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sur 66 notes
Anne B. Ragde, auteure norvégienne à succès, est en pleine recherche pour son prochain livre quand sa mère tombe malade. Les longs voyages de Trondheim, où elle vit, à Oslo, où sa mère réside, la conduisent à délaisser sa documentation et son roman naissant pour, finalement, faire germer l'idée d'un livre sur Birte, sa mère qui se meurt. Déjà évoquée dans La tour d'arsenic et dans Je m'appelle Lotte et j'ai huit ans, Birte devient donc le personnage central de ''Sa majesté maman'', l'histoire d'une mère, d'une femme, d'une vie.

Si Anne B. Ragde dénonce le système de santé norvégien, sans doute pour se soulager de l'impuissance ressentie en voyant sa mère si mal traitée par l'hôpital, son livre est avant tout une déclaration d'amour à la femme qui l'a mise au monde.
Divorcée et sans le sou, Birte a élevé ses deux filles sans se laisser abattre faisant un festin d'un reste de nourriture, s'abreuvant de lectures, d'échanges, de voyages pour se cultiver rester vivante. Elle savait aussi se montrer dure, ne possédant ni les gestes, ni les mots de l'amour maternel, pourtant elle était prête à tous les sacrifices pour ses enfants, n'hésitant pas, par exemple, à s'endetter lourdement pour payer le mariage d'Anne.
Au fil des souvenirs, se dessine une femme ambiguë, secrète, à la fois excentrique et soucieuse des convenances. Sa fille la décrit dans ses contradictions, sa force et ses faiblesses, sans l'idéaliser et sans s'épargner elle-même. Car Anne a parfois eu honte de cette mère qui sortait des clous. Elle s'est aussi montrée ingrate et égoïste même si, plus tard, elle a tenté de rattraper ses erreurs.
Cette relation mère / fille très personnelle devient universelle puisque chacun peut y trouver des moments partagés, des sentiments, des situations vécues. Birte y tient le rôle-titre, lumineuse, indocile, attachante. Un bel hommage, fort et pudique.
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Ce roman est l'histoire d'une vie, le don de soi d'une fille à sa mére , un roman autobiographique vif et passionné.
Au moment où Birte se meurt , sa fille Anne.B Radge décide de lui consacrer un livre et elle le lui dit ;
Au fil des souvenirs se dessine le portrait lucide et bienveillant de cette maman hors normes, perfectionniste, secrète , passionnée de voyages , de connaissances , férue de litterature .
Cette mére aux multiples facettes qui ne posséde pas les gestes de l'amour maternel est pourtant prête à faire tous les sacrifices pour ses enfants , par exemple à s'endetter lourdement pour payer le mariage de sa fille aînée Anne.
Cette femme courageuse , haute en couleurs élève ses filles seule avec peu d'argent, peu de temps puisqu'elle travaille à l'usine.
Elle s'efforce de leur donner une bonne nourriture.
Très soucieuse des convenances , pauvre, mais attachée à une propreté sans faille dans sa maison et au "bien vivre sain", elle se nourrit de voyages, de culture , des poètes aux oeuvres de Chagall........
Ces beautés enrichiront et illumineront sa vie jusqu'à la fin......

Mi- roman, mi- biographie cette oeuvre ne posséde évidemment pas l'habituelle âpreté des romans d'Anne B. Radge .
Au fil des pages l'auteur raconte sa mére , sans pseudonyme , une belle preuve d'amour!
Birte apparaît passionnante, terriblement vivante, ardente, lumineuse, indocile , attachante.
Cette relation forte mére -fille est universelle car chacun peut se reconnaître à des moments partagés et des situations vécues.......
Un très bel hommage pudique mais fort , vivant, sincére, attachant , unique !
Au fond Anne .B Radge dit à sa mére : "Tu es ma mére, je t'aime mais je ne te comprends pas "

