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3,8

sur 119 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Peut-être que de loin, cela fait un peu penser au film Les Crimes du futur de Cronenberg, parce que dans ce roman aussi, on ouvre les corps pour retirer leur souffrance et leur maladie… Mais tandis que Cronenberg fait du Body Art extrême en retirant des tumeurs pour épater les riches blasés lors de séance de Performance artistique, Ada et son père soignent toute sorte de maladies par simple philanthropie, et pour cela ils ont également besoin d'une Terre bien spéciale, qui se trouve dans leur jardin. Car pour soigner les malades (ils les appellent les cures), pour soigner les cures, il faut les enterrer dans cette Terre et chanter des chansons… Si père est un être altruiste, nous ne sommes pas certains des motivations de Ada, parfois sous l'emprise de ses passions de jeune fille…

***

Mon avis sur cette lecture est plutôt mitigé.
Le personnage d'Ada, si différent dans sa conception, ressemble en fait, à beaucoup de jeunes filles passionnées du commun des mortels. Enfin, ce n'est que mon opinion. Oui elle n'a pas choisi d'être façonnée, oui elle n'a pas choisi cette enveloppe corporelle si étrange, oui elle n'a pas choisi ce travail, oui elle n'a pas choisi sa vie où on doit ouvrir des corps avant de les enterrer dans le jardin et son « don » qui doit servir la cause de l'humanité, est un obstacle pour joindre le beau ténébreux du coin…

Néanmoins, l'idée et l'originalité du roman, la belle écriture, lui octroient le droit de figurer dans les romans à découvrir.
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Ada et son père vivent en marge d'une bourgade elle même en marge d'une région qui a bien l'air d'être en marge .
Et sur un malentendu , Ada et son père ne sont pas foutus physiquement comme nous , allez savoir !

Ada et son père ont des vertus que les gens pas en marge ne possèdent pas : Ils soignent les cures (c'est à dire a priori tous les humains sauf eux deux ). Mais ils les soignent bien . Ils rentrent à l'intérieur , font sécher les poumons , vous foutent un peu sous terre pour qu'elle vous travaille . Un jour arrive Samson, et Ada , elle va être fan. Trop peut être...

Amis du cartésien , du factuel et du crédible , passez votre chemin ou alors , ayez une bonne ouverture d'esprit durant votre lecture.
Parce que finalement , elle est intéressante cette lecture . le texte est sombre , énigmatique , mais l'énigme est prenante et l'auteure joue bien avec sa proie.
Même s'il n'est pas sur que l'on comprenne tous la même chose à tous les instants de la lecture , il ressort de ces pages une force brute, un peu comme celle que la terre peut donner à tout ce qui se nourrit d'elle pour exister.

Et si on part pour lire une fable , on doit pouvoir même vraiment prendre son pied. Mais moi, j'étais presque arrivé quand j'ai eu l'idée .
Il n'empêche que cette lecture hors de ma zone de confort m'a touchée .et que la transformation d'Ada tout au long du roman est admirablement amenée.
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Ada et Père vivent à l'écart des autres villageois, en bord de forêt, et sont guerisseurs. Les « cures », ainsi qu'ils les appellent, viennent soigner leurs maux, de la grossesse difficile à la ménopause en passant par les douleurs d'estomac. Alors, Ada et Père ouvrent les chairs et chantent afin d'extirper la maladie ou le mal. Une méthode bien étrange et terrifiante mais qui a fait ses preuves.

Quand Ada tombe amoureuse de Samson, une « cure », elle est sens dessus-dessous et découvre la montée du désir et le plaisir. Elle se rend compte aussi qu'elle a toujours vécu à l'écart et qu'elle souffre de cette solitude. Mais son père s'oppose à cette relation, il faut se méfier des autres, qui pourraient découvrir leurs secrets.

Un roman qui flirte avec le conte macabre. L'écriture est très singulière et évocatrice. On est dans les peaux et les vicères, on est au plus près des corps et des fluides, dans un mélange de fascination et de répulsion.

