Citations sur Le cercle de Caïn (26)
Quand vous les écoutez parler, c’est plein de bons sentiments, ils vous disent que les ours, les loups, ils étaient déjà là avant, hein, mais qu’à cause de l’homme, le pire prédateur existant sur terre, ces pauvres animaux ont été massacrés. Comme par hasard, tous ces grands intellectuels qui savent tout mieux que tout le monde, ils vivent tous dans des villes et n’ont aucune idée de notre quotidien en montagne.
L’homme qui chasse retrouve toutes ces sensations. Comme la bête qu’il traque dans les bois, le chasseur voit, entend, sent. Le nuage de brume sur l’herbe, le bruissement du vent, la pluie qui crépite sur les feuilles, l’odeur de la terre, la sueur du pelage, le battement du cœur, l’effluve âcre et métallique du sang. Comme l’animal, le chasseur ressent tout autour de lui. Il retrouve l’instinct du prédateur, l’âme du tueur qui sommeille en lui.
La civilisation nous a petit à petit éloignés de ce que nous étions vraiment, à l’origine du monde. Nous avons sans cesse évolué, nous nous sommes adaptés à de nouvelles normes, à de nouvelles technologies. Nous avons beaucoup appris. Ces connaissances, ces progrès ont totalement bouleversé notre façon de vivre. Nous sommes devenus paresseux, lents, prévisibles. Nous nous sommes fourvoyés. En réalité, nous avons perdu l’essentiel, à commencer par notre âme.
La chasse répondait à un besoin vital. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Les chasseurs qui s’adonnent à cette passion cherchent juste à assouvir un désir égoïste et cruel. Avoir une proie dans le viseur, tirer sur une cible en mouvement, prendre du plaisir à contempler sa souffrance…
Dante estime que la pire des tortures ne consiste pas à brûler sous un feu ardent, mais à ressentir la morsure du froid jusqu’au tréfonds de son âme, dans une prison de glace…
Ici, on retrouve les justes. Ils n’ont rien fait de mal si ce n’est qu’ils ne sont pas baptisés. Les pauvres, c’est quand même injuste…
Ceux qui, par orgueil, cherchent la gloire en son nom ; ceux qui, par cupidité, veulent gagner de l’argent sur son dos ; ceux qui violent sa dépouille ; ceux qui outragent sa mémoire ; et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, réveillent sa haine ancestrale… Tous ceux-là voient s’abattre sur eux une malédiction terrible exhumée du fond des âges !
Un bon feuilleton, pour durer, ne peut se résumer à un seul personnage, surtout quand celui-ci peine à raconter son épopée.
Dans la civilisation égyptienne, on considérait que la représentation, que ce soit une simple image ou une écriture hiéroglyphique figurative, avait le pouvoir magique de faire exister ce qu’elle représentait, même lorsqu’il s’agissait d’une personne décédée. En d’autres termes, la personne visée par la damnatio memoriae était damnée et condamnée aux peines de l’enfer.
Parfois, la compagnie des morts est plus enrichissante que celle des vivants.