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Citations sur Inspecteur Rebus, tome 9 : Le jardin des pendus (13)

John Rebus embrassa sa fille.
A tout à l'heure, dit-il en la regardant quitter le café.
Un express et un sablé au caramel, elle n'avait pas trop de temps. Mais ils avaient pris rendez-vous pour le dîner. Rien de compliqué, juste une pizza.
C'était le 30 octobre. A la mi-novembre, si la nature se sentait d'humeur vacharde, ce serait l'hiver. Rebus avait appris à l'école qu'il y avait quatre saisons distinctes, il en avait peint des images dans des couleurs éclatantes ou sombres, mais son pays d'origine semblait ne rien en savoir. Les hivers étaient interminables, abusant de votre hospitalité. La chaleur débarquait subitement et les gens se mettaient en tee-shirt alors que les premiers bourgeons commençaient à sortir, de sorte que le printemps et l'été semblaient se confondre en une seule et même saison. Et à peine les feuilles commençaient-elles à brunir que déjà, les premières gelées revenaient.
Sammy lui fit signe par la vitre du café, puis elle disparut. Elle semblait avoir grandi correctement, il avait toujours été à l'affût de la moindre preuve d'instabilité, guettant les signes d'un traumatisme de l'enfance ou d'une prédisposition génétique à l'autodestruction. Peut-être devrait-il appeler Rhona un jour pour la féliciter, la remercier d'avoir élevé seule Samantha. Cela n'avait pas dû être rose tous les jours, il s'en doutait. Il aurait aimé se sentir une quelconque part de responsabilité dans la réussite de l'entreprise, mais il n'était pas faux-jeton à ce point. La vérité, c'est que pendant qu'elle grandissait, il était ailleurs. C'était pareil pour son mariage. Il pouvait se trouver dans la même pièce que sa femme, sortir au cinéma ou dîner chez des amis... il avait toujours la tête ailleurs, obnubilé par telle ou telle enquête, taraudé par tel ou tel problème qui ne le laissait pas en repos tant qu'il n'avait pas trouvé la réponse. (p46)
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Il savait que ses propres exigences étaient modestes : un appartement, des livres, des disques et une voiture déglinguée. Et il avait réduit sa vie à une simple coquille, sachant pertinemment qu'il avait complètement raté le plus important : l'amour, les amitiés, la vie de famille. On l'avait accusé d'être l'esclave de sa carrière, mais c'était faux. Son boulot l'aidait à tenir, mais c'était une solution de facilité. Chaque jour il traitait avec des étrangers, des gens qui ne représentaient rien pour lui dans un sens plus large. Il pouvait entrer dans leur vie et en ressortir aussi facilement. Il en venait à vivre l'existence des autres ou au moins des tranches de leur existence par la bande, ce qui lui évitait de s'impliquer à fond.
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Ne jamais s'impliquer, la règle d'or par excellence. Et pratiquement à chacune de ses enquêtes, Rebus violait cette même règle d'or. Il avait parfois l'impression que s'il s'impliquait autant dans ses enquêtes, c'était parce qu'il n'avait pas de vie privée. Il ne pouvait vivre qu'à travers la vie des autres.
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Tout avait commencé par un article, avec des documents qui avaient été communiqué à un journal du dimanche.
Ces documents émanaient du Bureau des enquêtes sur l'Holocauste situé à Tel Aviv. Ce service avait transmis à l'hebdomadaire le nom de Joseph Lintz, qui, d'après ses papiers, filait des jours paisibles en Écosse sous un faux nom depuis la fin de la guerre.
Or, à les en croire, ce Lintz n'était autre que Josef Lintzek, un Alsacien d'origine. En juin 1944, à la tête de la 3e compagnie d'un régiment blindé de la la 2e division SS "Das Reich," le lieutenant Lintzek était entré la petite ville de Villefranche d'Albarède, situé au creux du département de la Corrèze.
