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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Excellent, j'ai tout aimé, de l'originalité de l'histoire à la trame choisie et l'écriture. L'analyse des personnages et de cette famille, la situation complexe dans laquelle elle est enferrée est très fine et sobre. L'auteur réussit à faire passer en peu de mots et peu de pages une multitude de situations et de sentiments pourtant complexes, ce que j'admire grandement car je considère cela comme beaucoup plus difficile que d'écrire un pavé. La musique classique et son milieu (musiciens, chef d'orchestre, chanteurs) créé une atmosphère originale (et très intéressante, j'ai appris beaucoup de choses) qui a une importance particulière dans le récit, ce n'est pas un simple décor. Excellent moment de lecture, et pas seulement pour les mélomanes
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J'ai adoré. Je l'ai lu en quelques heures. Ce n'est pas à proprement dit un page-turner mais que c'était bien. Violemment beau. Ce genre de beauté que l'on ne retire que d'un travail acharné. C'est beau parce que c'est dur, parce qu'il faut y mettre son âme et y consacre des heures. C'est beau comme un morceau indomptable durement apprivoisé au fil des répétitions.
Avec ce texte, l'auteur signe un roman magistral, au sens propre : avec la maîtrise d'un maître. Je n'en exigeais pas moins pour cette fresque familiale dont la musique est le ciment de ses membres, mais aussi la cause de leur éloignement. Parce que la musique classique, c'est tout ou rien. L'exigence qu'elle induit est sublime. On ne peut être bon ou faible, il faut être merveilleux et fort. le père ne peut pardonner au fils son choix, la fille ne peut risquer de perdre le contrôle, qui s'exprime face à un piano. Froide et magnifique elle doit rester, pour mettre à distance ceux qui pourraient la perturber.
Opus 77 est un très beau roman que je vous conseille.
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L'opus 77 est un concerto pour violon de Chostakovitch, Ariane décide de l'interpréter dans une transcription pour piano lors des funérailles de son père Claessens. Claessens, père d'Ariane, de David et époux de Yaël, soprano israélienne plus jeune que lui de 18 ans est un pianiste de renommée internationale qui passe du clavier à la direction de l'orchestre OSR (Orchestre de Suisse Romande). Les deux enfants baignent dans un univers musical propice à leur apprentissage évolué, du piano pour Ariane et du violon pour David. Yaël, jeune épouse éloignée de son art par ses maternités s'étiole et devient dépressive. Ariane, excelle au piano au point d'être adoubée par ses pairs lors d'un concours à New-York et entame une carrière internationale cornaquée par son agent Miroslav. David, de nature un peu autistique souffre des exigences de son père, déçu qu'il ait préféré les cordes au clavier. Krikorian, un vieux violoniste arménien à la carrière prometteuse empêchée par Staline remoblise David avec un enseignement bienveillant faisant émerger son génie caché. le ressort de l'histoire est le concours de la reine Elisabeth qui se déroule à Bruxelles ! Les personnages ont un profil psychologique très bien décrit, les situations et les ambiances sont convaincantes, L'auteur nous offre un très bon roman à déguster.
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C'est la musique qui est l'héroïne de ce magnifique roman, plus précisément le concerto pour violon "Opus 77" de Chostakovitch. le roman est rythmé par ce concerto, il comprend cinq parties : Nocturne, Schenzo, Passacaille, Cadence et Burlesque.

Cette pièce de musique a cadencé la vie de la famille Claessens.

Dans cette famille, il y a le père dont on retrace ici sa vie. Tout commence le jour de son enterrement et sa fille Ariane s'apprête à entamer non pas "La marche funèbre" attendue au piano mais "Opus 77".

Ce chef illustre fut pianiste au départ, c'est comme ça qu'il rencontra à Tel Aviv, Yaël, sa femme , 17 ans plus jeune que lui, une soprano qu'il ramena en France et accompagnera longtemps avant de passer de l'autre côté du pupitre et de devenir un des plus grands chefs d'orchestre. de leur union naquirent deux enfants, David l'aîné de deux ans d'Ariane. David choisira le violon, Ariane le piano.
Une famille de musiciens mais pas toujours rose la vie à la maison !

Yaël perdra sa voix et deviendra dépressive alors que David et Ariane n'avaient toujours pas quitté l'enfance.

Pour ses 13 ans, Claessens emmènera son fils David à une vente aux enchères pour lui acquérir son violon, un Wuillaume de 1867 hors de prix, un très beau cadeau certes mais ce père froid, exigeant, distant et absent n'apportera pas l'essentiel à son fils, l'amour, l'écoute.

