AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Grande Peur dans la montagne (52)

Et jamais plus, depuis ce temps-là, on n'a entendu là-haut le bruit des sonnailles; c'est que la montagne a ses idées à elle, c'est que la montagne a ses volontés.
Commenter  J’apprécie          50
Un soleil comme vu à travers du papier huilé, qui a été vu, qui ne l'est plus ; -- qui paraît, qui a disparu.

(C. F. RAMUZ, "La Grande Peur dans la montagne", 1926)
Commenter  J’apprécie          50
[...] ... Eux [les bergers], là-bas, regardent : Pont s'est mis debout. Pont s'était mis debout, il passe par-dessus sa veste une blouse. Et ce n'est pas tout encore car, l'instant d'avant, il était nu-tête ; mais maintenant, ceux du chalet ont senti le coeur leur faiblir, tandis qu'ils sont devenus gris, à cause du sang qui se retirait de leurs visages à la peau cuite.

C'est que Pont venait de nouveau, et eux se retenaient difficilement de prendre la fuite ; car, au lieu de chapeau, c'est sous un voile noir que Pont venait, l'ayant fixé soigneusement sous son visage et par derrière ; et le voile lui tombait plus bas que la taille, de sorte que seules les mains en sortaient, couvertes de gros gants de cuir.

Un voile de tulle noir, comme ceux qu'on met pour aller lever le miel et quand on va déranger les abeilles ; grâce à quoi il pouvait maintenant approcher, et Pont approchait, approchait toujours plus, puis on a vu sa bouche s'ouvrir derrière le voile ; - alors une des bêtes malades avait commencer à meugler dans l'abri, et, derrière le voile, la bouche de Pont s'est ouverte :

- "Vous ne les avez pas mélangées avec les autres, au moins ? ... Bon !"

Ses yeux étaient blancs, c'est-à-dire qu'on n'en voyait plus que le blanc. ... [...]
Commenter  J’apprécie          50
À la vallée, ils ont leurs idées, qui ne sont pas toujours les nôtres, parce qu'il vivent près d'un chemin de fer.
Commenter  J’apprécie          40
Il était deux hommes, il a été deux hommes un grand moment encore dans ces solitudes, plus solitaires que jamais, dans l'immobilité d'ici où il a été la seule chose en mouvement, ce dernier matin, parce qu'aucun oiseau, ni la corneille, ni l'aigle, ne crie, et aucun vent ne se fait entendre à l'arête des blocs et à la pointe des aiguilles, où tout pendait dans le silence à l'imitation du brouillard.
Commenter  J’apprécie          41
Une première étoile parut sitôt le jour retiré, comme ces fleurs jaunes qu'on voit s'ouvrir dans l'herbe des pâturages à mesure que la neige fond...

Chapitre III
Commenter  J’apprécie          40
Le président parlait toujours.
La séance du Conseil Général, qui avait commencé à 7 heures du soir ,durait encore à dix heures.
Le président disait:
《 c'est des histoires.On n'a jamais très bien su ce qui s'était passé là-haut, et il y a vingt ans de ça,et c'est vieux.Le plus clair de la chose à mon avis c'est que voilà vingt ans qu'on laisse perdre ainsi de la belle herbe,de quoi nourrir septante bêtes tout l'été ; alors si vous pensez que la commune est assez riche pour se payer ce luxe ,dites-le ;mais moi,je ne le pense pas ,et c'est moi qui suis responsable.....》
Commenter  J’apprécie          40
Au moment où Joseph levait la tête, le rose s'est éteint sur le glacier, qui est devenu pâle dans toute sa longueur, en même temps qu'il semblait s'avancer à votre rencontre.
Il parut venir à votre rencontre avec une couleur méchante, une vilaine couleur pâle et verte; et Joseph n'avait plus osé regarder, il s'était mis à marcher plus vite encore en baissant la tête; heureusement que bientôt la belle lumière jaune clair du feu brûlant sur le foyer s'est montrée en avant de lui dans l'ouverture de la porte; et Joseph a tenu ses yeux fixés sur le feu sans plus les en détourner.
Commenter  J’apprécie          40
– C’est que tu as voulu, Président, t’attaquer à plus fort que toi... Et elle est méchante, quand elle s’en mêle.
Parlant sans doute de la montagne:
– Il y a des places qu’elle se réserve, il y a des places où elle ne permet pas que l’on vienne...
Commenter  J’apprécie          40
[...] La voix, quand elle est venue, leur est venue depuis derrière ; ils n'ont reconnu que c'était Barthélémy qu'à sa voix.

On disait :

- "Vous n'avez rien entendu, cette nuit ?"

Le maître continua un instant à faire tourner avec une pelle de bois la masse de lait dans la chaudière ; puis le maître, sans qu'on pût deviner si c'était à lui plus particulièrement que Barthélémy s'était adressé, mais il était le maître :

- "Non."

Ne s'étant toujours pas retourné, et Barthélémy :

- "Alors bon ... Si vous n'avez rien entendu ..."

Il était éclairé sur l'épaule et autour de sa barbe par le jour ; il était éclairé sur le devant de sa personne par le feu ; il se tenait debout dans l'ouverture de la porte ; il a dit :

- "Parce que, l'autre fois, ça avait commencé comme ça ... Alors je me suis demandé si vous aviez entendu marcher cette nuit, parce que l'autre fois, on avait entendu marcher, et moi, cette nuit, il m'a bien semblé entendre marcher, mais si vous n'avez rien entendu, peut-être que je me suis trompé ... [...]
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (705) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Aimé Pache, peintre vaudois de Charles-Ferdinand Ramuz

    Ce roman, paru en 1911 à Paris chez Fayard et à Lausanne chez Payot, est dédié à un peintre : ...

    Alexandre Cingria
    René Auberjonois
    Cuno Amiet
    Ferdinand Hodler

    15 questions
    3 lecteurs ont répondu
    Thème : Aimé Pache, peintre Vaudois de Charles Ferdinand RamuzCréer un quiz sur ce livre

    {* *}