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EAN : 9782259307062
160 pages
Plon (02/09/2021)
3.49/5   34 notes
Résumé :
Après le succès de Chaque jour est un adieu, Alain Rémond poursuit son oeuvre autobiographique et livre un récit intime et universel sur l'amour inconditionnel qu'il porte à sa mère. Livre après livre, il retrouve le paradis perdu de son enfance en Bretagne.

« Ma mère avait ce geste, quand elle était soucieuse, la main contre la joue. Ce n’était pas pour elle, qu’elle se faisait du souci, elle avait un caractère tellement gai. C’était pour nous, ses d... >Voir plus
Que lire après Ma mère avait ce gesteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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« Je suis plus vieux, bien plus vieux que mon père et ma mère au terme de leur vie. J'ai soixante-quatorze ans, je viens de réchapper d'un cancer, mon père est mort à cinquante-trois ans, ma mère à soixante ans. Pourquoi sont-ils morts si jeunes ? Pourquoi n'avais-je que vingt-cinq ans à la mort de ma mère, pourquoi suis-je devenu orphelin à vingt-cinq ans ? J'ai l'impression d'avoir été volé, escroqué de tout ce temps qui leur a été, à eux, volé. Tout ce temps que je n'ai pas eu avec eux, je le vis comme une injustice. »

Cette injustice, Alain Rémond va s'efforcer de la réparer, au moins en partie, en livrant à ses lecteurs, à sa façon pudique, le détail de ce qui l'a fait devenir l'homme qu'il est. Il n'était pas un inconnu pour moi avant de lire ce livre, mais je ne le connaissais que comme journaliste. Les chroniques, qu'il a longtemps tenues dans Télérama, restent dans mon souvenir pétillantes d'intelligence et d'humanité.

Peu d'écrivains, à l'heure des bilans et du retour inéluctable vers l'enfance, d'où souvent beaucoup découle, échappent à la tentation d'enjoliver un peu le tableau. Alain Rémond m'a semblé plus équitable dans ce qu'il retient, ou tente de retenir, de ce passé heureux mais douloureux, aussi.

Son père, cantonnier, était peu présent pour ses enfants. Mais la fratrie était nombreuse : cinq filles et cinq garçons. Sa mère, figure lumineuse de ce livre, a rapidement été contrainte de subvenir seule aux besoins de la famille. On se doute bien que chaque sou était compté.

La famille vivait à quelques kilomètres du Mont Saint Michel, dans un village nommé Trans. Alain Rémond est né en 1946. C'est donc ses années 1950 et 1960 qu'il fait revivre dans ce livre, dans une société encore largement christianisée.

J'ai vraiment été très ému par ce récit sincère et, je le répète, pudique. Evidemment j'y ai trouvé bien des résonances avec ma vie. le deuil, les regrets aussi, ne sont pas des expériences qu'on peut éviter à moins d'être un monstre d'égoïsme…