Un incident au Victoria Hall empêchera David de jouer "Opus 77" avec son père. David s'éloignera alors avec sa soeur Ariane comme accompagnatrice, c'est Krikorian qui le prendra sous son aile et l'inscrira au plus prestigieux concours au Monde, le Reine Elisabeth de Bruxelles.

On sait depuis le début qu'un incident éclatera en finale mais lequel ?

C'est petit à petit, adagietto que l'on le découvrira.

On fait des aller-retours dans le temps, ce qui m'a un peu perturbée au début mais très vite l'écriture captive, elle est magnifique. La tension monte crescendo, molto crescendo, on ressent très fortement cette tension, un rythme de plus en plus intense, fortissimo qui nous fait ressentir la pression liée aux concours d'excellence.

La solitude, la pression pour un final époustouflant.

C'est le lien frère et soeur, cet amour pour la musique qui les projettera tous les deux sur le devant de la scène. La relation difficile au père est mise en avant ainsi que la difficulté et la beauté du plus beau concours musical au monde.

A lire, c'est splendide.

Ce roman fut finaliste dans le cadre du Prix Femina 2019

Ma note : 9/10
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Roman familial virtuose, magnifiquement et habilement construit qui me restera en mémoire comme une lecture marquante de cette année 2019.
Une partition familiale grinçante qui débute par l'enterrement du père, Claessens, chef d'orchestre jadis talentueux à la renommée mondiale. C'est sa fille, Ariane, splendide rousse, pianiste émérite, qui a pour mission de rendre hommage à son père ; elle va jouer au piano, non pas une marche funèbre, mais le concerto pour violon n°1, OPUS 77 de Chostakovitch. Ce concerto se compose de cinq mouvements, Nocturne, Scherzo, Passacaille, Cadence et Burlesque, autant de mouvements qui composent habilement les parties du livre.
Ariane déroule alors le fil de l'histoire familiale, sous l'égide d'un père dominateur et narcissique, imbu de sa personne, qui brise les destins de ses proches : de sa femme d'abord, ancienne soprano, de son fils reclus désormais dans un buncker, d'elle-même, froide et sans émotion, devenue pianiste internationale. Ariane se définit à la fin du livre comme « le plus complexe, le plus indéchiffrable, le plus parfait automate jamais créé de main d'homme » (entendre de père).
Ariane joue surtout pour David, espérant ardemment le sortir de son isolement, le voir se réconcilier avec le violon car les liens sont indéfectibles entre le frère et la soeur. La mort du père pour ramener le fils à la vie ?
Le récit est remarquablement bien construit, les personnages sont émouvants, surtout David, le fils qui renonce au violon en dépit de son talent. L'analyse et le cheminement de chacun sont finement analysés. le récit ne faiblit jamais.
En un mot, c'est un récit magistral qui m'a bluffée, et je précise qu'il n'est pas nécessaire d'être mélomane pour se laisser emporter !
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Merci à Babelio et aux éditions Viviane Hamy pour ce magnifique roman.
Mais surtout merci au virtuose Alexis Ragougneau de nous avoir livré un nouveau chef-d'oeuvre après le foisonnant "Niels". Même si le style en est radicalement différent, plus intimiste et plus sobre, comme si l'auteur passait d'un orchestre symphonique à un trio schubertien.
Vous l'aurez compris, "Opus 77" parle de musique. Mais celle-ci n'est que le soutien à une histoire familiale complexe. L'emprise d'un homme, Claessens (a-t-il un prénom ?), sur différents éléments. La musique, qu'il veut maîtriser en devenant pianiste de renommée mondiale, puis chef d'orchestre de l'orchestre symphonique romand. Son corps, mais à vous de lire. Sa femme, bien plus jeune que lui, cantatrice, qu'il va enfermer dans une cage dorée dont elle ne ressortira plus. Sa fille, devenue pianiste elle aussi (pour plaire à son père ? pour lui succéder ? pour vivre dans son ombre ?). Mais le personnage le plus emblématique de ce jeu d'influence est David, le fils aîné, prodige du violon. David qui malgré son talent inné, refuse la destinée que lui impose son père, malgré un espoir fugace en une ultime réconciliation (les rapports père-fils sont particulièrement freudiens dans ce roman).
Cette famille écorchée vive, qui aurait pu vivre en harmonie, si ce n'est cette figure de paterfamilias qui veut faire tourner son monde à la baguette.
Ce roman est tellement riche qu'il m'est difficile d'en parler comme je le voudrais. Mais que le lecteur ne s'effraie pas. Nul n'est besoin d'être calé en musique classique pour l'apprécier. Surtout Chostakovitch, dont une des oeuvres donne son titre au livre, et qui est pour moi un des compositeurs les plus ardus. Mais il donne néanmoins envie de s'y attarder, afin de s'approcher davantage des personnages. L'écriture est tantôt feutrée comme une salle de concert, tantôt pleine de fougue et de pizzicatos.
Une fois de plus, Alexis Ragougneau signe là une oeuvre magistrale.
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A l'image d'une oeuvre musicale, ce n'est pas la longueur qui détermine la puissance : Opus 77 est certes un roman court mais tellement fort.
A l'occasion des obsèques de son père, Ariane se remémore sa famille, composée d'artistes de renommée internationale. Tel un orchestre, chaque membre occupe un rôle bien précis. le père pianiste puis chef d'orchestre très réputé, règne sur sa famille comme sur son orchestre. Sa femme, Yael, ancienne soprano israélienne mais qui a perdu sa voix, s'efface. David, leur fils, violoniste à la carrière prometteuse, se saborde pour ne pas se brûler les ailes face à la lumière potentielle de la notoriété. Contrairement à sa soeur Ariane, pianiste : la plus libre d'entre tous, elle enchaîne les tournées internationales, tout en tentant de jouer le rôle du fil qui maintient tant bien que mal cette famille à flots.
Alexis Ragougneau aborde la question de l'emprise et de la liberté, que ce soit dans la société, au sein de la famille, ou dans le rapport à la musique (ou à toute forme d'art). Mention spéciale pour le rôle particulier joué par l'Opus 77 de Chostakovitch : véritable fil conducteur du livre, témoin du secret qui peut régner au sein d'une famille, jusqu'à marquer d'un fer rouge son histoire au fil des générations, un témoin qui se passe ou qui créé des ruptures. Il y est aussi question d'amour, amour inconditionnel, amour tu, ou amour désespérément recherché, et donc, vous l'aurez compris, aussi d'absence et de douleur.
Telle une oeuvre musicale divisée en opus, Opus 77 se compose de cinq chapitres qui rythment le récit et dont les titres (nocturne, scherzo, passacaille, cadence et burlesque) marquent aussi le rythme de la vie. Les mots mais aussi les silences, tellement bien décrits, nous portent telles des notes ou des blanches cherchant à faire vivre ensemble ultra-sensibilité et extrême fermeté, noirceur et lumière. Une partition livresque particulièrement réussie : à lire à haute voix !
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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Quand j'ai vu la couverture du Livre de poche, je pensais n'avoir jamais vu auparavant ce livre. Et quand je suis allée chercher des informations sur lui et que j'ai vu la couverture du grand format, un demi violon avec un demi visage caché derrière, je me suis souvenue alors que je voulais le lire car cette photo m'intriguait beaucoup. C'est une image qui me parle beaucoup, ayant eu une fille qui joue du violon. le résumé a fini de faire le travail, il mélangeait des thèmes que j'apprécie, histoire de famille, sur fond musical.

