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Cet après-midi, ma mère a fait une chute. C'est la deuxième fois depuis le début du mois. » C'est par cette phrase anodine que j'entre dans la maison où cohabitent la mère et la fille. La maison ? Située dans un petit village où les commérages vont bon train. « On dit que le père Bavin se tripote quand ses filles invitent des copines à la maison. Une petite voisine affirme l'avoir vu se secouer sa bite devant la grande baie vitrée du salon. Elle a précisé : comme si elle lui faisait mal. » On sent la mainmise de la mère, genre tatie Danielle, sur sa fille qui est totalement dépendante financièrement d'elle. Aucun amour dans cette relation, mais pas de haine non plus. Cette cohabitation va cahin-caha comme leurs démarches « Plusieurs fois par semaine, elle chausse ses godillots, attrape sa canne de la main gauche, mon bras de la mais droite et nous voilà parties toutes les deux sur la route du village, cahin-caha. » jusqu'à ce que le Garçon fasse son apparition. Oui, le Garçon rencontré sur la fête foraine au stand de tir. Une véritable énigme dont l'auteur ne dit presque rien, mais qui emplit la vie des deux femmes, qui attise une haine qui sourd de tous leurs mots jusqu'au dénouement final, imprévu mais… quelques indices…
Olivia Resenterra explique, ne prend pari pour personne, raconte leurs vies monotones. Les dialogues entre les deux femmes, l'air de rien, sont assez cruels « Vous savez, les idées, c'est moi. Ma fille, elle, elle exécute. » et font bien ressentir l'ascendant de la mère et l'animosité croissante entre les deux femmes J'ai été happée par ce livre lu d'une seule traite.
Un très bon premier roman

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Deux femmes, une mère âgée et sa fille restée célibataire, vivent ensemble sous le même toit et se livrent à une guerre quasi silencieuse...interrompue seulement de piques acérées.
Leur quotidien est meublé par la préparation des repas, le rangement de la maison, les visites chez le médecin, le journal télévisé et les ragots du quartier. Il faut dire que dans leur petit village de province, il n'y a pas grand chose à faire d'autre. Les seules visites sont celles des voisins ou de la couturière.
Un jour, lors de la fête foraine du village, les deux femmes croisent un jeune adolescent dont les filles se moquent car il ne sait pas tirer à la carabine. La mère prend sa défense...et décide de le raccompagner chez lui.
A partir de ce jour, rien ne sera plus comme avant. le garçon, sans en avoir l'air, par sa mystérieuse présence (mais est-il réellement présent ?) s'est immiscé entre les deux femmes, pousse la fille à enquêter pour savoir si la mère le voit en cachette, ou lui téléphone, puis lui fait envisager la possibilité de s'installer ailleurs. Elle réalise peu à peu qu'elle ne peut rien faire seule... qu'elle n'a pas d'argent à elle, et dépend entièrement de sa mère.

Ce roman, où les personnages et les lieux sont à peine ébauchés, nous fait entrer peu à peu dans une ambiance de plus en plus étouffante.
Le lecteur s'enfonce en même temps qu'il découvre à quel point la mère envahissante, et somme toute assez capricieuse, a gâché la vie de sa fille.
En tous les cas cette dernière s'occupe de sa mère en silence, et sans jamais se plaindre. On ne nous dira pas si elle est heureuse ou pas de la situation, car à aucun moment, l'auteur ne prend partie pour l'une ou l'autre des deux femmes...
C'est un roman à la fois mystérieux, cruel, émouvant, nostalgique et parfois drôle. Point de révolte ni de dispute entre les deux femmes...seulement la vie quotidienne et des dialogues qui sonnent toujours justes.
La fille semble impassible et la mère ne se départit pas de son sourire énigmatique, aggravant ainsi leur relation déjà difficile.
La fin reste ouverte et donne encore plus de force à ce court roman très réussi.
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Punaise, elle n'est pas gaie la vie provinciale telle qu'on nous la dépeint dans ce premier roman ! Une vieille mère et sa vieille fille unique vivent ensemble sous le même toit. La vieille mère est acariâtre, la vieille fille ne la supporte plus. Cette vieille fille unique est la narratrice. Après ses vingt-cinq ans, elle a grossi et arrêté d'aller chez le coiffeur. Elle n'a aucune vie sentimentale, aucun revenu. Son rêve est d'installer une cabane en bois au fond du jardin pour prendre le large, enfin.