J'ai pensé un peu au dernier Cronenberg, « les crimes du futur » qui incise également l'épiderme jusqu'au sang, mais avec moins de sensualité et d'animalité. J'ai aussi pensé à « Mortepeau », le roman de Natalia Garcia Freire qui nous plonge dans cette même atmosphère gothique.

Un livre qui ne peut laisser indifférent. Sue Rainsford, avec ce premier roman, impose sa plume et son style. Etant phobique des limaces, les premières pages m'ont glacé les sangs !

Un roman à découvrir, sorte de métaphore de l'adolescence et qui aborde le sujet du corps des femmes. Une lecture qui bouscule et met mal à l'aise mais qui
sait émouvoir aussi.
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Pour poursuivre ma plongée en sorcellerie, j'ai choisi d'orienter ma chronique de ce roman en adoptant ce point de vue, alors même qu'il ne s'agit pas d'un livre de sorcière.
Dans un contexte de littérature fantastique, il s'agit davantage de suivre l'évolution d'une créature féminine aux prises avec son entourage et sa nature même. Ada est une creature composée de terre, de graines et de branchages , créée par son père qui avait besoin d'aide pour ses tâches de guérisseur.
Sue Rainsford a déclaré avoir beaucoup lu Simone de Beauvoir. On peut imaginer qu'elle a souhaiter créer une une femme qui n'est pas née femme mais a choisi de le devenir. En effet, si son père lui a assigné un genre en lui donnant un prénom féminin, elle n'est pas censée éprouver des sentiments ou des désirs humains. Et un obstacle, physiologique celui-là, l'empêche d'expérimenter sa féminité dans son corps.
" La première fois que j'ai voulu coucher avec un garçon, je ne savais pas du tout ce que je faisais. J'étais par terre, il s'est allongé sur moi et je l'ai serré très fort dans mes bras. Il a voulu la mettre en moi, mais il n'y avait nulle part où aller, il a eu peur et il m'a mordue. (...). Mais je ressentais une sorte de manque languissant – ce que les cures appellent, je le sais maintenant, le désir, ou la lubricité.
Enfin, je me suis créé une ouverture, à laquelle j'ai ensuite donné une bonne douzaine de noms différents, et j'ai pu accueillir Samson en moi. Il fallait pour cela que le désir soit assez fort, et quand ç'a été le cas, il est apparu ".

Ada crée elle-même son corps de femme, non seulement en ouvrant une fente dans sa chair mais en la nommant de différentes manières pour l'ancrer dans une réalité concrète. C'est par son désir et par sa détermination qu'elle valide une identité qui n'était que surface.
Cette opération de magie, conforme à la réputation de magicienne - guérisseuse - sorcière d'Ada, augmentée par une sensualité affirmée et par une sexualité toute neuve, a pour conséquence de la faire basculer dans la catégorie sorcière.
" Personne n'était au courant, pour Samson et moi. Nous avions tous les deux été très prudents, parce que nous savions que notre relation pourrait fâcher certaines cures.
Il y en avait qui voudraient me faire monter sur un bûcher, si elles venaient à l'apprendre. Il y en avait qui seraient jalouses, qui affirmeraient que je lui avais forcément donné un philtre pour l'obliger à coucher avec moi – ou que je lui offrais une forme de guérison plus puissante, plus efficace."

Sue Rainsford habille ses femmes de métaphores. Elle parle de la construction d'une identité de femme, du corps, de la chair, du désir et du sexe. Mais aussi, lorsqu'elle ouvre les corps des femmes-cures, de subir le fait d'être une femme dans la grossesse ou dans la ménopause. le corps des femmes suit un cycle de vie naturel, avec des fluides, des sécrétions et une maturation qui ne devraient pas être connotés négativement.
En toute connaissance de cause, Ada choisit d'être une sorcière, de vivre son désir sans complexes, même si elle doit pour cela commettre l'irréparable.


"

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Retour à la terre.

