Anatomie d'un mariage

Mode d'emploi d'un jeune couple américain durant les années 70.

Edmund Malinowski, psychiatre et comportementaliste d'une trentaine d'année, emmène avec lui sa femme Laura dans le Montana. Il est nommé nouveau directeur de l'hôpital psychiatrique de Boulder. Son objectif est de faire redorer le blason de l'établissement qui est en proie à de mauvaises critiques et de faibles résultats pour les patients.

Edmund travaille d'arrache-pied et semble oublier sa femme. Laura, de son côté, s'ennuie et rêve qu'il lui apporte un peu d'attention. Bien qu'amoureux et souhaitant un enfant, Edmund est malgré tout attiré par l'une de ses jeunes patientes, Pénélope. Résistera-t-il à la tentation ?

Comme son titre l'indique, ce roman traite de l'anatomie et de la décortication d'un mariage. Bien que la thématique, mariage, ennui, lassitude, envies... soit vue et revue, la lecture se fait de manière très fluide. J'ai aimé également les aspects plutôt psychologiques des personnages et le fait que cela se passe dans les années 70, époque où le couple ne fonctionnait pas forcément de la même manière qu'à l'heure actuelle.

Edmund Malinowski dirige un hôpital pour déficients mentaux dans lequel il exerce en tant que psychiatre comportementaliste. S'il est un praticien tourné vers ses patients, soucieux de leur bien-être et de leur réhabilitation, il est un mari défaillant, souvent aux abonnés absents puisqu'il consacre tout son temps et son énergie à son établissement. Délaissée, son épouse Laura souffre de cette vie monotone, où règnent l'ennui et l'attente. Les signaux d'alerte se multiplient mais son mari, pourtant spécialisé dans les sciences du comportement, ne semble pas prendre la mesure de son mal-être. Il faut dire que Pénélope, la jeune patiente épileptique qu'il a pris sous son aile, occupe ses pensées et cet adultère moral n'a pas échappé à Laura qui se consume de l'intérieur. L'anatomie d'un mariage de Virginia Reeves propose la radiographie d'un couple qui se délite. Derrière l'image du médecin altruiste se dessine la figure d'un égoïste, bien hermétique finalement à la douleur de sa femme et centré sur ses propres désirs : de réussite, de rayonnement, sur ses désirs physiques aussi. Elle, a des caractéristiques de la Bovary, elle se souhaitait autre chose. L' amertume la ronge. Elle a tout quitté pour suivre son mari dans une ville perdue du Montana et se retrouve isolée, trahie or elle veut vibrer, elle veut être la seule et l'unique et ne plus se sentir si vide.
J'ai lu ce roman d'une traite, sensible à la trajectoire de ce couple qui s'éloigne. Laura est mue par cette énergie du désespoir qui la pousse à faire réagir son mari, à faire naître cette prise de conscience qui ne vient pas. Lui pense que l'amour est acquis, il choisit le confort du déni, les belles paroles, les fausses promesses, sa confiance en lui lui donne illusion d'être infaillible mais bien-sûr, il n'en est rien. Restent les regrets. La beauté de ce roman tient à l'intensité du sentiment amoureux qui lie ces deux personnages qui, malgré la déception et l'amertume, ne peuvent rester loin de l'autre.

Après avoir parcouru les critiques de certains sur Babelio, j'étais légèrement sceptique quand j'ai entamé la lecture de ce livre. Je redoutais une histoire "fleur bleu" à "l'eau de rose". Or, ce n'est pas ce genre de qualificatif que je retiendrais pour cette histoire, finalement, très émouvante. VR décrit le désenchantement du couple. Elle explique comment, progressivement, une relation amoureuse s'étiole, rongée par le quotidien, et le désintérêt progressif des partenaires l'un pour l'autre.
Au delà de cela, VR nous plonge au coeur de l'institution psychiatrique dans les années 70, décrivant les prémisses des expérimentations de la théorie comportementaliste.
L'histoire prend ensuite un tournant surprenant (que je me garde bien de révéler afin de conserver pour les futurs lecteurs un certain suspens), et non moins intéressant, qui confère à l'ouvrage, toute sa dimension bouleversante.
Le procédé littéraire utilisé par l'auteur est particulièrement intéressant : VR alterne la troisième personne du singulier, quand elle parle au nom d'Edmund, le mari, et la première personne du singulier quand elle s'exprime au nom de Laura, son épouse. Ce stratagème accentue la distance qui s'installe progressivement au sein du couple, Edmund paraissant notamment en total décalage avec ce que vit sa femme Laura (et accessoirement le lecteur, qui suit au plus près les sentiments de celle-ci). In fine, ce livre, bien que n'étant pas un chef d'oeuvre, vaut le détour !

