il nous parle de sa jeunesse en Algérie et son arrivée en île de France, puis dans les Cévennes. Montre, par du vécu, la stupidité de l'homme avide d'argent quitte à y perdre sa sobriété. Les récits sur ce sujet qui se passent en Afrique m'ont touchée. de bonnes idées. Ah si les politiques essayaient de mettre en pratique certains préceptes de ces sages ?
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Vers la sobriété heureuse, cet opus de Pierre Rabhi se lit rapidement, le temps d'un après-midi pluvieux, à l'ombre d'un arbre dans un parc ou un jardin. Sa réflexion est émaillée de souvenirs personnels, qui illustrent ce que fut son chemin de vie vers la sobriété heureuse, même s'il reconnait qu'en fin de parcours, il jouissait du confort minimum occidental. Dans la période que nous traversons où chaque évènement climatique anormalement exacerbé nous rappelle que le modèle de croissance perpétuelle, qui prélève des ressources en quantités limitées dans un espace contraint : la planète, ne peut que nous conduire au désastre. Et l'auteur de conclure que les pythies les plus funestes ou les plus matérialistes les plus confiants en un avenir sous le contrôle du progrès sont soumis à la volonté humaine. le futur sera ce que nous en ferons…
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Un livre conscience, appel à l'éveil, rappel de nos devoirs, signal d'alarme, livre mise en garde, désillusion, doute devant une « civilisation qui a fait de la cravate le noeud coulant symbolique de la strangulation quotidienne », en quelques mots un grand message d'amour. Pierre Rabhi ne fait pas l'éloge de notre modernité, mais une « critique radicale. »p.35
C'est notre histoire, sans les embellis publicitaires, ni les notes trop sonores des clairons de la victoire, c'est un froncement de sourcils, un regard attentif, une expression sans masque et très inquiète de notre réalité et de nos agissements. La Terre crie au secours, depuis longtemps maintenant, et « quelle qu'elle soit la manière dont on aborde la modération en tant que nécessité incontournable, une certitude demeure : les limites qu'impose – par sa constitution même – la planète Terre rendent irréaliste et absurde le principe de croissance économique infinie. »p.9
Le ressenti c'est la chair de poule avec un tout petit grain d'espoir, la colère aussi grande qu'impuissante de mon statut de colibri.
Vers la sobriété heureuse est un livre à citer « pour une indignation constructive »p.129
« Il est difficile de ne pas être indigné par la marche et l'état du monde. On a le sentiment d'un immense gâchis, qui aurait pu être évité si l'on avait adopté un modèle de société alliant intelligence et générosité. »p.129
Et Pierre Rabhi de continuer pour dire que « L'humanité est versatile, imprévisible, mue par des mécanismes subjectifs incontrôlables... »p.129
« Le temps est venu de savoir où nous voulons aller et quelle vie nous voulons vivre pour que notre passage sur terre ait un sens ; car il faut bien reconnaître que pour l'instant, au vu de ce que notre présence au monde a provoqué sur la sphère vivante, cette présence évoquerait plutôt un regrettable accident. »p.131
L'homme est angoissé, la société est anxiogène, on interroge la science, on appelle un dieu, on donne la paroles aux philosophes pour finalement mélanger un optimisme d'un « imbécile heureux » avec un pessimisme d'un « imbécile triste »p.131
« Tout cela ne nous éclairera jamais tant que nous ne comprendrons pas que toute crise humaine est issue de l'humain et que, mis à part les facteurs que nous ne pouvons maîtriser, l'avenir sera ce que les humains feront. Rien d'autre. »p.132
S'indigner, comme une force qui nous garde en vie et nous tient debout, qui fait travailler notre conscience et l'attise vers l'insurrection contre la pensée qui a « livré la beauté, la majesté de la vie et l'être humain lui-même à la vulgarité de la finance »p.39
L'homme, en s'autoproclamant roi « la subordination de la nature fut déclarée »p.37, la terre est devenue des ressources à exploiter, sans modération. La nature, n'aurait-elle pas « fait advenir l'humain à seule fin d'en être meurtrie » ?, et cela par des civilisations « dites élaborées »p.38
Le triste paradoxe de notre époque est la claustration qui touche la psyché humaine. L'écrit cède la place à l'écran, les espaces ouverts aux petits espaces, les ouvertures au cloisonnement, la confiance à l'insécurité et la suspicion, la personne est devenue dépendante des outils qui ont été créés pour la libérer !
La sobriété, le chemin à parcourir pour éviter les excès tentants et dangereux des images et discours qui cachent la vérité, le nouveau pouvoir de « l'indiscrétion légalisée » p.44, l'argent roi tout puissant.
« Le temps ne serait-il pas venu d'instaurer graduellement une existence où les rythmes et le cadences, les outils et les moyens seraient maîtrisés par une conscience individuelle et collective enfin libérée des illusions ? A cela aussi, la sobriété peut contribuer. »p.45
Un livre à lire, relire et faire connaître aux jeunes générations en train de se former, un livre qui redit avec force « qu'il est absolument évident que c'est par le changement positif des individus que le monde changera positivement. Il n'y a pas d'autre voie. »p.61 La Terre nous le demande pour notre avenir.
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Salut les Amishs,