Je recommande chaudement ce livre, que je ne n'aurais peut-être pas lu sans l'assistance des éditions Plon et de NetGalley qui m'y ont donné accès.
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Le journaliste Alain Rémond, qui tenait de formidables chroniques "Mon oeil" qui auront bercé notre enfance et adolescence entre 1981 et 2002 ,dans le journal Télérama a en parralèle livré, depuis son premier livre "Chaque jour est un adieu", des écrits toujours profondément autobiographiques.
S'ayant débattu avec un cancer pendant deux ans, qui lui a rappelé celui qui aura eu raison de sa mère, décédée quand elle avait 60 ans, l'auteur décide de faire un nouveau récit, une sorte d'écho à Chaque jour est un adieu, afin de revisiter son enfance d'une famille de cinq filles et de cinq garçons.
Il nous livre ainsi de façon pudique, le passé heureux mais douloureux et revient sur son enfance et adolescence à Trans, petit village de Bretagne indissociable de son identité.
Dans cet hommage tendre, avec une langue simple mais toujours juste, il célèbre avant tout l'âme maternelle et cette maman qui aura voué sa vie à élever ses 10 enfants.
En revisitant les gestes de son enfance, dans le quotidien au départ le plus facile, Alain Rémond convoque le passé avec un intelligence et beaucoup d'émotion.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Alain Rémond raconte comme si nous étions assis, ensemble, dans des fauteuils confortables devant un feu qui crépite et que la nuit avance, son cancer, son espoir et son combat. Et, voilà que celui de sa mère s'invite dans cet univers feutré. Et lui à vingt-cinq ans espère qu'elle ne peut être vraiment malade, au point d'en mourir. Ce n'est qu'après que la peur dévore celui qui y pense !
Alors, Alain Rémond décide de reprendre son enfance pour aller chercher loin en lui, les moments de bonheur qui lui sont attachés. Et, Trans, son village, sa maison, ses frères et soeurs se révèlent. N'allez surtout pas, comme une de ses lectrices ou les copains de ses dix ans, y faire un tour car, comme eux, vous serez déçu ! Dans Ma mère avait ce geste c'est le village coloré par ses bulles d'amour et d'émotions que nous découvrons !
Évidemment, dans ces pages, il y a forcément une partie de nous, de nos souvenirs et de nos amours. J'y ai découvert pourquoi j'avais passé un examen pour entrer en 6ème et pourquoi on mangeait tant de beefsteak de cheval !
Mais, dans Ma mère avait ce geste, c'est d'une nostalgie heureuse, apaisée et sereine qui nous est présentée. Car, ici, on a fait le tri entre le passé, les ressentiments et les aigreurs pour ne retenir que la douceur et la tendresse des situations et de l'amour. Alain Rémond est capable de raconter la honte sans la ressentir à nouveau, capable de raconter les cris, sans avoir peur de les entendre. Ce texte est d'une grande sensibilité, d'une grande tendresse et d'admiration pour cette femme dévouée à sa famille et à chacun de ses enfants.
Le geste de sa mère est le geste universel des mères qui sont inquiètes et qui affrontent les rigueurs de la vie pour préserver et protéger, coûte que coûte, leurs enfants. Car, il faut beaucoup de tendresse pour avoir l'impression qu'il ne manque rien grâce au dévouement d'une mère qui s'occupe de tout.
Il m'a fallu du temps pour découvrir ses mots, pour les lire avec le coeur. Les larmes de bonheur envahissent souvent, avec la vieillesse, lorsque le bonheur est trop brut, trop fort pour le gamin (ou la gamine) qui a pleuré souvent des larmes de chagrin et de tristesse. Et, il y a dans ce texte beaucoup de larmes de bonheur.
Alain Rémond m'a tellement accompagnée avec ses chroniques dans Télérama, que j'ai l'impression de le connaître, vraiment. Dans la confrérie des enfants de femme de ménage où l'on rencontre Camus, on se reconnaît à la fierté du « Ce n'est pas parce-que on a rien, qu'il faut se laisser marcher sur les pieds ». Et Dans ma mère avait ce geste, Alain Rémond nous confie la confiance que sa mère a eu en lui, cette force qu'elle a su lui insuffler malgré la rudesse d'une famille de dix enfants et d'un père cantonnier, qu'il a eu tant de mal à appeler papa. Un texte pour la douceur du souvenir qui peut aider à supporter la lourdeur du présent !
Chronique avec photos ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/07/alain-remond/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Écrire, notamment, sur sa mère, et, plus largement, sur sa famille – son père, ses frères et soeurs – est évidemment un exercice profondément intime. Et par moment, comme lecteur ou lectrice, on se sent dans la position du voyeur, de celui qui se faufile dans le couloir de la maison pour capter une scène qui se déroule dans la cuisine, de celle qui, un soir d'hiver, observe la vie derrière une fenêtre éclairée. Et, naturellement, on ne comprend tout, parce que comment faire pour comprendre l'amour ?

