Lu dans le cadre des 68 premières fois
J'avoue n'avoir compris qu'à la toute fin le sens probable de ce roman, alors la lecture que j'en ai faite fût autre, et je la livre telle qu'elle, par souci d'honnêteté et parce que les livres sont riches aussi de ce que le lecteur y met.
Notre Château, c'est d'abord une ambiance, avec une petite phrase comme une antienne, « le bus n°39 qui va de la Gare à la Cité des 3 Fontaines en passant par l'Hôtel de Ville ». IL y a Octave, le narrateur obsessionnel, Véra, la soeur si belle, très belle et
Notre Château, cette demeure fabuleuse, où tous deux vivent quasi reclus, sur un mode fusionnel.
C'est un monde paisible mais étrange, peuplé de livres et des souvenirs d'un autre temps, celui d'avant la mort accidentelle des parents.
J'ai pensé le narrateur atteint d'un syndrome dissociatif, Octave et Véra n'auraient été que les deux faces d'une même personne.
Détail après détail, cette vie réglée depuis vingt années commence à déraper. Peut-être qu'en réalité le bus s'appelle le n°5 ? A qui cette cigarette fumée ? Pourquoi préparer du café quand on a toujours bu du thé ?
Une fêlure apparait entre le frère et la soeur. Octave perd le contrôle de ce monde, même Véra lui échappe peu à peu. le sang jaillit, l'automutilation comme effort ultime de reprendre possession de son corps.
A ce moment, c'est moi qui ai perdu pied dans ce livre, à l'arrivée de l'autre soeur. Evocation d'une enfance aux douleurs obscures. Et le dénouement qui éclaire. Un peu. Je reste perplexe. Navrée de n'avoir pas embarqué. Et le style, qui au début me semblait original, m'a lassé au bout de cinquante pages.
NB le souvenir m'est revenu de ces deux soeurs, croisées dans les années 80, étranges, comme deux fantômes, l'une tout de blanc vêtue, dentelles et voiles, le visage livide, l'autre comme une jumelle tout en noir. Quand la blanche est morte, on a vu sa soeur quitter le noir pour le blanc.