Commérages devant la télé en découvrant que le président a une liaison avec une actrice, commérages avec le voisinage, les journées sont tristes, monotones, répétitives. Dans la rue principale du village il y a la maison du père Bavin et de ses deux gamines. le père Bavin aime « se secouer la bite devant la grande baie vitrée du salon ». On dit aussi qu'il « se tripote quand ses filles invitent des copines à la maison ». Un jour à la fête foraine les deux femmes rencontrent un garçon. La mère se comporte étrangement, le garçon entre dans leur vie, la fille se sent mise à l'écart. Dans un campement gitan installé depuis peu, elle va tenter de trouver des réponses à ses questions.

« le Garçon », c'est un monde en vase clos, étriqué à l'extrême : « Nous fréquentons principalement les habitants du village, et comme le village n'est pas grand, nous voyons toujours à peu près les mêmes personnes ». C'est la rancoeur et la cruauté comme raison d'être, l'amertume chevillée au corps. C'est une drôle de conception de l'amour maternel et de l'amour filial, une vision froide et déprimante de nos villages et de leurs habitants. Au final j'ai aimé ce ton grinçant, ces deux femmes détestables, chacune à leur façon, et cette ambiance délétère. Tout sauf un roman feel-good, et ce n'est pas pour me déplaire !

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Un grand merci à Babelio pour m'avoir sélectionnée lors de la dernière masse critique.

Un grand merci aux éditions Safran pour l'envoi ultra rapide du livre. Une seconde collaboration après "on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise" qui m'enchante.

Et merci à son auteure pour la confiance accordée.

J'ai lu ce livre d'une traite et très vite pour plusieurs raisons: le nombre de pages, la mise en page, le style très simple, l'intrigue.

Je ne pourrais dire dans quel catégorie classer ce livre. On assiste à la vie monotone de la mère et de la fille. On assiste à leurs dialogues cruels et aux piques qu'elles se lancent. On assiste à leur animosité croissante. On ne prend pas parti, Olivia Resenterra non plus. L'écriture est neutre et détachée. Cette relation mère-fille semble dépourvue d'amour. On comprend combien la narratrice a du mal à trouver sa place auprès de sa mère dont elle s'occupe au quotidien. L'apparition du garçon, un mystère, ne fera que renforcer ce sentiment.

La fin très ouverte m'a quelque peu déroutée puis m'a fait réfléchir un peu plus sur le récit dans sa globalité. Je pense que c'est un livre qu'il me faudra relire dans quelques temps, il y a certainement des détails qui m'ont échappé.
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Chez ces gens-là, on ferme les volets à dix neuf heures, on reste chez soi, et quand exceptionnellement on sort dans le village, on ne rencontre personne, et c'est tant mieux.
Dans une grande maison vit un couple qui paraît démodé de nos jours : la mère âgée et sa fille restée célibataire.

Ce premier roman aux accents simenoniens se lit d'un trait.
Olivia Resenterra rend palpables l'ennui, les frustrations, et l'interdépendance de deux femmes recluses sans autre raison apparente que le poids de l'habitude.
La narratrice — c'est la fille — raconte au jour le jour les petits événements qui vont finalement faire bouger les choses entre les deux femmes.
Oh rien de violent, pas de fait divers, mais un dérapage infime, au départ une lubie de vieille dame désorientée.
Le récit de la fille donne d'abord à penser que c'est elle la victime de l'exigence et de l'indifférence à son égard d'une femme totalement centrée sur elle-même ; mais l'auteur sème progressivement le doute sur sa santé mentale, à elle aussi.
La voilà qui espionne sa propre mère, la soupçonne de laisser entrer un jeune garçon dans la maison, se retrouve dans la rue devant chez elle en pyjama à haranguer des enfants, donne rendez-vous à son voisin au cimetière pour qu'il l'aide à débusquer l'intrus.
Comme elle l'explique, ce garçon la fuit.
Mais existe-t-il vraiment ailleurs que dans l'imagination des deux femmes, ce garçon ?
Imagination activée pour l'une par la vieillesse, et pour l'autre par la solitude et la privation de liberté.
Olivia Resenterra ne répond à aucune de mes questions, et j'aime bien ça !