Un portait doux - amer avec ses parts d'ombre et de lumiére , authentique, brûlant de vérité et d'amour.
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Quand Birte Ragde tombe gravement malade elle et sa fille Anne sont à Vienne . A partir de là les semaines vont passer très vite et l'état de santé de Birte s'aggraver de jour en jour. Anne ne sait comment gérer la situation, jusqu'au moment où elle prend la décision d'écrire un roman dont sa mère sera le personnage principal, occasion rêvée de lui faire raconter ses souvenirs les plus marquants.
Birte, Anne et Elin se sont retrouvées très tôt seules toutes les trois, le père , Martin, ayant quitté la maison pour se remarier. Des journées financièrement très difficiles, une mère qui s'est battue bec et ongles pour arriver à leur assurer le minimum vital . Les souvenirs d'Anne prennent le plus souvent le pas sur ceux de sa mère , façon comme une autre de vider l'abcès ....
Immergée complètement dans un mode de vie dont je ne connais pratiquement rien, enivrée par une énumération ininterrompue de noms de mets, gâteaux, plats d'une gastronomie nordique que je n'ai pas eu l'occasion de découvrir, je ne peux pas dire que j'ai été sensible à cet hommage à la fois affectueux et doux -amer écrit par une romancière de talent sur une mère aussi atypique que Birte.
Une lecture en demi-teinte donc mais ceci n'est qu'un ressenti purement personnel .Par contre j'ai été très sensible au combat mené par Anne et par Elin pour obtenir l'amélioration des conditions d'hospitalisations des personnes en fin de vie.
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Moi qui ai tout lu-ou presque-de cet écrivain,suis une fois encore sous le charme de ce roman.L'auteur s'est penchée sur son enfance et a réussi à la faire revivre par le biais de ses sentiments d'alors pour sa mère;elle dresse le portrait d'une femme pauvre mais fière qui élève ses filles dans le goût des belles et bonnes choses,mais qui peine à les câliner,ça n'est pas son genre.
Puis l'auteur,avec le recul et la fin de vie de sa mère,prend conscience que celle ci l'a construite pour en faire une femme qui sort de l'ordinaire,qu'elle est devenue à travers son talent d'écrivain.
Anne B Ragde est devenue elle-même,sa Majesté l'écrivain.
Un roman prenant qui ne pas laisser indifférent.

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Anne B.Ragde nous a habitué à mieux comme écriture, on est loin de notre saga des Neshov et de son ambiance des plus particulières.
Dans ce roman on est vraiment dans la biographie de sa Maman, sa fin de vie pas terrible puisque la maladie est plus forte que tout et lui prendra plus de temps dans les services médicaux que dans la tranquillité absolue.
On avait déjà eu un aperçu avec La tour d'Arsenic et d'ailleurs si vous ne l'avez pas lu avant celui ci, l'auteur ne manquera pas dans son livre de vous le rappeler.
Bref, rien de transcendant avec ce roman, juste un bel hommage doux amer envers sa Maman.
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Anne B. Ragde qui dissèque à pleines dents la famille dans ses romans, et qui a souvent mis en scène sa mère, autopsie cette relation mère-fille.
Une femme haute en couleurs, qui a élevé seule ses enfants avec peu d'argent, de temps, de câlins mais toujours en donnant l'essentiel à ses yeux, une bonne nourriture, la transmission d'une certaine culture, celle des livres et des arts. Des poètes aux oeuvres de Chagall, elle a rempli sa vie de cette beauté là.

Lorsque la vie décline et que les forces ne sont plus là au quotidien pour vivre la journée qui vient et qu'il faut affronter plus que vivre, l'heure du bilan sonne pour la mère et la fille.
D'une écriture puissante et sensible la narration nous entraîne dans les arcanes d'une relation qui s'est faite avec les forces et les faiblesses de chacune.

Brite a élevé ses deux filles seules, après une enfance ravageuse. Son amour elle n'a pu l'exprimer que par les soins du quotidien qu'elle payait au prix fort sans jamais rechigner sur le travail supplémentaire à accomplir. Avec des petits rien elle faisait des mets de rois non de "reines" pour ses filles. Les mots et gestes tendres elle ne savait pas, elle ne les avait pas eu donc ils ne faisaient pas partie de son bagage affectif.
Maîtresse femme, lucide, franche, volontaire, elle avançait avec une assurance que le quotidien lui imposait, car comme pour cette génération en particulier, la fierté de payer son loyer, ses factures ne rien devoir et se contenter de ce que l'on a sans jamais envier son voisin, était une ligne de conduite.
Elle n'était pas dépourvue de fantaisie, elle pouvait partir en voyage, car curieuse de tout, ayant appris l'arabe avec un étudiant du quartier contre des repas chauds et des conversations, elle était attentive et accueillante pour tous ceux qu'elle trouvait plus démunis qu'elle.
Grande lectrice, elle s'était constitué une belle culture où l'échange et le partage régnaient.