La réflexion sur le mariage, l'amour et plus globalement la nature humaine était très intéressante. Ce livre nous transporte dans la complexité des sentiments et de l'inconstance humaine. J'ai eu un peu de mal à m'attacher au personnage et à rentrer dans l'histoire, mais une fois dans l'histoire, je l'ai lu d'une traite en savourant les revers de sentiments des personnages, leurs regrets, leur impossibilité à se contenter et à choisir vers qui leur coeur se tourne. J'ai cependant trouvé la fin cohérente mais un peu brutale dans la manière où elle est amenée.

Anatomie d'un mariage : une ambiance comma dans la série « Mad men » sauf qu'au lieu de travailler dans la pub, notre personnage principal, Edmond Malinovski est directeur d'un hôpital psychiatrique. Plein d'ambitions, il essaye de faire évoluer le monde de la psychiatrie, et il assouvie aussi des besoins sexuels en dehors du mariage. Il est attachée à une de ses patientes, Pénélope dont il frôle la limite entre la voir progresser et la séduire. Investi, il en oublie parfois sa femme, Laura, peintre non connue, et qui, pour ne pas s'ennuyer, travaille à son insu dans une boutique de vêtements.
Pour comprendre ce roman, il faut avoir en tête qu'il se passe au début des années 70, aux Etats-Unis, où les comportements stéréotypés de l'homme et de la femme peuvent apparaître archaïques.
En effet, Edmund souhaite que sa femme reste à la maison pour fonder une famille, il attend avec impatience le moment où elle tombera enceinte. Les personnages fument et boivent comme si c'était synonyme de modernisme et de bonne santé. Autres temps, autres moeurs !
Finalement tout ne se passe pas comme prévu pour le beau psychiatre comportementalisme Ed. Et l'auteure fait basculer le roman dans une autre dimension que je vous laisse découvrir.
J'ai aimé ce roman à 2 voix : l'histoire elle-même du côté de Ed et l'histoire du point de vue de Laura, plus moderne que le laisse supposer l'histoire d'amour dont on sent des le départ qu'elle finira en divorce.
C'est donc tout en finesse et sous tension que le roman propose plusieurs lectures et ne donne pas la fin heureuse attendue.
Un roman dont la lecture m'a happée, qui fait aussi la part belle à des citations de quelques auteurs anglais et américains, grâce au personnage de Pénélope et à son club de lecture, qui propose une réflexion sur les laissés pour compte, épileptiques et autres maladies non reconnues par la société.
Une belle lecture, très seriesque, je trouve. À découvrir !

J'aime ce livre pour son histoire , pour la justesse de ses mots , pour son audace d'évoquer le monde de la psychiatrie et de remettre en question tout un système et une société , pour ses personnages attachants et authentiques et surtout pour le Dr Malinowski .

