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EAN : 9782207240472
348 pages
DENOEL BIBLIOTHEQUE MEDIATIONS (01/01/1993)
5/5   1 notes
Résumé :
"L'Espagne n'est plus l'Espagne,dit tristement le poete Miguel Hernandez, les larmes aux yeux. C'est une fosse commune, un cimetiere immense, tout rouge et bombarde. C'est ainsi que l'ont voulu les barbares."
Fuyant la guerre civile, 500 000 Espagnols deferlent sur la France, pour y trouver refuge...
Terre d'asile, la France reste fidele a la tradition. Mais le pays d'accueil prend vite l'aspect d'un pays concentrationnaire. Ciel, mer, sable, fil de fe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
HONTE

Honte, c'est le mot et le sentiment qui prédominent à la lecture de cet ouvrage.

Honte pour les différents gouvernements qui se sont succédés et leur traitement apporté à la question des réfugiés espagnols.

Honte pour le peuple français qui, au mieux, fut indifférent, au pire, cria sa haine face à cette " racaille fainéante et rouge " qui venait "voler le pain des français".

Honte, pour la presse et pas seulement celle d'extrême droite, qui hurla au renvoi de ces " sauvages arriérés " dans leur pays, "la France n'étant pas le dépotoir du Monde".

Honte d'avoir parqué ces gens dans des champs parfois encore enneigés ou sur des plages à tous les vents sans le moindre abri. Bientôt, ils inaugureront les premiers camps de concentrations français.

Honte de les avoir laissés sans soin. Les blessés mourraient les premiers suivis de très près par les nourrissons dont les mères n'avaient plus de lait faute d'une alimentation suffisante, les vieillards et les plus faibles ne tardant pas à les rejoindre dans la mort.

Honte de les avoir poussés par tous les moyens y compris les menaces, à retourner en Espagne alors que l'on savait très bien le sort qui les y attendait.

Honte d'avoir séparé les familles, de les avoir exploitées en les obligeant à travailler avec souvent comme seul salaire le gite et couvert et donc d'empêcher le regroupement qu'elles espéraient faute de moyens financiers pour y parvenir.

Honte, lorsque la guerre arriva, d'avoir obligé les hommes à s'engager ( soudainement il n'étaient plus des barbares ) dans l'armée française ou dans la légion.

Honte encore, qu'après que ces hommes se soient révélés de formidables combattants dont beaucoup périrent au nom de la France, on leur ait laisser croire qu'après la victoire, tous ensemble, on les aiderait à chasser Franco.

Honte encore et ensuite... La liste ne sera jamais close !

Depuis la Rétirada jusque bien après la guerre, l'auteure nous raconte l'histoire de ces réfugiés qui croyaient trouver en France, une terre d'asile.
Marie-Claude Rafaneau-Boj donne une grande place à la description des conditions d'accueil effroyables qui furent données à ces victimes du fascisme.

Plutôt qu'un livre, c'est surtout un véritable document pour L Histoire avec de multiples références aux archives ( nationales, départementales ou militaires ), aux rapports officiels étrangers, aux articles de presse mais aussi aux témoignages oraux et écrits des acteurs de cette époque.

C'est un travail très fourni, très détaillé que l'on peut difficilement prétendre résumer en une critique et qui donne à voir tous les aspects de cette triste période dont la France ne peut s'enorgueillir.


HONTE enfin à la France soit disant pays des Droits de l'Homme et terre d'immigration qui a oublié beaucoup des idées des Lumières de la Révolution Française pendant ces tristes années.

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le gouvernement français décide d'utiliser la main d'oeuvre que représentent les réfugiés internés.

Le camp se transforme en " marché aux esclaves ". A l'image d'une foire au bétail, ceux qui sont jugés aptes au travail sont exposés sur la place centrale du camp où viennent les sélectionner de petits patrons avides de cette main-d'oeuvre à bon marché et réduite au silence.

L'inspection minutieuse des dents , des yeux , des muscles permet à l'éventuel acquéreur de ne pas être trompé sur la marchandise....

Le salaire sera versé à l'Etat...
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L'Ariège n'oubliera jamais que sa capitale fut libérée par les guérilleros espagnols. Des soldats de la 3eme brigade sont morts sur notre terre afin que des français soient libres.

Nous, les FFI de l'Ariège, assurons ces guérilleros que l'idéal qui nous a unis, nous oblige à les aider à reconquérir la liberté du peuple espagnol. Si cela est nécessaire nous sommes prêts à prendre le chemin de Madrid et ensemble combattrons les phalangistes de franco et le reste du nazisme.

Déclaration du lieutenant-colonel Aubert commandant des FFI de l'Ariège.
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En Catalogne, le drapeau rouge et noir de la Confédération ( CNT ), symbole de la révolution qui avance et de la promesse d'un monde nouveau, pavoise les édifices.

On collectivise à tour de bras les grandes entreprises et on incite les paysans à exploiter en commun.

Des observateurs, au départ sceptiques, sont frappés par l'efficacité de la gestion collective dans les grandes industries. Quant à l'agriculture, il est unanimement reconnu que les résultats obtenus sont admirables.
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La presse de droite et d'extrême droite se déchaine, donnant le ton au débat en demandant si la France va devenir le " dépotoir" du Monde, allant jusqu'à créer un climat d'angoisse et provoquer un réflexe nationaliste.

Or, en période de récession économique, la xénophobie latente refait surface, et l'étranger, réfugié ou non, peut facilement devenir l'exutoire national.
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La dictature sanglante s'est installée avec l'assentiment du " monde libre ".

En 1942, à la veille de sa mort, un cri du grand poète Miguel Hernandez, s'élèvera en vain, d'une prison d'Alicante :

" L'Espagne n'est plus l'Espagne, c'est une fosse commune, un cimetière immense, tout rouge et bombardé c'est ainsi que l'ont voulu les barbares."
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