Mais lorsque l'heure sonne, elle veut se faire connaître, entre confidences, réminiscences Brite dit ceci à sa fille: "la seule chose que je veux, c'est parler, parler, parler,je veux que les choses sortent et non plus qu'elles rentrent."

Anne, la fille, doit faire face à une prise en charge difficile avec les lieux de soins, maison de retraite et autres tracasseries où l'on voit son parent disparaître dans l'anonymat et que l'on est impuissant face au système.
Un seul objectif tout faire pour que cela se passe du mieux possible.
Pas facile, la maman a toujours peur d'être un fardeau, comme avant la maladie quand sa fille l'emmenait en voyage, en trichant sur le coût pour que sa maman puisse profiter et se faire de beaux souvenirs.

Brite est fière elle sait que sa fille va écrire un livre sur elle ; avec son vrai prénom.
Anne se pose la question de savoir si elle a aimé sa maman, personnellement je lui répondrais avec assurance qu'elle a fait comme sa maman ce qu'elle a pu comme elle a pu. Il n'y a pas d'apprentissage pour ce rôle. Chacun fait "comme il peut" avec les cartes qui lui sont distribuées.

Ce requiem athée est d'une beauté toute nue, l'auteur ne maquille pas la réalité. La construction du livre laisse une part léonine à sa maman vivante.

Anne dit : " Les lubies de maman me rendaient folle, et je regrettais de ne pas avoir une mère banale, au format A4 en somme."

Du personnel Anne Birkefeldt Ragde fait un livre universel où le lecteur cheminera en transposant ses propres souvenirs sans se perdre dans leur histoire.
L'écriture est majestueuse et généreuse et je reste persuadée qu'une maman "format A4" n'aurait pas pu offrir au lecteur cette vérité là.

Comme l'auteur, la lectrice que je suis, veut laisser la parole à Birte, elle disait ceci de la lecture : "N'est-ce pas extraordinaire qu'on se projette autant dans l'histoire ? Seule la grande littérature est capable de ce tour de force, Anne. Souviens-toi de ça. Si tu as des livres, tu ne connaîtras jamais la solitude."

Elles sourient à travers leurs larmes et moi avec elles.

Merci Anne pour ce beau cadeau de la vie et le partage de votre maman.
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J'avais aimé le style direct et la finesse psychologique
de la saga des Neshov,par Anne B.Ragde,et ce que je découvrais de l'histoire de la Norvège, j'ai beaucoup aimé " sa Majesté maman" dans un registre très intimiste.
L'auteur veille sa mère très malade puis mourante et retrace grâce à leurs souvenirs conjoints le portrait maternel d'une femme courageuse et totalement libre dans sa tête.
Dans ce livre il y a des moments terribles comme les descriptions d'un système de soins défaillant envers les personnes âgées ou très drôles mais émouvantes, de la préparation des repas extravagants pour les invités au premier mariage de sa fille.
Une baba cool au grand coeur pour qui cuisiner était le seul moyen de montrer son amour, à ses filles ses voisines ses invités,et une femme énergique et positive qui cumulait les boulots pour élever ses deux filles,et qui s'occupait peu de posséder,sinon son jardin se cret , lectures et voyages.
Ce n'est pas gnangnan,on n'est pas dans le pathos, c'est juste une mère qui a fait au mieux,mue par une force de vie qui l'empêcha de s'apitoyer sur sa destinée et la força à inventer son identité de femme et de maman solo suivant ses propres normes.
Et une fille suffisamment mûre pour lui rendre un hommage parfois un peu irrité ( jeune elle aurait préféré une mère qui soit un peu plus dans le moule) mais toujours tendre et ému. Enfin reconnaissante.