Père et sa fille Ada, deux êtres à part, vivent à l'écart d'un village dont ils soignent les habitants – les cures – de leurs maux, même les plus terribles.
Ils les soignent en les ouvrant pour en retirer leurs affections, ou en les plongeant dans la Terre qui se chargera des les changer.
Ces visites chez eux rythment leur quotidien, bientôt bouleversé. Car Ada est amoureuse d'une cure, et rien ne sera plus pareil.

Mais qu'est-ce que j'ai lu, bon sang ?!

Des tranches de vie d'un quotidien des plus particuliers, fait de soins étranges prodigués aux cures qui viennent leur rendre visite, de l'attente entre deux patient·e·s, et désormais pour Ada de ses rendez-vous secrets avec Samson ; entrecoupées de témoignages des villageois sur leurs rapport à Père et sa fille.
Car iels leur inspirent crainte, fascination et respect mêlé·e·s. de par leurs dons, car iels ouvrent les corps pour en extraire la maladie comme iels ouvrent la Terre pour y déposer les cures trop atteint·e·s pour la laisser les guérir et les transformer. On revisite la figure de la sorcière, des guérisseureuses, lié·e·s à la terre. Mais aussi de par leur nature : lui massif et sauvage, ours-garou, elle sorte d'enfant-golem née de la Terre, personnages hors-normes toujours aussi mystérieux·euse après pourtant des générations à officier là, sans sembler changer.

Sauf que...
Ada, elle, change bel et bien. Secrètement. À travers l'histoire d'un premier amour – dont on devine pourtant quelque chose de vicié, on se doute vite des profondeurs obscures, de la pourriture qui s'y tapie –, Ada va entrer en rupture avec tout ce qui faisait son quotidien.
Car c'est un récit d'émancipation auquel on assiste. S'émanciper de la figure paternelle, quasi démiurgique, s'émanciper de son ancien soi dont elle remodèle le corps afin de vivre ses premiers émois, s'émanciper de sa solitude par une envie d'autre(s) dans un univers clos dont elle n'a jamais connu rien d'autre...

Une ambiance étrange plane sur tout le roman, dans ce décor rural plein de folklore. On flirte parfois avec le body-horror, le folk-horror. Les sensations organiques palpitent en nous dans un rouge poisseux, on sent la terre maculer nos peaux, la changer.
Pourtant le texte déjà court se fait très élusif, ne livre ni détail ni développement ni explication ; il entretient un certain flou où n'affleurent que les mystères et l'étrangeté.
S'il avait le potentiel pour être un texte incroyable et marquant, le roman ne m'aura laissé que des souvenirs évanescents.

Désormais en moi, enseveli sous ma Terre, il débute sa lente transformation. Qui sait quelle forme il prendra quand il en émergera ?
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Premier roman de Sue Rainsford aussi bizarre qu'étrange, ce qui n'est pas pour me déplaire.
À mi-chemin entre le réalisme magique, le merveilleux et le folk & body horror, ce roman ne peut laisser indifférent. Il faut accepter de se laisser embarquer dans ce conte monstrueux d'un nouveau genre pour complètement apprécier le récit.

Ici, on suit Ada et son père, des marginaux car considérés comme sorciers. Dans le village à la chaleur étouffante et à l'ambiance moite dans lequel ils vivent, Ada et son père soignent les habitants - les « cures » comme ils les appellent - avec des méthodes bien à eux : en ouvrant les corps des souffrants pour ôter leurs maux avec leurs mains et en les enterrant parfois dans leur jardin, une petite parcelle de terrain dont la terre peut « réparer ». Après tout, ce duo original vient de la terre (littéralement !)…

Roman envoûtant et fascinant, conte horrifique et poétique, « Jusque dans la terre » raconte la passion amoureuse et le désir d'émancipation sur fond de brutalité animale et de métaphores organiques et végétales.
Déroutant, ensorcelant, mais carton plein pour moi !
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En un lieu et en un temps incertains, Ada, une jeune fille qui vit avec son père, mi-guérisseuse mi-sorcière, reçoit des villageois qui craignent mais consultent ces gens aux pouvoirs étranges et aux modus operandi plutôt effrayants (enterrer des patients pendant plusieurs mois ou retirer leurs organes par exemple).