Voilà un livre que je n'aurais certainement pas ouvert s'il n'avait pas fait partie de mon club de lecture. Déjà j'étais réticente en voyant la photo de couverture, bien mièvre. Dès le commencement, comme tant d'autres j'ai pensé un peu à un roman-feuilleton de mon enfance que mes parents m'interdisaient de lire. Un beau couple, lui éminent psychiatre comportementaliste, elle femme au foyer suivant son magnifique mari dans les fins fonds du Montana.
Elle s'ennuyant à mourir pendant que Monsieur tombe dans les filets d'une très jolie patiente, qui lui fera rater la naissance de son enfant.
Tout cela est bien, mais franchement peu intéressant. Mais heureusement, l'auteure nous fait un virage à 360 pour nous parler véritablement des problèmes de couples et là j'ai trouvé le roman intéressant. Nous sautons de la mièvrerie à l'étude véritable du mariage, des liens tissés dans les couples au fil des années.
Finalement j'ai bien aimé et j'ai même ressenti une certaine compassion pour ce personnage assez antipathique qu'est Edmund.

Une lecture detourante.

Je plaide coupable ! Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai eu envie de poser ce livre pour ne jamais le reprendre, tant les personnages m'ont semblé froids et impersonnels. Limite antipathiques. Empêtrés dans une histoire mi-sordide et mi-banale de séparation.

Pourtant ma curiosité était aiguisé. Où voulait en venir l'autrice avec ce portait de couple en perdition ? Un retournement imprévisible allait-il me surprendre, au point de devenir ma meilleure lecture du mois ? Rien de tout ça, malheureusement et rien de bien nouveau au rayon des couples dysfonctionnels qui se séparent.

Mais... Je suis finalement venue à bout de ce petit pavé dans lequel je me suis, contre toutes attentes, délectée de l'ambiance US des années 70 et 80. Une plongée dans un siècle finalement pas si loin et au demeurant très agréable à re-découvrir sous la plume de l'autrice.

Malgré moi une tendresse pour cette histoire d'amour contrariée m'a saisie. L'amour pour perdurer, s'entretient au quotidien. Penser qu'il puisse s'épanouir seul est une erreur. Ce livre en est la preuve.

Certainement pas un coup de coeur, ce livre m'a néanmoins touché, plus que je n'ose me l'avouer vraisemblablement.

A lire pour vous faire votre propre opinion. Curieuse de la découvrir...

Un mariage se construit généralement à deux. Mais il peut arriver que finalement l'histoire du couple suive deux chemins parallèles qui se rejoignent et s'éloignent selon leur destin propre.
C'est un peu une de ces doubles trajectoires que nous raconte Virginia Reeves dans Anatomie d'un Mariage. Laura et Ed, bien qu'unis par le mariage, vont tous les deux cheminer dans leur couple d'une manière différente. Ambitieux, mais chacun dans leur domaine, le destin va faire qu'Ed va pouvoir accéder à son rêve. Laura va alors peu à peu se fondre dans l'ombre de son mari et tenter d'exister à la fois pour lui et pour elle. Mais de nombreux points de bascule les attendent tous les deux, portés par des événements ou des personnages qui tels des leviers s'actionnent au grès des situations.
Fin et mélancolique, ce roman d'une puissance étrange nous transporte dans les méandres de deux vies singulières mais indissociables.

Anatomie du mariage. Forme : union de deux personnes (pour le meilleur et pour le pire). Constituants : amour, joie, passion, affection, routine, déception, trahison, regret, etc.

Virginia Reeves décrypte le couple, le lien conjugal et les diverses émotions qui le constituent au travers de l'histoire d'Edmund et Laura. Elle montre l'évolution des relations, la force des liens qui les unit au fur et à mesure des événements qu'ils traversent et l'ambiguïté des sentiments qu'ils partagent.
Malgré son titre, ce livre n'est pas que l'histoire d'un mariage ; il aborde avec beaucoup d'intérêt le thème des comportements, sous toutes leurs formes.

L'histoire, initialement plutôt classique (une histoire d'amour qui bat de l'aile), prend un tournant assez inattendu au milieu du roman, qui en fait sa force. Sans rien dévoiler ici, nous sommes déroutés (positivement) par ce changement brutal, qui suscite un profond attachement aux personnages (notamment à Edmund qui est loin d'attirer l'empathie aux premiers abords) et met en lumière la force que peut avoir « le mariage ».

Se lisant bien, sans jamais m'ennuyer, ce livre a été une lecture agréable et une jolie découverte.