 

Et toute l'originalité de cette histoire repose justement sur le fait qu'elle repose sur une pièce de musique de Chostakovitch, le Concerto pour violon n°1 en la mineur, opus 77. Chostakovitch est un musicien que j'apprécie, et que l'on connaît surtout pour sa Valse n°2, rendue très célèbre par une publicité de voiture. Mais je m'éloigne du livre. Cet Opus va être le point central, le fil rouge du livre qui va se découper selon les mouvements de ce concerto. Comme lui, le livre est divisé en quatre parties, Nocturne  avec un rythme Moderato, Scherzo et son rythme Allegro, Passacaglia au rythme Andante et le quatrième, Burlesque  avec un rythme Allegro Presto. L'histoire va se coller parfaitement aux rythmes du concerto.

Tout commence par une messe d'enterrement, on fait la connaissance de Ariane Claessens, célèbre pianiste. C'est l'enterrement de son père, le célèbre chef d'orchestre. Ariane a décidé de jouer une pièce au piano pendant la messe, en hommage à son père. Elle aurait pu choisir un morceau connu, que l'on joue habituellement aux funérailles, mais elle décide de jouer un concerto qui a marqué sa famille, l'Opus 77, qui d'habitude se joue au violon mais qu'elle interprétera au piano. Les grands absents de cette cérémonie sont sa mère, Yaël, chanteuse lyrique et son frère David, violoniste. Ariane, au fur et à mesure qu'elle joue va se remémorer sa vie avec son père, son frère, tout ce qui a pu marquer cette famille de musiciens.

