Dans cet écrit majeur de 1932, le psychanalyste hongrois Sandor Ferenczi expose sa théorie du trauma en partant du postulat que adulte et enfant ne parlent pas la même langue. Ainsi, chaque enfant voit tendresse quand les adultes, eux, y voient sexe, pouvoir, abus de pouvoir.
Sandor Ferenczi aborde non pas les fantasmes et séductions infantiles mais bel et bien la séduction des adultes qui entraîne des traumatismes sur les enfants, menant vers le clivage du moi et le repli sur soi.
Cet ouvrage est l'un des pionners à mettre en place le concept de théorie de la séduction.
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Un livre qu'on peut, effectivement, résumer en deux-trois lignes.
Cette compilation de quelques articles et une introduction plus intéressante et aussi longue que le contenu-reste. Voilà... Je ne comprends pas. Pourquoi en faire une « unité »...
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J'ai dû passer à côté de quelque chose. Les enfants parlent la langue de la tendresse tandis ce que les adultes parlent la langue de la passion et de la violence. J'aurai bien aimé une description de ce que Ferenczi entend par là...mais encore une fois, je suis peut-être passé à côté.
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Dans l’un de ses textes les plus célèbres, le neurologue et psychanalyste hongrois, mort en 1933, n’employait pas les mots emprise, dissociation, mémoire traumatique, consentement. Mais tout était là, déjà.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Comment ne pas faire mal aux patients ? Comment ne pas les brutaliser en les aidant à mieux se comprendre ? Tout au long de son oeuvre si importante, l'obsession permanente de Ferenczi est de protéger le patient de ses propres manifestations contre-transférentielles, ce qui supposait donc de les maîtriser et même de savoir en tirer profit : qui d'autre que lui s'est confronté avec ce courage à ce problème fondamental enfoui par la confrérie sous les affirmations fallacieuses de "neutralité" ? (Extrait de la préface de Gisèle Harrus-Revidi)
Sans souhaiter polémiquer, force est de constater en effet que la psychanalyse, dans les années 1920-1930, avait un mode d'agir, notamment chez certains affidés comme Abraham ou Jones, qui n'est pas sans évoquer le stalinisme des années 1950 avec ses purges successives et ses autocritiques de déviationnistes : comme toutes les autocritiques, d'ailleurs, celles de Ferenczi ne changèrent pas grand-chose à son avenir, puisque il fut déclaré mort "fou", malgré les dénégations de ses proches et celles de Balint, son exécuteur testamentaire ; et c'était peut-être vraiment folie que d'aller plus loin que l'orthodoxie régnante ne l'autorisait... (Préface de Gisèle Harrus Revidi)
J'arrivai peu à peu à la conviction que les patients perçoivent avec beaucoup de finesse les souhaits, les tendances, les humeurs, les sympathies et antipathies de l'analyste, même lorsque celui-ci en est totalement inconscient lui-même. Au lieu de contredire l'analyste, de l'accuser de défaillance ou de commettre des erreurs, les patients s'identifient à lui. C'est seulement à des moments exceptionnels d'excitation hystéroïde – c'est-à-dire dans un état presque inconscient – que les malades peuvent amasser suffisamment de courage pour protester. D'habitude, ils ne se permettent aucune critique à notre égard ; une telle critique ne leur vient même pas à l'esprit, à moins d'en avoir reçu de nous permission expresse ou encouragement direct. Nous devons donc non seulement apprendre à deviner, à partir des associations des malades, les choses déplaisantes du passé, mais aussi nous astreindre davantage à deviner les critiques refoulées ou réprimées qui nous sont adressées.
Remarquons que renoncer ainsi à "l'hypocrisie professionnelle", considérée jusqu'à présent comme inévitable, lui apportait, au contraire, un soulagement notable. La crise traumatique hystérique, si toutefois elle éclatait encore, était bien atténuée ; il fut possible de reproduire par la pensée les événements tragiques du passé sans que la reproduction amenât une nouvelle perte de l'équilibre psychique ; tout le niveau de la personnalité du patient semblait s'élever.
De véritables viols de fillettes, à peine sorties de la première enfance, des rapports sexuels entre des femmes mûres et des jeunes garçons, ainsi que des actes sexuels imposés, à caractère homosexuel, sont fréquents.
Il est difficile de deviner quels sont le comportement et les sentiments des enfants à la suite de ces voies de faits. Leur premier mouvement serait le refus, la haine, le dégoût, une résistance violente : « Non, non, je ne veux pas, c'est trop fort, ça me fait mal, laisse-moi ! » Ceci, ou quelque chose d'approchant, serait la réaction immédiate si celle-ci n'était pas inhibée par une peur intense. Les enfants se sentent physiquement et moralement sans défense, leur personnalité encore trop faible pour pouvoir protester, même en pensée, la force et l'autorité écrasante des adultes les rendent muets, et peuvent même leur faire perdre conscience. Mais cette peur, quand elle atteint son point culminant, les oblige à se soumettre automatiquement à la volonté de l'agresseur, à deviner le moindre de ses désirs, à obéir en s'oubliant complètement, et à s'identifier totalement à l'agresseur.