Dans une ambiance aussi mystérieuse qu'horrifique, largement marquée par le réalisme magique, servie par une langue poétique et une construction polyphonique où la tension est impeccablement maitrisée, la jeune autrice irlandaise Sue Rainsford élabore un roman poisseux, qui met son lecteur profondément mal à l'aise.

Le climat particulièrement étrange, et toujours au bord de l'implosion et/ou de l'étouffement sert à la perfection ce récit dérangeant d'emprise (masculine, paternelle, violente) vraiment bizarre et atypique mais vraiment prenant. Encore une pépite des Forges de Vulcain !
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Premier roman d'une autrice irlandaise, Jusque dans la terre (Aux Forges de Vulcain) réussit le pari à mêler le sublime (passages poétiques) au plus sombre jusqu'à la limite du malaise, tout cela sur un fond gothique de récit initiatique.
Voyez plutôt : aux lisières d'un village, sans nom, sans époque, vit une jeune fille, Ada, avec son père (Père). Tous les deux nous apparaissent comme des sortes de guérisseurs très prisés des gens des alentours qui viennent les consulter pour toutes sortes de maux.
Ada et son père les appelle des « cures ». Je m'arrête et j'avoue qu'à cet instant du roman, j'ai eu une pensée pour The Cure dont quelques titres m'ont accompagnée durant la lecture pour le côté cold/dark wave mais un vieux blues poisseux fait bien l'affaire.
Les « cures » sont donc des humains, contrairement à Ada et à son père qui bénéficient d'une longévité extraordinaire (Ada n'est pas réellement « une adolescente »), possèdent d'étranges pouvoirs de guérison en lien avec la terre. Sans parler du père qui a tout l'air d'un métamorphe (ours-garou ou je-ne-sais-quoi-garou).
Ada elle-même est née de la terre. Et la terre guérit… Mais elle est trompeuse et le père ne cesse de répéter à sa fille qu'il faut s'en méfier.
Il paraît détenir des tas de connaissances inconnues d'Ada (sur leurs origines, leurs « pouvoirs », ce que fait la terre) mais nous n'en saurons pas beaucoup plus puisque, tout du long, nous suivrons le point de vue d'Ada (et c'est tout l'intérêt d'avoir choisi ce point de vue). Il y a par moments, de courts passages exprimant les avis des habitant.e.s du village qui nous éclairent peu à peu sur les événements en cours.
Car Ada est tombée amoureuse de Samson. Or, Olivia, la soeur de celui-ci, paraît déterminée à saboter cette relation. le père d'Ada aussi.
Tout reste dans le non-dit. On avance dans le récit, hésitant entre la curiosité et le malaise ; quelques scènes de guérison s'apparentent à du body horror et pour ma part, ayant de mal avec ça, j'ai lu en diagonale ces passages.
L'évolution d'Ada est fascinante tout au long du roman ; ses émotions, son isolement, sa compréhension ou non des humains, sa « monstruosité » qui n'en est peut-être pas une.
On réfléchit aussi sur le rapport à la différence, à la notion de monstre/humain, et à la condition de la femme puisqu'elles sont les plus nombreuses à venir se faire soigner.
Un roman qui interpelle, séduit, fascine de manière étrange mais est très bien maîtrisé de bout en bout (ce dénouement !).
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Pour sa rentrée littéraire, Aux Forges de Vulcain a misé sur deux romans parmi lesquels « Jusque dans la terre », le premier roman d'une jeune autrice irlandaise, Sue Rainsford. Quelle merveilleuse idée ! Et pour ce qui est de merveilleux, le texte de Rainsford se pose là ! À la différence d'un Fantastique qui ferait survenir des événements surnaturels dans un présent identique aux nôtres, ici, dans le monde d'Ada, la jeune fille narratrice du roman, il est aussi habituel pour elle, son père, et les habitants du village proche, de guérir des patients en leur retirant leurs organes à coup de chants ésotériques puis de les enterrer (et les organes et les patients) dans la terre bienfaitrice du jardin pour attendre leur réparation, qu'il est normal pour une gamine vêtue de rouge de papoter avec un loup au détour d'un chemin forestier.
Si la terre d'Irlande est une terre de contes et de légendes, « Jusque dans la Terre » y a grandement sa place. C'est seulement au fil de la narration que le voile se lève sur la véritable nature des protagonistes et que l'on découvre qu'Ada et son père, qui vivent à l'orée d'une forêt, lieu propice au mystère et à la sauvagerie, sont aussi humains que je suis Leprechaun. Si son apparence la fait femme, il y a quelque chose du Pinocchio de Collodi chez Ada, du fait de sa conception à sa naissance dont on ne dira rien pour ne trop divulgâcher. La vie suit son cours « normalement » pour Ada et son père jusqu'à ce que l'adolescente se mette à éprouver quelque sentiment qui la perturbe pour Samson, un jeune habitant du village. Voilà donc que la passion amoureuse se retrouve élément perturbateur : Ada se retrouve écartelée entre cet amour qui lui fait pousser des ailes et voudrait lui faire connaitre autre chose que son quotidien et son Jardin et la loyauté envers son père et sa Terre, envers cette hérédité qui lui donne ces pouvoirs aussi bien guérisseurs que létifères.
Passer les quelques pages où il a fallu me défaire de ces envies irrépressibles de dégainer mon stylo rouge pour biffer la version non-corrigée du roman que j'avais reçue (coup de chapeau à celles et ceux qui auront peaufiner la version définitive), je me suis finalement laissé emporter par la plume magnétique de Sue Rainsford traduite par Francis Guèvremont. Un savant et délicieux mélange d'horreur et de lyrisme accompagne brillamment la soif de démarginalisation d'une jeune fille à l'ingénuité touchante. La brutalité sauvage, presque animale, côtoie la magie envoutante des différentes amours qui tiraillent la narratrice de ce grand conte moderne, étrange et déroutant, horrifique et poétique. Bref, ensorcelant.
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Voici un texte atypique qui possède plusieurs degrés de lecture et dont on ne prend toute l'ampleur, je pense, qu'en le lisant plusieurs fois. J'écris ceci après ma toute première lecture et c'est un avis à chaud.

