Ce roman fait partie du genre roman gothique ou romantisme noir.
Appellation justifiée puisqu'il mélange à souhait les deux thèmes, offrant au lecteur une ambiance unique teintée de mystère.
Atmosphère étouffante d'une Italie sous la coupe de l'inquisition, de la religion et d'une aristocratie conservatrice voulant défendre ses prérogatives ébranlées par la montée en puissance des idées des lumières en cette fin de 18eme siècle.
Dans un monde où la tradition domine, nul n'est censé s'y soustraire et surtout pas une femme de surcroît. . .
Le libre-arbitre étant proscrit, soit on s'échappe de son milieu oppressant, soit on s'y soumet ou alors. . .
On finit dans les geôles de l'inquisition ou dans un couvent sous la garde parfois sadique d'une abbesse ou d'un moine pervers.
Clichés peut-être caricaturaux d'un monde religieux opaque et puissant, mais où la soumission à Dieu et aux forces spirituelles semblent inéluctables pour une jeune fille aux volontés existentielles émancipatrices.
En effet, à partir de là, des forces contraires vont s'affronter sous un ciel ténébreux, des décors macabres, les symboles religieux devenant le côté obscur opposés aux inconditionnels tenants de la liberté d'aimer.
Oscillant entre sombres aventures rocambolesques et thriller chevaleresque gothique, le récit, reste un roman palpitant avec sa galerie de personnages inquiétants et son aura a la limite du surnaturel.
Au travers de cet amour qui veut exister librement, on constate une métaphore sur les idées révolutionnaires qui ont gagné l'Europe et en particulier celles sur la condition féminine.
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Grosse surprise que cette lecture.
Le livre commence doucement avec une histoire d'amour assez classique. Je n'avais pas fais de recherche sur la date de parution du livre avant ma lecture alors assez naturellement je l'avais classé vers la fin du 19e siècle.
Puis le livre prends une teinte opressante. Il est question de meurtre, de question ( enfin LA question de l'inquisition ) et l'histoire rebondit à n'en plus finir.
Lorsque j'ai terminé le livre je me suis dis qu'il était bien écrit et qu'à part le départ clairement mou c'était un bon roman. Mais j'attribuais le début à l'époque d'écriture.
Sauf que non, le livre n'a pas été écrit à la fin du 19e mais à la fin du 18e ( en 1797 ) et là ça calme parce que pour l'époque c'est clairement un précurseur du genre.
Au final, une bonne histoire et une grosse surprise. L'aspect anti catholique est assez visible par moment donnant au tout une vision très négative du Vatican mais vu que c'était écrit par une anglaise anglicanne c'est moins surprenant.
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