D'ailleurs, cette question, Alain Rémond la pose : c'est quoi, l'amour d'une mère ? C'est quoi l'amour pour une mère ? À quoi cela tient-il ? D'où cela nait-il ? Cet attachement profond, écrit-il, est né en dehors des mots : « dans mon enfance et mon adolescence, je ne crois pas avoir beaucoup parlé avec ma mère » (p. 136). « Alors, de quoi était fait ce lien entre elle et moi ? », s'interroge-t-il (p. 137). Question qui peut d'ailleurs s'élargir à toutes les relations familiales, ainsi qu'Alain Rémond le montre, en revenant sur son père, qu'il découvre ne pas avoir su aimer, et en évoquant les relations avec ses frères et soeurs – ses soeurs, surtout, d'ailleurs.

Mais ce livre est aussi une réflexion sur la mémoire, sur les souvenirs. Sur leur enregistrement, mais aussi sur leur construction. Qu'est-ce que je retiens, et comment je construis ou j'extrapole ce que je n'ai pas su, pas compris, pas vécu personnellement ? Et, naturellement, ces questions sont fascinantes, parce que tous nous sommes confrontés, de ci, de là, à ces souvenirs dont nous apprenons un jour qu'ils sont notre interprétation faussée de quelque chose qui n'est pas arrivé comme nous l'avons cru !

« Intime et universel », ainsi que ce récit nous est présenté en quatrième de couverture. Et peut être tout est-il dit dans ce chapitre où l'auteur évoque une lectrice – j'ai adoré ce passage – qui, à l'occasion d'un salon du livre, lui a dit un peu brutalement qu'il racontait toujours la même chose, dans tous ses livres, avant de revenir pour déposer sur sa table un mot, s'excusant de le lui avoir dit, de l'avoir blessé. Mais, ainsi qu'Alain Rémond le dit alors, un écrivain, finalement, écrit en effet toujours la même histoire : la sienne, avec ses souvenirs, ses sensations, et tout ce qui, sur le moment n'a pas été compris (p. 58-59).

Mais ce qui me frappe peut-être le plus dans ce livre, c'est la sorte de décalage entre ce qui est revendiqué et ce qui est décrit. À plusieurs reprises, en effet, l'auteur insiste sur l'amour, sur la proximité entre les membres de cette famille, sur le paradis qu'était le village où il a grandi. Mais, si je m'en tiens au premier degré de l'histoire qui est racontée, il y a autant de blessures et de colère que de tendresse et de bonheur. Une tentative de fugue, une rencontre ratée avec son père, la vente du chien Miron vécue comme une trahison, le regret de la guerre larvée entre ses parents une fois l'amour disparu, la fuite du village… pour finalement conclure que la volonté de fuguer était excessive, qu'il n'avait pas été un bon fils pour son père, comme si tous les torts étaient de son côté. Comme une expiation ?

