Quel joli titre !
En le découvrant, tout à mon ironie adorée, j'ai repensé au jour où j'ai découvert les places de parking "famille" devant un hypermarché. J'en étais atterrée.
J'ai d'ailleurs tout de suite décidé de m'y garer, seule dans ma voiture, au risque qu'une mère de la catégorie des mamans qui utilisent leur enfant pour griller tout une file d'attente, vienne me passer un savon.
Après tout, une femme réellement pressée mérite-t-elle moins d'attention qu'une femme devant déplier une poussette ?
Ce débat est houleux mais complètement inutile aujourd'hui puisque ce n'est pas le sujet de "
Sa Majesté Maman" d'Anne B.
Ragde. Je me suis plantée dans mon interprétation du titre.
J'adore ça.
J'ai l'impression d'avoir une surprise supplémentaire en lisant.
Anne B. Ragde a écrit un livre sur sa mère Birte suite à son décès. Elle nous raconte en toute simplicité le parcours un peu atypique de cette mère en quête d'aventure, ne s'épanouissant pas dans un quotidien routinier. Quotidien qu'elle a pourtant assumé pour ses deux filles.
On découvre que son précédent roman "La tour d'arsenic" retrace la vie de sa mère dénuée d'amour maternel. Je ne l'ai malheureusement pas lu, mais il pourrait expliquer le sentiment de culpabilité que ressent Birte vis-à-vis de ses filles. Elle pense ne pas les avoir assez câlinées.
On découvre aussi les conditions de vie dans certains services de gériatrie. Il est difficile de faire face au manque d'intérêt du personnel soignant quand il s'agit d'un membre de sa famille, quel que soit son âge. Chacun les siens comme on dit si bien.
Et puis on découvre que Birte était une femme cultivée, lisant énormément. Tout lecteur passionné se dit que ce ne pouvait pas être foncièrement une mauvaise personne.
Anne B. Ragde ne raconte rien d'exaltant, sauf peut-être son amour pour sa mère au travers de cet hommage très personnel.
Alors, en refermant ce livre, je me suis dit :
"Quel joli titre !"