Citations sur Chaque jour est un adieu : Suivi de Un jeune homme es.. (4)
Quoi, tu joues encore, à ton âge ? Oui, je jouais encore. Et je le plaignais, sincèrement, de ne plus savoir jouer. Après, quand on a passé la barrière, franchi la frontière, c’est fini, on ne peut plus revenir en arrière. Jamais.
Ça fait très image d'Épinal le lavoir à l'ancienne, vieille tradition de nos belles campagnes. Mais ma mère, ça ne la faisait pas tellement rêver.
Dire adieu, encore, même si c’est impossible, parce qu’on ne dit pas adieu à son enfance, on vit avec elle chaque jour de sa vie.
« On se retrouve entre frères et sœurs. Il faut se tenir chaud. Il faut se préparer à l’enterrement. Et au grand vide, après. Sans parents, qu’est-ce qu’une famille ? Qu’est-ce qui fait tenir une famille ? Plus de fête tous ensemble, chaque année. Plus de visites à Trans. Plus de vacances à Trans. Les parents, c’est l’histoire de la famille. C’est notre histoire. Mon père mort, ma mère jouait seule ce rôle : le repère, le point fixe, ce qui fait que tout a un sens. On sait qu’elle est à Trans, qu’elle nous attend, qu’on ira la voir. On se retrouvera autour d’elle. On rira, on plaisantera, on se promènera avec elle, en forêt, à l’étang de Villecartier. On ira dans la cour, on donnera à manger aux poules et aux lapins. On la regardera préparer la soupe, le soir, en discutant avec elle des petites choses de la journée, des minuscules aventures de la vie. Ma mère est morte. Et nous sommes seuls. »