En tout cas, ce livre donne l'envie d'aller voir sa maman, et de lui poser sur le front un baiser. Tout ne peut s'exprimer par les mots, car ils sont si imprécis, si faillibles, si réducteurs. Et l'on ne sait toujours pas d'où naît l'attachement… Mais qu'importe ?
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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"Écrire sur son enfance, c'est se faire spéléologue" p.41. Dans ce roman autobiographique, Alain Remond, âgé de 74 ans, fait revivre ses plus beaux souvenirs d'enfance dans la petite ville de Trans où il a vécu de plaisirs simples. Il adresse un véritable hommage à sa mère qui, malgré les difficultés financières, s'est toujours montrée digne, courageuse, joyeuse et confiante. Ce livre est une belle preuve de l'amour qu'il éprouve pour celle qui l'a toujours soutenu : lorsqu'il est accusé injustement d'avoir volé les patates ou bien lorsqu'il lui annonce l'abandon de sa vocation de prêtre. "Ce que je retiens de ces conversations, c'est la confiance totale qu'elle me faisait."
Ainsi, en fouillant tous ces souvenirs, il fait le point sur ses douleurs, ses bonheurs, sa relation difficile avec son père...pour trouver "le trésor caché au fond de soi, que l'on remonte au jour en se jurant de ne jamais le perdre, jusqu'au bout, jusqu'à la mort."
Je remercie les éditions Plon de m'avoir fait profiter de cette lecture via Netgalley.
#Mamèreavaitcegeste #NetGalleyFrance 
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critiques presse (2)
Psychologies
13 septembre 2021
L’amour d’Alain Rémond pour sa mère est immense, plein de joie, de gratitude et de chagrin. Le lecteur tourne les pages, gorge serrée.
Lire la critique sur le site : Psychologies
LeFigaro
07 septembre 2021
Un livre bouleversant sur l’amour filial.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
J'ai compris que j'arriverais moi aussi un jour à écrire ce livre sur ma famille, sur Trans dont je rêvais déjà. Un livre ou je pourrais dire je, un livre à la première personne. Il me faudra quarante ans pour l'écrire. Mais je l'ai écrit. Grâce au Grand Meaulnes.
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Quand je suis revenu en vacances, quelques temps plus tard avec ma valise et ma demi brosse, j'ai regardé ma mère sans rien dire. Elle m'a regardé, elle n'a rien dit. Elle a eu juste un petit sourire, ce sourire que j'aimais tellement.
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Écrire sur son enfance, c'est se faire spéléologue. On descend au fond de soi, on va de plus en plus profond, à  la recherche d'un monde enfoui qui serait celui des origines. On tâtonne en quête de souvenirs, de sensations, on espère retrouver toutes les premières fois qui sont le privilège de l'enfance, quand on découvre le monde, les autres, quand on a conscience de sa propre existence,  de son propre soi. C'est un voyage à l'aveugle [....] Et puis soudain, dans ce long et lent travail d'écriture, tout s'illumine d'un seul coup, on est comme dans un palais de lumière, on se souvient combien on a été heureux, dans ces années de l'enfance, en jouant, en marchant, en rêvant [....] On a trouvé le trésor caché au fond de soi, que l'on remonte au jour en se jurant de ne jamais le perdre, jusqu'au bout, jusqu'à la mort.
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À l'été, pour les grandes vacances (ah, tout ce que réveillent ces mots, « les grandes vacances » !) des Parisiens, des enfants de notre âge, venaient passer quinze jours ou un mois dans leur famille (grands-parents, oncles, tantes...) à Trans. Pendant tout ce temps-là, ils faisaient partie de notre bande, ils partageaient nos jeux, nos balades. Oui, ils étaient des nôtres. Et en même temps ils étaient des Parisiens. Et on les attendait chaque été, comme des Parisiens. On disait : Tiens, les Parisiens sont arrivés ! Ils étaient comme nous, ils jouaient comme nous, aux mêmes jeux que nous. Et en même temps ils n'étaient pas tout à fait comme nous. Déjà, ils ne parlaient pas comme nous. Ils avaient des expressions, des tics de langage, un argot qui nous était étranger. On se moquait d'eux, on disait : Oh, les Parisiens, quelle drôle de façon de parler. D'un autre côté, ils nous fascinaient, on se demandait à quoi ressemblait leur vie à Paris. Et, déjà, à quoi ressemblait exactement Paris. C'était loin Paris, tellement loin.
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Eh oui, mon petit Alain, toi l'enfant de chœur qui voulais devenir prêtre, qui rêvais d'une vie d'engagement, d'absolu, tu t'es fait avoir comme un bleu, tu t'es fait escroquer par un expert en fausses valeurs, qui avançait cacher pour mieux te manipuler.
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Ma mère avait ce geste de Alain Rémond aux éditions Plon
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