Imaginaire ou pas, le garçon sera pour l'une des deux (faut-il vraiment dire laquelle ?) le déclencheur d'une ouverture au monde, d'une évasion.
Un beau roman qui laisse place à des interprétations par le lecteur (je le redis, j'aime ça !).
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Deux femmes, la narratrice et sa mère, dans une petite ville de province, vivent sous le même toit et trouvent dans chaque moment du quotidien matière à s'affronter. Les remarques perfides de la mère semblent rebondir sur sa fille qui cache sa colère sous une impassibilité fragile. On ne sait de quoi se nourrit cette haine, ni si elle n'est qu'une forme dévoyée de l'amour maternel. Les dialogues claquent pour souligner les innombrables petites verrues de chaque jour et se teintent d'une acrimonie acerbe. Une rencontre improbable avec un jeune garçon vient rebattre les cartes d'une relation mordante.
Très factuelle, la narration se concentre sur les infimes détails d'une vie épuisée de banalité. Dépouillée jusqu'au décharnement, l'écriture laisse une sensation d'étouffement, de lente asphyxie qui devient rapidement inconfortable. Une fin en suspens laisse au lecteur toute latitude pour combler les vides.
Ce bref premier roman m'a laissé une sensation de malaise diffus, dû à son sujet comme à son traitement. Il a néanmoins suscité mon intérêt pour un auteur à suivre.
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Je m'attendais donc à une confrontation des mondes, entre cette mère et sa fille vivant plutôt isolées dans un village de la France profonde, comme on dit, et ce jeune garçon habitué à un mode de vie différent fait de voyage et de communauté.

Malheureusement, le récit a déjoué mes attentes et ne m'a pas servi ce que j'attendais. Car s'il est bien question d'un campement, celui-ci n'est en aucun cas au centre du récit, qui tourne autour des caravanes dans sa deuxième partie sans qu'une réelle rencontre ait lieu avec leurs habitants. Les gens du voyage ne sont ici que des silhouettes de garçons athlétiques qui jouent au volley dans la poussière, ou de mamas préparant la cuisine en souriant de toutes leurs dents en or.

Cela dit, le roman d'Olivia Resenterra n'est pas inintéressant, mais sur un autre sujet : la relation mère-fille. Dans ce couple de femmes, qui vit en autarcie presque complète, ne recevant que quelques voisins à intervalles espacés, nul place pour les hommes. Seules, recluses, les deux femmes se sont repliées sur leur lien de sang comme une bouée à laquelle se raccrocher. Car on comprend assez rapidement que, contrairement à ce qu'une voisine ignorante prend pour une complicité qui fait plaisir à voir, leur relation est davantage basée sur un sentiment de dépendance réciproque qui incite à la haine plus qu'à l'amour. Fragilisée par l'âge qui la fait chuter et limite ses déplacements, la mère a besoin de sa fille pour la seconder dans les gestes du quotidien, faire ses courses, lui servir de soutien quand elle veut se promener, l'emmener en voiture à tous ses rendez-vous à la banque ou chez le médecin. Quant à la fille, si elle reste, c'est sans doute moins par dévouement que parce qu'elle n'a nulle part ailleurs où aller. Vieillissante, se sentant grosse et laide, elle n'a pas l'idée de rencontrer un homme pour construire une vie de couple. Et puis pour partir, il lui faudrait de l'argent, donc un travail…

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Un grand merci à Babelio pour m'avoir sélectionnée lors de la dernière masse critique. Je viens de terminer ce livre qui, il faut l'avouer ce laisse lire, mais qui n'en est pour autant pas transcendant. Je me suis demandée "Pourquoi?" tout au long de la lecture, mis-à-part dépeindre une vie morne et remplie de banalités je n'y ai pas vraiment trouvé de but.. Après peut-être suis-je passée à côté ? Une chose est sûre, comme d'habitude, je conseille à tout le monde de se forger sa propre opinion car, oui les avis divergent ! Voilà encore merci
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Texte écrit par petites touches, sans aucune complaisance, sur un quotidien qui ne fait certes pas rêver ... Je me suis demandé : pourquoi écrire un tel livre ? Est-ce pour témoigner ? Pour se guérir de blessures intimes ? En tous cas cette histoire se lit et on peut même s'attacher au personnage de la fille.
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