Il y a bien entendu l'histoire première, principale, celle d'Ada qui vit avec son père à l'écart d'un village dont ils soignent les maux ensemble. C'est d'ailleurs Ada qui raconte la majorité des évènements à l'exception de quelques témoignages des habitants, qui parlent de ce qu'ils savent à son sujet. Et que savent-ils, d'ailleurs ? Pas grand chose, si ce n'est qu'Ada et son père ne sont pas tout à fait humains, parce que le temps n'a pas de prise sur eux... On n'imagine pas encore à quel point.
La narration, de par sa narratrice, est un peu brouillonne, saute parfois d'un temps à l'autre, d'un évènement à l'autre. Elle est crue, pas toujours claire, mais c'est ce qui fait aussi l'intérêt du texte ; ce mystère dont on veut percer le secret.
Puis il y a les thématiques, cette passion qu'Ada voue à Samson et les extrémités auxquelles cela la pousse, le combat contre la solitude, l'éloignement du giron parental qui, à un moment, ne suffit plus et la façon dont les maladies sont mises en scène, sont traitées, passent encore d'autres messages subtils que je n'ai fait qu'effleurer. D'ailleurs, la relation entre Ada et Samson noue les tripes, elle dérange, il y a de quoi... Qui ment, qui se voile la face ? Qui est le véritable monstre ? Même les dernières pages laissent encore planer le doute. C'est une belle leçon de narration donnée ici par Sue Rainsford.
Jusque dans la terre est un texte qu'on lit d'une traite, qui nous happe et ne nous recrache qu'une fois la dernière page tournée. On se sent alors un peu vaseux, on se demande ce qu'on vient de lire et si on n'a pas, nous aussi, été engloutis par la Terre...
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