Autant dire que Pierre Rabhi prêchait un convaincu. Je cultive un jardin de 24 carrés de 1,20 m de côté réalisé en palettes de récup, ma serre, elle recycle d'anciennes baies vitrées d'un collège, je n'achète rien en jardinerie, produits mes semences, échange des graines avec des internautes, je composte et pendant longtemps, je faisais purins et décoctions, je n'en ai plus besoin tant les plantes se portent bien dans ce sol vivant. Nous sommes autosuffisants en légumes toute l'année tout en donnant beaucoup à la famille, les amis et quelquefois les voisins, pour les fruits pas encore mais nous avons quand même des fraises, framboises, un poirier et deux treilles de vigne qui donnent un excellent raisin de table. Je paille avec les tailles d'arbustes que je passe à la tondeuse.
Nous avons 3 poules, 3 récupérateurs d'eau, un puits, je fais mon pain et mes yaourts, achète des vêtements neufs tous les 36 du mois, j'ai créé un SEL sur ma commune (système d'échange local). Et même avant la pandémie, je commençais à prendre le bus pour aller au travail ! Mais bon, je ne suis pas là pour raconter ma life. D'autant que vous pourriez me chercher des poux et me demander ce que je fais dans un avion, et là je vous répondrais qu'avec des enfants et petits-enfants à la Réunion, les Skype, Facetime ou Messenger, ça va bien un moment mais c'est pas commode pour les bisous. On vous y verrait vous !

Bref, cette relecture de vers la sobriété heureuse fut comme une piqûre de rappel. Son propos est limpide et parcourt l'ensemble de nos modes de vie, notre consommation effrénée, les médias, l'agriculture chimique et biologique, l'alimentation, la santé, la spiritualité, l'éducation (l'école : machine à fabriquer des soldats de la pseudo-économie dans un esprit de compétition), le grand âge, les femmes (plus enclines à protéger la vie qu'à la détruire). Bref, c'est une vision d'ensemble qu'il nous propose : "Le temps est venu de savoir où nous voulons aller et quelle vie nous voulons vivre pour que notre passage sur terre ait un sens ; car il faut bien reconnaître que pour l'instant, au vu de ce que notre présence au monde a provoqué sur la sphère vivante, cette présence évoquerait plutôt un regrettable accident".
Une belle utopie, certes mais une pulsion de vie et comme il le dit, c'est dans les utopies d'aujourd'hui que sont les solutions de demain. Allez les colibris, chacun fait sa part...

Challenge multi-défis 2021.
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On sent derrière les coups de g... de Pierre Rabhi la bonté d'un homme pour ses contemporains.

Fils d'un paysan, né en Algérie, il a eu la chance de faire des études en France grâce à sa "famille d'adoption".
Cultivé, érudit et penseur, Pierre Rabhi a très tôt senti le danger d'une société de consommation à outrance, du lobby des grandes multinationales et de toutes leurs implications, non seulement dans notre vie quotidienne, mais aussi dans notre développement personnel, dans notre perception de ce qu'est le bonheur ou de réussir sa vie.