On va ainsi remonter dans le passé, dans l'enfance d'Ariane avec son frère, leur apprentissage de la musique, avec un père autoritaire et une mère qui peu à peu perdra sa voix. Les relations entre David et son père sont tendues, l'apprentissage de la musique est ardue, le père est exigeant avec ses enfants, ce qui peut se comprendre. La musique est ce qui les réunit mais aussi ce qui peut les déchirer. David est doué, plein de talent, mais très introverti, il quittera d'ailleurs tout pour vivre enfermé dans un bunker en Suisse. La mère est effacée, perd sa voix, et finira elle aussi dans une autre sorte d'enfermement. Ariane est celle qui essaiera toujours de les réunir, elle est une grande pianiste, fait des concerts à travers le monde. Elle aidera son frère à se surpasser. Elle s'occupera de son père à la fin de sa vie, et cherchera toujours à renouer les liens entre le père et le fils.

 

En tant que lecteurs, on est conviés à ce concert, et en même temps à rentrer dans l'intimité de cette famille célèbre le temps d'un roman. L'histoire suit le rythme du concerto, cela commence doucement avec l'enfance et la vie familiale pour finir en apothéose avec ce prix de la Reine Elisabeth  que David va tenter. C'est sa soeur et son professeur qui le poussent à le tenter, il a plusieurs phases éliminatoires à passer et la final est de jouer justement l'Opus 77 avec un orchestre, et le chef d'orchestre invité cette année là n'est autre que le père de David, qui ne sait pas que son fils s'est inscrit à ce prix. Comment vous dire à quel point les moments vont être forts pendant ces temps où père et fils règlent leurs comptes au travers de leur jeu musical. Tout l'amour, tout le manque, tous les non-dits vont être transposés le temps d'un concerto. Et le silence, ce silence si pesant, ces regards qui ne se croisent pas, c'est pour moi le moment le plus intense du roman. Comme si tout le reste du livre n'était là que pour arriver à ce moment, exactement comme lorsqu'on écoute une symphonie, le point d'orgue, le moment où tout l'orchestre s'emballe.

 

Je me suis alors empressée d'aller écouter cet Opus 77 pour pouvoir ressentir au plus près toutes les émotions, et je peux vous dire que le rythme de ce livre suit parfaitement celui du concerto. Et pour ça, je suis totalement admirative, car c'est un exercice pas évident du tout. le style de Alexis Ragougneau est très bon, il peut à la fois être incisif, violent, fort, et en même temps doux, caressant, plein de pudeur. J'ai aimé la façon dont il a amené tous les événements. le narrateur principal est Ariane, le choix narratif de l'auteur est donc la première personne du singulier, et je suis très sensible à ce « je » qui me permet de me mettre à la place de la narratrice et de ressentir au plus près tout ce qu'elle vit, de rentrer dans sa tête. Et les émotions ressortent très bien. Ariane s'adresse à son frère, à son père, elle parle de son professeur, de sa mère. C'est parfois un peu déroutant, car au début d'un nouveau paragraphe, on ne sait pas toujours à qui elle parle, il faut quelques lignes pour comprendre qui est l'interlocuteur, et cela m'a par moment déstabilisée. Ce serait mon seul petit défaut de cette lecture. Les remontées dans le passé ne sont pas suivies dans le temps, je veux dire qu'on peut être à un moment de la vie adulte, remonter dans l'enfance, puis l'adolescence pour retourner encore plus loin. C'est aussi parfois déroutant, mais c'est aussi très original. Une autre originalité aussi, c'est qu'il n'y a pas ou très peu de dialogue, comme il n'y a pas de chapitres. À l'intérieur d'une partie musicale, tout est raconté d'un bloc, et n'est séparé que par des espaces. Quand j'ai vu cette construction en feuilletant le livre avant ma lecture, j'ai eu peur que cela provoque beaucoup de longueurs, et en fait pas du tout. Tout est bien rythmé par les allers-retours entre le présent et le passé. Je ne me suis pas ennuyée une seconde.

 

J'ai beaucoup aimé ce livre, découvrir cet auteur. Alexis Ragougneau a écrit ce roman comme un musicien écrit une partition, il a réussi à transposer la force des coups d'archet, ou des touches de piano, mais aussi la douceur d'un toucher de note. J'ai vraiment vécu cette lecture comme j'écoute une symphonie de musique classique. Certaines scènes m'ont rappelé de bons souvenirs, surtout l'apprentissage de la musique au moment de l'enfance de David et Ariane. J'ai revu mes deux filles qui ont appris les mêmes instruments, aller au conservatoire, une avec le violon dans le dos, l'autre avec son cartable de partitions. Cela m'a remémoré de très bons moments avec mes enfants et m'a beaucoup touchée.