.../...
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Extrait de la postface

En mai 1983, un homme passa en jugement à Berlin-Est. Il était accusé d'avoir été lieutenant de la division « Das Reich » lors du massacre d'Oradour.
Il reconnut tout et fut condamné à la prison à vie. En juin 1996, on apprit qu'environ douze mille volontaires étrangers de la Waffen SS recevaient encore une pension du gouvernement de l'Allemagne fédérale. Un de ces retraités, un ancien Obersturm annführer, a participé au massacre d'Oradour.
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On avait mis Sammy dans une chambre individuelle avec des tuyaux et des appareils partout, telle qu'il en avait vu au cinéma et à la télévision. Sauf que cette chambre-là était plus décrépie, avec la peinture qui s'écaillait sur les murs et autour des encadrements de fenêtres. Les chaises avaient des pieds en tubes protégés de patins en caoutchouc et une assise en plastique moulé. Une femme se leva quand il entra. Ils s'étreignirent. Il l'embrassa sur le côté du front.
Il lui a foncé dessus exprès.
-Salut, Rhona.
-Oh, John…
Elle paraissait fatiguée, bien sûr, mais elle avait une coupe soignée et les cheveux teints de la couleur d’or sombre des blés mûrs. Elle était vêtue avec élégance et portait des bijoux. Il scruta son regard. Sa couleur avait changé, c’étaient des lentilles teintées. Plus rien ne trahissait son passé, pas même ses yeux.
-Rhona, je suis navré.
Il chuchotait, ne voulant pas déranger Sammy. Ce qui était risible, parce qu’en cet instant, il ne désirait rien de plus au monde que de la voir se réveiller.
-Comment va-t-elle ?
-A peu près pareil…..
Les mondanités étant réglées, Rebus s’approcha du chevet de Sammy. Elle avait encore le visage tuméfié et, à présent, il pouvait identifier la cause de chaque écorchure : le rebord, le mur, le trottoir. Une jambe fracturée et les deux bras enveloppés de bandages. Un ours en peluche auquel il manquait une oreille était campé près de sa tête. Rébus sourit.
-Tu as apporté Pa Broon.
-Oui.
-Est-ce qu’ils savent maintenant s’il y a…. ?
En parlant il ne quittait pas Sammy des yeux.
-Quoi ? demanda Rhona, nullement d’humeur à lui faciliter la tâche.
Pas moyen de se cacher.
-Des dégâts au niveau cérébral.
-Personne ne nous a rien dit, articula-t-elle, mortifiée.
Il lui a foncé dessus exprès.
p207
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- Sauf votre respect, monsieur, ça m'a l'air d'être un joli tas de conneries, avait rétorqué Rebus. Deux raisons pour qu'on me colle ça à moi.
Primo, aucun autre couillon n'y toucherait même pas avec des pincettes et deuxio, ça me tiendra hors circuit quelque temps.
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- Papa, dit-elle, et si je m'endors et que je ne me réveille plus jamais, jamais. Tu sais, comme Blanche-Neige ou la Belle au bois dormant ?
- Personne ne dort pour toujours, Sammy. Il suffit d'un bisou pour qu'on se réveille. Les méchantes fées et les vilaines sorcières n'y peuvent rien.
Et il lui donne un baiser sur le front.
- Les morts ne se réveillent jamais, murmure-t-elle en serrant Pa Broon contre elle. Même quand tu leur fais un bisou.
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Il savait comment des évènements tels que ceux de Villefranche pouvaient survenir. Il savait comment on pouvait commettre les atrocités incessantes du monde à l'aube du nouveau millénaire. Il savait que l'instinct de l'humanité était celui d'une brute, qu'à chaque acte de bravoure et de bonté répondait autant d'actes de sauvagerie.
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Il savait que ses propres exigences étaient modestes : un appartement, des livres, des disques et une voiture déglinguée. (p. 474)
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