Il ressent et accepte les bienfaits de la modernité, mais il regrette que les valeurs de nos ancêtres, pas si lointains, aient été balayées et non pas intégrées dans ce processeur de développement. Il s'en suit qu'un nombre de plus en plus croissant de personnes recherche les valeurs de nos parents et grands-parents.
Déjà, par exemple, dans la recherche d'une nourriture plus saine et vraie, issue de la terre et non de la chimie, productive de bénéfices démesurés ne servant qu'un petit nombre. Ou dans la limitation de déchets dans son petit quotidien. Ou dans l'éducation des enfants, en leur donnant goût à la lecture, non seulement occupation saine mais une source future pour la réflexion, l'analyse, alliées au plaisir. Je le vois souvent sur Babelio, le nombre de lecteurs(trices) qui apprennent à leurs enfants le goût de la lecture. J'en suis contente; je me dis que tout n'est pas perdu.

Bref, une vie plus sobre et non moins enrichissante. Pierre Rabhi va au bout de ses convictions et se remet souvent en question. Epaulé par son épouse Michèle, ils ont fait ce choix de vie, dans une petite ferme de France. Mais l'égoïsme, il ne connaît pas. Car il aura oeuvré toute sa vie, que ce soit en France ou à l'étranger, dans son pays d'origine notamment, pour réapprendre aux populations les gestes de travailler la terre, nourrir sa famille ou son village, retrouver sa dignité d'homme et ne pas tomber dans un processus d'assistanat sans fin.

En fait, l'auteur est un adepte du proverbe de Confucius :
"Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson."

Mais, outre la réflexion qu'il nous donne, à nous, petits grains de sable pris dans le tourbillon des sables mouvants, c'est vers les politiques et gouvernants que son analyse et ses colères sont pointées du doigt.
En fait, Pierre Rabhi nous met tous face à notre miroir.

Voilà mon ressenti sur ce livre et ce que j'en ai retiré. Mais toutes les questions que ce livre pose entraînent de si grands débats dans notre société actuelle qu'il me devient difficile d'imaginer d'aussi grands changements que l'auteur préconise.

A découvrir.
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Des années que ce petit livre traine dans ma bibliothèque, que je le commence, le laisse, le recommence. Finalement je me suis lancée.
Je dirai que c'est un petit livre intéressant, qui se lit relativement facilement. le récit que Pierre Rabhi fait de l'environnement de son enfance en Algérie, à quelques années de la modernité, explique d'où lui vient cette joie de la sobriété, de la simplicité et de la terre. C'est ce qui le poussera, une fois adulte, à acheter une terre pauvre, aride en plein coeur des Cévénnes avec sa femme et à prendre plaisir à la voir, après des années de labeur, fructifier, nourrir.
Pierre Rabhi n'a pas LA solution contre cette escalade consumériste qui nous pourrit la Terre, mais des réflexions oui, des graines de réflexion qu'il sème en nous. de manière générale, je préfère les essais qui parlent d'exemples concrets, comme par exemple "Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice : Entretiens" lu récemment, mais j'ai apprécié l'aspect philosophique de celui-ci.
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J'ai bien aimé ce bouquin.
Pierre Rabhi c'est la déconsommation ou plutôt une rationalisation de la consommation qu'il nomme sobriété. C'est aussi l'agriculture écologique et raisonnée et la fin d'une modernisation qui ne serait pas au service de l'Homme avec un grand "H".
Je ne peux qu'applaudir des deux mains... oui mais comment faire? et c'est là que Pierre Rabhi me rassure en disant que, entre ce qu'on fait et ce que l'on veut, il y a souvent disconcordance... même pour lui. Ouf on est sauvé !
Ses ouvrages sont à lire car ils permettent de réfléchir sur les travers et les limites de notre société et peut être adapter notre comportement.
Quoi qu'on en dise lui et ses diverses associations ont oeuvré à changer le monde où du moins à redresser la barre.
Pour beaucoup d'aspects, sa vision est claire voire éclairante et inspirante.
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J'avais déjà entendu parler de Pierre Rabhi, mais sans plus.

Et, une fois de plus, c'est à cause (ou grâce ?) à La Grande Librairie que j'ai découvert ce monsieur qui prône une sobriété dans nos sociétés de consommation.

