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Citations sur Opus 77 (142)

Mais revenons à l’Opus 77. Le Nocturne est le seul des quatre mouvements à user d’instruments fantasmagoriques, harpes, tam-tam, célesta. Le soliste traverse ce paysage de mort et de désolation en ruminant la même mélodie obsessionnelle. C’est une quête sans espoir, l’histoire d’une âme errante armée d’un petit violon pour unique compagnon.
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J’ai attendu [près de son lit], longtemps, que sa respiration se fasse plus régulière, dans le silence et dans le noir. J’entendais le décompte s’égrener à chacune de ses expirations. Tic-tac, tic-tac, faisait la Mort tout en fixant mon père.
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Je me souviens de cet instant où nous nous retrouvons, le frère et la soeur. Les touches roulent sous mes doigts. Tout près de moi, j'entends sa respiration à lui qui s'accélère. Ensemble nous montons vers les hauteurs, sous mes yeux les notes s'affranchissent de la portée. Le violon de David geint et soupire, assume ses dissonances avant de revenir à moi au piano. Comme nous nous amusons de tout cela. Rires, pizzicatti, imprudents et impudiques. Enlacés, nous tournons et tournons au vu et su de tous. Pause, silence. Ricanements étouffés du clavier. Enfin le tempo s'accélère vers l'emballement final. Mes bras, mes épaules, ma nuque me font mal, nous jouons vite et fort. Nous atteignons la note finale.
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La main est un drôle d'animal. Elle prend, touche, pince, caresse ou frappe. Elle appuie sur la partie qui fait mal - ventre, poitrine, tête. Elle ausculté, elle apaise. C'est elle aussi qui serre la main de l'autre, perçoit sa chaleur ou sa nervosité. Une porte vers le monde extérieur, voilà ce qu'est la main. C'est elle encore qui vient se poser sur l'être aimé, l'homme, la femme, l'enfant. La solitude absolue est celle du toucher. vous aurez beau jouir d'une vie sociale et professionnelle frénétique, si vous ne touchez jamais personne alors vous serez plus seul qu'une pierre. Et les pianistes alors ? Pour eux c'est encore pire. C'est une question de vie ou de mort. La main est leur unique moyen d'expression. La courroie de transmission qui permet d'exprimer sa sensibilité, son trop-plein ou si vide abyssal. Quand la main du pianiste est en souffrance, alors c'est le monde entier qu'il faut repeindre en noir.
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La main est un drôle d'animal. Elle prend, touche, pince, caresse ou frappe. Elle appuie sur la partie du corps qui fait mal - ventre, poitrine, tête. Elle ausculte, elle apaise. C'est elle aussi qui serre la main de l'autre, perçoit sa chaleur ou sa nervosité. Une porte vers le monde extérieur, voilà ce qu'est la main.
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La pire des punitions n'est jamais la critique, même acerbe, mais l'oubli.
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Le défi n'est pas anodin, un bon pianiste ne fait pas forcément un bon chef (d'orchestre), tout soliste qu'il est. La meute commence par le flairer comme un semblable, avec circonspection, en lui montrant parfois les dents, sans lui reconnaître d'emblée une position de mâle dominant. Il faut savoir user de charme autant que d'autorité.
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Je vais vous dire, pianistes et violonistes ne sont pas égaux face aux problèmes de mémorisation. Mon instrument à moi est une usine à trous, un véritable gruyère. Il suffit de voir l'épaisseur des livrets, la quantité de notes à retenir. Quatre-vingt-huit touches et huit octaves d'un côté, quatre cordes et quatre octaves de l'autre.
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Un jour, lors d’une répétition d’un concerto de Prokofiev, un chef autrichien, trouvant que je jouais trop vite, que j’étais systématiquement en avance sur son orchestre, m’a demandé si je connaissais la valeur d’un silence. J’ai claqué le couvercle du clavier et je suis sortie boire une vodka à la brasserie d’en face. Je lui ai fait porter un mot, sur un petit plateau, par un serveur en veston : j’exigeais des excuses, devant l’orchestre au grand complet, sinon pas de concert le soir. Les tractations ont duré près d’une heure, de part et d’autre du boulevard. A la fin, le petit dictateur a fini par céder. Excuses plates et publiques. Le serveur qui avait joué les messagers a eu droit à un pourboire royal. Ce jour-là, on m’a prise pour une insupportable diva – ce que je suis, d’ailleurs. L’Autrichien n’a jamais su à quel point il était passé près du premier sang.»
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« Krikorian disait aussi : Ce n’est pas le temps qu’on met pour arriver au sommet qui compte, mais le temps qu’on est capable d’y rester. » (p.104)
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