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Anne B Ragde, sa vie, son oeuvre ....
"La Tour d'arsenic" nous présentait celle que tout le monde appelait la sorcière,sa grand mère.
"Je m'appelle lotte et j'ai huit ans", nous parlait d'elle et de ses souvenirs de petite fille confrontée à la vie des adultes.
Aujourd'hui, nous voilà face à celle qui retrouve son vrai nom Birte, "sa majesté Maman".
À travers ses livres, Anne B Ragde choisit de nous faire partager une partie de son intimité. Il n'est pas évident de décrire à tous ceux qui le souhaitent une grande partie
de ses relations filiales.
C'est remarquable d'oser nous livrer tant de choses si intimes, si personnelles sur sa vie, sur ses amours et ses haines.
Je ne suis pas sûre d'arriver à une telle introspection sur moi même et sur les sentiments que je pouvais ressentir envers ma maman, celle que j'ai souvent nommé Francine pour lui redonner son nom de femme, d'individu et pas seulement celui de mère.
Ce sont des sentiments complexes que nous livrent Anne, et qui nous amènent à nous poser les mêmes interrogations. Ce qu'on ressent, comment se délivre t on de ses responsabilités vis à vis de sa génitrice.
Est ce seulement la mort de notre mère qui nous permet à notre tour de devenir alors la mère de nos enfants ?
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Même si ce livre est sympathique puisqu'il s'agit en quelque sorte d'un bel hommage à une mère qui a du élever seule deux filles après avoir été quittée par son mari, j'ai été déçue non par le fonds mais par la forme. La vie de cette femme courageuse est assez passionnante, mais j'ai trouvé le style de l'auteure assez terne sans aucune comparaison avec ses autres ouvrages.
En effet, mon premier contact avec cette auteure fut "Zona frigida", acheté au retour d'une croisière nous ayant menés au Spitsberg, suivi très rapidement par la lecture de la trilogie "la ferme de Neshos" puis de "la tour d'arsenic".
La lecture de ces livres m'avait "emballée" par les histoires qu'ils racontaient, le style puissant et riche.
Je souhaite que prochainement, une fois remise de son deuil, Anne Ragde nous écrive un nouveau beau roman.
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Je ne suis pas une fidèle lectrice d'Anne Ragde, plus par manque de temps que d'envie. le seul titre que j'ai lu d'elle est Je ferai de toi un homme heureux dont je garde un bon souvenir. Sa majesté maman est un titre autobiographique où Anne rend hommage à sa mère.

Le début n'a pas été aisé, j'ai rencontré des difficultés à accrocher. Je dirais que c'est parce que le mode de vie norvégien est assez différent du nôtre et qu'il y a une certaine barrière avec la littérature nordique. Heureusement, on s'y fait rapidement. Anne Ragde nous livre un portrait doux-amer de sa mère. Elle nous parle de ses derniers jours, de leur relation, de leurs souvenirs. J'ai bien aimé ce titre, j'ai trouvé Anne Ragde juste. Elle n'idéalise pas sa mère et lui trouve aussi bien des qualités que des défauts. Et elle nous donne envie de découvrir cette mère aux multiples facettes. Après tout, n'aime-t-on pas les gens pour leurs défauts ?

Brite est une femme qui a toujours bataillé pour nourrir ses filles et sortir la tête de l'eau. Mais la pauvreté ne l'a jamais empêché de se faire plaisir, de se cultiver grâce à la littérature, aux voyages mais aussi aux échanges humains. Elle a toujours voulu sauver les apparences, renvoyer une belle image d'elle-même. Je me suis attachée à elle progressivement.

Anne Ragde dénonce également le système de santé norvégien où les patients sont très peu suivis, meurent de faim ou meurent tout court dans des conditions déplorables. Cela fait froid dans le dos, et que sa mère ait passé ses derniers jours dans un endroit aussi sinistre est aberrant…

Pour conclure, j'ai été touchée par ce portrait et par les sentiments qui se cachaient entre les lignes. Anne Ragde m'a donné envie de découvrir La Tour d'Arsenic, roman fictif fortement inspiré de l'enfance de sa mère.
Lien : http://romansurcanape.fr/sa-..
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