Sa manière de penser m'avait interpellée et je voulais découvrir au moins un de ses ouvrages.

Heureusement que j'ai eu le temps de faire du stock de livres avant le confinement… No sobriété dans mes livres.

Je consomme donc je suis… Voilà en quoi on a réussi à nous transformer, en bétail consommant tout et rien et pensant que si nous n'avons pas, nous n'existons pas.

Si l'esclavage a été aboli, il est toujours présent dans nos pays, sous une autre forme, mais le travail à la chaîne en est un bel exemple, ainsi que nos "colons" allant prôner le travail en usine dans des petits villages qui s'en sortaient très bien avant notre arrivée.

Pourrait-on être heureux avec moins ? C'est ce qu'affirme Pierre Rabhi et je suis tentée de le croire, l'abus nuisant en tout et la profusion de biens n'étant pas synonyme de vie heureuse.

Nos placards sont remplis, les congélateurs aussi et la même question se pose tous les jours : "qu'est-ce qu'on mange ?", suivie d'un soupir parce que nous ne savons pas.

Je me souviens de ce que Philippe Lambillon des "Carnets du bourlingueur" (RTBF, télé Belge) disait un jour en parlant des petites épiceries dans un pays dont j'ai oublié le nom. Il nous disait qu'il n'y avait que deux produits : du thon et un autre aliment. La question du que mange-t-on ne se posait même pas, là-bas. Bizarrement, lorsqu'il revenait chez lui, devant ses armoires remplie de victuailles, il ne savait que choisir.

Au travers des souvenirs de son enfance, prenant l'exemple de son père, forgeron heureux qui dû devenir ouvrier d'usine sans avoir d'autre choix, l'auteur nous parle des sociétés de consommation, de ces gens qui pensent tout savoir mieux que tout le monde et qui pousse les sociétés à consommer comme si la Terre était sans-fond, sans limite…

Basculant de l'agriculture raisonnée à l'éducation des enfants et au respect de la femme, j'ai eu l'impression que ce petit livre aurait pu avoir des pages de plus afin d'entrer dans les détails, d'étoffer certains passages et de ne pas laisser l'impression que l'auteur devait tout dire en 150 pages de récit.

Son essai est copieux, dense et malgré le peu de page, il ne se lit pas d'une traite car il faut laisse le temps au cerveau d'assimiler le tout, tout en poussant notre propre réflexion au sujet de ses messages.

Même si je l'ai trouvé un peu court, j'ai eu matière à nourrir mon cerveau, à me questionner, à regarder autour de moi, à penser au mur dans lequel nous avons déjà foncé tête baissée, me demandant s'il n'est déjà pas trop tard pour enrayer l'iceberg que nous avons déjà tamponné allègrement.

Pour l'auteur, cela semble encore possible mais on sent dans ses propos que cela ne peut se faire sans y aller franco et il ne souhaite pas que cela se fasse dans la violence.

Non, ce petit roman qui parle d'écologie, de vie durable, de respect de la nature, des animaux, des Hommes, des enfants, n'est pas un ouvrage de greenwashing qui veut tout peindre en vert pour se donner bonne conscience. Ses paroles sont sensées, ses idées ne sont pas révolutionnaires mais pleines de bon sens.

C'est un petit ouvrage où j'ai souligné bien des passages et qui doit être relu un peu plus tard, à tête plus reposée, sans se presser, afin d'en digérer toute la philosophie. Sans compter qu'il faut des couilles et que ce n'est pas facile de vivre dans la sobriété heureuse alors que nous sommes au milieu de société de consommation…

L'émission de François Busnel m'a déjà fait découvrir quelques pépites qui m'ont sorties de mes sentiers battus littéraires. Elle a enrichi mon esprit mais mon bankster ne lui dit pas merci ! mdr

PS : en cherchant des illustrations pour ma chronique, je suis tombée sur les trucs polémiques autour de l'homme et de ses fondations. Mais cela, j'en ai pris connaissance après ma lecture et après rédaction de ma critique. Les polémiques n'entreront donc pas en ligne de compte. Même Mère Theresa avait des casseroles au cul…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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