Ce livre transmet des émotions fortes, et parle très bien des relations parents-enfants, dans leurs complexités et leurs beautés. C'est un vibrant hommage aux relations familiales, et il pointe aussi le doigt sur le fonctionnement du milieu musical, de la célébrité, des dangers de celle-ci, de la compétition entre les musiciens et du microcosme qu'il représente, comme une élite au-dessus de tout.

 

Je pense que vous l'aurez compris au vu de la longueur de cet avis, j'ai aimé ma lecture, touchante et émouvante, elle s'est lue facilement et n'a pas été ennuyante. Bien qu'il porte un nom de concerto, ce n'est pas un livre sur la musique, mais plutôt sur ceux qui la joue, qui font ce qu'elle est, chaque musicien aura une façon différente de jouer une pièce de musique et c'est ce qui fait sa grande richesse.

Je découvre totalement Alexis Ragougneau avec ce livre et je ne suis pas du tout déçue par cette découverte. Je le note dans mes auteurs à suivre car je prendrai un grand plaisir à lire un autre de ses romans. J'ai envie de voir s'il met autant d'originalité dans d'autres de ses écrits.

Je ne peux vraiment que vous conseiller ce livre qui vous enrichira musicalement et qui vous emmènera dans une histoire familiale intense.

 


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Formidable roman découvert grâce au jury de lecteurs organisé par la librairie La Galerne de ma ville, Le Havre. L'histoire est originale, prenante et envoûtante : j'ai eu du mal à lâcher après l'avoir commencée, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un bon moment ! Donc, en ce qui me concerne, c'est un gros coup de coeur pour Opus 77, et si les autres romans sélectionnés par La Galerne pour son jury sont du même niveau, ça va être un grand plaisir d'y participer !

Dans la famille Claessens, on vit « musique », on pense « musique », on respire « musique »…la musique fait partie de la famille et occupe la première place. le père, pianiste devenu ensuite chef d'orchestre, règne sur sa famille comme sur son orchestre : exigeant, intransigeant, un peu mécanique, il laisse peu de place aux émotions et aux sentiments. La Mère Yaël, venue en France pour le suivre, était une chanteuse lyrique à l'avenir prometteur, mais elle a perdu sa voix, et sa raison, elle s'est étiolée, sombrant dans une dépression grave. Les deux enfants sont des prodiges : L'aîné, David, a défié son père dès le plus jeune âge en jetant son dévolu sur le violon au lieu du piano alors que sa soeur, Ariane, la narratrice, s'est conformé au voeu paternel et s'est mise au piano. Chacun est un virtuose… mais ce qui aurait dû les unir, leur passion commune pour la musique, va au contraire les séparer et faire exploser la cellule familiale. A fil du roman, l'auteur égratigne assez sévèrement le milieu fermé de la musique classique, microcosme élitiste et sans pitié avec ses trahisons, complots, alliances, rumeurs et conspirations.
Le texte n'est pas linéaire : le récit de l'enfance et de l'adolescence est entrecoupé par celui de la fin de vie du père ! Si c'est un peu perturbant parfois, ce procédé crée une tension et une attente palpitante chez le lecteur. le ton d'Ariane tour à tour sensible, direct voire cru, imagé ou parfois plus poétique rythme également le récit en y ajoutant les nuances qui le rendent plus « vivant ».

Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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Musical, sensible et sensuel, voici quelques mots pour donner à entendre ce sublime roman d'Alexis Ragougneau. Cette histoire s'ouvre sur une cérémonie religieuse, celle de l'enterrement de Claessens, un chef d'orchestre de talent, sévère. Dans cette église, l'Opus 77 de Chostakovitch interprété par sa fille, la pianiste internationale Ariane Claessens fait écho à l'histoire familiale.

En effet, ce concerto pour violon du grand compositeur russe sera le point d'orgue de toute sa famille, notamment celui de son frère, David. Violoniste virtuose à l'esprit torturé, celui-ci bouleversera les exigences du père à l'issue d'une décision importante. A ce propos, c'est avec habilité que l'auteur ménage le suspense lié au devenir des membres de cette famille.

Parmi les personnages remarquables, le professeur arménien Kirkorian joue sa partition à merveille. Evoquant la relation intime à la musique sous l'empire soviétique, ce petit homme offre au lecteur peut-être les plus beaux passages sur le rapport entre le musicien et son instrument, l'intériorité de l'individu exprimé à travers cet art, la question de la transmission.

Cadencé et tout en nuances, ce livre touchera au coeur chaque lecteur, quel que soit sa relation à la musique. Faisant la part belle au silence, Alexis Ragougneau aurait sans doute mérité une oreille plus attentive à l'occasion de cette rentrée littéraire.
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